Une photo d'un gros canon de marine mis en place en bout de voie ferrée au sud de Saint-Quentin début 1917.
Il semble que la voie ferrée soit rallongée à l'avancement à l'aide des tronçons déjà montés chargés sur le chariot au premier plan.
L'intense activité dans cette immense plaine, en toute quiétude, laisse supposer que le front doit être assez lointain
l'élément de voie ferrée que l'on voit sur le chariot est un élément droit de 7 mètres de voie de 60 du système Péchot.
Cdlt
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
Cette intéressante photographie montre la mise en batterie d'un canon de 16 cm modèle 1891² sur affût Canet appartenant à une batterie mobile de canonniers-marins.
En effet, les batteries "mobiles" des canonniers-marins ont une mobilité toute relative car leur mise en batterie exige la construction d'un tronçon de voie de 0,60 m. Le chariot à canon visible au premier plan sert au transport de ces éléments de voie de 0,60 m. On distingue le tube à l'arrière qui est amené sur le tronçon de voie de 0,60 m en direction de l'affût presque invisible sur le cliché.
Ces manœuvres exigent donc des tracteurs lourds Latil TAR, des chariots à canon spéciaux pour le transport du tube, de l'affût et des éléments de voie de 0,60 m, sans parler des câbles, crics, etc...
Après la guerre la Marine appellera ses "batteries mobiles" sous le vocable plus approprié de "batteries semi-mobiles".
A noter que les chariots à canon des batteries mobiles des canonniers marins sont d'habiles bricolages réalisés dans les ateliers de Toul puis de Mailly (avec l'aide des ateliers de l'A.L.G.P installés aussi à Mailly).
Le premier chariot de transport prototype est réalisé à Toul en utilisant les roues métalliques d'un chariot porte-mortier de 305 Skoda, abandonné précipitamment par les artilleurs autrichiens et les allemands devant le fort de Troyon en octobre 1914!
Les autres chariots sont construits en utilisant des châssis, roues et éléments divers provenant de camions ou chariots porte-canons réformés. Tout ceci témoigne de l'habileté et du sens pratique du mécanicien principal Holliet du corps des canonniers marins.
Cordialement,
Guy François.
« Toutes ces positions accessibles par route ne nécessiteront pour la mise en place des matériels, que les 30 m. de voie de 0,60 constituant
la dotation de l'échelon de chaque batterie. »
Merci pour ces renseignements très intéressants.
La photo ayant été publiée par "Le Pays de France" du 3 mai 1917, ce canon doit effectivement faire partie de l'une des trois batteries mobiles de canonniers marins mises en ligne au sud de Saint-Quentin fin mars 1917 et déplacées, avec l'avancée du front, jusqu'à mi avril 1917.
Compte tenu de la recherche progressive de positions plus sûres à mesure que l'on s'approchait de Saint-Quentin (ce qui n'est pas le cas de la photo), je pense que celle-ci a été prise au début de l'opération (Chevincourt, Mareuil).
Cordialement,
alain
Petite question, quelle est la portée de ce canon ?
tout dépend du type d'obus, 11600 m et 17400 m avec l'obus type D.
Cdlt
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
Comment, avec un canon de 16 cm modèle 1891² ou 1893, tirer plus loin un obus F.A.D de 16 cm (de type D) par "beau temps et vent arrière" comme disent les marins, sans même afficher l'angle de tir maximum:
Merci à l'officier des canonniers-marins ayant gardé ses documents de tir et ses manuels au lieu de les brûler en 1919. Cette "indiscipline" permet de lire aujourd'hui des documents qui sans cela demeureraient inconnus.
Cordialement,
Guy François.
Avec une telle portée (surtout avec un petit vent de sud-ouest), la pièce de Cerisy pouvait effectivement battre les pièces de marine allemandes de 15, 21 et 24 utilisant la voie ferrée Ribermont-Ferté, qui elles ne pouvaient pas forcément trouver une position les masquant efficacement, mais dont la portée pour certaines devait être nettement supérieure. (cf gallica)