Peut-être cela pourra en intéresser certains...
L'un des grand-oncles de mon mari, un anglais nommé Albert Hiram HARMAN était né en 1889 dans le sud-est de l'Angleterre. il devait être très pieux car il était objecteur de conscience, mais il s'est néanmoins engagé et s'est retrouvé pour la première fois en France le 19 juillet 1915. En tant qu'objecteur de conscience, il ne porta pas le fusil mais servit dans les ambulanciers du 58th Field Ambulance qui était incorporé à la 19e division (ouest). Il fut tué le 6 juin 1918 et est enterré au cimetière britannique de Marfaux. Il a reçu, à titre posthume (je présume) la "14-15 star" et la "Victory Medal" (ne pas confondre avec la "Victoria Cross" ).
Sur le Great War Forum, il est dit que les français fusillaient les objecteurs de conscience, et même en Angleterre, certains qui s'étaient mutilés pour ne pas aller à la guerre auraient eu un sort similaire... Evidemment, le cas des français (devant défendre la mère-patrie, avec tout ce que cela implique), ce n'est pas la même chose que les pour les British dont les familles et les structures économiques restaient intactes et hors de danger....
Vos réactions ou suppléments d'information sont les bienvenus..
objecteurs de conscience
Re: objecteurs de conscience
Bonjour,
Je pense qu'en France, ils étaient aussi utilisés comme ambulanciers c'était souvent le cas des prétres.
Cordialement
françois
Je pense qu'en France, ils étaient aussi utilisés comme ambulanciers c'était souvent le cas des prétres.
Cordialement
françois
"le passé est la mémoire du futur" P.Valéry
Re: objecteurs de conscience
Ginger,
en 1914, l'opinion française est traversée par des courants pacifistes d'origines diverses et animés notamment par le parti socialiste, les anarchistes et certains catholiques. Craignant l'insoumission, les autorités françaises avaient d'ailleurs élaboré un " Carnet B " listant les personnes susceptibles de refuser de porter les armes. En fait, le réflexe patriotique jouant à fond, les socialistes se sont ralliés en une union sacrée et seuls quelques anarchistes ont gagné la Suisse. Les insoumis, les objecteurs de conscience ont été peu nombreux ( j'ai beaucoup synthétisé, si le sujet vous intéresse, lisez la thèse de JJ Becker " Comment les Français sont entrés en guerre ")
Au Royaume - Uni, les Eglises ont été un important pôle de pacifisme en manifestant une grande hostilité à toute forme de guerre : "la société pour la paix" ( par exemple ) considère tout état de guerre comme immoral.
Quant aux suicides, ils sont difficilement quantifiables puisque le suicidé, s'il s'est donné la mort au front, est enregistré comme "tué à l'ennemi". Si la tentative de suicide échoue ou si le soldat a tenté de s'infliger une "bonne blessure", celle qui éloigne du front ( comme une balle dans le pied ), il est passible du tribunal militaire et évidemment du peloton d'exécution.
Cordialement,
Thierry
en 1914, l'opinion française est traversée par des courants pacifistes d'origines diverses et animés notamment par le parti socialiste, les anarchistes et certains catholiques. Craignant l'insoumission, les autorités françaises avaient d'ailleurs élaboré un " Carnet B " listant les personnes susceptibles de refuser de porter les armes. En fait, le réflexe patriotique jouant à fond, les socialistes se sont ralliés en une union sacrée et seuls quelques anarchistes ont gagné la Suisse. Les insoumis, les objecteurs de conscience ont été peu nombreux ( j'ai beaucoup synthétisé, si le sujet vous intéresse, lisez la thèse de JJ Becker " Comment les Français sont entrés en guerre ")
Au Royaume - Uni, les Eglises ont été un important pôle de pacifisme en manifestant une grande hostilité à toute forme de guerre : "la société pour la paix" ( par exemple ) considère tout état de guerre comme immoral.
Quant aux suicides, ils sont difficilement quantifiables puisque le suicidé, s'il s'est donné la mort au front, est enregistré comme "tué à l'ennemi". Si la tentative de suicide échoue ou si le soldat a tenté de s'infliger une "bonne blessure", celle qui éloigne du front ( comme une balle dans le pied ), il est passible du tribunal militaire et évidemment du peloton d'exécution.
Cordialement,
Thierry
Cordialement. " Ce que nous avons fait, c'est plus qu'on pouvait demander à des Hommes, et nous l'avons fait ", Ceux de 14.
Re: objecteurs de conscience
Merci de vos réponses. Et merci d'avoir synthétiser. Je ne suis pas surprise que le refléxe patriotique ait joué à fond, car il s'agissait pour les français, contrairement aux Anglais, de défendre l'intégrité du territoire (et si possible de la retrouver). MErci, j'en informerai les British pour qu'ils ne se fassent pas une mauvaise idée, ou une idée fausse du sort réservé aux objecteurs de consicence en France en 14-18...
Re: objecteurs de conscience
Bonjour,
ce sujet ammene de nombreuses pistes de reflexions
Tout d'abord qu'est ce qu'un objecteur de conscience ? je sais la reponse est a priori simple mais ayant ete en activite une trentaine d'annee certes recemment je ne suis pas categorique.
Dans les pays anglo saxon certaines "sectes protestantes "etaient "non violentes" et donc pouvaient inciter a une certaine desobeissance d'autant plus facile que au depart il s'agissait d'armees professionnelles et de volontaires.
En france avec en 1914 3 religions principales : catholique, protestante (calviniste) israelite qui ne remettent pas en cause fondamentalement la defense de la nation etre objecteur pour des raisons religieuses etait plus difficile. Quand aux allemands avec la devise Gott mit Uns...
A t'on fusille des objecteurs de conscience ? peut etre mais n'oublions pas que generalement l'objecteur refuse de porter armes et uniforme et donc son refus d'obeissance se fait en amont du combat ;auquel cas son refus sera juge par des tribunaux de l'arriere pour desertion ou refus d'obeissance ou insubordination mais pas en presence de l'ennemi et donc pour un tribunal militaire regulier ce n'est pas passible de la peine de mort.mais de peines de prisons et de travaux forces. a noter que parfois les tribunaux militaires requalifiaient d'ailleurs certains delis pour eviter la peine de mort en ommettant la formule devant ou en presence de l'ennemi
reste les automutilations, je ne pense pas qu'il faille y voir dans la grande majorite des cas une decision philosophique mais plutot la peur, la lassitude, une depression reactionnelle a la perte de camarades, des nevroses de guerre bref des gens "au bout du rouleau" et aussi des accidents j'en ai pour ma part vu trois sur des pas de tir.. (les automutilations etaient deja la hantise de l'armee napoleonnienne)
Beaucoup de pretres furent brancardiers ce qui veut dire qu'ils avaient eu une formation de base et avaient porte les armes durant cette periode ce ne sont pas dans ce cas des objecteurs. certains religieux furent meme officier de troupe ( n'oublions pas qu'ulterieurement l'amiral thierry d'Argenlieu des forces navales francaises libres puisgouverneur en indochine etait un religieux...)
n'oublions pas aussi qu'a cette epoque il y avait une certaine pression de la societe a faire son service militaire et qu'il n'etait pas excessivement bien vu de se vanter de s'etre fait reformer car cela cachait (dans l'esprit de nos campagnes) des infirmites (lorsque les tueries de 1914 -1918 apparurent le sentiment de la population put changer
Je ne classe pas vraiment les abnarchistes comme des objecteurs de conscience car ils ne refusent pas la defense de l'etat mais l'etat et paradoxalement et notamment avant 1900 nombre d'entre eux approuvaient les attentats terroristes commis par certains or le vrai objecteur refuse de tuer et partant ne peut pas cautionner meurtres et attentats
cordialement
Pierre
ce sujet ammene de nombreuses pistes de reflexions
Tout d'abord qu'est ce qu'un objecteur de conscience ? je sais la reponse est a priori simple mais ayant ete en activite une trentaine d'annee certes recemment je ne suis pas categorique.
Dans les pays anglo saxon certaines "sectes protestantes "etaient "non violentes" et donc pouvaient inciter a une certaine desobeissance d'autant plus facile que au depart il s'agissait d'armees professionnelles et de volontaires.
En france avec en 1914 3 religions principales : catholique, protestante (calviniste) israelite qui ne remettent pas en cause fondamentalement la defense de la nation etre objecteur pour des raisons religieuses etait plus difficile. Quand aux allemands avec la devise Gott mit Uns...
A t'on fusille des objecteurs de conscience ? peut etre mais n'oublions pas que generalement l'objecteur refuse de porter armes et uniforme et donc son refus d'obeissance se fait en amont du combat ;auquel cas son refus sera juge par des tribunaux de l'arriere pour desertion ou refus d'obeissance ou insubordination mais pas en presence de l'ennemi et donc pour un tribunal militaire regulier ce n'est pas passible de la peine de mort.mais de peines de prisons et de travaux forces. a noter que parfois les tribunaux militaires requalifiaient d'ailleurs certains delis pour eviter la peine de mort en ommettant la formule devant ou en presence de l'ennemi
reste les automutilations, je ne pense pas qu'il faille y voir dans la grande majorite des cas une decision philosophique mais plutot la peur, la lassitude, une depression reactionnelle a la perte de camarades, des nevroses de guerre bref des gens "au bout du rouleau" et aussi des accidents j'en ai pour ma part vu trois sur des pas de tir.. (les automutilations etaient deja la hantise de l'armee napoleonnienne)
Beaucoup de pretres furent brancardiers ce qui veut dire qu'ils avaient eu une formation de base et avaient porte les armes durant cette periode ce ne sont pas dans ce cas des objecteurs. certains religieux furent meme officier de troupe ( n'oublions pas qu'ulterieurement l'amiral thierry d'Argenlieu des forces navales francaises libres puisgouverneur en indochine etait un religieux...)
n'oublions pas aussi qu'a cette epoque il y avait une certaine pression de la societe a faire son service militaire et qu'il n'etait pas excessivement bien vu de se vanter de s'etre fait reformer car cela cachait (dans l'esprit de nos campagnes) des infirmites (lorsque les tueries de 1914 -1918 apparurent le sentiment de la population put changer
Je ne classe pas vraiment les abnarchistes comme des objecteurs de conscience car ils ne refusent pas la defense de l'etat mais l'etat et paradoxalement et notamment avant 1900 nombre d'entre eux approuvaient les attentats terroristes commis par certains or le vrai objecteur refuse de tuer et partant ne peut pas cautionner meurtres et attentats
cordialement
Pierre
pierre
Re: objecteurs de conscience
Oui, je crois que vous avez raisons...il ne faut pas mettre dans le même sac tous ceux qui ont refusé de se battre. Pour le grand-oncle de mon mari, qui vient effectivement d'une famille très religieuse (protestants méthodistes), il y avait deux choses à retenir:
1) Il n'avait pas à défendre le sol natal, les femmes et les enfants. Son refus n'aurait pas entrainé (dans l'immédiat du moins) des conséquences directes pour les populations civiles et vulnérables à l'arrière. La Grande-Bretagne était encore relativement protégée (plus pour longtemps) par sa géographie.
2) Son refus d'ôter la vie à un autre homme ne l'empêcha pas de se porter volontaire pour secourir ceux qui s'exposaient en première ligne.
Il s'agit là de toutes façons d'un sujet délicat et facilement douloureux. Comment ne pas avoir pitié d'hommes qui n'avaient pas demandé à devenir des héros et qui se trouvaient jeter dans un véritable enfer. En tant que mère, je me demande comment j'aurais pu accepter la mise au sacrifice de mon fils, mais aussi, comment aurais-je accepté que mon enfant ne soit pas protégé?!..... Difficile dilemne.
MErci de votre point de vue informé.
Hélène
1) Il n'avait pas à défendre le sol natal, les femmes et les enfants. Son refus n'aurait pas entrainé (dans l'immédiat du moins) des conséquences directes pour les populations civiles et vulnérables à l'arrière. La Grande-Bretagne était encore relativement protégée (plus pour longtemps) par sa géographie.
2) Son refus d'ôter la vie à un autre homme ne l'empêcha pas de se porter volontaire pour secourir ceux qui s'exposaient en première ligne.
Il s'agit là de toutes façons d'un sujet délicat et facilement douloureux. Comment ne pas avoir pitié d'hommes qui n'avaient pas demandé à devenir des héros et qui se trouvaient jeter dans un véritable enfer. En tant que mère, je me demande comment j'aurais pu accepter la mise au sacrifice de mon fils, mais aussi, comment aurais-je accepté que mon enfant ne soit pas protégé?!..... Difficile dilemne.
MErci de votre point de vue informé.
Hélène