Chaque régiment était doté d'une voiture pigeonnier. Voici celle du 7e RIC, avec son "servant" caporal dont le bras G est brodé un insigne représentant un pigeon !
Qui gérait celà ? le génie, les services vétérinaires? les communications?
On parle peu des pigeons dans ce forum, pourtant, ils semblent avoir beaucoup été utilisés, puisque chaque régiment était doté d'une "voiture pigeonnier".
Bonjour à tous,
Bonjour Jacques,
En effet, les Cies colombophiles sont des unités du Génie depuis 1872.
Elles seront rassemblées en bataillons en 1892, puis au sein du 8° RG en 1913.
L'insigne de bras est réglementaire.
Un centre d'instruction est en Touraine.
Cordialement,
Louis.
Je me permets de transmettre une réponse reçue en MP dont je remercie l'auteur.
Pendant la guerre 1914-1918, l'armée française améliore sa technique :
au lieu de colombiers fixes qui se trouvaient soit très loin du front,
soit trop près, ils utilisent l'araba, qui avance et recule selon le
retrait ou la progression de l'adversaire. L'araba était un autobus à
impériale de marque Berliet, transformé en pigeonnier. Le bas servait de
réserve de nourriture et de logement pour le soigneur. Les soldats qui
s'occupaient des pigeons avaient un très grand rôle et les pigeons
revenaient surtout pour eux.
En 1916, on fabrique 16 pigeonniers sur remorque, afin d'améliorer la
mobilité. Certains pigeons furent de véritables héros. Le plus connu
d'entre eux est "Le Vaillant", matricule 787.15, qui fut lâché du fort
de Vaux le 4 juin 1916 à 11 heures 30 pour apporter à Verdun le dernier
message du Commandant Raynal. Celui-ci écrivait :
"Nous tenons toujours, mais nous subissons une attaque par les gaz et
les fumées très dangereuses. Il y a urgence à nous dégager. faites-nous
donner de suite toute communication optique par Souville, qui ne répond
pas à nos appels. C'est mon dernier pigeon.
Signé : Raynal."
Ce pigeon a obtenu la citation suivante à l'ordre de la Nation :
"Malgré les difficultés énormes résultant d'une intense fumée et d'une
émission abondante de gaz, a accompli la mission dont l'avait chargé le
commandant Raynal, unique moyen de communication de l'héroïque défenseur
du fort de Vaux, a transmis les derniers renseignements qui aient été
reçus de ce officier fortement intoxiqué, est arrivé mourant au colombier."
L'utilisation du pigeon soldat a permis de sauver de nombreuses vies
humaines. C'est ainsi que le Capitaine René écrit dans son ouvrage
Lorette, une bataille de 12 mois, octobre 1914 - septembre 1915 :
"Une unité de chasseurs à pied, engagée à fond, s'est trouvée en pointe
et coupée des autres unités. Tous les moyens pour aviser le commandement
de cette situation étaient fauchés par les bombardements ou le tir des
mitrailleuses. Le téléphone était coupé et la liaison optique impossible
en raison de la fumée des éclatements. C'est alors que les chasseurs qui
avaient emportés quelques pigeons voyageurs obtinrent de les lâcher avec
le message suivant : "Sommes sous le Souchez. Subissons lourdes pertes,
mais le moral est très élevé. Vive la France !" Du colombier, le message
fut transmis à l'artillerie qui allongea le tir, protégeant ainsi nos
chasseurs d'une contre-attaque allemande. Ainsi Souchez fut libéré
Bonjour à tous,
bonjour Jacques
Les informations qu'on vous a transmises sont justes. J'attire toutefois votre attention sur les colombiers. Si il est exact qu'ils sont motorisés sur chassis Berliet, ils suivent là l'évolution de l'Armée Française. J'aime à rappeler que si le Piou-piou en 1914 est hippomobile, le Poilu en 1918, lui, est automobile. Un pigeonnier militaire, par essence (sans jeu de mot), est mobile.
Si par aventure vous pouvez vous rendre au fort de Douaumont, vous verrez la plaque du pigeon Vaillant. De nombreux dessins animés content son épopée.
Cordialement,
Louis.
-Ca sent le macchab, dit Le Moal. -J’te crois, y en a plein par ici. Jean Berthaud « 1915 sur les Hauts-de Meuse en Champagne » VESTIGES.1914.1918 MAJ le 10 novembre 2015
Je mentionne un livre de Louis Palliez "Le Pigeon-Voyageur-Son utilisation au cours des guerres anciennes et modernes"- 1932- Editions Baratte à Lille (comme il se doit pour cette activité "nordique"!).
Il y a dans ce livre quelques photographies et de nombreux exemples d'emploi du pigeon pendant la guerre de 1914-1918.
Deux photos extraites de ce livre:
Cordialement, Guy.
Je profite de ce fil pour poser quelques questions.
Quelle était l'affectation exacte de ces voitures-colombophiles ? et quelle était l'affectation des soldats qui en avaient la charge ?
A l'origine de ce fil, il est question d'une voiture du 7e R.I.C. Est-ce à dire que chaque régiment a disposé, à un moment ou un autre de la guerre, d'une telle voiture ? Ou était-elle simplement mise à sa disposition ? Par la D.I., par la direction du Génie ?
Bref, si vous aviez quelques lumières là-dessus...
Merci par avance, et bonne soirée.
Stéphan
ICI > LE 74e R.I.
Actuellement : Le Gardien de la Flamme
Je ne sais pas si cela peut aider à répondre à ta question mais, dans le JMO du 11e C.A. en avril 1918, il y a cette phrase:
" Les colombiers mis à la disposition du 11e C.A. pour le service de liaison par pigeons voyageurs de la 22e D.I. sont les colombiers-remorques T8 et T48 à Limé."