Munitions d'artillerie défaillante ,
Re: Munitions d'artillerie défaillante ,
Bonjour à tous,
Je viens de terminer la lecture des pages d'un carnet d'un dénommé Firmin FARNIER qui se trouvait dans le secteur du Mort Homme en août 1918. Rien de très original dans le récit, mais une remarque qui revient plusieurs fois.. Parmi les obus français tirés par l'artillerie, plus de la moitié n'auraient pas explosés.. Quelqu'un peut il infirmer ou confirmer cette remarque...
Y avait il un problème de munitions à cette époque et en ces lieux ...
Merci à tous ..
Cordialement
Nono
Re: Munitions d'artillerie défaillante ,
Bonjour,
Il est fréquent que des obus ne détonent pas à l'impact.Pendant la guerre, il a été estimé que 10 à 20% des obus tirés connaissaient ces problèmes, dûs généralement à des fusées défaillantes, souvent en corrélation avec la nature du terrain.
Ce problème est enregistré chez tous les belligérants, même les obus de très gros calibres connaissent ces problèmes, on note souvent un déchet de 40% de défaillances dans des tirs de 24-cm de Marine allemands, les projectiles allemands de marine étant pourtant fabriqués avec soin.
La seule exception notable: les obus tirés sur Paris par les "Paris Kanonen" que les allemands avaient équipés de deux fusées pour éviter ces défaillances.De fait, un seul des obus sur Paris n'a pas explosé complétement et le morceau de projectile tombé rue François Miron dans la cour de l'Hôtel de Beauvais a permis la reconstitution du projectile par les services français.
Votre exemple semble exceptionnel s'il s'agit d'un tir prolongé d'artillerie de campagne...mais les fabrications de guerre furent de qualité très inégale, notamment pour les fusées de projectiles.
Cordialement,
Guy François.
Il est fréquent que des obus ne détonent pas à l'impact.Pendant la guerre, il a été estimé que 10 à 20% des obus tirés connaissaient ces problèmes, dûs généralement à des fusées défaillantes, souvent en corrélation avec la nature du terrain.
Ce problème est enregistré chez tous les belligérants, même les obus de très gros calibres connaissent ces problèmes, on note souvent un déchet de 40% de défaillances dans des tirs de 24-cm de Marine allemands, les projectiles allemands de marine étant pourtant fabriqués avec soin.
La seule exception notable: les obus tirés sur Paris par les "Paris Kanonen" que les allemands avaient équipés de deux fusées pour éviter ces défaillances.De fait, un seul des obus sur Paris n'a pas explosé complétement et le morceau de projectile tombé rue François Miron dans la cour de l'Hôtel de Beauvais a permis la reconstitution du projectile par les services français.
Votre exemple semble exceptionnel s'il s'agit d'un tir prolongé d'artillerie de campagne...mais les fabrications de guerre furent de qualité très inégale, notamment pour les fusées de projectiles.
Cordialement,
Guy François.
Re: Munitions d'artillerie défaillante ,
Bonsoir et merci beaucoup pour cette première réponse particulièrement précise..
Comme le béotien moyen j'avais trouvé la proportion annoncée comme particulièrement inquiétante, mais il y a sans doute d'autres nombreux exemples de ce type d'avaries...
merci à tous ceux qui voudront bien compléter cette première réponse..
Cordialement
Nono
Re: Munitions d'artillerie défaillante ,
Bonjour,
Malheureusement il n'y a pas de chiffre global fiable concernant la défection des munitions des différents pays impliqués.
On entend effectivement souvent parler de 10% à 20%.
J'ai pu lire que, juste dans le Nord, chaque année 150 tonnes de munitions sont collectées par la Sécurité Civile (une grande majorité de munitions tirées). Ces chiffres sont très parlants presque un siècle après la fin des hostilités !
On évoque plusieurs raisons à ses nombreux dysfonctionnements :
-Des problèmes de fonctionnement purement mécaniques dus à la fabrication.
-terrains trop boueux et trop mous pour entraîner le fonctionnement des fusées (certainement la principale cause)
-obus n'arrivant pas sous un bon angle à cause du relief.
-Intempéries modifiant les performances des amorces et poudres de certaines fusées.
-Erreur de manipulation des artilleurs (volontaires ou involontaires ?) lors du montage des fusées, tempage, retrait des sécurités, etc...
Dans le Nord de la France sont fréquemment découverts des obus anglais tirés, non explosés, avec des bouchons de stockage à la place des fusées, où avec des fusées portant encore leur coiffe de protection !
La confusion des combats expliquent en partie ces erreurs mais j'ai déjà lu des témoignages de soldats qui sabotaient eux-même leurs armes.
Cordialement
Malheureusement il n'y a pas de chiffre global fiable concernant la défection des munitions des différents pays impliqués.
On entend effectivement souvent parler de 10% à 20%.
J'ai pu lire que, juste dans le Nord, chaque année 150 tonnes de munitions sont collectées par la Sécurité Civile (une grande majorité de munitions tirées). Ces chiffres sont très parlants presque un siècle après la fin des hostilités !
On évoque plusieurs raisons à ses nombreux dysfonctionnements :
-Des problèmes de fonctionnement purement mécaniques dus à la fabrication.
-terrains trop boueux et trop mous pour entraîner le fonctionnement des fusées (certainement la principale cause)
-obus n'arrivant pas sous un bon angle à cause du relief.
-Intempéries modifiant les performances des amorces et poudres de certaines fusées.
-Erreur de manipulation des artilleurs (volontaires ou involontaires ?) lors du montage des fusées, tempage, retrait des sécurités, etc...
Dans le Nord de la France sont fréquemment découverts des obus anglais tirés, non explosés, avec des bouchons de stockage à la place des fusées, où avec des fusées portant encore leur coiffe de protection !
La confusion des combats expliquent en partie ces erreurs mais j'ai déjà lu des témoignages de soldats qui sabotaient eux-même leurs armes.
Cordialement
Re: Munitions d'artillerie défaillante ,
Bonsoir,
Voilà un exemple d'explication de défaut de fonctionnement cité dans une "Conférence sur les fusées" du capitaine Chevrin datant de novembre 1918.
Si on "a constaté tellement de ratés" c'est que la proportion des défaillances était vraiment importante!
Le carnet de votre poilu ne donne-t-il pas quelques indications compémentaires qui pourraient aider à l'analyse de la constatation de ce nombre vraiment anormal de ratés?
Cordialement,
Guy François.
Voilà un exemple d'explication de défaut de fonctionnement cité dans une "Conférence sur les fusées" du capitaine Chevrin datant de novembre 1918.
Si on "a constaté tellement de ratés" c'est que la proportion des défaillances était vraiment importante!
Le carnet de votre poilu ne donne-t-il pas quelques indications compémentaires qui pourraient aider à l'analyse de la constatation de ce nombre vraiment anormal de ratés?
Cordialement,
Guy François.