C’est vrai que le quartier Coehorn présenté par Florian correspondait trait pour trait, jusqu’à la couleur relativement sombre des matériaux de construction, au grand casernement en enfilade sur la droite de mon cliché.
Maintenant, avec la preuve apportée par Marc, il ne fait plus guère de doute qu’il s’agit en fait du quartier Turenne de Mulhouse. Non seulement l’infirmerie est strictement identique mais avec la mention faite en dessous « 31e B.C.P. », toute ambiguïté peut-être levée !!!
Reste maintenant à déterminer la période…
Comme certains l’ont soulevé précédemment, malgré la monochromie de la photo et l’éloignement des sujets, la plupart d’entre eux paraissent relativement jeunes. Hormis le petit nombre de moustachus, ce qui m’interpelle le plus, c’est l’absence de décorations individuelles et de la fourragère aux couleurs de la Médaille Militaire décernée au 31ième BCP le 17 novembre 1918…
Et même si le port de tenues « à la mode de l’Armistice » de certains gradés et officiers trahit de toute évidence une postériorité aux hostilités, 1924 me paraît une date improbable dans la mesure où :

1 – Mon AGP né le 26/07/1880, classe 1900, et logiquement démobilisé début 1919 puisqu’il n’a pas fait carrière dans les armes, figure en uniforme sur la photo. C’est d’ailleurs lui qui l’a ramené parmi ses souvenirs.

2 – En bas à droite du groupe, une quinzaine d’hommes arborent une tenue plus foncée que les autres. Couleur qui, à mon humble avis, pourrait correspondre au « kaki-bleu » testé entre juillet et octobre 1915 dans les unités de Chasseurs mais jamais suivi de distribution…
Si dans l’immédiat après-guerre, il est possible que façon très marginale, certains soldats arborent encore pareille relique, je doute qu’en 1924 elle eut été encore de rigueur surtout dans une telle proportion ?





3 – Même si ça ne choc pas du premier coup d’œil, de part et d’autre de la photo, on peu remarquer un certain nombre de soldats coiffant un casque passablement cabossé, typique des affres des tranchées. Hors, vu les stocks fabriqués pendant le conflit et même après-guerre, je doute que des casques dans un tel état étaient encore en circulation en 1924 ?


4 – Bien qu’ils soient une minorité visible sur ce cliché et contrairement a ce qui a été avancé, certains soldats portent des chevrons de grade sur leurs uniformes, comme le caporal (il me semble que c’est brigadier chez les Chasseurs ?) présent en bas à gauche où le 1ière classe en bas au centre, derrière les officiers…
Hors, de par leur statut ces hommes sont censés avoir effectué leur classe et pourtant, eux non plus n’arborent pas la fameuse fourragère jaune ?

5 – Enfin, bien que ce ne soit qu’un infime détail de plus : il y a cette charrette contenant de la « tôle métro », élément de construction des abris de tranchée qui, même s’ils pouvaient être encore charriés dans l’immédiat après-guerre, ne représentaient à priori plus grand intérêt en 1924…
Encore une fois, je ne maîtrise pas tout le sujet mais se sont des questions récurrentes que je me pose c’est pourquoi j’aimerais beaucoup avoir votre avis dans le détail !!!
Par avance, merci !!!
Lionel