Bonsoir à vous tous
Les poilus du 133° RI employaient le terme marmité, y compris dans le titre de leur journal de tranchée : "le poilu marmité"
Bien cordialement.
Jean-Louis Pierret
Marmites
Re: Marmites
133° RI "Les Lions du Bugey"
"Pas s'en faire, pas s'en fichtre .... Le Lion atteint toujours sa proie"
"Pas s'en faire, pas s'en fichtre .... Le Lion atteint toujours sa proie"
Re: Marmites
Bonsoir,
J'ai trouvé ceci sur internet:
"À 11H 35 nous commençons à voir un peu d’activité sur Mesnil [1] où des colonnes d’infanterie descendent par les boyaux à leurs tranchées où l’on aperçoit très bien les réseaux de fil de fer qui les entourent. Immédiatement nous signalons le fait et faisons marmiter tous les boyaux. Ils ne peuvent plus avancer et on les voit se tirer [les pieds] bien vite. Certainement il y en a quelques uns sur le carreau car ils ne s’attendaient pas cela. Ceci fini, pendant que l’observateur signale un train à Chausson, j’observe des travailleurs sur la route de Rouvroy [1] que nous marmitons aussitôt. Cela a du réussir car ½ heure après l’on en voit plus un seul.
Il est midi ¼ et à ce moment pour nous faire peur, ils nous envoient une quinzaine de marmites. Ceci les fait repérer aussitôt et on situe sur la carte l’emplacement probable de la batterie. Je signale à l’observateur des hangars qui ressemblent vaguement à un champ d’aviation. En effet c’en est un et l’on voit parfaitement qu’ils sont en train de démonter un hangar. Il est 1H ¼ et l’on nous ramène à 1H 25. Voila 3H que nous sommes là haut. Ceci me laisse un très bon souvenir. Je vais déjeuner car je commence à avoir la dent. Tout l’après-midi, il monte divers observateurs. À 5H c’est fini, la Cie rentre.
Moi étant de garde, je reste au terrain. Il fait une soirée superbe. Nous dînons avec [Seribot] à 8H.
Couché à 9H 40."
http://66.102.9.104/search?q=cache:YmJ2 ... cd=1&gl=fr
Cordialement
Christine
J'ai trouvé ceci sur internet:
"À 11H 35 nous commençons à voir un peu d’activité sur Mesnil [1] où des colonnes d’infanterie descendent par les boyaux à leurs tranchées où l’on aperçoit très bien les réseaux de fil de fer qui les entourent. Immédiatement nous signalons le fait et faisons marmiter tous les boyaux. Ils ne peuvent plus avancer et on les voit se tirer [les pieds] bien vite. Certainement il y en a quelques uns sur le carreau car ils ne s’attendaient pas cela. Ceci fini, pendant que l’observateur signale un train à Chausson, j’observe des travailleurs sur la route de Rouvroy [1] que nous marmitons aussitôt. Cela a du réussir car ½ heure après l’on en voit plus un seul.
Il est midi ¼ et à ce moment pour nous faire peur, ils nous envoient une quinzaine de marmites. Ceci les fait repérer aussitôt et on situe sur la carte l’emplacement probable de la batterie. Je signale à l’observateur des hangars qui ressemblent vaguement à un champ d’aviation. En effet c’en est un et l’on voit parfaitement qu’ils sont en train de démonter un hangar. Il est 1H ¼ et l’on nous ramène à 1H 25. Voila 3H que nous sommes là haut. Ceci me laisse un très bon souvenir. Je vais déjeuner car je commence à avoir la dent. Tout l’après-midi, il monte divers observateurs. À 5H c’est fini, la Cie rentre.
Moi étant de garde, je reste au terrain. Il fait une soirée superbe. Nous dînons avec [Seribot] à 8H.
Couché à 9H 40."
http://66.102.9.104/search?q=cache:YmJ2 ... cd=1&gl=fr
Cordialement
Christine
Re: Marmites
Bonjour,
Je mets mon grain de mélinite à retardement dans la discussion sur les "marmites", pour la contribution de Général Lanrezac à ce sujet. Dans sa relation de la journée du 22 août 1914, il écrit ceci :
« Les projectiles des obusiers de 15 centimètres allemands, les "Marmites", comme les appellent nos soldats, causent à ceux-ci une impression profonde ».
N'ayant pas fait mon peloton d'artilleur, je suis incapable d'en dire plus plus...; mon incompétence sur toutes les choses qui explosent est d'ailleurs égale à zéro.
Enfin, j'aurai fait ce que je peux pour verser un petite pièce (de 15 centimètres) au dossier !
Cordialement à tous,
aB
Je mets mon grain de mélinite à retardement dans la discussion sur les "marmites", pour la contribution de Général Lanrezac à ce sujet. Dans sa relation de la journée du 22 août 1914, il écrit ceci :
« Les projectiles des obusiers de 15 centimètres allemands, les "Marmites", comme les appellent nos soldats, causent à ceux-ci une impression profonde ».
N'ayant pas fait mon peloton d'artilleur, je suis incapable d'en dire plus plus...; mon incompétence sur toutes les choses qui explosent est d'ailleurs égale à zéro.
Enfin, j'aurai fait ce que je peux pour verser un petite pièce (de 15 centimètres) au dossier !
Cordialement à tous,
aB
Annie
"Je crois que je sais, je ne sais pas que je crois", me dit alors le Lieutenant Mibelius.
"Je crois que je sais, je ne sais pas que je crois", me dit alors le Lieutenant Mibelius.
-
saintchamond
- Messages : 2081
- Inscription : jeu. sept. 07, 2006 2:00 am
Re: Marmites
Une explication tirée de Lazare Sainean tirée de son livre "L'argot des tranchées", 1915 (à télécharger gratuitement sur Gallica à cette adresse http://gallica.bnf.fr/Metacata.htm)
"Ce nom ironique donné aux gros obus, pesant parfois jusqu'à 100 kg et davantage, fait allusion aux marmites de campement qui font partie de l'équipement du soldat en campagne. L'appellation n'est pas complètement nouvelle. Marmite semble avoir déjà été employé, avec un sens analogue, par les artilleurs de Louis XIV et Louis XV. Voici, en effet, ce qu'on lit dans le Dictionnaire militaire de La Chesnaye des Bois, édition 1758, t. I, p. 236 : "Il y a des bombes appelées marmites, parce qu'elles en ont la figure, et des bombes oblongues que quelques-uns appellent à melons."
"Ce nom ironique donné aux gros obus, pesant parfois jusqu'à 100 kg et davantage, fait allusion aux marmites de campement qui font partie de l'équipement du soldat en campagne. L'appellation n'est pas complètement nouvelle. Marmite semble avoir déjà été employé, avec un sens analogue, par les artilleurs de Louis XIV et Louis XV. Voici, en effet, ce qu'on lit dans le Dictionnaire militaire de La Chesnaye des Bois, édition 1758, t. I, p. 236 : "Il y a des bombes appelées marmites, parce qu'elles en ont la figure, et des bombes oblongues que quelques-uns appellent à melons."
Re: Marmites
Bonjour
Bien sur, qu'il ne faut pas essayer de lui coller un calibre trop précis et exclusif. Le 18 mars 15, aux Eparges :
« …C’est le 132 qui a attaqué cette fois-là, dans le secteur Est de la crête, en direction des points C et D. Jusqu’au jour de l’attaque, il gelait pendant des nuits pleines d’étoiles, et, de l’aurore au crépuscule, un soleil éclatant nageait dans un ciel frais et pur où ne se voyait pas un nuage…
… Longtemps nous avons erré, cherchant une issue, pourchasser par le même malaise, la même déprimante sensation d'être épiés de trop près, suivis entre les branches par des canons des fusils prêts à tuer. Nous avons fait un très long détour, presque jusqu'au seuil de la plaine, et nous sommes revenus par la lisière nord du bois. Dans un pli de terrain, au soleil, un bataillon du 132 attendait massé, sacs à terre et fusils sur les sacs: le bataillon d'assaut. Nous l'avons traversé, d'un homme à l'autre ; les hommes nous ont semblé innombrables.
C'est l'après-midi qu'ils ont attaqué. Nous ne les avons pas vus, entassés que nous étions dans les guitounes aux toits de branches, blottis contre le talus pendant l'énorme bombardement. Toute la colline tressautait de secousses profondes; le Montgirmont, en face de nous, vomissait des fumées boueuses; et de grosses marmites s'écrasaient sur les Hures, arrachant des sapins entiers qui tournoyaient avant de s'abattre.
Surtout nous entendions, à chaque seconde, des vols d'obus passer par-dessus nous, aigres, coupants, mauvais; ils frappaient dans le fond du ravin, si raide que les éclats revenaient siffler jusqu'à nous: ce n'étaient pas de gros obus, mais nous sentions en eux une telle force meurtrière que nous baissions la tête chaque fois que leur vol tranchait l'air.
- Des 88 autrichiens, disait le capitaine Frick.
- Une belle saleté »
Maurice Genevoix, Ceux de 14, Editions Flammarion, Paris, 1949.
Cdt
Armand
Bien sur, qu'il ne faut pas essayer de lui coller un calibre trop précis et exclusif. Le 18 mars 15, aux Eparges :
« …C’est le 132 qui a attaqué cette fois-là, dans le secteur Est de la crête, en direction des points C et D. Jusqu’au jour de l’attaque, il gelait pendant des nuits pleines d’étoiles, et, de l’aurore au crépuscule, un soleil éclatant nageait dans un ciel frais et pur où ne se voyait pas un nuage…
… Longtemps nous avons erré, cherchant une issue, pourchasser par le même malaise, la même déprimante sensation d'être épiés de trop près, suivis entre les branches par des canons des fusils prêts à tuer. Nous avons fait un très long détour, presque jusqu'au seuil de la plaine, et nous sommes revenus par la lisière nord du bois. Dans un pli de terrain, au soleil, un bataillon du 132 attendait massé, sacs à terre et fusils sur les sacs: le bataillon d'assaut. Nous l'avons traversé, d'un homme à l'autre ; les hommes nous ont semblé innombrables.
C'est l'après-midi qu'ils ont attaqué. Nous ne les avons pas vus, entassés que nous étions dans les guitounes aux toits de branches, blottis contre le talus pendant l'énorme bombardement. Toute la colline tressautait de secousses profondes; le Montgirmont, en face de nous, vomissait des fumées boueuses; et de grosses marmites s'écrasaient sur les Hures, arrachant des sapins entiers qui tournoyaient avant de s'abattre.
Surtout nous entendions, à chaque seconde, des vols d'obus passer par-dessus nous, aigres, coupants, mauvais; ils frappaient dans le fond du ravin, si raide que les éclats revenaient siffler jusqu'à nous: ce n'étaient pas de gros obus, mais nous sentions en eux une telle force meurtrière que nous baissions la tête chaque fois que leur vol tranchait l'air.
- Des 88 autrichiens, disait le capitaine Frick.
- Une belle saleté »
Maurice Genevoix, Ceux de 14, Editions Flammarion, Paris, 1949.
Cdt
Armand
Sur les traces du 132ème RI " Un contre Huit " et du 294ème RI (le "29-4")
-
Jean RIOTTE
- Messages : 5774
- Inscription : sam. nov. 05, 2005 1:00 am
Re: Marmites
Bonjour à toutes et à tous,
"D'après Albert Dauzat (L'argot de la guerre d'après une enquête auprès des officiers et des soldats, Paris, Librairie Armand Colin, 1918), la marmite désignait déjà au XVIIIème siècle une bombe que l'on avait baptisée ainsi en raison de sa forme ronde et creuse. Le terme aurait été conservé par la tradition des écoles d'artillerie et de l'Ecole Polytechnique. Il devint d'un usage courant pendant la 1GM pour désigner un obus allemand de gros calibre, appelé aussi une grosse marmite.
Les néologismes marmitage (bombardement par gros obus) et marmiter (action de bombarder avec de gros obus) utilisés pendant ce conflit sont tombés en désuétude."
Sources: Les mots des soldats,Odile Roynette, Belin, 2004.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
"D'après Albert Dauzat (L'argot de la guerre d'après une enquête auprès des officiers et des soldats, Paris, Librairie Armand Colin, 1918), la marmite désignait déjà au XVIIIème siècle une bombe que l'on avait baptisée ainsi en raison de sa forme ronde et creuse. Le terme aurait été conservé par la tradition des écoles d'artillerie et de l'Ecole Polytechnique. Il devint d'un usage courant pendant la 1GM pour désigner un obus allemand de gros calibre, appelé aussi une grosse marmite.
Les néologismes marmitage (bombardement par gros obus) et marmiter (action de bombarder avec de gros obus) utilisés pendant ce conflit sont tombés en désuétude."
Sources: Les mots des soldats,Odile Roynette, Belin, 2004.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Re: Marmites
Bonjour, Le terme "marmite" était couramment employé à l'école de Fontainebleau par les éléves officiers.Au cours des 14 écoles à feu organisées pour les éléves,l'une était consacrée au "tir à balles" de l'artillerie.Le tir comprenait l'utilisation des "Boîtes à balles",celles-ci étaient des boîtes cylindriques en fer blanc (ou en zinc pour les gros calibres) contenant les balles et ces boîtes étaient fermées par un couvercle avec poignée (pour faciliter le transport).La comparaison avec une marmite était donc appropriée! Concernant Charles Humbert,le sénateur était populaire, en début de guerre,notamment dans l'artillerie à pied.Son nom fut même donné en baptême à un canon de 32cm Mle 1870-84 de l' A.L.V.F.,affût-truck No 3003 du 1er Groupe de 32cm,cas unique et temporaire parmi les noms trés variés donnés aux pièces lourdes,le seul autre nom propre connu d'un contemporain est celui de "Yvette Guilbert",chanteuse populaire de l'époque! Cordialement.
-
mireille salvini
- Messages : 1099
- Inscription : jeu. déc. 15, 2005 1:00 am
Re: Marmites
bonjour à tous,
voilà une petite contribution à l'explication de ce mot:
dans "l'argot des poilus" de François Déchelette (1918)
marmite
"ce n'est pas dans le sens culinaire que ce mot est le plus employé:il désigne le plus souvent les gros obus dont les éclats semblent des morceaux de marmites.
Différence capitale entre les deux sortes de marmites:quand le soldat entend le bruit des marmites de cuistots lui annoncer l'heure de la soupe,il sort la tête de la tranchée;quand c'est le bruit des marmites boches,il se terre avec prudence dans son terrier.
Une grande préoccupation du poilu est de chercher à distinguer le calibre des obus qu'il voit ou entend éclater,d'après le son et la couleur de la fumée:
-ça,c'est du 77,du 105,du 150,un lacrymogène,un asphyxiant,c'est un gros noir,c'est du 88 ou 137 autrichien...
C'est une science intéressante que l'on acquiert au péril de sa vie.
A noter que sous Louis XV,on donnait,selon un dictionnaire du temps,aux boulets de canon le nom de marmite;mais les marmites du temps de Fontenoy n'avaient certainement pas grand rapport avec les marmites de la guerre actuelle:nous avons fait mieux."
marmiter:bombarder
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
selon le Dictionnaire historique de la langue française Le Robert (les dates entre parenthèse indiquent la date d'apparition du mot)
marmite
n.f. est la substantivation inattendue (1388) de l'ancien adjectif marmite "hypocrite" (attesté aux XIII et XIVè s.),composé de l'élément onomatopéique marm- exprimant un murmure,le ronronnement du chat (--marlou,marmonner,marmot) et de mite,nom de la chatte dans Renart (--chattemite,mignon).
L'évolution sémantique est incertaine;elle est peut-être due au fait que la marmite,profonde et fermée par un couvercle,cache son contenu aux curieux,par opposition à la poêle,plate et découverte.
On a aussi pensé à un jeu de mots:il existait au XIIIè s. une minette "cuvette",diminutif de l'ancien mine "mesure de capacité" et homonyme de minette,femelle du minet "chat"..Par opposition à minette "petite cuve",marmite a pu servir à désigner la grande cuve.
nom d'un objet autrefois usuel,le mot a donné lieu à quelques locutions figurées au sens de "contenu d'une marmite":écumer la marmite (1694) "manger pour rien",et surtout faire bouillir la marmite (1622) où il symbolise la subsistance.
-marmite a servi,en argot,à désigner par métonymie la prostituée qui fait vivre le souteneur (1841)
-par analogie de forme,il entre dans la locution descriptive expressive "nez en pied de marmite" (1609)
-les expressions "marmites de Papin" (1788) =machine à vapeur primitive (inventée par Denis Papin) et "marmite de géant" (1868) dans la dénomination d'un type de relief,sont fondées sur une analogie de forme avec l'ustensile
-de même que le sens de "bombe" (1847),"gros obus" dans l'argot de la guerre 1914-1918 (1916);
celui-ci (ce sens) était annoncé par des comparaisons explicites,du genre "bombes ou grosses grenades...en forme de marmites de fer (1637).
marmiter v.tr. (1894) du sens d"obus" s'est répandu dans l'argot des poilus pour "bombarder",également en emploi absolu (1919)
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
amicalement,
Mireille
voilà une petite contribution à l'explication de ce mot:
dans "l'argot des poilus" de François Déchelette (1918)
marmite
"ce n'est pas dans le sens culinaire que ce mot est le plus employé:il désigne le plus souvent les gros obus dont les éclats semblent des morceaux de marmites.
Différence capitale entre les deux sortes de marmites:quand le soldat entend le bruit des marmites de cuistots lui annoncer l'heure de la soupe,il sort la tête de la tranchée;quand c'est le bruit des marmites boches,il se terre avec prudence dans son terrier.
Une grande préoccupation du poilu est de chercher à distinguer le calibre des obus qu'il voit ou entend éclater,d'après le son et la couleur de la fumée:
-ça,c'est du 77,du 105,du 150,un lacrymogène,un asphyxiant,c'est un gros noir,c'est du 88 ou 137 autrichien...
C'est une science intéressante que l'on acquiert au péril de sa vie.
A noter que sous Louis XV,on donnait,selon un dictionnaire du temps,aux boulets de canon le nom de marmite;mais les marmites du temps de Fontenoy n'avaient certainement pas grand rapport avec les marmites de la guerre actuelle:nous avons fait mieux."
marmiter:bombarder
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selon le Dictionnaire historique de la langue française Le Robert (les dates entre parenthèse indiquent la date d'apparition du mot)
marmite
n.f. est la substantivation inattendue (1388) de l'ancien adjectif marmite "hypocrite" (attesté aux XIII et XIVè s.),composé de l'élément onomatopéique marm- exprimant un murmure,le ronronnement du chat (--marlou,marmonner,marmot) et de mite,nom de la chatte dans Renart (--chattemite,mignon).
L'évolution sémantique est incertaine;elle est peut-être due au fait que la marmite,profonde et fermée par un couvercle,cache son contenu aux curieux,par opposition à la poêle,plate et découverte.
On a aussi pensé à un jeu de mots:il existait au XIIIè s. une minette "cuvette",diminutif de l'ancien mine "mesure de capacité" et homonyme de minette,femelle du minet "chat"..Par opposition à minette "petite cuve",marmite a pu servir à désigner la grande cuve.
nom d'un objet autrefois usuel,le mot a donné lieu à quelques locutions figurées au sens de "contenu d'une marmite":écumer la marmite (1694) "manger pour rien",et surtout faire bouillir la marmite (1622) où il symbolise la subsistance.
-marmite a servi,en argot,à désigner par métonymie la prostituée qui fait vivre le souteneur (1841)
-par analogie de forme,il entre dans la locution descriptive expressive "nez en pied de marmite" (1609)
-les expressions "marmites de Papin" (1788) =machine à vapeur primitive (inventée par Denis Papin) et "marmite de géant" (1868) dans la dénomination d'un type de relief,sont fondées sur une analogie de forme avec l'ustensile
-de même que le sens de "bombe" (1847),"gros obus" dans l'argot de la guerre 1914-1918 (1916);
celui-ci (ce sens) était annoncé par des comparaisons explicites,du genre "bombes ou grosses grenades...en forme de marmites de fer (1637).
marmiter v.tr. (1894) du sens d"obus" s'est répandu dans l'argot des poilus pour "bombarder",également en emploi absolu (1919)
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amicalement,
Mireille
-
alain chaupin
- Messages : 996
- Inscription : lun. oct. 18, 2004 2:00 am
Re: Marmites
Bonjour à toutes et à tous
Merci pour votre contribution et votre analyse sur le terme "marmite"
après avoir lu et relu plusieurs témoignages dont un provenant d'un civil dans la zone des combats.
Ce civil identifie clairement les obus tirés par les canons : 77 - 75 - 105 - 210 - 380 - etc... par contre ils parlent de marmites pour les projectiles tirés par les obusiers.
J'en déduis canon = tir tendu et obusier = tir courbe.
C'est un peu simpliste certes mais la marmite n'a rien de conventionnel tout au moins dans cette application.!!
Amicalement
Alain
Merci pour votre contribution et votre analyse sur le terme "marmite"
après avoir lu et relu plusieurs témoignages dont un provenant d'un civil dans la zone des combats.
Ce civil identifie clairement les obus tirés par les canons : 77 - 75 - 105 - 210 - 380 - etc... par contre ils parlent de marmites pour les projectiles tirés par les obusiers.
J'en déduis canon = tir tendu et obusier = tir courbe.
C'est un peu simpliste certes mais la marmite n'a rien de conventionnel tout au moins dans cette application.!!
Amicalement
Alain
Ceux qui reviendront de cette guerre et qui auront comme moi passés par toutes les misères qu'un homme peut endurer avant de mourir, devra s'en souvenir, car chaque jour qu'il vivra sera pour lui un bonheur."
Gaston Olivier - mon Grand-Père
http://www.
Gaston Olivier - mon Grand-Père
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