Bonjour
En parlant "d'embonpoint", il n'était pas rare que les pilotes glissent sous leur combinaison quelques pages de journal.
Avant

Après
Et comme il est toujours bon de s'instruire
---
Réserve Générale d’Aviation
Saint-Cyr le 14 janvier 1915
Le Capitaine Bertin, Commandant la Réserve Générale d’Aviation
A Monsieur le sous-Intendant Militaire de 1ère classe, Chef de la Section Technique de l’Intendance
A Paris
En réponse à votre lettre n° 12 du 1er janvier 1915, j’ai l’honneur de vous rendre compte que j’ai reçu les complets fourrés des Maisons EGER et REVILLON.
Ils ont été essayés en vol.
A/ MAISON EGER. A présenté :
1° Un complet en toile cachou, fourré en mouton, répondant aux conditions imposées quant à la forme par votre lettre précitée.
Ce complet n’est pas assez chaud sur certains avions (Morane) et très salissant.
2° Un complet en cuir fourré en mouton de même forme que le précédent, protégeant bien contre le froid dans tous les avions, en un mot très confortable.
Il a l’inconvénient d’être trop lourd, encombrant et peu commode pour être employé à bord d’un avion. Une aide est généralement nécessaire pour le mettre et l’enlever malgré son ampleur, ce qui peut présenter des inconvénients dans certaines circonstances critiques.
B/ MAISON REVILLON. A présenté un seul modèle en toile noire caoutchoutée imperméable, doublé en lapin, et répondant aux conditions imposées quant à la forme.
Moins lourd que le précédent, il protège bien contre le froid, est moins encombrant.
Il concilie donc les desiderata des pilotes d’avions où l’on n’est pas protégé contre le froid et où le complet fourré est nécessaire (Morane) et ceux des pilotes des avions des trois autres marques qui, mieux abrités, se sont contentés jusqu’ici de la peau en poils de chèvre et du pantalon de cuir, à défaut de mieux d’ailleurs.
GANTS Les gants fourrés des deux maisons EGER et REVILLON répondent aux conditions imposées.
En conséquence, il semble qu’il y a lieu d’accorder la préférence à la maison REVILLON et de lui commander d’urgence les 500 modèles à livrer à la 2ème Réserve de Ravitaillement de l’Aéronautique.
Toutefois, il y a lieu de bien spécifier que les chaussons fourrés devront être séparés de la combinaison pour parties inférieures du corps.
Cette disposition a l’avantage de rendre la marche facile et permet au pilote de ne pas être obligé d’enlever sa combinaison lorsqu’il désire agir en dehors de son avion.
Le Capitaine BERTIN, Commandant la Réserve Générale d’Aviation.
De Bertin à GQG
25/8/1915
En réponse à la Dépêche Ministérielle n° 7977-2/12 du 19 août, que vous nous avez transmis sous le n° 15100 le 20 août au sujet des vêtements fourrés, j’ai l’honneur de vous rendre compte que la commande par le Service de l’Intendance de 500 combinaisons fourrées ne semble pas pouvoir donner toute satisfaction.
En effet : 1°- Il avait déjà été signalé par lettre n° 2675 du 23 juillet combien les combinaisons en ciré fourré à l’intérieur étaient défectueuses. Elles sont beaucoup trop lourdes, encombrantes, et laissent peu de facilité pour la liberté des mouvements. Il semble improbable que ce modèle ait été accepté, puis commandé par un pilote.
2°- le nombre de 500 est tout à fait insuffisant, car ainsi qu’il a été dit par notre lettre n°2991 du 17 août, il faut habiller non seulement les pilotes, mais aussi les observateurs, mitrailleurs et bombardiers. Or il arrive souvent que, dans une escadrille, ces derniers sont plus nombreux que le personnel pilote.
De plus si un certain nombre des pilotes qui sont sur l’avant ont des effets chauds en état pour une nouvelle campagne, il y a lieu de remarquer, néanmoins, qu’un grand nombre devront être remplacés, et que, depuis trois mois, tous les pilotes envoyés à l’avant sont partis avec des cuirs seulement, et qu’il faudra bientôt les habiller.
Comme il est prévu une augmentation considérable des services de l’aviation, il semble que les conclusions de notre lettre n°2675 du 23 juillet peuvent être maintenues du point de vue de la quantité et du type adopté et qu’il doit être prévu trois fois plus de vêtements qu’il n’en a été livré pendant le premier semestre aux formations de l’aviation.
Quant au type de vêtement à adopter par expérience il semble que le seul possible est la combinaison d’une seule pièce fourrée à l’intérieur et recouverte d’une toile caoutchoutée.
Il semble regrettable que la commande faite par l’intendance ait été exécutée sans tenir compte de notre réponse à la Dépêche Ministérielle n° 66432-/12 du 14 juillet relative aux demandes d’effets chauds
[Archives SHD]
Cordialement
Claude