Bonjour a tous
Aujourd'hui cérémonie au cimetière civil de Senlis en hommage à Monsieur ODENT (maire) ainsi qu'aux six otages fusillés le 2 Septembre 1914 à Chamant, dans la soirée, après que les Allemands aient incendié la moitié de la ville. Gustave BEAUFORT (chef des cantoniers) a décrit ces évènements dans son livre : "ces choses là ne s'oublient pas". Le lieutenant JUIN avec la brigade marocaine a lui aussi décrit ces évènements ainsi que Monsieur André MARICOURT.
Pour moi ce fut ma grand-mère qui m'a raconté ces épisodes, elle avait 20 ans à cette époque et était restée seule avec son père. Sa famille avait fui ainsi que la plupart des habitants de Senlis à l'approche de l'armée allemande.
En fin d'après-midi le jeune LEYMARIE (19 ans) fut tué près de l'hôpital à l'approche des tranchées françaises car il faisait partie du bouclier humain constitué par les Allemands.
La brigade marocaine où servait le lieutenant JUIN (la 12ème cie) couvrait l'arrière-garde de l'armée française qui s'était retranchée à la sortie de Senlis sur la route de Paris.
A Senlis il y a un cimetière militaire regroupant 1072 tombes, si vous cherchez des noms je peux m'y rendre afin de consulter la liste qui est encore présente.
Je vous souhaite une bonne soirée.
Alain ORRIERE
Senlis 2 septembre 1914
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Re: Senlis 2 septembre 1914
Bonjour,
Tombant par hasard sur ce post d'Alain daté de 2007, j’ai eu le souvenir du dessin et du texte concernant Eugène Odent, maire de Senlis, conté dans le style de l’époque dans ce vieux livre d’histoire :

Le 2 septembre, les Allemands entrent à Senlis. Là, comme ailleurs, ils arrêtent aussitôt des otages. Dans le nombre est le maire, Mr Odent, qui est accusé d’avoir tiré et d’avoir fait tirer sur les troupes. Malgré ses protestations, on l’enlève de l’Hôtel-de-ville et on l’emmène. Comme le secrétaire de la mairie lui propose d’aller chercher les adjoints, "Non, répond simplement le maire, ce sera assez d’une victime". Mr Odent est conduit à Chaumont et, pendant le trajet, il est en butte à des brutalités odieuses ; on l’injurie, on le frappe à la tête avec sa canne. Vers onze heures du soir, il comparait devant le conseil de guerre improvisé. Un officier allemand l’accuse de nouveau d’avoir tiré et fait tirer sur ses soldats. Il nie énergiquement et il demande des preuves qu’on ne lui fournit pas. Il est condamné à mort. Il s’approche alors de ses compagnons de captivité, leur remet ses papiers, et avec calme et dignité il leur fait ses adieux. Deux soldats l’entraînent et tirent sur lui à bout portant ; il tombe à la renverse, sur le côté droit, sans pousser un cri. Un autre soldat s’approche et lui donne le coup de grâce. Les meurtriers creusent ensuite légèrement le sol et jettent sur le cadavre une couche de terre si mince que les pieds n’en sont pas recouverts.
Cordialement
BB
Tombant par hasard sur ce post d'Alain daté de 2007, j’ai eu le souvenir du dessin et du texte concernant Eugène Odent, maire de Senlis, conté dans le style de l’époque dans ce vieux livre d’histoire :

Le 2 septembre, les Allemands entrent à Senlis. Là, comme ailleurs, ils arrêtent aussitôt des otages. Dans le nombre est le maire, Mr Odent, qui est accusé d’avoir tiré et d’avoir fait tirer sur les troupes. Malgré ses protestations, on l’enlève de l’Hôtel-de-ville et on l’emmène. Comme le secrétaire de la mairie lui propose d’aller chercher les adjoints, "Non, répond simplement le maire, ce sera assez d’une victime". Mr Odent est conduit à Chaumont et, pendant le trajet, il est en butte à des brutalités odieuses ; on l’injurie, on le frappe à la tête avec sa canne. Vers onze heures du soir, il comparait devant le conseil de guerre improvisé. Un officier allemand l’accuse de nouveau d’avoir tiré et fait tirer sur ses soldats. Il nie énergiquement et il demande des preuves qu’on ne lui fournit pas. Il est condamné à mort. Il s’approche alors de ses compagnons de captivité, leur remet ses papiers, et avec calme et dignité il leur fait ses adieux. Deux soldats l’entraînent et tirent sur lui à bout portant ; il tombe à la renverse, sur le côté droit, sans pousser un cri. Un autre soldat s’approche et lui donne le coup de grâce. Les meurtriers creusent ensuite légèrement le sol et jettent sur le cadavre une couche de terre si mince que les pieds n’en sont pas recouverts.
Cordialement
BB
Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - (Éditions des Indes Savantes) - "Le lieutenant de Mandchourie" (Éditions de L'Harmattan)
- Francine Laude
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Re: Senlis 2 septembre 1914
Cliquez deux fois sur les miniatures pour les agrandir.
Bonjour Alain, Bruno, bonjour à toutes et tous
je possède un petit fascicule (96 pages , 50 gravures)
où l'on trouve des choses fort intéressantes voici des récapitulatifs des victimes
...
la transcription de la liste :
Les otages fusillés à Chamant (2 km Nord-Est de Senlis.)
Eugène Odent. maire de Senlis, 59 ans ...
Arthur Rigault, 61 ans, tailleur de pierres.
Romuald-Emile Aubert, 52 ans, ouvrier mégissier ...
Jean-Baptiste Pmmier, 57 ans, manouvrier ...
Jean-Stanislas Barbier, 66 ans, xharretier ...
Arthur-Lucien Cottrau, 17 ans, plongeur ...
Pierre Dewer, 45 ans ...
Les victimes du bombardement, du combat et de l'incendie
François Etienne Boulanger ...
Adrien-Désiré Dropsit ...
Gabriel Mégret ...
Louis Simon ...,
Georges Leymarie ...
Henri Echès ...
Jules Levasseur ...
Louis Chamberllant ...
Eugène Gauder ...
Jules Barblu ...
Mme Barblu, née Louise Maquin ...
Lucien Chéry ...
Louis-André Rigault ...
Louis-Alfred Jandin ...
Ils apparaissent avec plus de détails circonstanciés au cours des divers chapitres, également bien d’autres habitants
pour chaque évènement évoqué , soit pour leur action, leur réaction, leur attitude ou leur simple présence
de l'exode aux hôpitaux , en passant par le clergé et bien entendu les dramatiques faits de guerre
Quelques autres extraits pour les noms cités au dessus
Amicalement
Francine
Bonjour Alain, Bruno, bonjour à toutes et tous
je possède un petit fascicule (96 pages , 50 gravures)

où l'on trouve des choses fort intéressantes voici des récapitulatifs des victimes


la transcription de la liste :
Les otages fusillés à Chamant (2 km Nord-Est de Senlis.)
Eugène Odent. maire de Senlis, 59 ans ...
Arthur Rigault, 61 ans, tailleur de pierres.
Romuald-Emile Aubert, 52 ans, ouvrier mégissier ...
Jean-Baptiste Pmmier, 57 ans, manouvrier ...
Jean-Stanislas Barbier, 66 ans, xharretier ...
Arthur-Lucien Cottrau, 17 ans, plongeur ...
Pierre Dewer, 45 ans ...
Les victimes du bombardement, du combat et de l'incendie
François Etienne Boulanger ...
Adrien-Désiré Dropsit ...
Gabriel Mégret ...
Louis Simon ...,
Georges Leymarie ...
Henri Echès ...
Jules Levasseur ...
Louis Chamberllant ...
Eugène Gauder ...
Jules Barblu ...
Mme Barblu, née Louise Maquin ...
Lucien Chéry ...
Louis-André Rigault ...
Louis-Alfred Jandin ...
Ils apparaissent avec plus de détails circonstanciés au cours des divers chapitres, également bien d’autres habitants
pour chaque évènement évoqué , soit pour leur action, leur réaction, leur attitude ou leur simple présence
de l'exode aux hôpitaux , en passant par le clergé et bien entendu les dramatiques faits de guerre
Quelques autres extraits pour les noms cités au dessus




Amicalement
Francine