Bonjour,
Je suis nouvel adhérent sur votre forum de discution concernant la période 1914-1918.
j'ai découvert le livret militaire de mon grand père qui était incorporé au 3ème bataillon de chasseurs à pied dès aoùt 1914. Il a été fait prisonnier en novembre lors de la bataille du mont Kemmel, et interné au camp de Güstrow en Allemagne jusqu'à la fin du conflit
Je n'ai pas particulièrement fait de recherches sur cette période de la vie de mon grand père, mais la découverte de son livret militaires m'ouvre d'autres horizons.
Qui pourrait me donner des renseignements sur ce bataillon et sur le camp de prisonnier de Gustrow ?
Bien amicalement à vous.
Eric
3ème BCP
- Stephan @gosto
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Re: 3ème BCP
Bonjour et bienvenue !
Voici un petit début, avec cet extrait de l'historique du 3e B.C.P. pour la période concernée. Il n'est malheureusement pas très détaillé...
Amicalement,
Stéphan

Voici un petit début, avec cet extrait de l'historique du 3e B.C.P. pour la période concernée. Il n'est malheureusement pas très détaillé...
Amicalement,
Stéphan

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Re: 3ème BCP
Rebonjour,
Un grand merci à Stéphane, pour ce 1er document concernant ce bataillon et pour la rapididé à répondre.
A bientot.
Amicalement.
Eric
Un grand merci à Stéphane, pour ce 1er document concernant ce bataillon et pour la rapididé à répondre.
A bientot.
Amicalement.
Eric
- Eric Mansuy
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- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: 3ème BCP
Bonjour Eric,
Ci-dessous, un extrait d'un article de Charles Marques, publié dans Le Bien Public en novembre 2002 :
Il a écrit ses souvenirs de la grande guerre
Les cinq premiers mois de campagne du chasseur Goyard
Au retour de la guerre de 1914-1918, Alfred Goyard, marchand de bois de chauffage à Grancey-sur-Ource, a commencé à rédiger ses souvenirs de campagne, interrompus cependant parce qu’ils ravivaient en lui trop de douleur.
Quand la guerre fut déclarée, j’étais dans ma première année de service au 3e bataillon de chasseurs à pied, caserne Kelerman à Saint-Dié (Vosges) ; j’y étais depuis six mois à la fanfare, bien que je sois à la 4e compagnie, 2e peloton, 14e escouade », ainsi commence le récit d’Alfred Goyard, écrit d’une fine écriture et qui remplit six cahiers d’écolier. Un récit émouvant seulement interrompu à la demande de sa mère qui trouvait qu’Alfred vivait trop sur ses pénibles souvenirs. Il en racontera beaucoup et de vive voix à ses enfants qui gardent ses cahiers comme un trésor inestimable.
Né le 7 juin 1892, il avait été appelé sous les drapeaux en octobre 1912. Mobilisé au 3e bataillon de chasseurs à pied en 1914 comme piston solo et brancardier, il sera de tous les combats.
« Depuis le 20 juillet (1914), écrit-il, on parlait vaguement de la guerre, les journaux la laissaient entrevoir comme possible. Le jeudi 28, comme nous rentrions de faire la retraite en ville à 10 heures du soir, l’ordre nous fut donné de nous mettre en tenue de campagne ; comme nous avions nos effets de mobilisation entre les mains depuis quelques jours, nous fûmes vite prêts. Une heure après, notre compagnie était rassemblée dans la cour, prête à partir ; deux paquets de cartouches avaient été distribués par homme. »
Le 3e bataillon où Alfred Goyard est intégré quitte Saint-Dié dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1914 pour aller prendre ses emplacements de couverture dans le Ban-de-Sapt (Vosges) (1). C’est le début de son histoire de guerre, qui aura pour théâtre toute l’étendue du front, des Vosges à la Belgique, en passant par la Marne, l’Artois, où il fit un long et dur séjour, Verdun, la Somme, l’Aisne, finalement la Champagne, où il remporta en tout dernier lieu le beau succès de Béthancourt.
Les premiers coups de feu sont tirés le 4 août sur une patrouille de dix hussards allemands au col du Las (Ban-de-Sapt) ; sept de ces cavaliers sont mis hors de combat. Les combats vont se suivre à forte cadence, comme le 10 août à Provenchères : « Nous restâmes jusqu’à trois heures du matin assis sur nos sacs dans une prairie, les vêtements trempés de sueur et grelottant. Nous n’avions rien mangé depuis la veille au matin ; on nous distribua une goutte d’eau de vie avant le départ (...). Tout le village fut bientôt occupé par nous, seules quelques maisons de la lisière est avaient reçu la visite des Allemands ; notre arrivée rassura les habitants. Dans une de ces maisons, un bébé au berceau avait été tué par un ricochet de balle. »
Le 14 août, le bataillon est à Saint-Blaise : « Dès la pointe du jour, nous creusions quelques tranchées en avant du village ; c’est là que j’eus le plaisir de serrer la main de deux « pays » quand le 109e d’infanterie passa, Bassinat et Guichard. Le premier fut blessé le lendemain et le second fut tué deux mois plus tard. »
Les combats se poursuivent à Vallerysthal (Moselle) les 19 et 20 août, à Thiaville le 25 août, à la Chipotte du 29 août au 4 septembre.
« L’artillerie allemande s’était mise de la partie et les obus pleuvaient autour de nous ; au bout d’une trentaine de mètres, nous dûmes faire demi-tour sous les balles et regagner au plus vite un bout de tranchée, mais pendant ce court trajet, Hugon reçoit une balle derrière la nuque et tombe raide mort, c’était la première fois qu’il voyait le feu, son séjour parmi nous ne fut pas long. Je m’aplatis avec quelques camarades derrière un talus ayant servi d’appui à une mitrailleuse, cela nous garantissait des balles à condition de ne pas lever la tête et nous passons la journée ainsi sans être touchés. »
Le 5 septembre, le bataillon sera embarqué par voie ferrée à destination de la Marne, où il va rester du 8 septembre au 4 octobre, participant aux combats autour de Souain et Prosnes.
Puis c’est la première campagne du 5 octobre au 1er novembre en Artois, en Belgique (1er novembre - 6 décembre). « Le temps se met à la gelée, et le lendemain il tombe de la neige, il fait extrêmement froid ; nous avons à repousser plusieurs attaques allemandes. Nous sommes relevés le 21, avant le jour, par un régiment d’infanterie, et nous allons cantonner à Ypres où nous sommes logés dans une grande école ; d’énormes fourneaux sont installés au sous-sol et, en arrivant, on nous sert un bouillon chaud qui contribue beaucoup à nous réconforter. Le lendemain, les boches bombardent la ville, d’énormes obus passent au-dessus de nous pour aller tomber au milieu de la ville ; à midi, la cathédrale prend feu et bientôt après, les halles, ces énormes bâtiments brûlent durant les trois jours que nous sommes restés à Ypres. »
Ici s’achève le récit du chasseur Alfred Goyard, qui poursuit la guerre avec ses camarades. [...]
(1) Historique abrégé du 3e bataillon de chasseurs à pied pendant la guerre 1914-1918, imprimerie Berger-Levrault.
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Bien cordialement,
Eric Mansuy
Ci-dessous, un extrait d'un article de Charles Marques, publié dans Le Bien Public en novembre 2002 :
Il a écrit ses souvenirs de la grande guerre
Les cinq premiers mois de campagne du chasseur Goyard
Au retour de la guerre de 1914-1918, Alfred Goyard, marchand de bois de chauffage à Grancey-sur-Ource, a commencé à rédiger ses souvenirs de campagne, interrompus cependant parce qu’ils ravivaient en lui trop de douleur.
Quand la guerre fut déclarée, j’étais dans ma première année de service au 3e bataillon de chasseurs à pied, caserne Kelerman à Saint-Dié (Vosges) ; j’y étais depuis six mois à la fanfare, bien que je sois à la 4e compagnie, 2e peloton, 14e escouade », ainsi commence le récit d’Alfred Goyard, écrit d’une fine écriture et qui remplit six cahiers d’écolier. Un récit émouvant seulement interrompu à la demande de sa mère qui trouvait qu’Alfred vivait trop sur ses pénibles souvenirs. Il en racontera beaucoup et de vive voix à ses enfants qui gardent ses cahiers comme un trésor inestimable.
Né le 7 juin 1892, il avait été appelé sous les drapeaux en octobre 1912. Mobilisé au 3e bataillon de chasseurs à pied en 1914 comme piston solo et brancardier, il sera de tous les combats.
« Depuis le 20 juillet (1914), écrit-il, on parlait vaguement de la guerre, les journaux la laissaient entrevoir comme possible. Le jeudi 28, comme nous rentrions de faire la retraite en ville à 10 heures du soir, l’ordre nous fut donné de nous mettre en tenue de campagne ; comme nous avions nos effets de mobilisation entre les mains depuis quelques jours, nous fûmes vite prêts. Une heure après, notre compagnie était rassemblée dans la cour, prête à partir ; deux paquets de cartouches avaient été distribués par homme. »
Le 3e bataillon où Alfred Goyard est intégré quitte Saint-Dié dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1914 pour aller prendre ses emplacements de couverture dans le Ban-de-Sapt (Vosges) (1). C’est le début de son histoire de guerre, qui aura pour théâtre toute l’étendue du front, des Vosges à la Belgique, en passant par la Marne, l’Artois, où il fit un long et dur séjour, Verdun, la Somme, l’Aisne, finalement la Champagne, où il remporta en tout dernier lieu le beau succès de Béthancourt.
Les premiers coups de feu sont tirés le 4 août sur une patrouille de dix hussards allemands au col du Las (Ban-de-Sapt) ; sept de ces cavaliers sont mis hors de combat. Les combats vont se suivre à forte cadence, comme le 10 août à Provenchères : « Nous restâmes jusqu’à trois heures du matin assis sur nos sacs dans une prairie, les vêtements trempés de sueur et grelottant. Nous n’avions rien mangé depuis la veille au matin ; on nous distribua une goutte d’eau de vie avant le départ (...). Tout le village fut bientôt occupé par nous, seules quelques maisons de la lisière est avaient reçu la visite des Allemands ; notre arrivée rassura les habitants. Dans une de ces maisons, un bébé au berceau avait été tué par un ricochet de balle. »
Le 14 août, le bataillon est à Saint-Blaise : « Dès la pointe du jour, nous creusions quelques tranchées en avant du village ; c’est là que j’eus le plaisir de serrer la main de deux « pays » quand le 109e d’infanterie passa, Bassinat et Guichard. Le premier fut blessé le lendemain et le second fut tué deux mois plus tard. »
Les combats se poursuivent à Vallerysthal (Moselle) les 19 et 20 août, à Thiaville le 25 août, à la Chipotte du 29 août au 4 septembre.
« L’artillerie allemande s’était mise de la partie et les obus pleuvaient autour de nous ; au bout d’une trentaine de mètres, nous dûmes faire demi-tour sous les balles et regagner au plus vite un bout de tranchée, mais pendant ce court trajet, Hugon reçoit une balle derrière la nuque et tombe raide mort, c’était la première fois qu’il voyait le feu, son séjour parmi nous ne fut pas long. Je m’aplatis avec quelques camarades derrière un talus ayant servi d’appui à une mitrailleuse, cela nous garantissait des balles à condition de ne pas lever la tête et nous passons la journée ainsi sans être touchés. »
Le 5 septembre, le bataillon sera embarqué par voie ferrée à destination de la Marne, où il va rester du 8 septembre au 4 octobre, participant aux combats autour de Souain et Prosnes.
Puis c’est la première campagne du 5 octobre au 1er novembre en Artois, en Belgique (1er novembre - 6 décembre). « Le temps se met à la gelée, et le lendemain il tombe de la neige, il fait extrêmement froid ; nous avons à repousser plusieurs attaques allemandes. Nous sommes relevés le 21, avant le jour, par un régiment d’infanterie, et nous allons cantonner à Ypres où nous sommes logés dans une grande école ; d’énormes fourneaux sont installés au sous-sol et, en arrivant, on nous sert un bouillon chaud qui contribue beaucoup à nous réconforter. Le lendemain, les boches bombardent la ville, d’énormes obus passent au-dessus de nous pour aller tomber au milieu de la ville ; à midi, la cathédrale prend feu et bientôt après, les halles, ces énormes bâtiments brûlent durant les trois jours que nous sommes restés à Ypres. »
Ici s’achève le récit du chasseur Alfred Goyard, qui poursuit la guerre avec ses camarades. [...]
(1) Historique abrégé du 3e bataillon de chasseurs à pied pendant la guerre 1914-1918, imprimerie Berger-Levrault.
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Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
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- Messages : 8
- Inscription : jeu. août 02, 2007 2:00 am
Re: 3ème BCP
Bonjour Eric,
C'est avec émtion que j'ai lu les quelques lignes du soldat Goyard, (mon grand père l'a t il connu ?), et maintenant je souhaite continuer à découvrir le chemin parcourut par ce 3è Bataillon de Chasseurs à pied et qui sait peut être aller jusqu'en Allemagne où il survécut pendant 4 ans 1/2.
Mon grand père étant sculteur, il réalisa pour moitié, le monument aux morts français du camp de prisonniers de Güstrow et j'aimerai en savoir plus.
Avec mes remerciements les plus cordiaux.
Eric Camerlinck
C'est avec émtion que j'ai lu les quelques lignes du soldat Goyard, (mon grand père l'a t il connu ?), et maintenant je souhaite continuer à découvrir le chemin parcourut par ce 3è Bataillon de Chasseurs à pied et qui sait peut être aller jusqu'en Allemagne où il survécut pendant 4 ans 1/2.
Mon grand père étant sculteur, il réalisa pour moitié, le monument aux morts français du camp de prisonniers de Güstrow et j'aimerai en savoir plus.
Avec mes remerciements les plus cordiaux.
Eric Camerlinck
- Terraillon Marc
- Messages : 3875
- Inscription : mer. oct. 20, 2004 2:00 am
Re: 3ème BCP
Bonsoir
Voici une CPA de la caserne de Saint Dié :

Bonnes recherches
Voici une CPA de la caserne de Saint Dié :
Bonnes recherches

Cordialement
Marc TERRAILLON
A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
Marc TERRAILLON
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- Messages : 8
- Inscription : jeu. août 02, 2007 2:00 am
Re: 3ème BCP
Bonjour,
Merci Marc pour votre envoi concernant le 3è BCP, j'ai bien vu la carte de l'entrée de la caserne où mon grand père a été incorporé en aoùt 14, mais je n'ai pas accès au document PDF (fichier endomagé !).
Pouvez-vous me remettre l'adresse du site ?
Avec mes sincères remerciements
Cordialement et à bientot
Eric Camerlinck
Merci Marc pour votre envoi concernant le 3è BCP, j'ai bien vu la carte de l'entrée de la caserne où mon grand père a été incorporé en aoùt 14, mais je n'ai pas accès au document PDF (fichier endomagé !).
Pouvez-vous me remettre l'adresse du site ?
Avec mes sincères remerciements
Cordialement et à bientot
Eric Camerlinck
- Terraillon Marc
- Messages : 3875
- Inscription : mer. oct. 20, 2004 2:00 am
Re: 3ème BCP
Bonjour
Logiquement le fichier pdf devrait se charger mais en attendant que Joel mette le fichier en ligne, il suffit de m'adresser votre adresse email et je vous enverrais le fichier
Cordialement
Logiquement le fichier pdf devrait se charger mais en attendant que Joel mette le fichier en ligne, il suffit de m'adresser votre adresse email et je vous enverrais le fichier
Cordialement
Cordialement
Marc TERRAILLON
A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
Marc TERRAILLON
A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
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- Messages : 8
- Inscription : jeu. août 02, 2007 2:00 am
Re: 3ème BCP
Bonjour,
Je lis maintenant votre réponse à ma dernière discusion et je vous remercie si vous pouvez m'envoyer le document à mon adresse mail ; [email protected]
Par ailleurs, je continue de rechercher tout renseignement sur le camp de prisonniers de Güstrow où mon grand père se trouva jusqu'à la libération des camps en janvier 1919 et où il participa à la réalisation du monument aux morts des prisonniers du camp (je recherche documents et photos).
Cordialement
E. Camerlinck
Je lis maintenant votre réponse à ma dernière discusion et je vous remercie si vous pouvez m'envoyer le document à mon adresse mail ; [email protected]
Par ailleurs, je continue de rechercher tout renseignement sur le camp de prisonniers de Güstrow où mon grand père se trouva jusqu'à la libération des camps en janvier 1919 et où il participa à la réalisation du monument aux morts des prisonniers du camp (je recherche documents et photos).
Cordialement
E. Camerlinck
- Terraillon Marc
- Messages : 3875
- Inscription : mer. oct. 20, 2004 2:00 am
Re: 3ème BCP
Bonsoir
L'historique est en ligne sur le site. Il suffit de cliquer sur le casque en haut à gauche.
A bientot
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A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON
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Marc TERRAILLON
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