A propos du Colonel Xavier Desgrées du Loû, Cdt le 65e RI (+1915)

[Stephan @gosto]

Bonjour,

Oui, Jean-Claude. Beaucoup de photos prises par les combattants, et même dans les pires moments. Rien qu'au 74e, je connais près d'une douzaine de ces "photographes amateurs", tant officiers que simple soldats.

Extrait d'une lettre de Marcel B., ancien combattant du 74e R.I., datée du 8 juillet 1969 :

"Roger B. en avait prises de sensationnelles au cours de l'attaque [il s'agit de la tentative de reprise du fort de Douaumont en mai 1916] ; mais plusieurs fois jeté à terre par les explosions proches - comme nous tous - il a perdu son appareil dans l'inhumaine bagarre. Je l'ai vu, alors qu'un de nos officiers, le lieutenant A. venait d'être enterré presque jusqu'aux épaules et appelait à l'aide, mettre un genou à terre et le photographier avant de le secourir. C'est tout juste s'il ne lui a pas dit "Souriez" !"

Si quelqu'un ramassait un jour un vest-pocket dans le bois de la Caillette, je le remercie de bien vouloir me contacter immédiatement !

Amicalement,

Stéphan

[Jean-Claude Poncet]

Bonsoir Stéphan,
Bonsoir tout l'monde,
Le 9 mai 1915, le lieutenant Humbert commandant la 1re compagnie du 9-7 est sorti de la tranchée d'assaut le sabre à la main et le bérêt alpin orné de la grenade rouge sur le chef. Et le West Pocket en poche.
Mais il a perdu son revolver :
"Dix heures moins deux… sur la petite échelle de franchissement, entouré de ma liaison et de mes deux clairons, je compte les secondes. Dix heures ! “La première, en avant !” Avec quelle exaltation je le hurle ! Me hisse sur le parapet, brandis mon sabre et vois, d'un coup d'œil, toute ma compagnie bondir ! A droite, à gauche, très loin, le mur humain avance. Claquements stridents, la fusillade commence… Je cours comme un fou… Mais n'avait-on pas dit qu'il fallait marcher au pas ? Je ralentis et, instinctivement, cherche mon revolver, attaché tout à l'heure, à mon ceinturon. Plus de revolver ! Sans doute s'est-il décroché à l'escalade du parapet… Tant pis ! Mais c'est désagréable…"
Le voici juste avant l'assaut :

[img]

Cordialement,
Jean-Claude

[Stephan @gosto]

Bonsoir,

Yves m'a transmis les documents en sa possession afin que je les affiche dans le fil de cette discussion.

Je les poste dans l'ordre dans lequel je les ai reçus. Pour chacun d'eux je mets un "titre-numéro", afin que Yves puisse lui-même les légender s'il le souhaite, et pour qu'il soit plus aisé de se repérer dans les discussions qui suivront éventuellement.

Encore une fois, grand merci, Yves, de nous avoir communiquer tout cela !

Amicalement,

Stéphan, qui espère n'avoir pas oublié un document en route !

_______


Voici la première série :

Document 1
Photo du colonel DdL éditée après sa mort en 1915



Document 2
Photo du colonel extraite de sa carte SNCF militaire



Document 3
Récit du capitaine de Corta, adjoint du colonel Desgrées du Loû, blessé ce même matin, mais qui lui a survécu lors de la bataille de Champagne. Celui-ci est mort plus tard au Champ d’Honneur, en septembre 1932, au Tonkin. Le capitaine de Corta est le personnage situé à gauche, légèrement en retrait, sur la photo parue en couverture de l’Illustration



Document 4
Reproduction de la première page de « L’Ouest-Eclair » (devenu Ouest-France), reprenant avec autorisation l’article d’Henri Lavedan dans l’Illustration (décembre 1915)



Document 5
Récapitulatif de la carrière du colonel Desgrées du Loû



Document 6
Reprise des circonstances de la mort du colonel Desgrées du Loû, d’après le manuscrit à suivre…



Document 7
Mémento édité après la mort du colonel DdL



Document 8
Photo du Colonel Desgrées du Loû (sur la même bobine de négatifs que la photo de couverture de l’Illustration, prise le matin de la mort du Commandant le 65e d’Infanterie. Le colonel avait fait dire une messe à environ six heures du matin, avant l’assaut, après s’être adressé à son Régiment (de dos, à droite de l’aumônier)



A suivre...

[Stephan @gosto]

Deuxième série :

Document 9
En tenue de capitaine (1891)



Document 10
Le colonel dans sa tranchée. La photo a probablement été prise le matin même de sa mort, la pellicule originale faisant partie du même rouleau de négatifs



Document 11
Insigne du 65e RI, inspiré de la photo de l’Illustration (témoignage du fait d’armes du 65e RI)



Document 12
Memento édité après la mort du colonel



Document 13
Photo ancienne en élève officier



Document 14
L’une des dernières lettres du colonel, adressée à son frès Emmanuel, fondateur de L’Ouest-Eclair, alors rappelé sous les drapeaux comme Commissaire de la Marine à Brest



Document 15



Document 16
Reproduction du manuscrit du document ayant servi à l’établissement du rapport sur la mort du colonel Desgrées du Loû



A suivre...

[Stephan @gosto]

Dernière série :

Document 17
Reproduction du manuscrit du document ayant servi à l’établissement du rapport sur la mort du colonel Desgrées du Loû



Document 18
Carte postale d’époque de l’Ecole de Saint-Cyr



Document 19
Carte postale d’époque de l’Ecole de Saint-Cyr



Document 20
Récapitulatif de carrière (officier) du colonel (ESM, campagnes et décorations)



Document 21
Citations du lieutenant Jacques Desgrées du Loû, fils du colonel, mort à la tête de sa compagnie en Syrie (1926)



Document 22
Citations du lieutenant Jacques Desgrées du Loû, fils du colonel, mort à la tête de sa compagnie en Syrie (1926)



Document 23
Memento édité après la mort du lieutenant Jacques Desgrées du Loû (novembre 1926)



Document 24
Memento édité après la mort du lieutenant Jacques Desgrées du Loû (novembre 1926)



Document 25
Dans son article de la revue « 14-18 », le lieutenant Bourlet indique, sans autre précision que le colonel Desgrées du Loû avait été « expulsé de l’Ecole de Saint-Cyr » : cet extrait de « Paris-Normandie » explique la raison de cette expulsion du futur colonel, qui s’engagea aussitôt comme simple soldat au Premier Régiment Etranger, ré intégrant ensuite l’Ecole Spéciale Militaire en 1882, à l’âge de 22 ans…



Document 26
Résumé de carrière du colonel Desgrées du Loû

[Gerard GEHIN]

Bonsoir Stephan,

Un grand merci d'avoir hébergé ces photos pour le compte de Yves. Il vient de nous faire partager un grand moment de la vie de son aïeul. Ces documents sont toujours très poignants qu'il s'agisse d'un simple soldat ou d'un officier supérieur. N'a-tu pas l'impression de le voir mourir une deuxième fois 92 après.
Amicalement
Gérard

[mireille salvini]

bonjour à tous,

bonjour Stephan,
merci pour cette aide précieuse qui nous fait découvrir ces formidables documents

bonjour Yves,
mon document préféré est sans aucun doute le 10,cette très belle photo du colonel dans la tranchée:
dans une attitude décontractée si éloignée des postures habituelles des officiers,avec un visage à la fois attentif et humain,on a là un portrait très réussi de ce qu'était l'homme sous l'uniforme,mais on a également un portrait de haut-gradé bien loin des clichés;
quand on pense que la photo a été prise le matin même de sa mort...en avait-il le pressentiment? en tout cas,c'est un homme qui était en paix avec lui-même,cela transparaît sur la photo.

à bientôt,et merci encore pour tout
amicalement,
Mireille

[Yves Desgrees du Lou]

Merci à tous pour vos encouragements à réunir et vous faire partager ces précieux documents. Un grand et particulier merci à Stephan pour son aide précieuse pour les mettre en ligne.

Yves DdL

[Ar Brav]

Bonjour à tous,
Bonjour Yves,

Un grand merci de nous avoir fait découvrir ces documents. Concernant les photos, j'adhère à la préférence de Mireille, la pose "naturelle", tellement plus humaine de votre grand oncle dans la tranchée nous change des clichés convenus d'officiers supérieurs raides et froids que nous voyons d'ordinaire.
Le colonel semble s'être préparé à ce qui l'attend...

Edit: Merci à Stéphan bien entendu de les avoir mis en ligne, celà va de soi

Bien amicalement,
Franck, petit neveu d'un soldat du 65ème (fait prisonnier le 27 août 1914 à Chaumont St Quentin, rentré en France le 14 janvier 1919. La guerre l'aura épargné).

[Stephan @gosto]

Bonjour !

Un petit "up" pour vous signaler que j'ai eu le temps (enfin !) d'insérer, dans les post précédents, les légendes que Yves m'a proposé d'ajouter en regard de chaque document qu'il nous a transmis sur le forum. Il me charge également d'apporter un correctif à l'une des réponses qu'il avait apportée plus haut :

"Pourquoi le Colonel portait-il le drapeau du régiment ? Simplement parce que le porte-drapeau était tombé, victime d’une balle ennemie ; en passant près de lui le colonel prit le drapeau en mains, entraînant ses hommes à l’assaut, à la tête de son régiment, en leur criant « allons-y, vive la France, en avant ! »

Correctif :

"Ce n'était pas le porte-drapeau qui était tombé (le lieutenant Lebert est visible sur la photo de L'Illustration au côté de son Cdt de Régiment), mais le caporal sapeur GARNIER, de la garde du drapeau, victime d'une balle ennemie. Voyant cela et pour ne pas que soit sapé le moral des suivants, le colonel prit des mains du lieutenant LEBERT le drapeau..."

Amicalement,

Stéphan