Morts de la dysenterie durant la grande guerre ?

[Capitaine_Charles]

Bonsoir à tous,
vous avez pu voir mes messages concernant mes recherches sur mon arrière-grand-père, le capitaine CHARLES (1873-1918), capitaine adjudant major commandant la 1ere compagnie du 11è RMTA au passage de La Serre (aisne) en octobre 1918.

Le malheureux hasard a voulu que mon autre arrière-grand-père, dont je porte le nom (le grand-père de mon père) Francisque Dérius HUGONNARD-ROCHE (1880-1917), meurt à 37 ans de la dysenterie dans les tranchées proches de Montmedy (voir fiche mémoire des hommes... mon unique source sur ce personnage familial que je connais peu).

Deux questions qui amèneront sans doute des réactions :

1. combien parmi vous ont 2 voire plus de 2 arrière-grand-père ou grand-père mort pendant 14-18 ?

2. A propos de la dysenterie, y-en-t-il parmi vous dont le parent est mort dans des conditions similaires ? même zone ? si oui y-en-a-t-il qui ont réussi à obtenir des dossiers médicaux ou des infos complémentaires sur cette maladie des tranchée ? y-a-t-il eu une étude de faite sur les morts par dysenterie ?

Remarques, commentaires, pistes de recherche et autres sont les bienvenus.

Bonne soirée à tous,

[Yves Thoer]

Bonjour.

Extrait de Cahiers du 19° RI, période de la retraite avant la bataille de la Marne.

" Départ de grand matin; la journée entière employée à se porter de position en position et sur chacune de ces positions, des travaux de défense. Arrivée très tardive à des destination, le plus souvent bivouac et interdiction d'allumer des feux, d'où l'impossibilité de faire cuire la viande; à deux ou trois reprises, autorisation tardive d'allumer des feux, mais alors, ordre de départ avant que rien ne soit cuit et les vives restent sur place. On remédiait à cette accident en ramassant des fruits, pommes et prunes.... les difficultés de l'alimentation, l'insuffisance du repos provoquent un état d'extrême fatigue...

Toute l'armée souffrait de la dysentrie, et si en octobre et novembre 1914, l'armée française se trouva dans une situation si terrible, elle le dut autant aux mauvaises conditions d'hygiène qu'à l'ennemi trop bien secondéhélas! par la dysentrie et la thyphoïde.
Si le ravitaillement parvint en général aux troupes, fautes de roulantes on ne pouvait faire cuire quoi que ce soit..."

Pour le 19° RI la première cuisine roulante est une prise de guerre faite le 14 septemnbre 1914 à Sillery dans la Marne.

Cordialement.

Yves

[Jean RIOTTE]

Bonjour à toutes et à tous,
On trouvera une très brève allusion à l'état sanitaire des troupes ici, sur ce Forum
pages1418/forum-pages-histoire/Nos-amie ... 3712-1.htm
Il s'agit du Corps de cavalerie Sordet lors de la retraite de Charleroi.
Cordialement.
Jean RIOTTE.

[LABARBE Bernard]

Bonjour,
Ces chiffres ne valent que pour le 57ème RI, un régiment comme les autres, mais ils sont je pense révélateurs de l'amélioration passé 1914, avec l'installation dans la guerre de positions et l'organisation née de la nécessité...("hygiène de l'eau" entres autres). Malgré de nombreux points d'interrogations (voir tableau), il serait étonnant que d'autres années dépassent 14.
Cordialement,
Bernard

Année Total DC maladie Dysenterie ? ( "?" = fiches non renseignées...)
1914 36 11 10
1915 71 1 19
1916 40 3 16
1917 38 0 13
1918 92 2 35

[Capitaine_Charles]

Si je comprends bien mon arrière grand père paternel aurait vraiment joué de malchance d'être mort de la dysenterie en avril 1917 ?!

Merci de ces chiffres,

[LABARBE Bernard]

Re,
Ces chiffres ne sont que des chiffres... accompagnés de points d'interrogations pour les causes inconnues, et concernant un seul régiment. Il a du y avoir bien entendu, pour d'autres régiments, plus de risques de contracter la dysenterie après 14, mais excepté des époques et secteurs bien particuliers (je pense à Verdun par exemple), je doute... Des statistiques existent sûrement quelque part pour l'ensemble de l'armée française de 14 à 18 mais je ne serais pas étonné que le 57ème RI soit dans la moyenne.
Alors votre AGP a-t-il "joué de malchance" pourquoi pas ? La "malchance" frappait sec...
Bien cordialement,
Bernard

[Capitaine_Charles]

Merci de votre réponse éclairée. Une autre question me travaille, mon AGP finit ses jours de la dysenterie dans un hôpital allemand (Montmedy Lazaret) le 17 avril 1917... Cela signifie-t-il qu'il avait été fait prisonnier ? si oui quels sont les endroits possible ? qu'elle était l'activité du 22è RI dans cette région en avril 1917 et où ? Que de questions ! Merci aux bonnes volontés.

[LABARBE Bernard]

Je suppose que vous avez l'historique du 22ème RI, sinon: http://cecile_meunier.club.fr/historiques/historiques/RI-022.pdf
Maintenant, qui dit "lazaret" dit "hôpital allemand". Votre AGP n'est pas "mort dans des tranchées proches de Montmédy"...
Montmédy est alors en zone occupée, assez loin du front mais en France.
Alors une question en appelle une autre (on a l'habitude ici), votre AGP aurait-il été fait prisonnier alors qu'il avait déjà la dysenterie ?...
(Je crois lire sur sa fiche MDH: "Lazaret de PG"... )
A ma connaissance il n'y avait pas de camps de prisonniers en France occupée, de camps organisés pour la durée et permanents j'entends, comme en Allemagne, peut-être des camps de transit tout au plus. J'ai un cas de mort de dysenterie au 57 dans un camp de prisonniers... Mais en Allemagne.
Donc, à mon humble avis, il a chopé la dysenterie juste avant, ou juste après sa captivité. Sinon, il aurait connu les camps de captivité en Allemagne, et non à Montmédy.
Cordialement,
Bernard

[Capitaine_Charles]

Très intéressant tout ça... je médite !
Si d'autres ont d'autres idées ils peuvent se manifester, en tous les cas, génération trentenaire oblige "merci bernard" !
A bientôt,

[LABARBE Bernard]

Bonjour,
Je pensais qu'il n'y avait pas de camps de prisonniers permanents en France occupée or il semblerait que "je pensais mal"...
http://www.greatwardifferent.com/Great_ ... ise_01.htm (voir paragraphe "Vers la France" en bas de page)
Jean Claude Auriol nous en dira sans doute plus.
Concernant votre AGP et la dysenterie, il semblerait donc qu'il ait eu tout le temps de contracter la maladie en captivité à Montmédy.
Cordialement,
Bernard