bonjour,
En août 1918, les Allemands ont piégé tout ce qu'ils pouvaient durant leur recul dans l'Aisne ( maisons , églises, fermes, carrières ). Le but était non seulement de ralentir la progression, d'empêcher l'ennemi d'utiliser tous ces espaces à son profit mais surtout de faire des victimes.
Le déclenchement des explosifs pouvait-il provenir d'un contact électrique ? En gros un type marche sur deux fils, il fait contact et ça saute...
D'avance merci,
Cordialement,
Ferns
piège à déclenchement électrique
Re: piège à déclenchement électrique
L'homme en campagne a les mêmes besoins qu'en temps de paix ; ces besoins deviennent même plus impérieux, étant exacerbés par une existence plus active et plus énervante.(Henry Mustière)
- Charraud Jerome
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Re: piège à déclenchement électrique
Bonsoir
J'ai souvenir d'avoir piéger ainsi la "porte d'entrée" du fort de la Chaume (Thierville). Qu'est ce qu'on rigole quand on est jeune, sauf le margi-chef qui en a fait les frais.
Attendons les spécialistes.
Cordialement
Jérôme Charraud
Je ne sais si cette méthode a été utilisée, mais j'apporte un petit bémol. La technique que tu indiques me semble aléatoire, cela nécessiterait quelques améliorations.bonjour,
En août 1918, les Allemands ont piégé tout ce qu'ils pouvaient durant leur recul dans l'Aisne ( maisons , églises, fermes, carrières ). Le but était non seulement de ralentir la progression, d'empêcher l'ennemi d'utiliser tous ces espaces à son profit mais surtout de faire des victimes.
Le déclenchement des explosifs pouvait-il provenir d'un contact électrique ? En gros un type marche sur deux fils, il fait contact et ça saute...
D'avance merci,
Cordialement,
Ferns
J'ai souvenir d'avoir piéger ainsi la "porte d'entrée" du fort de la Chaume (Thierville). Qu'est ce qu'on rigole quand on est jeune, sauf le margi-chef qui en a fait les frais.

Attendons les spécialistes.
Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

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Re: piège à déclenchement électrique
Bonsoir à tous et à toutes.
Le piégage à déclenchement électrique n'a d'autres limites que celles du matériel disponible, du temps dont on dispose et de l'imagination.
Bien sûr il y a des "recettes" éprouvées; le tube d'aspirine (en métal) par exemple.
Bonnes cogitations.
Le piégage à déclenchement électrique n'a d'autres limites que celles du matériel disponible, du temps dont on dispose et de l'imagination.
Bien sûr il y a des "recettes" éprouvées; le tube d'aspirine (en métal) par exemple.
Bonnes cogitations.
Joe
Re: piège à déclenchement électrique
Bonjour à tous,
Bonjour Joe
A condition que les mains soient encore attachées aux avant-bras et que la tête soit toujours reliée au tronc...
Parce qu'après, le piégeage, ça marche beaucoup moins bien...
Les modérateurs de la rubrique Génie rappellent :
Les munitions trouvées sur le terrain sont souvent actives. Les désassembler, en extraire la mise à feu, l'explosif
puis les remonter pour les bidouiller est TOUJOURS une opération MORTELLE.
Pour répondre à Ferns.
Les victimes ne sont que des dommages collatéraux.
La mise en œuvre d'un piège résulte toujours (sauf dysfonctionnement), soit d'un effet mécanique dont l'ENI est l'origine (pression-traction), soit d'un retard calculé (montre, réveil).
Tous les autres cas sont commandés par le réalisateur du piège, l'électricité n'étant qu'un des moyens.
Cas école simplissime :
Pour détruire un pont, vous réalisez un profil de rupture qui joue à XX heures voire Y jours avant l'arrivée de l'ENI. Vous pouvez également le faire quand ses équipes de reconnaissance montent sur le pont.
Si vous piégez, vous avez l'obligeance de laisser à l'ennemi le choix de l'horaire, mais,
1°) Vous piégez les berges départ et arrivée parce que l'ennemi sera bien obligé de mettre des bateaux à l'eau.
2°) Vous piégez les infrastructures qui ne sont pas détruites, à dessein, par l'explosion initiale (rampes, piles, culée départ)
3°) Vous piégez les parking possibles, les aires de travaux de déport potentiels etc...
4°) ... La liste est longue.
Tout dépend des délais de rétablissement que vous voulez voulez imposer à l'ENI. Coupure "normale" : de 3 à 12 heures. Coupure piégée : plusieurs jours.
Le gain n'est pas négligeable.
Moralité : Si 3 itinéraires sur 4 sont piégés, méfiance... L'absence de piège ne garantit pas le salut !
Dans le cas du retrait allemand en 1918, les pièges sont d'abord disposés sur les axes où leurs troupes sont les plus faibles. Les autres sont sur les itinéraires logistiques dont ils supposent l'emploi par les Alliés.
Les buts à atteindre sont multiples, les objectifs encore plus.
Ainsi, on cite le cas d'un établissement public dont la destruction entraîna la perte d'un conseil d'élus. Il serait facile de croire que celui-ci était visé.
Sans doute. On peut aussi penser que les état-majors s'installant souvent dans les mairies, les allemands l'aient piégé. Dans ce cas, ce n'est pas le conseil municipal qui est perdu, mais un état-major de division par exemple, qui est détruit. Autant dire que le pionner allemand aurait alors décroché le jackpot !
Enfin, sans doute allez vous trouver l'argutie assez légère, mais il est convenable de ne pas confondre piégeage et attentat.
Le premier est un acte de combat, le second est un acte terroriste.
Cordialement,
Louis Le Bègue
Bonjour Joe
Vous avez raison.Le piégage à déclenchement électrique n'a d'autres limites que celles du matériel disponible, du temps dont on dispose et de l'imagination.
A condition que les mains soient encore attachées aux avant-bras et que la tête soit toujours reliée au tronc...
Parce qu'après, le piégeage, ça marche beaucoup moins bien...

Les modérateurs de la rubrique Génie rappellent :
Les munitions trouvées sur le terrain sont souvent actives. Les désassembler, en extraire la mise à feu, l'explosif
puis les remonter pour les bidouiller est TOUJOURS une opération MORTELLE.
Pour répondre à Ferns.
Le but du piégeage est en effet de ralentir la progression de l'ennemi par la destruction d'infrastructure, l'augmentation des délais pour le rétablissement de l'itinéraire, la saturation des personnels spécialisés et démoraliser les troupes qui progressent. Tous ces effets contribuent à guider l'ENI vers le terrain qui lui est le moins favorable.mais surtout de faire des victimes.
Les victimes ne sont que des dommages collatéraux.
La mise en œuvre d'un piège résulte toujours (sauf dysfonctionnement), soit d'un effet mécanique dont l'ENI est l'origine (pression-traction), soit d'un retard calculé (montre, réveil).
Tous les autres cas sont commandés par le réalisateur du piège, l'électricité n'étant qu'un des moyens.
Cas école simplissime :
Pour détruire un pont, vous réalisez un profil de rupture qui joue à XX heures voire Y jours avant l'arrivée de l'ENI. Vous pouvez également le faire quand ses équipes de reconnaissance montent sur le pont.
Si vous piégez, vous avez l'obligeance de laisser à l'ennemi le choix de l'horaire, mais,
1°) Vous piégez les berges départ et arrivée parce que l'ennemi sera bien obligé de mettre des bateaux à l'eau.
2°) Vous piégez les infrastructures qui ne sont pas détruites, à dessein, par l'explosion initiale (rampes, piles, culée départ)
3°) Vous piégez les parking possibles, les aires de travaux de déport potentiels etc...
4°) ... La liste est longue.
Tout dépend des délais de rétablissement que vous voulez voulez imposer à l'ENI. Coupure "normale" : de 3 à 12 heures. Coupure piégée : plusieurs jours.
Le gain n'est pas négligeable.
Moralité : Si 3 itinéraires sur 4 sont piégés, méfiance... L'absence de piège ne garantit pas le salut !
Dans le cas du retrait allemand en 1918, les pièges sont d'abord disposés sur les axes où leurs troupes sont les plus faibles. Les autres sont sur les itinéraires logistiques dont ils supposent l'emploi par les Alliés.
Les buts à atteindre sont multiples, les objectifs encore plus.
Ainsi, on cite le cas d'un établissement public dont la destruction entraîna la perte d'un conseil d'élus. Il serait facile de croire que celui-ci était visé.
Sans doute. On peut aussi penser que les état-majors s'installant souvent dans les mairies, les allemands l'aient piégé. Dans ce cas, ce n'est pas le conseil municipal qui est perdu, mais un état-major de division par exemple, qui est détruit. Autant dire que le pionner allemand aurait alors décroché le jackpot !
Enfin, sans doute allez vous trouver l'argutie assez légère, mais il est convenable de ne pas confondre piégeage et attentat.

Le premier est un acte de combat, le second est un acte terroriste.
Cordialement,
Louis Le Bègue
- Charraud Jerome
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Re: piège à déclenchement électrique
Bonsoir
Intrigué, j'ai eu beau rechercher depuis hier au soir dans mes bouquins et autres témoignages, j'ai fait chou blanc. Pourtant, je sais avoir lu des textes sur le sujet.
Je me souviens de déclenchement à retardement (un PC ou un QG français installé dans une "mairie" qui saute), de déclenchement par pression (le passage sur un déclencheur mécanique provoque l'explosion), mais je ne me souviens pas de déclenchement électrique.
Ce principe est (était) réalisable, avec bien sûr, les risques qu'évoque Louis.
Cordialement
Jérôme Charraud
Intrigué, j'ai eu beau rechercher depuis hier au soir dans mes bouquins et autres témoignages, j'ai fait chou blanc. Pourtant, je sais avoir lu des textes sur le sujet.
Je me souviens de déclenchement à retardement (un PC ou un QG français installé dans une "mairie" qui saute), de déclenchement par pression (le passage sur un déclencheur mécanique provoque l'explosion), mais je ne me souviens pas de déclenchement électrique.
Ce principe est (était) réalisable, avec bien sûr, les risques qu'évoque Louis.
Cordialement
Jérôme Charraud
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Re: piège à déclenchement électrique
Bonjour à tous,
Bonjour Jérôme,
La mise de feu électrique existe. Elle est citée dans des JMO Génie pour la mise en œuvre des fougasses, la destruction de ponts sur la Meuse (aout 1914)...
Dans le cas présent, il ne faut pas confondre le déclenchement (mise de feu) du piège (traction-pression-retard) et le fonctionnement (mise à feu) de la charge (électrique-pyrotechnique).
Amitiés,
Louis.
Bonjour Jérôme,
La mise de feu électrique existe. Elle est citée dans des JMO Génie pour la mise en œuvre des fougasses, la destruction de ponts sur la Meuse (aout 1914)...
Dans le cas présent, il ne faut pas confondre le déclenchement (mise de feu) du piège (traction-pression-retard) et le fonctionnement (mise à feu) de la charge (électrique-pyrotechnique).
Amitiés,
Louis.
Re: piège à déclenchement électrique
Bonsoir Louis,
Il s'agit du témoignage d'un conducteur d'ambulance américaine de la 17°D.I en août 1918. Je traduis le passage où il fait allusion à ce piégeage:
C'était une grande grotte, . Des Allemands laissèrent un dispositif électrique...contact métalliques.Quelqu'un fit contact avec son pied. C'était le 6ème encore !
A large cave, it was. Germans left electric apparatus --- contact wires. Somebody formed the circuit with his foot. Was these the 6th, too!
Là, ça ressemble tout de même à du piégeage assez moderne...
Cordialement,
Ferns
Il s'agit du témoignage d'un conducteur d'ambulance américaine de la 17°D.I en août 1918. Je traduis le passage où il fait allusion à ce piégeage:
C'était une grande grotte, . Des Allemands laissèrent un dispositif électrique...contact métalliques.Quelqu'un fit contact avec son pied. C'était le 6ème encore !
A large cave, it was. Germans left electric apparatus --- contact wires. Somebody formed the circuit with his foot. Was these the 6th, too!
Là, ça ressemble tout de même à du piégeage assez moderne...
Cordialement,
Ferns
L'homme en campagne a les mêmes besoins qu'en temps de paix ; ces besoins deviennent même plus impérieux, étant exacerbés par une existence plus active et plus énervante.(Henry Mustière)
Re: piège à déclenchement électrique
Bonjour à toutes et à tous. Bonjour Ferns.
Les modérateurs ont bien raison! à jouer au c.., on finit toujours par gagner.Le piégage électrique, si il suit des recettes épprouvées, est moins délicat que certains piégages mécaniques, à relachement de pression par exemple. En ce qui concerne la WW1; on s'éclairait encore à la bougie, et les piles électriques étaient beaucoup moins courantes que de nos jours; d'où, peut être, un moindre emploi qu'aujourd'hui dans ce domaine particulier. À noter, enfin, que le piégage n'est pas forcement explosif.
Cordialement.
Les modérateurs ont bien raison! à jouer au c.., on finit toujours par gagner.Le piégage électrique, si il suit des recettes épprouvées, est moins délicat que certains piégages mécaniques, à relachement de pression par exemple. En ce qui concerne la WW1; on s'éclairait encore à la bougie, et les piles électriques étaient beaucoup moins courantes que de nos jours; d'où, peut être, un moindre emploi qu'aujourd'hui dans ce domaine particulier. À noter, enfin, que le piégage n'est pas forcement explosif.
Cordialement.
Joe
- Charraud Jerome
- Messages : 7096
- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
- Localisation : Entre Berry et Sologne
- Contact :
Re: piège à déclenchement électrique
Bonsoir
Ton message m'interpelle grandement lorsque je lis "ambulance américaine de la 17°D.I en août 1918". Je pense tout de suite à l'Aisne et à la SSU 641?
Je suis justement à la recherche d'infos la concernant. Le témoignage en question est il celui d'Edward Weeks ("In Friendly Candor")?
Je ne l'ai pas, mais si c'est lui, tu me donnes des arguments pour me le procurer.
La SSU fut cité à l'ordre de la 17eDI par le général Gassouin, le fanion fut décoré le 13 novembre 1918
Cordialement
Jérôme Charraud
Je m'éloigne des déclenchements électriques, mais l'occasion est trop belle.Bonsoir Louis,
Il s'agit du témoignage d'un conducteur d'ambulance américaine de la 17°D.I en août 1918.
Ton message m'interpelle grandement lorsque je lis "ambulance américaine de la 17°D.I en août 1918". Je pense tout de suite à l'Aisne et à la SSU 641?
Je suis justement à la recherche d'infos la concernant. Le témoignage en question est il celui d'Edward Weeks ("In Friendly Candor")?
Je ne l'ai pas, mais si c'est lui, tu me donnes des arguments pour me le procurer.
La SSU fut cité à l'ordre de la 17eDI par le général Gassouin, le fanion fut décoré le 13 novembre 1918
Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
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Re: piège à déclenchement électrique
Bonjours à tous,
Bonjours Ferns,
Ce témoignage est particulièrement intéressant. Il prouve, pour ceux qui en douteraient encore, que nos Anciens ne manquaient ni d'imagination ni de ressources!
Dans ce cas précis, il s'agit de piégeage dit "de harcèlement". La mise de feu électrique laisse deux indices :
1°) La neutralisation de la grotte n'est pas réalisée dans la panique,
2°) Le délais entre le changement d'occupant est assez court.
Et ce pour deux raisons. La source électrique s'épuise avec le temps et un circuit électrique s'accommode mal de l'humidité.
Enfin, les pièges "dormants" sont toujours amorcés par un déclenchement mécanique (piégeage du grand arrière par exemple).
Pour ceux qui doutent, je rappelle que c'est en France, pendant le Second Empire, que le français G. Planté invente la batterie rechargeable (acide-plomb) en 1859 et qu'en 1868, Leclanché commercialise la pile qui porte son nom. La pile au cadmium-nickel est inventée en Suède 1899. Si le commun des mortels ne s'accommode pas encore de cette invention, les armées, elles, en font grand usage.
Cordialement.
Louis Le Bègue.
Bonjours Ferns,
Ce témoignage est particulièrement intéressant. Il prouve, pour ceux qui en douteraient encore, que nos Anciens ne manquaient ni d'imagination ni de ressources!
Dans ce cas précis, il s'agit de piégeage dit "de harcèlement". La mise de feu électrique laisse deux indices :
1°) La neutralisation de la grotte n'est pas réalisée dans la panique,
2°) Le délais entre le changement d'occupant est assez court.
Et ce pour deux raisons. La source électrique s'épuise avec le temps et un circuit électrique s'accommode mal de l'humidité.
Enfin, les pièges "dormants" sont toujours amorcés par un déclenchement mécanique (piégeage du grand arrière par exemple).
Pour ceux qui doutent, je rappelle que c'est en France, pendant le Second Empire, que le français G. Planté invente la batterie rechargeable (acide-plomb) en 1859 et qu'en 1868, Leclanché commercialise la pile qui porte son nom. La pile au cadmium-nickel est inventée en Suède 1899. Si le commun des mortels ne s'accommode pas encore de cette invention, les armées, elles, en font grand usage.
Cordialement.
Louis Le Bègue.