Bonsoir.
Je sais que les morts étranges et inattendues ont déjà été évoquées mais je ne peux m'empêcher de porter à votre connaissance celle-ci :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 1180065139
Ce pauvre gars avait déjà enduré deux ans de service suivis par trois ans et demi de guerre, il avait échappé aux obus, aux balles, à la mitraille, aux maladies, peut-être à une blessure grave, qui sait...Et ce sont des chevaux, sûrement des compagnons depuis plusieurs mois, peut-être plusieurs années s'ils avaient échappé eux aussi à la folie des hommes, qui provoquent sa mort. Ils s'emballent, ils ont peur (un obus ? le vacarme ?), il tente de les arrêter, de les calmer, et il en meurt. Allez savoir pourquoi, je trouve ceci particulièrement triste, même si bien évidemment, les millions de morts de cette guerre sont toutes chargées d'une tristesse inexprimable. Dans le document en couleur diffusé récemment, si je me souviens bien, tout à la fin, on voit quatre ou cinq cavaliers sur un chemin : un obus tombe, l'un d'eux s'écroule ainsi que sa monture et la voix off achève le commentaire du document en disant :..parce que la mort est absurde. Eh bien en découvrant une telle fiche, que peut-on penser d'autre ? Victor DELEPAUT est inhumé à la NN de Bayon.
Bonne nuit.
Yannis
Fiche MDH : tué par....des chevaux emballés !
Re: Fiche MDH : tué par....des chevaux emballés !
Bonsoir
La mort de ce soldat en 1918 rappelle celle évoquée dans "La chambre des officiers" livre de M. Dugain et le film du même nom. Là on est en août 14, avant le déclenchement des hostilités, le premier mort du régiment (7ème Genie) est tué par un étalon emballé...La réalité rejoint la fiction.
Cordialement
Bostock
La mort de ce soldat en 1918 rappelle celle évoquée dans "La chambre des officiers" livre de M. Dugain et le film du même nom. Là on est en août 14, avant le déclenchement des hostilités, le premier mort du régiment (7ème Genie) est tué par un étalon emballé...La réalité rejoint la fiction.
Cordialement
Bostock
Re: Fiche MDH : tué par....des chevaux emballés !
Bonjour
Un cheval emballé n'était pas chose rare à l'époque. Mon GP a été décoré pour avoir arreter un cheval emballé dans une rue de Reims en 1927. Bien sur, c'etait assez dangereux,d'ou la médaille
Cdt
Armand
Un cheval emballé n'était pas chose rare à l'époque. Mon GP a été décoré pour avoir arreter un cheval emballé dans une rue de Reims en 1927. Bien sur, c'etait assez dangereux,d'ou la médaille
Cdt
Armand
Sur les traces du 132ème RI " Un contre Huit " et du 294ème RI (le "29-4")
- LABARBE Bernard
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Re: Fiche MDH : tué par....des chevaux emballés !
Bonjour à tous,
Les morts étranges dans cette guerre c'est la loi du nombre. Y'a de tout, forcément.
Coups de pieds de cheval, j'ai même suites morsure de porc (dans les Landes on dit "de cochon"), et le comble, frappé par la foudre ! Le bonhomme a échappé aux gros noirs et autres calibres et il est frappé par la foudre. Le Néant est grand.
Bernard
Les morts étranges dans cette guerre c'est la loi du nombre. Y'a de tout, forcément.
Coups de pieds de cheval, j'ai même suites morsure de porc (dans les Landes on dit "de cochon"), et le comble, frappé par la foudre ! Le bonhomme a échappé aux gros noirs et autres calibres et il est frappé par la foudre. Le Néant est grand.


Bernard
Re: Fiche MDH : tué par....des chevaux emballés !
Bonjour à tous, le 14 janvier 1918 le canonnier John ROBADIN du 104ème RAL est décédé suite à une chute sur le verglas, vraiment pas de bol surtout pour un savoyard !
Cordialement,
Gilles.
Cordialement,
Gilles.
Re: Fiche MDH : tué par....des chevaux emballés !
Bonjour à tous,
Encore un hélas à qui ça n'aurait pas dû arriver. Dans le JMO du 356ème RI, au 8 juin 1915, mention de la noyade accidentelle du soldat POISSON de la 23ème Cie stationnée à Dieulouard.
Cordialement,
Géraud
Encore un hélas à qui ça n'aurait pas dû arriver. Dans le JMO du 356ème RI, au 8 juin 1915, mention de la noyade accidentelle du soldat POISSON de la 23ème Cie stationnée à Dieulouard.
Cordialement,
Géraud
Re: Fiche MDH : tué par....des chevaux emballés !
Bonjour à tous
Une petite contribution : le soldat Pierre COIFFET du 103è RIT (natif de la Loire) est MPLF le 6/10/1915. D'après un témoignage d'un Poilu de la région de Montbrison (42), "Ce conducteur de la 1è compagnie se fait tuer accidentellemnt par un coup de brancards dans les côtes. Un attelage s'était emballé". Cela se passait à Warsy (Somme).
A noter aussi le décès de Jacques Claudinon du 16RI, mort d'insolation le 11 aout 1914 à 14 heures (d'un coup de chaleur d'après le JMO) après une longue marche sans avoir encore vu les Allemands ni tirer un seul coup de fusil. Le colonel prescrit alors de ne repartir qu'à 16 heures par une chaleur moins forte.
Cordialement
Pierre
Une petite contribution : le soldat Pierre COIFFET du 103è RIT (natif de la Loire) est MPLF le 6/10/1915. D'après un témoignage d'un Poilu de la région de Montbrison (42), "Ce conducteur de la 1è compagnie se fait tuer accidentellemnt par un coup de brancards dans les côtes. Un attelage s'était emballé". Cela se passait à Warsy (Somme).
A noter aussi le décès de Jacques Claudinon du 16RI, mort d'insolation le 11 aout 1914 à 14 heures (d'un coup de chaleur d'après le JMO) après une longue marche sans avoir encore vu les Allemands ni tirer un seul coup de fusil. Le colonel prescrit alors de ne repartir qu'à 16 heures par une chaleur moins forte.
Cordialement
Pierre
Re: Fiche MDH : tué par....des chevaux emballés !
Bonjour, voici ma contribution
effectivement en lisant le JMO du 1er RI le 10 août 1914 pendant une marche de 42 km (j' ai mesuré sur google map) de 6 h à 19 h (en comptant les pauses), le 1er RI a eu un mort . Le JMO précise la température 30°C !!!
Imaginons la tenue du piou piou de 14 avec son sac de 30 kg, son fusil, ses munitions, sa gourde, la tenue !!!!!!!! et les officiers à cheval ( ça ce sont mes lectures)
Cordialement Philippe
effectivement en lisant le JMO du 1er RI le 10 août 1914 pendant une marche de 42 km (j' ai mesuré sur google map) de 6 h à 19 h (en comptant les pauses), le 1er RI a eu un mort . Le JMO précise la température 30°C !!!
Imaginons la tenue du piou piou de 14 avec son sac de 30 kg, son fusil, ses munitions, sa gourde, la tenue !!!!!!!! et les officiers à cheval ( ça ce sont mes lectures)
Cordialement Philippe
cordialement
Philippe
Philippe
- LABARBE Bernard
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Re: Fiche MDH : tué par....des chevaux emballés !
Bonsoir à tous,
Petite précision qui n'a rien à voir avec le sujet mais puisque l'on parle du chargement avec son sac de 30 kg, son fusil, ses munitions, sa gourde, la tenue le total était d'environ 28 kg, de l'habillement porté y compris le caleçon, à celui dans le sac et les outils, en passant par le fusil et les munitions. Cela n'enlève rien au mérite des marcheurs d'août 14, mais il faut tordre le cou à cette histoire du sac de 30 kg. ce n'est pas le sac qui pesait 30 kg mais la totale. Quant aux officiers à cheval, ça dépend des grades...
Cordialement,
Bernard
Petite précision qui n'a rien à voir avec le sujet mais puisque l'on parle du chargement avec son sac de 30 kg, son fusil, ses munitions, sa gourde, la tenue le total était d'environ 28 kg, de l'habillement porté y compris le caleçon, à celui dans le sac et les outils, en passant par le fusil et les munitions. Cela n'enlève rien au mérite des marcheurs d'août 14, mais il faut tordre le cou à cette histoire du sac de 30 kg. ce n'est pas le sac qui pesait 30 kg mais la totale. Quant aux officiers à cheval, ça dépend des grades...
Cordialement,
Bernard
Re: Fiche MDH : tué par....des chevaux emballés !
Bonsoir à toutes et à tous,
Des chevaux emballés, sûrement par milliers, par centaines de milliers même. Aussi les cavaliers et les conducteurs morts avec leurs chevaux ...
En effet, un été 14, à la chaleur suffocante. Les premiers mois, déjà l'abominable.
Les hommes ont vécu l'atrocité, à cheval ou à pied, officier, gradé ou homme de troupe. Et les chevaux ont partagé avec les hommes la part d'horreur de cette période. A rendre fou plus d'un (voir certains JMO).
Villes, villages, hameaux, fermes qui brulaient à rougir le ciel. Des centaines de civils fusillés en représailles d'actes de résistance. Les réquisitions. La population fuyait les cruautés. Les routes encombrées de convois.
Souffrances indicibles, panique, mais aussi pertes inouïes dues à la puissance phénoménale des "orages d'acier".
Et ils ont dû aussi, la trouille au ventre, retenir et calmer les chevaux qui paniquaient. Et aussi, sans eux, qui pouvait apporter l'intendance, le courrier, le rata, les caissons de minutions, les canons, les ambulances et j'en oublie, si je peux m'exprimer ainsi. Les bus et taxis ne sont venus que plus tard.
Voici quelques passages édifiants du chapitre :
La dernière guerre de la cavalerie du livre "Les années sanglantes"
de Gérard Guicheteau et Jean-Claude Simoën aux éditions Fayard.
A la mobilisation
"Etait ainsi concentré presque un quart de la cavalerie française: 16 000 hommes et un peu plus de chevaux. En comptant les attelages d'artillerie ..." p. 14
"Pour être sur la Sambre dès le 20 août, les soldats de Lanrezac (Ve Armée) effectuèrent une marche harassante de 120km, par une chaleur horrible, encombrés de la lourde capote réglementaire, du sac de 30 kg sur le dos et de tout l'armement." p. 22 (Bon! 28 kg, !)
29 août, "L'horizon s'enflamma sur une vingtaine de km"
"Tout à fait à l'ouest des lignes françaises, le 1er Corps de cavalerie Sordet n'était plus que l'ombre de lui-même. Il avait accompli une marche de près de 1200 km en un mois. ... ". p. 28
"... un historique précise, ... au total, "gradés, officiers, état-major et services compris, l'effectif de la division était réduit à 1 600 hommes - alors qu'au départ elle en comptait réglementairement 5 250 hommes. "
Et l'horreur s'amplifie, les hommes en lien (liés) aux chevaux
"L'historique du 16e régiment de Dragons mentionne à plusieurs reprises l'extrême fatigue des hommes et de chevaux : "la fatigue était grande, les chevaux (buvaient) rarement, (étaient) exténués et blessés sur le dos .. ils répandaient de ce fait une odeur épouvantable de chair pourrie"."
"L'artillerie emploie pour ses attelages un nombre de chevaux (de trait) beaucoup plus important encore que la cavalerie pour ses régiments montés. Paul Lantier, à la date du 4 septembre, note que "les chevaux sont plus las que les hommes. Leurs plaies suppurent. Personne ne les soigne, et ce n'est pas le pire, car quelques-uns ont à subir les remèdes stupides de leurs conducteurs ... rarement dételés, jamais déharnachés, les traits, les culerons, les croupières, surtout leur ont fait de grandes plaies ouvertes, tout le jour, de mouches et de taons."... p. 30
"On trouve chez Céline, Louis Ferdinand Destouches, maréchal des logis au 12e régiment de cuirassiers, une observation analogue qu'il transpose dans "Voyage au bout de la nuit"."
" Nos pauvres chevaux sont une infection qui passe ... La division empoisonne. Elle pue le charnier." (Thèse: Schouteeten) p. 32
"... Plus d'un million de chevaux et de mulets moururent de maladie ou furent tués au combat, souvent
avec leur cavalier ou conducteur.
Il y eut 280 600 hommes mobilisés dans l'arme de la cavalerie, qui compta 21 400 morts...
L'arme de l'artillerie, elle aussi très dépendante des chevaux (de trait) mobilisa 1 370 000 hommes.
Elle eut 82 000 tués. p. 37
J'arrête ici les extraits, car c'est cauchemardesque.
Surprenant que l'on traite si peu de la cavalerie. Peut-être l'effroi. Surement ... mais je m'arrête pour ne pas être hors sujet.
Cordialement
Geneviève
Des chevaux emballés, sûrement par milliers, par centaines de milliers même. Aussi les cavaliers et les conducteurs morts avec leurs chevaux ...
En effet, un été 14, à la chaleur suffocante. Les premiers mois, déjà l'abominable.
Les hommes ont vécu l'atrocité, à cheval ou à pied, officier, gradé ou homme de troupe. Et les chevaux ont partagé avec les hommes la part d'horreur de cette période. A rendre fou plus d'un (voir certains JMO).
Villes, villages, hameaux, fermes qui brulaient à rougir le ciel. Des centaines de civils fusillés en représailles d'actes de résistance. Les réquisitions. La population fuyait les cruautés. Les routes encombrées de convois.
Souffrances indicibles, panique, mais aussi pertes inouïes dues à la puissance phénoménale des "orages d'acier".
Et ils ont dû aussi, la trouille au ventre, retenir et calmer les chevaux qui paniquaient. Et aussi, sans eux, qui pouvait apporter l'intendance, le courrier, le rata, les caissons de minutions, les canons, les ambulances et j'en oublie, si je peux m'exprimer ainsi. Les bus et taxis ne sont venus que plus tard.
Voici quelques passages édifiants du chapitre :
La dernière guerre de la cavalerie du livre "Les années sanglantes"
de Gérard Guicheteau et Jean-Claude Simoën aux éditions Fayard.
A la mobilisation
"Etait ainsi concentré presque un quart de la cavalerie française: 16 000 hommes et un peu plus de chevaux. En comptant les attelages d'artillerie ..." p. 14
"Pour être sur la Sambre dès le 20 août, les soldats de Lanrezac (Ve Armée) effectuèrent une marche harassante de 120km, par une chaleur horrible, encombrés de la lourde capote réglementaire, du sac de 30 kg sur le dos et de tout l'armement." p. 22 (Bon! 28 kg, !)

29 août, "L'horizon s'enflamma sur une vingtaine de km"
"Tout à fait à l'ouest des lignes françaises, le 1er Corps de cavalerie Sordet n'était plus que l'ombre de lui-même. Il avait accompli une marche de près de 1200 km en un mois. ... ". p. 28
"... un historique précise, ... au total, "gradés, officiers, état-major et services compris, l'effectif de la division était réduit à 1 600 hommes - alors qu'au départ elle en comptait réglementairement 5 250 hommes. "
Et l'horreur s'amplifie, les hommes en lien (liés) aux chevaux
"L'historique du 16e régiment de Dragons mentionne à plusieurs reprises l'extrême fatigue des hommes et de chevaux : "la fatigue était grande, les chevaux (buvaient) rarement, (étaient) exténués et blessés sur le dos .. ils répandaient de ce fait une odeur épouvantable de chair pourrie"."
"L'artillerie emploie pour ses attelages un nombre de chevaux (de trait) beaucoup plus important encore que la cavalerie pour ses régiments montés. Paul Lantier, à la date du 4 septembre, note que "les chevaux sont plus las que les hommes. Leurs plaies suppurent. Personne ne les soigne, et ce n'est pas le pire, car quelques-uns ont à subir les remèdes stupides de leurs conducteurs ... rarement dételés, jamais déharnachés, les traits, les culerons, les croupières, surtout leur ont fait de grandes plaies ouvertes, tout le jour, de mouches et de taons."... p. 30
"On trouve chez Céline, Louis Ferdinand Destouches, maréchal des logis au 12e régiment de cuirassiers, une observation analogue qu'il transpose dans "Voyage au bout de la nuit"."
" Nos pauvres chevaux sont une infection qui passe ... La division empoisonne. Elle pue le charnier." (Thèse: Schouteeten) p. 32
"... Plus d'un million de chevaux et de mulets moururent de maladie ou furent tués au combat, souvent
avec leur cavalier ou conducteur.
Il y eut 280 600 hommes mobilisés dans l'arme de la cavalerie, qui compta 21 400 morts...
L'arme de l'artillerie, elle aussi très dépendante des chevaux (de trait) mobilisa 1 370 000 hommes.
Elle eut 82 000 tués. p. 37
J'arrête ici les extraits, car c'est cauchemardesque.
Surprenant que l'on traite si peu de la cavalerie. Peut-être l'effroi. Surement ... mais je m'arrête pour ne pas être hors sujet.
Cordialement
Geneviève
Wittgenstein Ludwig (1889-1951). "La philosophie est la lutte contre l'ensorcellement de notre entendement par les moyens de notre langage" P.I. § 109