Bonjour,
J'aimerais pouvoir identifier ce projectile de mortier présent sur cette photo en vente sur ebay.
http://cgi.ebay.de/__Militaria_Tafel-XI ... 286.c0.m14
Je sais qu'il s'agit d'un lance-mine et que celui-ci pouvait être de différents calibres mais avez vous des infos plus précise sur cela ?
Merci à vous et bonne journée.
Julien.
Mortier à identifier !!!
Re: Mortier à identifier !!!
Bonjour à tous, bonjour Julien,
Il s'agit du lance-mines Gatard fabriqué à partir du 80 de montagne, voici un petit historique du bébé :
Le canon de Montagne de 80 mm modèle 1878 du système De Bange était périmé lorsqu'éclata la première guerre mondiale. Ses projectiles étaient en 1914 l'obus à mitraille (6,5 kilos) modèle 1885, une boîte à mitraille modèle 1880/99, et un obus explosif allongé modèle 1890 en acier, d'un poids de 6 kilos, dont 1 kilo de mélinite. Ce dernier était également appelé "obus de quatre calibres", avec une portée de moins de quatre kilomètres. Le
canon était organisé pour le tir à gargousses, avec chargement par la culasse, alors que le canon de 75 mm, de calibre voisin, tirait depuis 17 ans des projectiles encartouchés, avec une fort bonne cadence de tir et un retour en batterie automatique.
Cette bouche à feu rayée, en acier, fut réduite à son tube muni de la culasse, monté sur une plate-forme en madriers, incliné à l’angle de tir constant de 35° et dénommée lance-mines Gatard, du nom de l’Ingénieur en Chef des Constructions Navales, inventeur du dispositif.
Le poids du tube muni de sa culasse était de 105 kilos.
La charge propulsive était variable, suivant le poids du projectile et la portée recherchée.
Le projectile Gatard était un gros cylindre de fonte monté sur une queue concentrique au calibre de l’âme. Cette queue était dotée d’une ceinture expansive réalisée en cuivre et qui s’élargissait sous l’effet de la charge propulsive en se forçant dans les rayures du canon, assurant l’étanchéité et stabilisant ce monstre d’anti-aérodynamisme dont la mise en rotation devait imprimer un couple sérieux aux tourillons du tube. Toutefois, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la précision de ce système était remarquable et les effets puissants.
Sa faible portée toutefois et l’énorme recul qui enfonçait la pièce dans la boue à chaque tir, imposant des efforts intenses pour la remise en batterie, le firent abandonner. En outre la pièce, nécessairement placée très près de l’ennemi, était facilement repérée et contrebattue.
Trois tailles de projectiles Gatard nous sont connues :
- Projectile de 58 kilos, portant à 318 mètres et contenant 16,7 kilos d’explosif.
- Projectile de 75 kilos, portant à 215 mètres et contenant également 16,7 kilos d’explosif.
- Projectile de 105 kilos, portant à 170 mètres et contenant 33 kilos d’explosif.
Le projectile ne pouvait se tirer que fusant. A cet effet, deux fusées-détonateurs en bois à chemise métallique étaient vissées dans deux logements placés au culot du cylindre, de part et d'autre de la queue de la mine. Leur étoupille à traction initiait un retard de huit secondes. Les fusées étaient allumées au départ du coup par la traction d’un rugueux dont l’anneau était relié à l’affût.
Le lance-mine Gatard était un parfait exemple de matériel de fortune, réalisé sous la pression des circonstances par réemploi de matériels périmés ou inadaptés, et qui fut supplanté par la généralisation des matériels de tranchée de 58 mm.
plans et photos, service de déminage de Metz - Henri Bellot
Réglement sur les mortiers et projectiles de tranchée - 1918
A+
Florian
Il s'agit du lance-mines Gatard fabriqué à partir du 80 de montagne, voici un petit historique du bébé :
Le canon de Montagne de 80 mm modèle 1878 du système De Bange était périmé lorsqu'éclata la première guerre mondiale. Ses projectiles étaient en 1914 l'obus à mitraille (6,5 kilos) modèle 1885, une boîte à mitraille modèle 1880/99, et un obus explosif allongé modèle 1890 en acier, d'un poids de 6 kilos, dont 1 kilo de mélinite. Ce dernier était également appelé "obus de quatre calibres", avec une portée de moins de quatre kilomètres. Le
canon était organisé pour le tir à gargousses, avec chargement par la culasse, alors que le canon de 75 mm, de calibre voisin, tirait depuis 17 ans des projectiles encartouchés, avec une fort bonne cadence de tir et un retour en batterie automatique.
Cette bouche à feu rayée, en acier, fut réduite à son tube muni de la culasse, monté sur une plate-forme en madriers, incliné à l’angle de tir constant de 35° et dénommée lance-mines Gatard, du nom de l’Ingénieur en Chef des Constructions Navales, inventeur du dispositif.
Le poids du tube muni de sa culasse était de 105 kilos.
La charge propulsive était variable, suivant le poids du projectile et la portée recherchée.
Le projectile Gatard était un gros cylindre de fonte monté sur une queue concentrique au calibre de l’âme. Cette queue était dotée d’une ceinture expansive réalisée en cuivre et qui s’élargissait sous l’effet de la charge propulsive en se forçant dans les rayures du canon, assurant l’étanchéité et stabilisant ce monstre d’anti-aérodynamisme dont la mise en rotation devait imprimer un couple sérieux aux tourillons du tube. Toutefois, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la précision de ce système était remarquable et les effets puissants.
Sa faible portée toutefois et l’énorme recul qui enfonçait la pièce dans la boue à chaque tir, imposant des efforts intenses pour la remise en batterie, le firent abandonner. En outre la pièce, nécessairement placée très près de l’ennemi, était facilement repérée et contrebattue.
Trois tailles de projectiles Gatard nous sont connues :
- Projectile de 58 kilos, portant à 318 mètres et contenant 16,7 kilos d’explosif.
- Projectile de 75 kilos, portant à 215 mètres et contenant également 16,7 kilos d’explosif.
- Projectile de 105 kilos, portant à 170 mètres et contenant 33 kilos d’explosif.
Le projectile ne pouvait se tirer que fusant. A cet effet, deux fusées-détonateurs en bois à chemise métallique étaient vissées dans deux logements placés au culot du cylindre, de part et d'autre de la queue de la mine. Leur étoupille à traction initiait un retard de huit secondes. Les fusées étaient allumées au départ du coup par la traction d’un rugueux dont l’anneau était relié à l’affût.
Le lance-mine Gatard était un parfait exemple de matériel de fortune, réalisé sous la pression des circonstances par réemploi de matériels périmés ou inadaptés, et qui fut supplanté par la généralisation des matériels de tranchée de 58 mm.
plans et photos, service de déminage de Metz - Henri Bellot
Réglement sur les mortiers et projectiles de tranchée - 1918
A+
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
Re: Mortier à identifier !!!
Merci à toi Florian.
superbe explication et photo des différents projectiles.
Encore merci et bonne journée.
Julien.
superbe explication et photo des différents projectiles.
Encore merci et bonne journée.
Julien.
Re: Mortier à identifier !!!
Bonjour,
Serait il possible d'obtenir à nouveau les photos afin que je les sauvegarde ?
Merci par avance.
Serait il possible d'obtenir à nouveau les photos afin que je les sauvegarde ?
Merci par avance.