Conditions pour la Légion d'Honneur

[Yves68]

Bonjour à tous,

Je lis en se moment sur les As de 14-18 et j'ai remarqué que Michel Coiffard a reçus la légion d'honneur suite à la victoire ( 4e ?) obtenue le 2 février 1918 sur un biplace dans la région de Juvincourt , alors que René Fonck a du attendre sa 42e victoire pour l'obtenir ?!

D'où mon interrogation, comment est déterminé ou qu'elles sont les conditions pour obtenir une telle récompense ???

Merci d'avance,

Cordialement,

Yves

[Rutilius]

Bonsoir Yves,
Bonsoir à tous,

Dès le début de la guerre, un " contingent spécial de décorations en faveur des militaires, marins et fonctionnaires civils mobilisés " avait été institué par un décret du 13 août 1914 (J.O., 14 août 1914 ; Bull. des lois, n° 135, p. 2343, Texte n° 7507), pris notamment au visa du décret organique du 16 mars 1852 sur la Légion d'honneur (Bull. des lois, n° 503, p. 677, Texte n° 3797). L'article premier de ce texte se bornait néanmoins à indiquer que : " Pendant la durée de la guerre, il sera publié, chaque fois que nécessaire des tableaux de concours de la Légion d'honneur et de la médaille militaire en faveur des militaires, marins et fonctionnaires civils mobilisés qui auront mérité l'une de ces récompenses." L'article 2 du même texte précisait que " les attributions de la croix de la Légion d'honneur et les concessions de la médaille militaire faites aux personnels portés sur ces tableaux ne deviendront définitives qu'aprés avoir été ratifiées par une loi spéciale, mais les intéressés pourront porter leur décoration à partir du jour où elle leur aura été attribuée."

Le décret du 13 août 1914 - qui s'appliquera durant tout le conflit - ne comportait donc aucun critère objectif permettant de déterminer, en temps de guerre, les conditions exigées pour l'admission ou l'avancement dans l'ordre de la Légion d'honneur. Si l'on se réfère aux dispositions du décret organique du 16 mars 1852 précité, étaient susceptibles de justifier l'attribution de la croix de la Légion d'honneur :

1° - " les actions d'éclat et les blessures graves " (D. 16 mars 1852, art. 15) ;

2° - " les services extraordinaires, dans les fonctions civiles ou militaires, les sciences et les arts, mais sous la réserve expresse de ne franchir aucun grade " (D. 16 mars 1852, art. 16).

Mais l'appréciation de ces circonstances, et par conséquent des " mérites" individuels justifiant l'octroi de la Légion d'honneur, relevait, dans une très large mesure, du pouvoir discrétionnaire de la hiérarchie militaire ou civile. Ce qui explique les inégalités de traitement que l'on observe a posteriori ...

Bien à vous,

Daniel.

[CTP]

Bonsoir
Jacques Mortane, chroniqueur régulier comme rédacteur en chef de la revue "La Guerre Aérienne" et lui même ancien pilote n'a cessé de "villipender" la "parcimonie" avec laquelle les décorations étaient délivrées, de même que les "inégalités de traitement "selon que Tel ou Tel ne plaisait pas à sa hiérarchie.
Un tableau détaillé serait édifiant, mais un peu fastidieux à construire.
Sic transit gloria mundi

Bien cordialement

Claude

http://asoublies14-18.cosadgip.com
rubrique Revues
http://asoublies14-18.cosadgip.com/Defa ... 3D4761366E

[Yves68]

Bonsoir Daniel, Bonsoir Claude, Bonsoir à tous,

Merci pour ces explications précises, qui confirme l'impression que j'avais. C-à-d un peux à la tête du client selon la hiérarchie.
Claude, très beau site et hop dans les favoris !

Merci,
Cordialement,

Yves