Bonjour,
Compte-tenu de la proximité des pièces ayant tiré sur les tranchées françaises et de la nature des tirs (obus fusants), il est hors de doute que les pièces responsables de ces tirs sont des obusiers légers allemands de 10,5-cm (leichte Feldhaubitze, en abrégé l.F.H).
Cet obusier est le principal ennemi de l'infanterie du fait de la puissance de son obus et de sa trajectoire courbe, introduit en 1909 dans sa version à tir rapide 10,5-cm l.F.H. 98/09, il a été conçu pour lutter contre l'infanterie retranchée et est affecté dans les Divisions d'Infanterie au côté du canon de campagne 7,7-cm F.K. 96.
A noter qu'en 1913, les commissions parlementaires françaises ont repoussé l'adoption d'un obusier léger français de 105 mm pourtant très bien étudié depuis 1910 et prêt pour la fabrication (comme quoi les généraux français de 1914 n'étaient pas tous de vieilles badernes!), cette "économie" de quelques centaines de millions sera payée au prix fort en vies humaines en 1914-1918 car l'Armée française souffrira toute la guerre du manque d'un obusier léger.
Je joins quelques documents:

Le front le 25 septembre 1915, unités en présence (source: Der Weltkrieg, Reichsarchiv, tome 9).

Le front le 11 octobre 1915 après l'introduction en ligne des 1ère et 2ème Divisions de la Garde (l'élite de l'armée allemande!), (source: A.F.G.G tome 3, cartes).

Le dispositif d'artillerie allemand le 25 septembre 1915, en octobre,ce dispositif a pratiquement doublé, il faut aussi tenir compte que la plupart des obusiers légers allemands sont en position casematée, c'est pourquoi, le 1er groupe de pièces d'A.L.V.F française de calibre 19 cm (canons de côte sur voie ferrée) est engagé contre les batteries casematées du secteur (source: Der Weltkrieg, Reichsarchiv, tome 9).

L'obusier léger allemand de 10,5-cm l.F.H. 98.09.
Cordialement,
Guy François.