TORPILLEUR 302.
Re: TORPILLEUR 302.
Bonjour à tous,
Torpilleur 302 – Torpilleur numéroté, type 295 (1906~1921).
Le Torpilleur 302 fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre :
– du 2 août 1914 au 22 décembre 1916 ;
– du 26 janvier 1917 au 15 septembre 1919.
[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 769.].
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: TORPILLEUR 302.
.
Bonjour à tous,
■ Historique partiel.
— 22 mars 1916 : Recueille 40 membres de l’équipage du cargo britannique Kelvinbank, de la Glasgow Steam Shipping C° (John Black & C°), de Glasgow (Écosse, Royaume-Uni), torpillé à 23 h. 20 en rade du Havre par le sous-marin allemand UB-18 (Oberleutnant zur See Otto STEINBRINCK), alors qu’il allait de Buenos-Aires au Havre avec un chargement de viande congelée et d’avoine.
Était également présent sur les lieux du naufrage le Torpilleur 276.
• Torpilleur 302 – alors commandé par le premier maître patron pilote MONNIER –, Journal de bord n° - /1916 – 6 janv. ~ 23 mars 1916 : Service historique de la défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 531, p. num. 801 et 802.
« Le 22 mars 1916. Du Havre au Havre.
Journal de navigation
Appareillé du bassin de la Citadelle à 10 h. 30. Pris le service de surveillance dans le secteur Nord jusqu’à 19 h. 00, puis fait route sur le port ; rentré et amarré au coffre de l’avant-port à 19 h. 30.
Appareillé à 21 h. 50 ; pris le service de surveillance dans le secteur Sud.
23 h. 20 – Entendu une explosion ; mis au poste de combat.
23 h. 25 – Lancé une fusée rouge puis successivement lancé deux autres fusées rouges. Stoppé pour recueillir les naufragés du vapeur anglais qui venait d’être torpillé.
A minuit, à la mer.
Beau temps ; mer belle. Légère brise du N.-E. à l’Est.
P.M. – Dépensé trois fusées rouges de 20 mm, trois baguettes de fusée.
Le Patron de quart,
Signé : Illisible.
Observations du commandant
A 23 h. 30, un vapeur anglais est coulé au mouillage par un sous-marin allemand. Recherche active du sous-marin sans résultat. Signalé "Alerte" en lançant trois fusées rouges.
Signé : Monnier.
Le 23 mars 1916. Du Havre au Havre.
Journal de navigation
A minuit, à la mer. Continué à embarquer les naufragés, puis pris les deux canots à la remorque.
0 h. 10 – Fait route sur le port et amarré au quai Nord pour débarquer les naufragés à 0 h. 30.
Appareillé à 0 h. 45. Rendu compte de la mission au [Torpilleur] 276, puis pris la surveillance dans le secteur 2.
Après midi, pris des relèvements pour porter la position des deux vapeurs coulés ; rendu compte à La Hève à 18 h. 15.
18 h. 15 – La Hève, à bras : "Reprenez le service normal." Prévenu tous les torpilleurs en surveillance, puis fait route sur le port et amarré au quai des remorqueurs à 19 h. 40.
Appareillé à 21 h. 15. Sassé, rentré et amarré au bassin de la citadelle à 22 h.00.
Observations du commandant
Sauvetage de l’équipage (40 hommes) du navire anglais torpillé.
A 0 h. 15, un vapeur norvégien (*) et mouillé à quelques centaines de mètres plus à l’Est est également torpillé.
Rapport des faits a été adressé à l’autorité supérieure.
Signé : Monnier.
_______________________________________________________________________________________________________________________________________________
(*) Kannik. – Cargo de 2.397 t. construit en 1894 par le chantier Alexander Stephen & Sons Ltd., de Glasgow (Écosse, Royaume-Uni). Lors de sa perte, propriété de la société d’armement Olsen Brødrene (Olsen A. Gowert & Olsen J. C.), de Stavanger (Norvège).
Torpillé à l’ancre le 23 mars 1916 en rade du Havre par le sous-marin allemand UB-18 (Oberleutnant zur See Otto STEINBRINCK), alors qu’il allait de New-York au Havre avec un chargement de divers. Aucune victime.
_________________________________________________________________________________________________________________________________________________
• Torpilleur 276 – alors commandé par le lieutenant de vaisseau Robert Xavier Marie PETIT de MEURVILLE – Journal de bord n° - /1916 – 14 janv. ~ 9 mai 1916 : Service historique de la défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 513, p. num. 51, 52 et 4.
« Mercredi 22 mars 1916.
Journal de navigation
Appareillé [du Havre] à 10 h. 34. Pris la veille au secteur Sud.
20 h. 00 – Pris la veille au secteur Nord.
23 h. 20 – Entendu une explosion (marteau d’eau) sur la coque. Équipage au poste de combat ; préparé la mine Guiraud.
23 h. 22 – [Torpilleur] 302 lance une fusée rouge.
23 h. 28 – [Torpilleur] 276 lance deux fusées rouges. Le 302 recueille équipage du bâtiment anglais - ? - (sic)
Minuit à la mer.
Le patron de quart,
Signé : Le Bail. »
Bonjour à tous,
■ Historique partiel.
— 22 mars 1916 : Recueille 40 membres de l’équipage du cargo britannique Kelvinbank, de la Glasgow Steam Shipping C° (John Black & C°), de Glasgow (Écosse, Royaume-Uni), torpillé à 23 h. 20 en rade du Havre par le sous-marin allemand UB-18 (Oberleutnant zur See Otto STEINBRINCK), alors qu’il allait de Buenos-Aires au Havre avec un chargement de viande congelée et d’avoine.
Était également présent sur les lieux du naufrage le Torpilleur 276.
• Torpilleur 302 – alors commandé par le premier maître patron pilote MONNIER –, Journal de bord n° - /1916 – 6 janv. ~ 23 mars 1916 : Service historique de la défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 531, p. num. 801 et 802.
« Le 22 mars 1916. Du Havre au Havre.
Journal de navigation
Appareillé du bassin de la Citadelle à 10 h. 30. Pris le service de surveillance dans le secteur Nord jusqu’à 19 h. 00, puis fait route sur le port ; rentré et amarré au coffre de l’avant-port à 19 h. 30.
Appareillé à 21 h. 50 ; pris le service de surveillance dans le secteur Sud.
23 h. 20 – Entendu une explosion ; mis au poste de combat.
23 h. 25 – Lancé une fusée rouge puis successivement lancé deux autres fusées rouges. Stoppé pour recueillir les naufragés du vapeur anglais qui venait d’être torpillé.
A minuit, à la mer.
Beau temps ; mer belle. Légère brise du N.-E. à l’Est.
P.M. – Dépensé trois fusées rouges de 20 mm, trois baguettes de fusée.
Le Patron de quart,
Signé : Illisible.
Observations du commandant
A 23 h. 30, un vapeur anglais est coulé au mouillage par un sous-marin allemand. Recherche active du sous-marin sans résultat. Signalé "Alerte" en lançant trois fusées rouges.
Signé : Monnier.
Le 23 mars 1916. Du Havre au Havre.
Journal de navigation
A minuit, à la mer. Continué à embarquer les naufragés, puis pris les deux canots à la remorque.
0 h. 10 – Fait route sur le port et amarré au quai Nord pour débarquer les naufragés à 0 h. 30.
Appareillé à 0 h. 45. Rendu compte de la mission au [Torpilleur] 276, puis pris la surveillance dans le secteur 2.
Après midi, pris des relèvements pour porter la position des deux vapeurs coulés ; rendu compte à La Hève à 18 h. 15.
18 h. 15 – La Hève, à bras : "Reprenez le service normal." Prévenu tous les torpilleurs en surveillance, puis fait route sur le port et amarré au quai des remorqueurs à 19 h. 40.
Appareillé à 21 h. 15. Sassé, rentré et amarré au bassin de la citadelle à 22 h.00.
Observations du commandant
Sauvetage de l’équipage (40 hommes) du navire anglais torpillé.
A 0 h. 15, un vapeur norvégien (*) et mouillé à quelques centaines de mètres plus à l’Est est également torpillé.
Rapport des faits a été adressé à l’autorité supérieure.
Signé : Monnier.
_______________________________________________________________________________________________________________________________________________
(*) Kannik. – Cargo de 2.397 t. construit en 1894 par le chantier Alexander Stephen & Sons Ltd., de Glasgow (Écosse, Royaume-Uni). Lors de sa perte, propriété de la société d’armement Olsen Brødrene (Olsen A. Gowert & Olsen J. C.), de Stavanger (Norvège).
Torpillé à l’ancre le 23 mars 1916 en rade du Havre par le sous-marin allemand UB-18 (Oberleutnant zur See Otto STEINBRINCK), alors qu’il allait de New-York au Havre avec un chargement de divers. Aucune victime.
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• Torpilleur 276 – alors commandé par le lieutenant de vaisseau Robert Xavier Marie PETIT de MEURVILLE – Journal de bord n° - /1916 – 14 janv. ~ 9 mai 1916 : Service historique de la défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 513, p. num. 51, 52 et 4.
« Mercredi 22 mars 1916.
Journal de navigation
Appareillé [du Havre] à 10 h. 34. Pris la veille au secteur Sud.
20 h. 00 – Pris la veille au secteur Nord.
23 h. 20 – Entendu une explosion (marteau d’eau) sur la coque. Équipage au poste de combat ; préparé la mine Guiraud.
23 h. 22 – [Torpilleur] 302 lance une fusée rouge.
23 h. 28 – [Torpilleur] 276 lance deux fusées rouges. Le 302 recueille équipage du bâtiment anglais - ? - (sic)
Minuit à la mer.
Le patron de quart,
Signé : Le Bail. »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: TORPILLEUR 302.
Bonjour,
Les torpilleurs de défense mobile de 38 mètres ou de 97 tonnes du n° 295 au n° 369, premier marché du 11/11/1903 auprès des chantiers Normand au Havre.
Le torpilleur 302, avec les 300 et 301, a fait l'objet du marché du 23/12/1903 auprès des chantiers Dyle et Bacalan à Bordeaux.
Déplacement prévu de 97,5 t, 101 à 103 normalement. 40,17 h.t./38 fl/pp x 4,24 fl/4,40 af, cr 2,75 ; td 1,88 (m)/2,64 ar.
Armement : 3 TL 450, 2 canons de 37 mm.
Une machine alternative à triple expansion, 2000 ch, 2 chaudières Normand, 26 noeuds prévus,
Equipage :23 hommes.
Essais à Rochefort, lancé le 14/12/1905, en service le 01/03/1906, 340,56 tr/mn, 346,32 kg/h/m2, 1600 kg/h.
Le 18/02/1910, 327 tr/mn, 1600 kg/h, 24,05 noeuds.
1913, retubage des chaudières.
Le 09/07/1914, 327 tr/mn, 372 kg/h/m2, 1720 kg/h, 24,39 noeuds.
06/1906, 1ère flottille de torpilleurs de la Manche, Cherbourg.
1916/1919, Division des patrouilleurs de Normandie.
4/1921, Rayé.
Coque vendue à Cherbourg en 7/1922.
Source : Henri Le Masson, Histoire du torpilleur en France, Académie de Marine, 1963.
Cordialement.
Les torpilleurs de défense mobile de 38 mètres ou de 97 tonnes du n° 295 au n° 369, premier marché du 11/11/1903 auprès des chantiers Normand au Havre.
Le torpilleur 302, avec les 300 et 301, a fait l'objet du marché du 23/12/1903 auprès des chantiers Dyle et Bacalan à Bordeaux.
Déplacement prévu de 97,5 t, 101 à 103 normalement. 40,17 h.t./38 fl/pp x 4,24 fl/4,40 af, cr 2,75 ; td 1,88 (m)/2,64 ar.
Armement : 3 TL 450, 2 canons de 37 mm.
Une machine alternative à triple expansion, 2000 ch, 2 chaudières Normand, 26 noeuds prévus,
Equipage :23 hommes.
Essais à Rochefort, lancé le 14/12/1905, en service le 01/03/1906, 340,56 tr/mn, 346,32 kg/h/m2, 1600 kg/h.
Le 18/02/1910, 327 tr/mn, 1600 kg/h, 24,05 noeuds.
1913, retubage des chaudières.
Le 09/07/1914, 327 tr/mn, 372 kg/h/m2, 1720 kg/h, 24,39 noeuds.
06/1906, 1ère flottille de torpilleurs de la Manche, Cherbourg.
1916/1919, Division des patrouilleurs de Normandie.
4/1921, Rayé.
Coque vendue à Cherbourg en 7/1922.
Source : Henri Le Masson, Histoire du torpilleur en France, Académie de Marine, 1963.
Cordialement.
Memgam
Re: TORPILLEUR 302.
Bonjour,
"Le Kelvinbank et le Kannik (23 mars 1916).
Une douzaine de navires se trouvaient sur rade. Les plus éloignés, au fond de l'estuaire, dans le Nord-Est, par conséquent, des épaves du Silius et de la Louisiane, étaient le Kelvinbank et le Kannik.
Le Kelvinbank, transport anglais de 4200 tonnes, affrété par l'Amirauté britannique pour un chargement de viande congelée et de céréales, était arrivé le matin à 11 h 50, venant de Buenos-Aires, après escale à Madère…
…Le Kelvinblank qui comptait, dans les quarante-cinq hommes de son équipage, dix-huit Chinois, était commandé par le capitaine Cole. Vers 23 h 30, celui-ci se trouvait sur le pont lorsqu'une explosion ébranla l'arrière de son bateau qui commença de s'enfoncer lentement, Cole fit aussitôt actionner quatre fois le sifflet à vapeur pour donner l'ordre d'évacuation. Il fit également lancer les S.O.S., mais le courant fit presque immédiateemnt défaut. L'équipage s'était précipité sur le pont pour mettre les embarcations à la mer, sauf toutefois les Chinois, qui, affolés, se préoccupaient surtout de sauver leurs vêtements en poussant des cris aussi aigus que désespérés. Cinq minutes venaient à peine de s'écouler depuis l'explosion qu'une deuxième, beaucoup plus violente, se produisit, pulvérisant une des embarcations chargées de matelots, l'un fut tué, le maître d'hotel et un Chinois eurent une jambe brisée, un mécanicien, les côtes enfoncées, deux autres hommes retombèrent dans les panneaux des cales où l'un se tua sur le coup. Le navire enfonçait de plus en plus ; cinq minutes plus tard, il disparaissait. Le torpilleur 302 (Commandant premier maître-pilote Monnier) qui patrouillait à 1000 mètres de là fonçait vers le lieu du sinistre ; il put recueillir les survivants et les conduire au poste de secours de la Chambre de Commerce qui, cette nuit-là, comme le 9 mars, montra un dévouement parfait…
Le Kelvinbank était complétement chaviré par des fonds de moins de onze mètres et sa coque affleurait le niveau des basses mers de vive eau. Il fallut la baliser…
…Pour débarrasser la rade de l'épave du Kelvinbank, il fallut employer près de 10 000 kgs de dynamite. Les travaux duraient encore en 1927…
Source : Albert Chatelle, la base navale du Havre, Editions Médicis, 1949.
Cordialement.
"Le Kelvinbank et le Kannik (23 mars 1916).
Une douzaine de navires se trouvaient sur rade. Les plus éloignés, au fond de l'estuaire, dans le Nord-Est, par conséquent, des épaves du Silius et de la Louisiane, étaient le Kelvinbank et le Kannik.
Le Kelvinbank, transport anglais de 4200 tonnes, affrété par l'Amirauté britannique pour un chargement de viande congelée et de céréales, était arrivé le matin à 11 h 50, venant de Buenos-Aires, après escale à Madère…
…Le Kelvinblank qui comptait, dans les quarante-cinq hommes de son équipage, dix-huit Chinois, était commandé par le capitaine Cole. Vers 23 h 30, celui-ci se trouvait sur le pont lorsqu'une explosion ébranla l'arrière de son bateau qui commença de s'enfoncer lentement, Cole fit aussitôt actionner quatre fois le sifflet à vapeur pour donner l'ordre d'évacuation. Il fit également lancer les S.O.S., mais le courant fit presque immédiateemnt défaut. L'équipage s'était précipité sur le pont pour mettre les embarcations à la mer, sauf toutefois les Chinois, qui, affolés, se préoccupaient surtout de sauver leurs vêtements en poussant des cris aussi aigus que désespérés. Cinq minutes venaient à peine de s'écouler depuis l'explosion qu'une deuxième, beaucoup plus violente, se produisit, pulvérisant une des embarcations chargées de matelots, l'un fut tué, le maître d'hotel et un Chinois eurent une jambe brisée, un mécanicien, les côtes enfoncées, deux autres hommes retombèrent dans les panneaux des cales où l'un se tua sur le coup. Le navire enfonçait de plus en plus ; cinq minutes plus tard, il disparaissait. Le torpilleur 302 (Commandant premier maître-pilote Monnier) qui patrouillait à 1000 mètres de là fonçait vers le lieu du sinistre ; il put recueillir les survivants et les conduire au poste de secours de la Chambre de Commerce qui, cette nuit-là, comme le 9 mars, montra un dévouement parfait…
Le Kelvinbank était complétement chaviré par des fonds de moins de onze mètres et sa coque affleurait le niveau des basses mers de vive eau. Il fallut la baliser…
…Pour débarrasser la rade de l'épave du Kelvinbank, il fallut employer près de 10 000 kgs de dynamite. Les travaux duraient encore en 1927…
Source : Albert Chatelle, la base navale du Havre, Editions Médicis, 1949.
Cordialement.
Memgam