effet d'aspiration ?

[air339]

Bonjour à tous,

Je relève dans le "bulletin de renseignements du génie" d'avril 1918 ( http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb4256 ... .r=.langFR ) la description des effets d'aspiration lors d'explosion de torpilles aériennes (allant jusqu'à 300 kg) :

page 66 : "il se produit en effet des phénomènes de succion qui se manifestent par des poussées dirigées vers le lieu de l'explosion. "

page 74 : "une aspiration qui attire, vers le lieu de l'explosion, l'air environnant dans un rayon qui peut dépasser 100 mètres et qui arrache les objets légers, en les projetant vers le point de chute"

Question : cet effet est-il également connu pour les obus de gros calibres ?

Il fait l'objet d'un débat concernant des objets déformés, selon moi par l'effet de compression, et selon des amis par l'effet de dépression... Exemple :



Qui va nous départager ?...

Cordialement,

Régis

[AZ16]

Bonjour,

Je ne peux pas vous répondre sur l'origine des déformations de vos douilles mais une explosion est toujours suivie d'une phase positive ou surpression et d'une phase négative, dépression ou succion. Ce phénomène physique est systématique quelque soit le volume d'explosif. Il est évident que plus la charge est importante (calibre de la munition), plus les effets (surpression et dépression) seront puissants.

Cordialement

[air339]

Bonjour AZ16,

Merci pour votre réponse. Surpression et dépression à chaque éclatement, c'est logique. Reste maintenant à comprendre l'effet sur les objets environnants...

Cordialement,

Régis

[ALVF]

Bonjour,

Voilà la description des phases enregistrées systématiquement lors des Expériences de Sevran, La Courtine et Tahure, expériences s'échelonnant de 1916 à 1924 avec des charges d'explosif de 1kg à 42.900 kg!
Le but de ces expériences était d'étudier scientifiquement la propagation des ondes sonores, sismiques et de choc, dans toutes les expériences, de la plus petite charge à la plus grande, on distingue les phases suivantes:
-1ère phase: correspond à la détonation de l'explosif dans son propre volume.C'est la phase des hautes températures et des grandes pressions à laquelle correspond la pression maximum de l'onde de choc, l'origine de l'effondrement du sol et les effets de fauchage en coup de hache aux abords immédiats de la charge.
-2ème phase: consécutive à la formation du globe de compression qui fonctionne alors comme obusier à axe vertical pour les gaz qui l'ont creusé et pour les matériaux que ces gaz, projetés à grande vitesse, arrachent aux parois.En outre, des réactions complémentaires entre les gaz de la première phase donnent lieu à des réallumages au cours de cette seconde phase.Ces réactions sont peut-être sous la dépendance de l'aspiration d'air frais vers l'entonnoir caractérisant cette phase.
-3ème phase: est celle des projections solides.Elle marque la fin du phénomène.
Bien entendu, les dimensions de l'entonnoir varient de 0,64 m (charge 1 kg) à 39 mètres (charge de 42.900 kg), les projections de débris métalliques de plus de 40 kg à plus de 500 mètres de distance, etc...
A noter que l'onde de dépression d'une charge de 9.542 kg a décloué la toiture en planches des abris d'appareils de mesure situés à plus de 100 mètres de l'explosion (abris enterrés mais non recouverts de terre abritant des sismographes).
Source: Ingénieur Principal des Poudres Burlot "Compte-rendu des expériences de La Courtine"-Mémorial de l'Artillerie Française-1925.
Cordialement,
Guy François.

[air339]

Bonsoir Guy,

Voilà une explication que je vais lire attentivement !

Bien cordialement,

Régis