Pilote "improbable"

[CTP]

Bonjour à tous.

Une biographie surprenante.

"3ème armée, Escadrille C 13.
Le 15 juin 1915.
Rapport du capitaine Mazier, commandant l'escadrille C 13, au sujet de l'accomplissement de la mission spéciale du pilote Zevaco.
Le 15 juin, à 3h 10, le soldat Zevaco prend le départ du terrain N.O. de Ste Menehould, sur l'avion C 300, le soldat Ollivet étant passager, avec mision de déposer ce passager en arrière des lignes, dans une région déterminée à l'avance.
L'avion prend de la hauteur dans la région de Triaucourt, puis se dirigeant vers le nord franchit les lignes à 3100m d'altitude. A l'aplomb d'Apremont, il pique vers le nord-ouest, mais une canonade intense provenant sans doute de la région de Romagne l'oblige à retourner sur la forêt d'Argonne au nord de Grandpré d'où il se dirige vers les boucles de la Meuse et la région de Vaux.
Conservant le moteur au ralenti, il descend en spirales serrées, atterrit sur le plateau que les cultures de houblon rendent très défavorable; le passager, congestionné et engourdi à cause du froid, descend péniblement de l'avion avec son bagage, puis gagne le bois voisin.
Le pilote effectue alors un départ rendu difficile par les hautes herbes et l'inégalité du terrain qui freinent l'avion et s'envole face à l'est d'où vient le vent. Probablement par suite de chocs subis, le compte-tour cesse de fonctionner, et le pilote ne peut plus contrôler la bonne marche de son moteur.
A 100m d'altitude il vire et se dirige vers le sud-ouest, toutes les commandes étant à la montée; il est poursuivi par une vive fusillade partie des villages situés le long de la voie ferrée, jusau'à ce qil ait atteint 200m, ensuite le canon se met de la partie, au large de Stenay, d'où s'élancent également 2 Aviatiks, dont l'un tente de couper la route du retour: les deux avions se croisent, le Caudron essuie le feu de son ennemi et le pilote Zevaco riposte par 4 coups de revolver.
Toutes les batteries allemandes contre avions effectuent un barrage entre Varennes et Montfaucon à l'altitude de 2100m, L'avion passe.
Le pilote franchit l'Argonne un peu au hasard car les dispositions adoptés ne permettent pas de consulter la carte au retour; au moment où il s'est repéré et se dirige vers le terrain de l'escadrille une panne de moteur le contraint à descendre; il atterrit d'ailleurs très habilement dans un petit champ à l'est de Daucourt à 6h 40.
L'avion a été percé de 2 éclats d'obus, l'un assez volumineux dans le plan arrière, l'autre près de la nacelle.
Etant donné l'état défavorable de la campagne en cette saison la mission exécutée par le pilote ...
outre fait preuve de sang-froid, de décision et d'habileté professionnelle.
Il mérite une récompense."

Médaille militaire le 26 juin 1915 lui est décernée.

Hospitalisé à "l'escadrille VR 75" Viry-Chatillon le 7 février 1916.

Cet homme de lettre n'est pas un inconnu:
"Une rencontre à l'épée a eu lieu hier dans une propriété privée à Bois-Colombe entre MM. Robert Zevaco, homme de lettre, et Dimitri Waremski, critique.
A la troisième reprise M. Robert Zevaco a été atteint à l'épaule d'un coup de pointe. A la cinquième reprise, M- Zàvaco a reçu à l'avant-bras une blessure profonde qui a mis fin aucombat.
(Le matin, 22 octobre 1913)"

Duel qui n'était que la répétition du précédent:

"8 janvier 1907
Un duel à l'épée a eu lieu hier à Bois-Colombes, entre MM. Robert Zevaco, vice-président
de la Société des jeunes auteurs et compositeurs de musique, et M. Lescure, consul
honoraire. Les deux adversaires ont été blessés, M. Lescure plus grièvement."

Cordialement
Claude

[dtb]

C'est une trouvaille, ce Zevaco...

Merci Claude !

Cordialement,
DTB

[CTP]

Bonjour

et son portrait dans "L'Image" en 1918

Cdlt
Claude

[IM Louis Jean]

Bonsoir à toutes et à tous,

Médaille militaire le 26 juin 1915 lui est décernée.

source : L'Aérophile sur Gallica

Le maréchal des logis Zévaco recevra la plaquette de moniteur décernée par l'Aéro-club de France en décembre 1917 alors qu'il était affecté à l'école de Juvisy.

Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir

[CTP]

Merci Louis Jean

Pour info la "VR 75" où se reposaient les pilotes victimes de "surmenage".
Viry Chatillon. Cliquer ICI

Cordialement
Claude

[jjeeffoto]

Très intéressant Claude.