Chemin des Dames: des familles de mutins sur les traces de leurs ancêt

Eric
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Dépêche ce matin :
Chemin des Dames: des familles de mutins sur les traces de leurs ancêtres
2007-06-29 08:55:48
REIMS (AFP)
© AFP
Vue du cimetière militaire de Craonnelle, qui fut un des lieux les plus sanglants des batailles du Chemin des Dames de la guerre 1914-1918.
Vue du cimetière militaire de Craonnelle, qui fut un des lieux les plus sanglants des batailles du Chemin des Dames de la guerre 1914-1918.

Une dizaine de familles de soldats mutins "fusillés pour l'exemple" en 1917 pendant la Première guerre mondiale reviennent vendredi et samedi sur les traces de leurs ancêtres dans l'Aisne, pour les 90 ans de la bataille du Chemin des Dames.

"On va leur faire visiter les lieux des mutineries de 1917, les lieux des combats et les lieux d'exécution", résume l'organisateur des deux journées, l'historien Denis Rolland, auteur de "La grève des tranchées".

"Je suis très émue", affirme Martine Lacout-Loustalet, la petite nièce de Jean-Louis Lasplacettes, l'un des 27 mutins fusillés pour avoir refusé de retourner au front lors de l'offensive Nivelle, un sanglant échec de l'armée française.

A 55 ans, Mme Lacout-Loustalet a découvert par petites touches l'histoire de son grand oncle, à son retour en 1989 dans le berceau de la famille, un village nommé Aydius, dans la vallée d'Aspe (Pyrénées-Atlantiques).

"Quand j'étais gamine, j'ai demandé deux fois à ma grand-mère, une soeur de Lasplacettes, comment était mort Jean-Louis. A chaque fois elle m'a dit : à Verdun", se souvient l'enseignante.

Pour faire sauter le verrou des tabous familiaux, Mme Lacout-Loustalet ira, comme dans un conte antique, chercher la vérité auprès d'un vieux berger de la vallée : "Il m'a dit que mon grand-oncle était fusillé, mutin. Un soir où il avait trop bu, il s'est révolté, il ne voulait pas repartir au front, il a été fusillé par les Français".

Depuis cette révélation en 1992, elle se bat pour que le nom de son grand-oncle, membre du 18e Régiment d'infanterie, figure sur le monument aux morts du village.

"C'est encore difficile. Il y a des gens dont les grands-parents ont été combattants et sont morts... honorablement on va dire. Le maire m'a dit qu'on allait y aller doucement", raconte-t-elle.

"Je suis très fière qu'il ait été un mutin. Il a été cité à l'ordre de la Nation. Il était volontaire, c'est marqué dans son dossier militaire. Ce n'était pas un lâche", clame-t-elle, en espérant que le voyage dans l'Aisne marque "un pas décisif" vers le retour en grâce du grand-oncle.

Organisateur du voyage, Denis Rolland préfère parler de réintégration dans la mémoire collective, comme Lionel Jospin alors Premier ministre en 1998, plutôt que de réhabilitation.

"A mon avis la réhabilitation n'a pas beaucoup de sens 90 ans après. Comment se replacer dans le contexte?", s'interroge-t-il.

En 1998, les propos de Lionel Jospin, pourtant mesurés, avaient provoqué une belle polémique, sur fond de cohabitation avec Jacques Chirac. Neuf ans plus tard, les organisateurs sont prudents.

"Le conseil général a lancé un appel à projet. La Société historique de Soissons que je préside y a répondu. Le vendredi à 18H00, il y a une petite réception au conseil général de l'Aisne. Mais ce n'est pas un voyage officiel. C'est privé", prévient M. Rolland.
© AFP.
Source AFP repris sur Voila :
http://actu.voila.fr/Article/mmd--franc ... etres.html
Eric

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