Bonjour à toutes et à tous
Voici un extrait du carnet d'un fantassin du 158° RI, originaire des Vosges alors qu'il se trouvait à Mont St Eloi, de retour des tranchées de 1° ligne :
9 janvier 1915 " Ils commencent à arriver mais dans état ! Recouverts de boue de la tête jusqu'aux pieds, on ne sait si ce sont des hommes ou des monceaux de terre qui se meuvent, ils sont en un mot : méconnaissables ! Rivat, un sergent de ma section en arrivant auprès de nous, est tombé comme mort. Vite nous l'avons déshabillé et ensuite frictionné pour le réchauffer, il était transit de froid. Le soir, les derniers arrivent seulement. Il a fallu 60 heures pour faire cette relevée et le plus malheureux, c'est qu'il y en a eu qui sont morts enlisés dans cette boue. En essayant de les arracher avec des cordes à cette boue, c'étaient leurs membres qui cédaient. Cela est monstrueux ! Nous passons la nuit à Mont Saint Eloi à nous sécher."
Combien d'entre eux sont ils morts enlisés durant cet hiver 14/15 sur le front d'Artois ? - Quelle mort horrible décrite par Barbusse dans "le Feu" et par Maurice Genevoix dans "Ceux de 14"
Connaissez vous d'autres témoignages sur ce sujet ?
(sources "Au gré du temps" comité historique de Bouvigny-Boyeffles)
Bien cordialement
Alain
Mourir "de boue"
- alain chaupin
- Messages : 996
- Inscription : lun. oct. 18, 2004 2:00 am
Re: Mourir "de boue"
Ceux qui reviendront de cette guerre et qui auront comme moi passés par toutes les misères qu'un homme peut endurer avant de mourir, devra s'en souvenir, car chaque jour qu'il vivra sera pour lui un bonheur."
Gaston Olivier - mon Grand-Père
http://www.
Gaston Olivier - mon Grand-Père
http://www.
- francois noury
- Messages : 660
- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
Re: Mourir "de boue"
Bonjour,
merci Alain pour ce témoignage. Ah Bouvigny, presque minier (Marqueffles n'a rien donné) mais surtout rural au pied de la crète: tu sais que si je me décide à faire le garde d'honneur, ce sera dans ce groupe (j'y ai à la pelle des parrains)!
Amicalement, François
merci Alain pour ce témoignage. Ah Bouvigny, presque minier (Marqueffles n'a rien donné) mais surtout rural au pied de la crète: tu sais que si je me décide à faire le garde d'honneur, ce sera dans ce groupe (j'y ai à la pelle des parrains)!
Amicalement, François
Re: Mourir "de boue"
Bonjour Alain et François,
bonjour à Tous,
Merci pour ce douloureux témoignage.
Vous serait-il possible de nous expliquer comment se déroule le passage à la garde d'honneur....?
Juste pour info perso
Bien cordialement
Evelyne et Marc
bonjour à Tous,
Merci pour ce douloureux témoignage.
Vous serait-il possible de nous expliquer comment se déroule le passage à la garde d'honneur....?
Juste pour info perso
Bien cordialement
Evelyne et Marc
- francois noury
- Messages : 660
- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
Re: Mourir "de boue"
Bonjour Evelyne et Marc,
j'attendais que nos amis gardes effectifs se manifestent, ils seraient plus précis que moi. Sûrement n'ont-ils pas vu votre question passer. Donc pour être garde d'honneur, il faut choisir un secteur géographique et être parrainé par deux gardes en place. Ils sont comme garants (relativement bien sur), de votre "bonne moralité". Il faut être (c'est pas moi qui ai décidé) du sexe masculin. Votre tache est de monter la garde une journée par an, avec une dizaine de compagnons.
Quand on est du coin, et donc que l’on a des connaissances relationnelles élargies avec plein de parrains potentiels, le choix du groupe n’est pas facile et souvent sentimental:
- le groupe des amis (ceux du forum sont de diverses groupes)
- le secteur de votre enfance (pour exemple géographique, il s’agit pour moi de Bouvigny et Sains en Gohelle)
- celui où vous vivez
- celui de votre lieu de travail…
Amicalement, François
PS : Marc, si vous désirez vous y associer, je suis certain que vous trouverez deux parrains du même groupe sur notre forum.
PS2: j’en profite pour demander à nos gardes, si l’association est non religieuse.
j'attendais que nos amis gardes effectifs se manifestent, ils seraient plus précis que moi. Sûrement n'ont-ils pas vu votre question passer. Donc pour être garde d'honneur, il faut choisir un secteur géographique et être parrainé par deux gardes en place. Ils sont comme garants (relativement bien sur), de votre "bonne moralité". Il faut être (c'est pas moi qui ai décidé) du sexe masculin. Votre tache est de monter la garde une journée par an, avec une dizaine de compagnons.
Quand on est du coin, et donc que l’on a des connaissances relationnelles élargies avec plein de parrains potentiels, le choix du groupe n’est pas facile et souvent sentimental:
- le groupe des amis (ceux du forum sont de diverses groupes)
- le secteur de votre enfance (pour exemple géographique, il s’agit pour moi de Bouvigny et Sains en Gohelle)
- celui où vous vivez
- celui de votre lieu de travail…
Amicalement, François
PS : Marc, si vous désirez vous y associer, je suis certain que vous trouverez deux parrains du même groupe sur notre forum.
PS2: j’en profite pour demander à nos gardes, si l’association est non religieuse.
Re: Mourir "de boue"
Bonjour à Tous,
Bonjour François,
Merci François pour vos explications détaillées.
Votre proposition de participation est très gentille, merci pour cet honneur.
Notre éloignement géographique ne le permettrait pas.
Nous sommes dans le Sud (région de la pause-terrasse entre amis , pas toujours comprise par ceux qui n'y vivent pas!.....) Mais ne surchargeons pas le forum de détails inutiles.
Cette garde existe-t-elle depuis longtemps ?
Le week-end , tous les week-ends ? Sur toute l'année ?
Bien cordialement.
Evelyne et Marc.
Bonjour François,
Merci François pour vos explications détaillées.
Votre proposition de participation est très gentille, merci pour cet honneur.

Notre éloignement géographique ne le permettrait pas.
Nous sommes dans le Sud (région de la pause-terrasse entre amis , pas toujours comprise par ceux qui n'y vivent pas!.....) Mais ne surchargeons pas le forum de détails inutiles.

Cette garde existe-t-elle depuis longtemps ?
Le week-end , tous les week-ends ? Sur toute l'année ?
Bien cordialement.

Evelyne et Marc.
- francois noury
- Messages : 660
- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
Re: Mourir "de boue"
tout les jours de la mi-mars au 11 novembre, ils sont là à dix par jour, ce qui leur fait beaucoup sourire, au regard des plaignants d'autres secteurs. Cette garde (sous contrôle pour mes propos, des amis Alain, Dominique, Thierry, Michel...) était initialement dans les années 20 assurée par les anciens combattants, eux-mêmes.
Bien Amicalement, François
Bien Amicalement, François
Re: Mourir "de boue"
Bonjour à tous
Dans le dernier magazine de la grande guerre un article sur la nécropole de Notre Dame de Lorette avec un encart sur les gardes d'honneur.
Amicalement
Henri
Dans le dernier magazine de la grande guerre un article sur la nécropole de Notre Dame de Lorette avec un encart sur les gardes d'honneur.
Amicalement
Henri
Re: Mourir "de boue"
Merci pour cette information,qui correspond à notre attente.

Bonne journée à Tous.
Bien cordialement.
Evelyne.
- Arnaud Carobbi
- Messages : 5751
- Inscription : mer. avr. 19, 2006 2:00 am
- Localisation : Maine-et-Loire
- Contact :
Re: Mourir "de boue"
Bonjour à tous,
Il faut toujours encourager le devoir de mémoire : alors félicitations à tous ceux qui continuent d'honorer ceux qui sont tombés, ainsi que ceux qui ont survécu.
Je me permets de reprendre maintenant le fil du premier message sur les hommes qui disparaissaient dans la boue. Voici un exemple moins sordide, car se terminant bien, de cette situation redoutée qui marqua tant les esprits et qui glace notre imagination. Il est dommage que l'auteur n'est pas cité l'unité du narrateur (le RICM ?).
Bonne lecture, cordialement,
A. Carobbi
"La camaraderie, plus forte que la mort.
Le lieutenant Lucien Gros relate un autre épisode individuel de ce 24 octobre, où s'exprime en termes touchants ce que le poète Marc Leclerc a appelé « la Passion de notre frère le Poilu » :
« 24 octobre 1916. - C'était le matin de l'attaque du 24 octobre 1016.
Nous donnions toute notre attention au tir formidable de notre artillerie, quand nous entendîmes des cris de « Au secours ! Au secours ! »
Souvent, nous l'avions entendu, ce cri, mais jamais poussé avec un tel accent d'angoisse. Électrisés, arrachés de nos trous, comme malgré nous, tant avait été tragique cet appel, nous courûmes, quelques chasseurs et moi, dans la direction d'où il était parti.
Dans un vaste entonnoir rempli de boue liquide de laquelle il lui était impossible de s'arracher, un bombardier du bataillon s'était enlisé en allant porter une caisse de grenades.
La glaise, puissante comme des tenailles, le serrait. Il sentait son corps aspiré vers le fond sans pouvoir faire un seul mouvement pour se sauver. Au contraire, s'il bougeait, il s'enfonçait davantage. Déjà, cette boue atteignait la hauteur des cuisses.
Immédiatement, les secours s'organisèrent.
Des bretelles de fusil attachées l'une à l'autre lui sont lancées.
Il s'en saisit. L'espoir renaît en lui, la sueur qui sillonnait son visage cesse de couler.
Hélas ! le calvaire ne fait que commencer. Il tire sur les bretelles, elles cassent, il s'enfonce jusqu'au ventre.
Que faire ? Il nous est impossible d'approcher de lui et de le saisir : trois mètres au moins de boue nous séparent. Un chasseur veut malgré tout tenter ce geste héroïque. Il avance un pied, sa jambe entière est engloutie aussitôt et nous avons beaucoup de peine pour l'arracher du bourbier.
Pendant que je reste à veiller l'enlisé, mes hommes vont à la découverte. L'attente est longue, longue... Ils reviennent enfin, portant des planches larges de dix centimètres et longues de plusieurs mètres.
Sans perdre de temps, nous lançons de chaque côté du camarade ces bois sauveurs.
Il essaie de se soulever en s'appuyant dessus avec ses mains.
Un peu d'espoir renaît ; il lui a semblé, et il nous l'a crié, que ses jambes, tout doucement sortaient de la glaise.
Malheur ! Au moment où, fatigué, il veut se reposer, son corps s'enfonce un peu plus. Il est enterré maintenant jusqu'aux épaules.
Pour lui, pour nous, c'est fini. Il va mourir.
- Laissez-moi, nous dit-il avec désespoir, vous avez fait tout ce que vous pouviez, je mourrai ici.
Mais nous ne nous déclarons pas vaincus encore. Si une planche pouvait être passée entre les jambes du camarade, son corps reposerait dessus, ce qui l'empêcherait tout au moins de descendre ?...
Une première tentative est faite.
Elle échoue, car il nous est impossible, à la distance où nous sommes, de pousser la planche avec vigueur ; la boue forme obstacle.
Il faut avant tout se rapprocher de lui.
Aussitôt, de tous côtés, nous ramassons ce que nous trouvons, planches, vieux fusils, sacs, rouleaux de fil de fer, débris de toutes sortes, tout est lancé dans le gouffre. Il semble insatiable, il avale tout. Enfin, gavé, repu, il laisse apparaître les derniers débris qui émergent.
Résisteront-ils ? Essayons.
Des planches sont amoncelées, un pas en avant est esquissé. L'équilibre est peu stable. Tout s'enfonce. Déjà, nous avons de la boue jusqu'à mi-jambe.
Mais, poussée avec force, la planche, doucement, tout doucement, glisse entre les cuisses de l'enlisé, non sans l'avoir cruellement écorché au passage.
Un cri de joie jaillit de nos poitrines.
Notre camarade renaît à l'espérance. Il ne s'enfonce plus.
Plaçant des planches les unes au-dessus des autres, nous réussissons à nous avancer à sa hauteur, au risque nous-mêmes d'être enlisés à notre tour.
Des bretelles de fusils, tressées cette fois, sont passées autour de son corps. Il n'y a plus qu'à tirer.
S'aidant de la planche sur laquelle il repose, s'accrochant avec ses mains à celles qui sont à ses côtés, tiré par six camarades, dont la force se décuple du désir qu'ils ont de sauver leur ami, après bien des efforts, bien des alternatives de joie et de désillusion, il est arraché du gouffre.
La camaraderie, née des souffrances communes, avait été, cette fois encore, plus forte que la mort."
Extrait de Jacques-Henri LEFEBVRE : VERDUN, la plus grande bataille de l'histoire racontée par les survivants. Les Editions du Riaux, collection Mémorial de Verdun, édition de 2005, pages 427, 428.
Il faut toujours encourager le devoir de mémoire : alors félicitations à tous ceux qui continuent d'honorer ceux qui sont tombés, ainsi que ceux qui ont survécu.
Je me permets de reprendre maintenant le fil du premier message sur les hommes qui disparaissaient dans la boue. Voici un exemple moins sordide, car se terminant bien, de cette situation redoutée qui marqua tant les esprits et qui glace notre imagination. Il est dommage que l'auteur n'est pas cité l'unité du narrateur (le RICM ?).
Bonne lecture, cordialement,
A. Carobbi
"La camaraderie, plus forte que la mort.
Le lieutenant Lucien Gros relate un autre épisode individuel de ce 24 octobre, où s'exprime en termes touchants ce que le poète Marc Leclerc a appelé « la Passion de notre frère le Poilu » :
« 24 octobre 1916. - C'était le matin de l'attaque du 24 octobre 1016.
Nous donnions toute notre attention au tir formidable de notre artillerie, quand nous entendîmes des cris de « Au secours ! Au secours ! »
Souvent, nous l'avions entendu, ce cri, mais jamais poussé avec un tel accent d'angoisse. Électrisés, arrachés de nos trous, comme malgré nous, tant avait été tragique cet appel, nous courûmes, quelques chasseurs et moi, dans la direction d'où il était parti.
Dans un vaste entonnoir rempli de boue liquide de laquelle il lui était impossible de s'arracher, un bombardier du bataillon s'était enlisé en allant porter une caisse de grenades.
La glaise, puissante comme des tenailles, le serrait. Il sentait son corps aspiré vers le fond sans pouvoir faire un seul mouvement pour se sauver. Au contraire, s'il bougeait, il s'enfonçait davantage. Déjà, cette boue atteignait la hauteur des cuisses.
Immédiatement, les secours s'organisèrent.
Des bretelles de fusil attachées l'une à l'autre lui sont lancées.
Il s'en saisit. L'espoir renaît en lui, la sueur qui sillonnait son visage cesse de couler.
Hélas ! le calvaire ne fait que commencer. Il tire sur les bretelles, elles cassent, il s'enfonce jusqu'au ventre.
Que faire ? Il nous est impossible d'approcher de lui et de le saisir : trois mètres au moins de boue nous séparent. Un chasseur veut malgré tout tenter ce geste héroïque. Il avance un pied, sa jambe entière est engloutie aussitôt et nous avons beaucoup de peine pour l'arracher du bourbier.
Pendant que je reste à veiller l'enlisé, mes hommes vont à la découverte. L'attente est longue, longue... Ils reviennent enfin, portant des planches larges de dix centimètres et longues de plusieurs mètres.
Sans perdre de temps, nous lançons de chaque côté du camarade ces bois sauveurs.
Il essaie de se soulever en s'appuyant dessus avec ses mains.
Un peu d'espoir renaît ; il lui a semblé, et il nous l'a crié, que ses jambes, tout doucement sortaient de la glaise.
Malheur ! Au moment où, fatigué, il veut se reposer, son corps s'enfonce un peu plus. Il est enterré maintenant jusqu'aux épaules.
Pour lui, pour nous, c'est fini. Il va mourir.
- Laissez-moi, nous dit-il avec désespoir, vous avez fait tout ce que vous pouviez, je mourrai ici.
Mais nous ne nous déclarons pas vaincus encore. Si une planche pouvait être passée entre les jambes du camarade, son corps reposerait dessus, ce qui l'empêcherait tout au moins de descendre ?...
Une première tentative est faite.
Elle échoue, car il nous est impossible, à la distance où nous sommes, de pousser la planche avec vigueur ; la boue forme obstacle.
Il faut avant tout se rapprocher de lui.
Aussitôt, de tous côtés, nous ramassons ce que nous trouvons, planches, vieux fusils, sacs, rouleaux de fil de fer, débris de toutes sortes, tout est lancé dans le gouffre. Il semble insatiable, il avale tout. Enfin, gavé, repu, il laisse apparaître les derniers débris qui émergent.
Résisteront-ils ? Essayons.
Des planches sont amoncelées, un pas en avant est esquissé. L'équilibre est peu stable. Tout s'enfonce. Déjà, nous avons de la boue jusqu'à mi-jambe.
Mais, poussée avec force, la planche, doucement, tout doucement, glisse entre les cuisses de l'enlisé, non sans l'avoir cruellement écorché au passage.
Un cri de joie jaillit de nos poitrines.
Notre camarade renaît à l'espérance. Il ne s'enfonce plus.
Plaçant des planches les unes au-dessus des autres, nous réussissons à nous avancer à sa hauteur, au risque nous-mêmes d'être enlisés à notre tour.
Des bretelles de fusils, tressées cette fois, sont passées autour de son corps. Il n'y a plus qu'à tirer.
S'aidant de la planche sur laquelle il repose, s'accrochant avec ses mains à celles qui sont à ses côtés, tiré par six camarades, dont la force se décuple du désir qu'ils ont de sauver leur ami, après bien des efforts, bien des alternatives de joie et de désillusion, il est arraché du gouffre.
La camaraderie, née des souffrances communes, avait été, cette fois encore, plus forte que la mort."
Extrait de Jacques-Henri LEFEBVRE : VERDUN, la plus grande bataille de l'histoire racontée par les survivants. Les Editions du Riaux, collection Mémorial de Verdun, édition de 2005, pages 427, 428.
- Stephan @gosto
- Messages : 5598
- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
- Localisation : Paris | Chartres | Rouen
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Re: Mourir "de boue"
Bonsoir,
Amicalement,
Stéphan
Lucien Gros était lieutenant au 107e B.C.P.Il est dommage que l'auteur n'est pas cité l'unité du narrateur (le RICM ?)
Amicalement,
Stéphan