Bonjour,
questions concernant les différents Chars (Renault, Schneider, Saint-Chamond ..)
ont-ils coexistés jusqu'à la fin des conflits ?
leurs missions sont elles les mêmes ?
Ces photos font effectivement partie de la collection photo de l'Ecpa-D, photos qu'il est possible de commander sur internet, ou sur place.
Si vous le pouvez, je vous engage à vous rendre au Fort d'Ivry car vous y aurez un choix beaucoup plus grand de photos que sur le site internet (il faut du temps et de la petite main pour faire les mises à jour, et comme le reste de l'Armée Française, l'Ecpa-D court après les petites mains).
Par ailleurs, vous y serez toujours très bien reçu et les moyens informatiques permettent une recherche facile sur les photos et films numérisés.
Petit rappel, l'emploi de ces photos et vidéos sont soumis à copyright . . . . . .
Pour ce qui est de ces 5 photos, il s'agit dans l'ordre :
- Embarquement des Schneider du Groupe AS 11 à Conty le 5 Juin 1918.
- Le Lt Domercq du Groupe AS 3 examinant son char à Grouy les Groseillers le 20 Avril 1918 (après le combat du Bois Sénécat).
- Saint Chamond de l'AS 32 à l'instruction au camp de Mailly en Janvier 1918 1918.
- Saint Chamond de l'AS 32 à l'instruction au camp de Mailly en Janvier 1918 1918.
(A Mailly était installé le deuxième camp de l'AS de la zone des Armées. Le troisième était à Martigny les Bains).
- Saint Chamond de l'AS 32 sur la route de Moyenville le 12 Juin 1918.
Ce groupe de char, arrivé en retard pour être engagé le 11 Juin 1918 lors des combats de Méry, a été engagé le 12 Juin.
Vous trouverez un bon nombre d'autres photos dans le dernier livre de Bruno Jurkiewicz, réalisé en coopération avec l'Ecpa-D :
"Les chars français au combat 1917-1918" - Edition Ysec
Ce livre comprend un DVD (photos et de vidéos) réalisé par l'Ecpa-D. DVD qui ne comporte pas que des photos de chars 14-18.
Pour en venir a la question sur la coexistence des trois type de chars dans le conflit, la réponse est oui.
Les trois types de chars ont travaillé seul et parfois ensembles jusqu'à la fin du conflit.
Il ne faut perdre de vu qu'au 1 Mai 1918, un seul char FT "bon de guerre" était en service dans la zone des Armées. Si à cette date un nombre important de chars étaient livrés par les usines, ils étaient toujours à l'arrière en manque de divers type de pièces et incapables d'accomplir leur mission guerre.
Un bon nombre de photos d'avant Mai 1918 concerne des chars instruction en acier doux qui n'ont jamais été au combat (plus de 200 FT).
Lors du premier engagement des Renault de Mai et de Juin 18, les Schneider et St Chamond étaient aussi engagés.
En théorie, l'emploi des trois types de chars étaient le même : appuyer l'attaque de l'infanterie en détruisant les mitrailleuses et canons bloquant l'avancée des fantassins.
Le concept initial était un emploi massif de chars. La lecture des JMO et Historiques de régiments ou de Divisions donne l'impression d'un saupoudrage de chars dans les unités. Quand on regarde les actions menées au niveau des Corps d'Armées sur un front de plusieurs divisions on s'aperçoit que sur des fronts d'une vingtaine de kilomètres, et souvent sur deux ou trois jours, le volume de chars engagés dépasse souvent les 100 ou 200 chars.
Dès l'apparition des Régiments de FT, et au fur et à mesure de leur création, les Groupements de Schneider et de St Chamond ont été greffés comme 4° composante. (3 BCL et 1 Groupement aux ordres du même chef).
Si le 508° RAS a bien été créé avant la fin des combats, il n'a pas eu l'occasion d'être engagé. Les 7 autres Régiments d'AS ont tous été engagés à des degrés divers.
Le chef de corps du Régiment d'AS disposait donc de 3 BCL FT et d'un Groupement Schneider ou St Chamond. Il engageait donc à sa guise ses unités de chars qui étaient soit côte à côte sur le terrain (travaillant pour deux unités d'infanterie), soit engagées l'une après l'autre au profit de la même unité (dans la même journée ou sur deux jours différents).
La force du Schneider et du St Chamond résidait dans son armement.
Devant une mitrailleuse ou un 77 "bunkérisé", le canon de 37 mm du FT manquait de puissance.
La fin des combats de 18 et l'apparition en grand nombre des FT (mis à disposition de l'infanterie) a eu pour conséquence de mettre en avant le char comme outil d'appui de l'infanterie.
La grande offensive de Novembre, avec un engagement en masse de tous les chars (qui n'a finalement pas eu lieu) aurait probablement changé
le regard du commandement sur l'emploi du char.
Le "hold up" sur les chars fait par l'infanterie en 1920 est la conséquence de cette erreur de jugement. Le général Estienne qui proposait une arme des chars totalement autonome n'a finalement pas été écouté.
Le concept initial du char inventé par le Général Estienne consistait à permettre au canon de suivre le fantassin dans sa conquête des terrains bouleversés d'un Front figé.
L'idée des inventeurs du chars (Anglais et français) était de disposer d'une masse d'engin puissant pour percer le Front et exploiter cette percée.
Dans l'esprit du Commandement, l'exploitation de la percée était alors du ressort de la Cavalerie (à cheval . . . bien sur !).
La pression des combats a amené à un saupoudrage (ou une impression de saupoudrage) des moyens aux ordres de l'Infanterie.
L'erreur française de concept a perduré jusqu'en 40, et les allemands qui avaient loupé le coche en 14-18 se sont alors bien rattrapé . . . .
Les chars Mark acheté aux Britanniques n'ont jamais été utilisé . . . Fin Octobre leurs canons et mitrailleuses n'étaient souvent même pas encore livré. Ils ont été "poubellisés" au début des années 30.
Devant l'impossibilité de produire le char lourd FCM, ce char avait été acheté pour remplacer les St Chamond en vu de l'offensive du printemps 1919.
Merci Tanker (Michel),
pour cette excellente synthèse sur les chars.
je n'ai pas oublié de faire référence à l'origine des photos mais je n'ai pas résisté à vous les montrer directement.
ils ont vraiment des photos dans un état extraordinaire.