Bonjour à tous,
Il sagit d'un canon de montagne St Chamond de 65 mm.
Cordialement, Francois
Quizz Artillerie.Résolu 65 mm Saint-Chamond Salvador!
Re: Quizz Artillerie.Résolu 65 mm Saint-Chamond Salvador!
Rebonjour,
Encore une photo,
Crdlmnt, Francois
Encore une photo,
Crdlmnt, Francois

Ferraille
Re: Quizz Artillerie.Résolu 65 mm Saint-Chamond Salvador!
Bonjour,
La situation a beaucoup évolué en quelques heures!
Tout d'abord, bravo à "Guitoune" qui a de bonnes lectures car la solution, un peu cachée il est vrai, se trouvait bel et bien sur le Forum!
La réponse de François, qui publie une photo tirée du livre "Gebirgsartillerie" de Franz Kosar, éminent spécialiste autrichien de l'artillerie, consolide cette identification qui mérite quelques explications:
Ce canon a la dénomination suivante "Canon de 65 mm à recul différentiel (Système Deport)" et figure dans l'importante gamme de matériels d'Artillerie de Montagne proposée par la "Compagnie des Forges et Acéries de la Marine et d'Homécourt", plus connue sous la dénomination de sa principale usine, implantée à Saint-Chamond.
Ce canon utilise la technique du lancer ou du recul différentiel, c'est à dire que le canon, placé à l'intérieur d'un ressort récupérateur, est maintenu en batterie, à la position de recul par un verrou d'arrêt.Au moment du tir, le canon est lancé en avant sous l'action du récupérateur, lorsqu'il est en pleine vitesse, la mise à feu a lieu, le canon recule alors avec une vitesse diminuée de celle du lancer et reste enclenché à la position de recul.
Avant le premier coup, il est nécessaire de mettre le tube à la position de recul, cette manoeuvre étant exécutée au moyen d'un levier spécial.
L'invention du recul différentiel résulte des études du lieutenant-colonel Deport, le véritable "père" du 75 modèle 1897, le "75" est certes le fruit d'un travail d'équipe mais c'est bien Deport qui eut le rôle principal, Sainte-Claire Deville et Rimailho étant surtout les acteurs de la mise au point du "75".On sait que la "récompense" de Deport pour ses travaux fut la non-inscription au tableau d'avancement de colonel et que l'officier partit alors en retraite et entra à la Compagnie de Châtillon-Commentry, grande firme industrielle construisant entre autres des matériels d'artillerie.C'est au sein de cette société que Deport prend des brevets pour un canon de montagne à recul différentiel et met au point un canon de montagne proposé à l'Armée française.Le général André, ministre de la guerre, celui de "l'affaire des fiches", avec sa "lucidité" habituelle refuse le matériel Deport mais achète les prototypes pour garder secrête l'idée du recul différentiel.On sait que le canon de Montagne de 65 mm modèle 1906 réglementaire en France emploie cette technique, "pillée" à Deport par le commandant Baquet et son adjoint le capitaine Ducrest qui créent ce matériel de 65 modèle 1906 (mis au point à la Fonderie de Bourges et non pas chez Schneider comme on le lit malheureusement un peu partout).
Les brevets Deport sont enfin "libérés" vers les années 1910 et la firme Saint-Chamond construit alors un modèle de canon de 65 de Montagne à recul différentiel, objet de notre sujet.
Disons en quelques mots les avantages et inconvénients des canons à recul différentiel:
-les canons sont très légers car les systèmes de frein et récupérateurs sont extrêmement simples.
-le 65 de Montagne Saint-Chamond ne pèse ainsi que 328 kg (383 kg avec boucliers).
-par contre, la précision est médiocre du fait du départ du coup dans la course du lancer.
-en cas de long feu, dû à une munition défectueuse, le coup peut partir à la fin complète du lancer dans un angle dangereux pour les servants.
Vers 1910-1911, Saint-Chamond reçoit une commande de canons de 65 mm de Montagne à recul différentiel de la République du Salvador dont les militaires apprécient la légèreté et la mobilité, tant en montagne qu'en forêt dense.Le canon de 65 Saint-Chamond peut en effet passer "partout où passe l'homme" comme le souhaitait le Maréchal Bugeaud en Algérie 80 ans plus tôt.
La commande est probablement de l'ordre de six batteries de quatre pièces comme c'est souvent le cas pour les "petits" Etats d'Amérique du Sud de l'époque (ce chiffre est néanmoins à confirmer).Le canon est adopté au Salvador sous l'appellation de canon de 65 modèle 1913.
En 1914, la Belgique, agressée par l'Allemagne, se tourne vers la France pour acheter les matériels d'artillerie qui lui manquent et Saint-Chamond fournit des matériels construits et en instance de livraison à différents pays.
Je laisse le soin au Colonel Lothaire de nous conter dans un de ses futurs livres l'emploi du 65 mm à recul différentiel Saint-Chamond au sein de l'Armée belge qui l'a employé en particulier à Anvers lors du siège de la forteresse, réduit central de la défense de la Belgique.
Un fait moins connu, les allemands ont employé ces 65 mm à recul différentiel Saint-Chamond sur le front des Vosges.Il faut dire que l'Armée allemande qui inondait une multitude de pays de sa production de canons de montagne, n'en possédait aucun dans sa propre Armée (à l'exception de batteries dans les colonies allemandes d'Afrique).Ce fait ne plaide pas pour le sérieux de l'étude des champs de bataille possibles aux frontières même de l'Empire par le Grand-Etat-Major allemand.L'emploi de ces canons fut certainement très marginal en 1914-1915 et vite arrêté par le manque de munitions particulières.Il est un fait certain, des obus de 65 mm Saint-Chamond ont été tirés sur des positions françaises dans les Vosges.Il reste à savoir si ces canons ont été capturés à l'Armée belge ou simplement saisis dans un port où ces canons attendaient le départ vers l'Amérique centrale.Un lecteur a peut-être une idée.
Il existe des photographies du 65 à recul différentiel Saint-Chamond en action dans l'Armée belge que le colonel Lothaire publiera dans un de ses prochains livres.
Mieux, il existe encore un de ses rares canons en Belgique, il porte le numéro de série "16", ce qui plaide pour une commande de 16 à 24 pièces par le Salvador.Il reste à trouver une photographie qui prouverait son emploi au sein de l'Armée allemande.J'ai réuni une importante collection de photographies de matériels d'artillerie capturés et remis en service dans l'Armée allemande sous l'appellation générique de "Beute Geschütze", je n'ai malheureusement pas de photo de l'espèce pour le 65 à recul différentiel Saint-Chamond.
Pour clore ce "Quizz", voici une photographie du 65 mm un peu naïve qui figure la position du tube lancé et le départ de l'obus.La présence des ouvriers de l'Usine de Saint-Chamond permet de distinguer les faibles dimensions du canon qui n'est pas un "jouet": il peut tirer un obus de 4,2 kg à la vitesse de 375 m/s et son affût pointé à 45° autorise le tir jusqu'à 6.850 mètres.Au polygone de la société, un de ces matériels a tiré 25 coups en une seule minute!

Canon de 65 mm à recul différentiel (Système Deport) construit par Saint-Chamond.
Cordialement,
Guy François.
La situation a beaucoup évolué en quelques heures!
Tout d'abord, bravo à "Guitoune" qui a de bonnes lectures car la solution, un peu cachée il est vrai, se trouvait bel et bien sur le Forum!
La réponse de François, qui publie une photo tirée du livre "Gebirgsartillerie" de Franz Kosar, éminent spécialiste autrichien de l'artillerie, consolide cette identification qui mérite quelques explications:
Ce canon a la dénomination suivante "Canon de 65 mm à recul différentiel (Système Deport)" et figure dans l'importante gamme de matériels d'Artillerie de Montagne proposée par la "Compagnie des Forges et Acéries de la Marine et d'Homécourt", plus connue sous la dénomination de sa principale usine, implantée à Saint-Chamond.
Ce canon utilise la technique du lancer ou du recul différentiel, c'est à dire que le canon, placé à l'intérieur d'un ressort récupérateur, est maintenu en batterie, à la position de recul par un verrou d'arrêt.Au moment du tir, le canon est lancé en avant sous l'action du récupérateur, lorsqu'il est en pleine vitesse, la mise à feu a lieu, le canon recule alors avec une vitesse diminuée de celle du lancer et reste enclenché à la position de recul.
Avant le premier coup, il est nécessaire de mettre le tube à la position de recul, cette manoeuvre étant exécutée au moyen d'un levier spécial.
L'invention du recul différentiel résulte des études du lieutenant-colonel Deport, le véritable "père" du 75 modèle 1897, le "75" est certes le fruit d'un travail d'équipe mais c'est bien Deport qui eut le rôle principal, Sainte-Claire Deville et Rimailho étant surtout les acteurs de la mise au point du "75".On sait que la "récompense" de Deport pour ses travaux fut la non-inscription au tableau d'avancement de colonel et que l'officier partit alors en retraite et entra à la Compagnie de Châtillon-Commentry, grande firme industrielle construisant entre autres des matériels d'artillerie.C'est au sein de cette société que Deport prend des brevets pour un canon de montagne à recul différentiel et met au point un canon de montagne proposé à l'Armée française.Le général André, ministre de la guerre, celui de "l'affaire des fiches", avec sa "lucidité" habituelle refuse le matériel Deport mais achète les prototypes pour garder secrête l'idée du recul différentiel.On sait que le canon de Montagne de 65 mm modèle 1906 réglementaire en France emploie cette technique, "pillée" à Deport par le commandant Baquet et son adjoint le capitaine Ducrest qui créent ce matériel de 65 modèle 1906 (mis au point à la Fonderie de Bourges et non pas chez Schneider comme on le lit malheureusement un peu partout).
Les brevets Deport sont enfin "libérés" vers les années 1910 et la firme Saint-Chamond construit alors un modèle de canon de 65 de Montagne à recul différentiel, objet de notre sujet.
Disons en quelques mots les avantages et inconvénients des canons à recul différentiel:
-les canons sont très légers car les systèmes de frein et récupérateurs sont extrêmement simples.
-le 65 de Montagne Saint-Chamond ne pèse ainsi que 328 kg (383 kg avec boucliers).
-par contre, la précision est médiocre du fait du départ du coup dans la course du lancer.
-en cas de long feu, dû à une munition défectueuse, le coup peut partir à la fin complète du lancer dans un angle dangereux pour les servants.
Vers 1910-1911, Saint-Chamond reçoit une commande de canons de 65 mm de Montagne à recul différentiel de la République du Salvador dont les militaires apprécient la légèreté et la mobilité, tant en montagne qu'en forêt dense.Le canon de 65 Saint-Chamond peut en effet passer "partout où passe l'homme" comme le souhaitait le Maréchal Bugeaud en Algérie 80 ans plus tôt.
La commande est probablement de l'ordre de six batteries de quatre pièces comme c'est souvent le cas pour les "petits" Etats d'Amérique du Sud de l'époque (ce chiffre est néanmoins à confirmer).Le canon est adopté au Salvador sous l'appellation de canon de 65 modèle 1913.
En 1914, la Belgique, agressée par l'Allemagne, se tourne vers la France pour acheter les matériels d'artillerie qui lui manquent et Saint-Chamond fournit des matériels construits et en instance de livraison à différents pays.
Je laisse le soin au Colonel Lothaire de nous conter dans un de ses futurs livres l'emploi du 65 mm à recul différentiel Saint-Chamond au sein de l'Armée belge qui l'a employé en particulier à Anvers lors du siège de la forteresse, réduit central de la défense de la Belgique.
Un fait moins connu, les allemands ont employé ces 65 mm à recul différentiel Saint-Chamond sur le front des Vosges.Il faut dire que l'Armée allemande qui inondait une multitude de pays de sa production de canons de montagne, n'en possédait aucun dans sa propre Armée (à l'exception de batteries dans les colonies allemandes d'Afrique).Ce fait ne plaide pas pour le sérieux de l'étude des champs de bataille possibles aux frontières même de l'Empire par le Grand-Etat-Major allemand.L'emploi de ces canons fut certainement très marginal en 1914-1915 et vite arrêté par le manque de munitions particulières.Il est un fait certain, des obus de 65 mm Saint-Chamond ont été tirés sur des positions françaises dans les Vosges.Il reste à savoir si ces canons ont été capturés à l'Armée belge ou simplement saisis dans un port où ces canons attendaient le départ vers l'Amérique centrale.Un lecteur a peut-être une idée.
Il existe des photographies du 65 à recul différentiel Saint-Chamond en action dans l'Armée belge que le colonel Lothaire publiera dans un de ses prochains livres.
Mieux, il existe encore un de ses rares canons en Belgique, il porte le numéro de série "16", ce qui plaide pour une commande de 16 à 24 pièces par le Salvador.Il reste à trouver une photographie qui prouverait son emploi au sein de l'Armée allemande.J'ai réuni une importante collection de photographies de matériels d'artillerie capturés et remis en service dans l'Armée allemande sous l'appellation générique de "Beute Geschütze", je n'ai malheureusement pas de photo de l'espèce pour le 65 à recul différentiel Saint-Chamond.
Pour clore ce "Quizz", voici une photographie du 65 mm un peu naïve qui figure la position du tube lancé et le départ de l'obus.La présence des ouvriers de l'Usine de Saint-Chamond permet de distinguer les faibles dimensions du canon qui n'est pas un "jouet": il peut tirer un obus de 4,2 kg à la vitesse de 375 m/s et son affût pointé à 45° autorise le tir jusqu'à 6.850 mètres.Au polygone de la société, un de ces matériels a tiré 25 coups en une seule minute!

Canon de 65 mm à recul différentiel (Système Deport) construit par Saint-Chamond.
Cordialement,
Guy François.
Re: Quizz Artillerie.Résolu 65 mm Saint-Chamond Salvador!
Bonsoir ,
Exemplaire au musée de l'armée à Bruxelles.
Crdlmnt, Francois
Exemplaire au musée de l'armée à Bruxelles.
Crdlmnt, Francois

Ferraille
Re: Quizz Artillerie.Résolu 65 mm Saint-Chamond Salvador!
Bonjour,
Merci François pour cette carte postale d'avant-guerre!
Le 65 sur affût différentiel Saint-Chamond "survivant" en Belgique est de nos jours entre de bonnes mains, le colonel Lothaire, conseiller du Musée Royal de l'Armée de Bruxelles et auteur de beaux livres sur l'artillerie belge le suit de près, il est au polygone de l'artillerie belge de Braeschaet.
Pour mémoire, il y en avait aussi un exemplaire avant-guerre au fantastique Musée d'Artillerie de l'Ecole de Fontainebleau où existaient à peu près tous les modèles d'artillerie française et allemande de 1914-1918 et des matériels belges fabriqués en France pendant la guerre.
Ce Musée a été entièrement pillé par les allemands dès l'été 1940 et il n'en est à peu près rien revenu!
Voilà pourquoi il est nécessaire d'aller à Bruxelles pour voir encore, et en excellent état, un canon de 155 C modèle 1904 "Rimailho", un 155 C "Baquet", des mortiers de 220 et 270 de Bange et bien d'autres raretés car le MRA de Bruxelles n'a heureusement pas subi le sort du Musée d'Artillerie de Fontainebleau.
Cordialement,
Guy François.
Merci François pour cette carte postale d'avant-guerre!
Le 65 sur affût différentiel Saint-Chamond "survivant" en Belgique est de nos jours entre de bonnes mains, le colonel Lothaire, conseiller du Musée Royal de l'Armée de Bruxelles et auteur de beaux livres sur l'artillerie belge le suit de près, il est au polygone de l'artillerie belge de Braeschaet.
Pour mémoire, il y en avait aussi un exemplaire avant-guerre au fantastique Musée d'Artillerie de l'Ecole de Fontainebleau où existaient à peu près tous les modèles d'artillerie française et allemande de 1914-1918 et des matériels belges fabriqués en France pendant la guerre.
Ce Musée a été entièrement pillé par les allemands dès l'été 1940 et il n'en est à peu près rien revenu!
Voilà pourquoi il est nécessaire d'aller à Bruxelles pour voir encore, et en excellent état, un canon de 155 C modèle 1904 "Rimailho", un 155 C "Baquet", des mortiers de 220 et 270 de Bange et bien d'autres raretés car le MRA de Bruxelles n'a heureusement pas subi le sort du Musée d'Artillerie de Fontainebleau.
Cordialement,
Guy François.
Re: Quizz Artillerie.Résolu 65 mm Saint-Chamond Salvador!
Bonjour
Un modeste complément à propos de cette curieuse pièce d'artillerie de montagne que les manuels français de 1918 attribuent encore à l'armée belge sous la dénomination : Canon de 65 de montagne à recul différentiel St-Chamond.
Quelques données numériques de source française : [ÉCOLE MILITAIRE DE L'ARTILLERIE] - Notions sur les matériels d'artilleries étrangères - Février 1918. S.l., École Militaire de l'Artillerie, 1918.
Poids (sans les boucliers) 328 kg
Transport en trois segments : canon et culasse (07 kg) - berceau (114 kg) - Châssis d'affût et roues (107 kg)
Vo 375 m/s - Portée (théorique) 6850 m
La fermeture de la culasse est à bloc, mouvement vertical , épaulé à l'arrière par une vis concentrique creuse dont le mouvement de rotation de quart de tour commande le mouvement de montée ou de descente du bloc.
L'ensemble, formé par le ressort enroulé autour du tube du canon, est logé dans un berceau à tourillons. L'affût à coulissement sur l'essieu donne un champ horizontal de 6*.
Le reste a été largement détaillé par Guy François et sera certainement traité par Lothaire.
Bien cordialement
JM
Figures réalisées à partir des illustrations figurant dans les messages antérieurs...

Un modeste complément à propos de cette curieuse pièce d'artillerie de montagne que les manuels français de 1918 attribuent encore à l'armée belge sous la dénomination : Canon de 65 de montagne à recul différentiel St-Chamond.
Quelques données numériques de source française : [ÉCOLE MILITAIRE DE L'ARTILLERIE] - Notions sur les matériels d'artilleries étrangères - Février 1918. S.l., École Militaire de l'Artillerie, 1918.
Poids (sans les boucliers) 328 kg
Transport en trois segments : canon et culasse (07 kg) - berceau (114 kg) - Châssis d'affût et roues (107 kg)
Vo 375 m/s - Portée (théorique) 6850 m
La fermeture de la culasse est à bloc, mouvement vertical , épaulé à l'arrière par une vis concentrique creuse dont le mouvement de rotation de quart de tour commande le mouvement de montée ou de descente du bloc.
L'ensemble, formé par le ressort enroulé autour du tube du canon, est logé dans un berceau à tourillons. L'affût à coulissement sur l'essieu donne un champ horizontal de 6*.
Le reste a été largement détaillé par Guy François et sera certainement traité par Lothaire.
Bien cordialement
JM
Figures réalisées à partir des illustrations figurant dans les messages antérieurs...

Re: Quizz Artillerie.Résolu 65 mm Saint-Chamond Salvador!
Bonsoir,
j'ai trouvé une photo de l'exemplaire à Braeschat.
Je dois prochainement me rendre dans ce musée, que vous faudrait-il?
Bien cordialement
j'ai trouvé une photo de l'exemplaire à Braeschat.
Je dois prochainement me rendre dans ce musée, que vous faudrait-il?
Bien cordialement
Re: Quizz Artillerie.Résolu 65 mm Saint-Chamond Salvador!
Bonjour,
Une nouvelle trace du 65 mm de Montagne Deport construit par Saint-Chamond apparaît sur la photographie jointe.
Il s'agit d'une présentation de matériels de prise exposés dans une ville allemande vers 1914-1915.
On distingue à gauche un canon de campagne russe de 7,62 cm modèle 1902, un canon-revolver, un "Crapouillot" de 15 cm modèle 1838 au premier plan et surtout un 65 mm de Montagne système Deport construit par Saint-Chamond pour le Salvador.
On sait par les livres du colonel Lothaire qu'un canon de 65 mm Deport a été utilisé par l'Armée belge pendant le siège d'Anvers, notamment pour tirer contre les ballons et les aéronefs.
On sait aussi que l'Armée allemande, dépourvue de canons de montagne (en dehors de sa colonie du Sud-Ouest africain), a utilisé dans les Vosges des canons Krupp "export" réquisitionnés et des 65 mm Deport construits pour le Salvador.
Il ne fait aucun doute que les 65 Deport utilisés par les allemands proviennent de Belgique. Il reste à déterminer leur origine exacte:
-une certitude, les canons de 65 mm Deport ont été construits pour le Salvador par la Société des Forges et Aciéries de la Marine à Saint-Chamond en 1913 et 1914.
-les 65 mm Deport provenant de Belgique peuvent provenir de matériels et de munitions en transit dans le port d'Anvers au moment de la déclaration de guerre pour expédition vers le Salvador. J'ai longtemps privilégié cette hypothèse mais il y en a une autre.
-en effet, en août 1914, le ministre de la Guerre, Messimy, a attribué et vendu à la Belgique un assez grand nombre de matériels "export", prototypes et matériels existant en faible nombre dans les usines et même dans les Parcs. Ainsi, la batterie d'obusiers de 105 mm Schneider, achetée pour les manœuvres de 1912 pour tester un obusier léger dans l'Armée française a été vendue à la Belgique. Pire encore, deux prototypes de 75 bi-flèches conçus par Deport ont été expédiés le 20 août vers la Belgique où ils ne sont jamais arrivés, les wagons étant portés "disparus" par la Compagnie du Nord! Ce fait peut expliquer la dépose en 1915 par l'Allemagne d'un brevet pour canon de campagne à flèches ouvrantes tout à fait comparable aux prototypes Deport!
Les quantités de matériels Schneider délivrés à la Belgique sont connus et les premiers ont été livrés par un bateau ayant appareillé du Havre en août 1914 à destination d'Anvers.
Il n'est pas interdit de penser que Saint-Chamond a aussi livré quelques matériels à la Belgique dès août 1914. Malheureusement, je n'ai, à ce jour, trouvé aucune archive allant dans ce sens.
Donc, il est possible mais non prouvé, que quelques canons de 65 mm de montagne Deport aient pu être livrés à la Belgique en août 1914, ce qui expliquerait l'utilisation d'une pièce par l'Armée belge pendant le siège d'Anvers et la saisie par les allemands de canons de ce type en Belgique.
Si un lecteur a des lumières sur ce point, je serai intéressé!
En attendant, voici un 65 de Montagne Deport, en bon état, aux mains des allemands qui ne tarderont pas à l'utiliser dans les Vosges, compte-tenu de l'inexplicable carence de l'artillerie allemande, dépourvue de canons de montagne à la déclaration de guerre!

Canon russe de campagne, canon-revolver, Crapouillot de 15 cm et canon de 65 mm Deport de Montagne construit par Saint-Chamond pour le Salvador.
Cordialement,
Guy François.
Une nouvelle trace du 65 mm de Montagne Deport construit par Saint-Chamond apparaît sur la photographie jointe.
Il s'agit d'une présentation de matériels de prise exposés dans une ville allemande vers 1914-1915.
On distingue à gauche un canon de campagne russe de 7,62 cm modèle 1902, un canon-revolver, un "Crapouillot" de 15 cm modèle 1838 au premier plan et surtout un 65 mm de Montagne système Deport construit par Saint-Chamond pour le Salvador.
On sait par les livres du colonel Lothaire qu'un canon de 65 mm Deport a été utilisé par l'Armée belge pendant le siège d'Anvers, notamment pour tirer contre les ballons et les aéronefs.
On sait aussi que l'Armée allemande, dépourvue de canons de montagne (en dehors de sa colonie du Sud-Ouest africain), a utilisé dans les Vosges des canons Krupp "export" réquisitionnés et des 65 mm Deport construits pour le Salvador.
Il ne fait aucun doute que les 65 Deport utilisés par les allemands proviennent de Belgique. Il reste à déterminer leur origine exacte:
-une certitude, les canons de 65 mm Deport ont été construits pour le Salvador par la Société des Forges et Aciéries de la Marine à Saint-Chamond en 1913 et 1914.
-les 65 mm Deport provenant de Belgique peuvent provenir de matériels et de munitions en transit dans le port d'Anvers au moment de la déclaration de guerre pour expédition vers le Salvador. J'ai longtemps privilégié cette hypothèse mais il y en a une autre.
-en effet, en août 1914, le ministre de la Guerre, Messimy, a attribué et vendu à la Belgique un assez grand nombre de matériels "export", prototypes et matériels existant en faible nombre dans les usines et même dans les Parcs. Ainsi, la batterie d'obusiers de 105 mm Schneider, achetée pour les manœuvres de 1912 pour tester un obusier léger dans l'Armée française a été vendue à la Belgique. Pire encore, deux prototypes de 75 bi-flèches conçus par Deport ont été expédiés le 20 août vers la Belgique où ils ne sont jamais arrivés, les wagons étant portés "disparus" par la Compagnie du Nord! Ce fait peut expliquer la dépose en 1915 par l'Allemagne d'un brevet pour canon de campagne à flèches ouvrantes tout à fait comparable aux prototypes Deport!
Les quantités de matériels Schneider délivrés à la Belgique sont connus et les premiers ont été livrés par un bateau ayant appareillé du Havre en août 1914 à destination d'Anvers.
Il n'est pas interdit de penser que Saint-Chamond a aussi livré quelques matériels à la Belgique dès août 1914. Malheureusement, je n'ai, à ce jour, trouvé aucune archive allant dans ce sens.
Donc, il est possible mais non prouvé, que quelques canons de 65 mm de montagne Deport aient pu être livrés à la Belgique en août 1914, ce qui expliquerait l'utilisation d'une pièce par l'Armée belge pendant le siège d'Anvers et la saisie par les allemands de canons de ce type en Belgique.
Si un lecteur a des lumières sur ce point, je serai intéressé!
En attendant, voici un 65 de Montagne Deport, en bon état, aux mains des allemands qui ne tarderont pas à l'utiliser dans les Vosges, compte-tenu de l'inexplicable carence de l'artillerie allemande, dépourvue de canons de montagne à la déclaration de guerre!

Canon russe de campagne, canon-revolver, Crapouillot de 15 cm et canon de 65 mm Deport de Montagne construit par Saint-Chamond pour le Salvador.
Cordialement,
Guy François.