Paysans-soldats

[Schaeffelse]

Bonjour à tous

Etienne Estrangin, Secrétaire général de l'union des syndicats agricoles des Alpes et de Provence, déclarait lors du rapport présenté à l'Assemblée générale du 28 décembre 1919 à l'intention de ceux qui affirmaient que le paysan ne pensait qu'à son intérêt personnel :
- (...) Vous connaissez les statistiques des mobilisés. Elles parlent de 55 % de ruraux aux armées.
Mais si, parmi ces mobilisés, vous poussez vers l'Avant, la proportion s'accroît d'une façon singulière. Parmi ceux qui "tenaient les lignes", quelle est-elle ? On trouvait 70, 80, 90 % de terriens, dans les unités combattantes.
Quand il fallait remuer le sol pour se fortifier, quand il fallait, lourdement chargé, faire d'interminables relèves dans la boue, dans les gaz, sous les tirs de barrages, le paysan, plus que tout autre était là ; quand il fallait tenir des jours et des semaines, sous les bombardements, quand il fallait briser les attaques allemandes ; quand il fallait surtout, la baïonnette haute ou la grenade à la main, sauter le parapet, "sortir" ... c'était encore, en grande majorité, des paysans qui étaient là pour attaquer.
Tenacité, travail acharné, simplicité dans le courage, hardiesse, coup d'oeil, sang-froid ; des milliers d'exemples de ces belles qualités militaires pourraient être cités.
Vieux territoriaux, réservistes, jeunes classes, paysans de toutes les régions étaient confondus dans un même sentiment ; non pas dans cet enthousiasme factice dont les récits de journaux étaient remplis, mais bien dans un esprit de devoir foncier. On se battait parce qu'il fallait tenir et parce qu'il fallait se battre, pour que la France ne soit pas écrasée.
Ces admirables figures de paysans-soldats, si simples, si belles dans leur accomplissement silencieux du devoir, je les salue avec respect et je ne puis accepter que l'on désespère de ceux qui ont montré dans les circonstances les plus tragiques, tant de bon sens, d'intelligence, d'esprit d'initiative, tant de l'autorité morale qui fait le chef, tant d'instinct profond du bien général. (...)"
Etienne Estrangin commandait la 7ème compagnie du 63ème BCA dans laquelle servait mon GP. (pour les curieux aller sur http://web.mac.com/graff.nicolas ).
Une bien belle reconnaissance de chef. A partager
Nicolas Graff

[Eric Mansuy]

Bonjour Nicolas,
Bravo pour votre excellent site, et merci pour votre mise en ligne du carnet d'Etienne Estrangin. Extra !

Bien sincèrement,
Eric Mansuy

[Jean RIOTTE]

Bonjour Nicolas,
Effectivement: un site à visiter sans modération !
Bravo.
Cordialement.
Jean RIOTTE.

[garance.]

Bonjour, pour demeurer dans le même état d'esprit, n'oublions pas les pages de Malraux sur les Chasseurs de Verdun et aussi l'hommage aux mineurs du Nord et de Thiérache, nombreux je crois au Bois des Caures le 21 février 1916 !

[jef52]

Bonjour Nicolas,

Merci de ce tres beau site, je pense que je ne serais pas le seul a le rajouter à la liste des favoris.

Amicalement,

Jef