Réglage des tirs d'artillerie par avion

Aéronautique, unités, avions & aviateurs
Avatar de l’utilisateur
CTP
Messages : 2685
Inscription : mar. févr. 28, 2006 1:00 am
Localisation : Les Abrets en Dauphiné (38)
Contact :

Re: Réglage des tirs d'artillerie par avion

Message par CTP »

Bonjour à tous

L'un d'entre vous aurait-il copie de l'

Instruction du 19 novembre 1914

sur le réglage des tirs d'artillerie par avion?

Avec mes remerciements anticipés

Claude


Claude Thollon-Pommerol
http://www.asoublies1418.fr accueille volontiers tout document personnel ou familial que vous souhaitez partager. Site en reconstruction. Soyez patients.
Popol
Messages : 856
Inscription : sam. août 19, 2006 2:00 am

Re: Réglage des tirs d'artillerie par avion

Message par Popol »

Bonjour à Toutes & Tous,
Bonjour Claude,

- Voici déjà un extrait intéressant de l'ouvrage du capitaine Jean LEDDET "Lignes de tir / Un artilleur sans complaisance, carnets de guerre 1914-1918" (Editions ANOVI - ISBN 979-10-90447-18-9 - 2012) (p.83 et s.). Le capitaine commande une batterie du 7e RAC (Rennes) (artillerie divisionnaire de la 19e DI du 10e CA), nous sommes le 07/09/1914 près d'Esternay:

(...)

"Sur ces entrefaites, arriva un officier aviateur et un avion atterrit à proximité: l'artillerie allemande, dans la vallée du Grand Morin, gênait l'attaque du 1er corps sur Esternay, on nous demandait de la contrebattre. L'officier aviateur de renseignement était le capitaine Degorge, dit "la Négresse", que j'avais connu à Saumur. Le pilote était le lieutenant Vuillemin (ndlr: appartenant à l'escadrille Déperdussin n°6, rattachée jusqu'au 01/10/1914 au service aéronautique de la Ve armée), dont les exploits ont rendu, depuis, le nom célèbre dans le monde entier. Nous n'étions pas très forts pour faire du tir avec avion, dans le 10e corps, la région de Bretagne ne se prêtant guère à l'atterrissage des avions. Heureusement, j'en avais fait et vu faire un peu, pendant mon séjour au camp de Châlons, où on avait des avions à volonté. Je me chargeai du tir. Je mis à profit ce que j'avais vu faire aux Allemands sur la Sambre et je m'entendis à ce sujet avec Vuillemin. La liaison entre l'aviation et l'artillerie se bornait en effet à un réglage des tirs, mais négligeait la désignation de l'objectif (je n'ai pas besoin de dire que l'emploi de la TSF, depuis généralisé, était à cette époque absolument inconnu à bord des avions). Prenez de l'altitude, lui dis-je, survolez les batteries allemandes et au moment où vous vous trouvez au-dessus de celle sur laquelle vous voulez faire tirer, faites un brusque crochet et revenez vers nous.

Vuillemin se conforma à mes instructions: à ce moment, la DCA et l'aviation de chasse étaient inconnues: le survol de troupes ennemies à 1200m ne présentait auncun danger. Au moment où il fit un crochet, je repérai rapidement la direction à donner aux pièces et dès qu'il rejoignit la batterie, nous pûmes commencer le réglage qui s'effectua très rapidement. Le tir d'efficacité suivit mais, au milieu, on arrêta le tir, sur un signal de l'avion: Esternay était pris et l'artillerie allemande déménageait. Vuillemin m'a assuré que j'avais semé la panique dans la batterie sur laquelle il avait réglé et mon optimisme, joint à mon amour-propre, ne fit aucune difficulté pour y consentir. Après tout c'était bien possible..."

(...)

A ce propos, Jean LEDDET note ceci:

" Pour effectuer le réglage, l'objectif étant supposé connu, la batterie tirait deux salves échelonnées de 400m, quand l'avion était en arrière d'elle volant vers l'objectif. L'avion, après avoir observé les salves, reportait sur un papier tout préparé portant deux traits, la position de l'objectif par rapport aux salves. Puis il revenait au-dessus de la batterie et laissait tombé le message lesté. Le commandant de bataillon (batterie?), qui connaissait l'échelonnement des salves et l'ouverture du faisceau de tir, pouvait ainsi faire les corrections de direction et de distance. On tirait les salves suivantes à l'échelonnement de 200m, jusqu'à avoir la fourchette".

- Tout ceci mérite bien les explications expertes d'un ami forumeur-artilleur... Comment se faisait le réglage de la pièce? Comment évaluer la distance de l'objectif lorsque l'avion fait sont crochet? Comment s'effectue la triangulation...? Merci d'avance !

- Un bon jeudi (bien ensoleillé...) de Bruxelles!
Bien cordialement
Paul Pastiels
Répondre

Revenir à « AVIATION »