EMMANUELLA — Dragueur auxiliaire.

Rutilius
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Re: EMMANUELLA — Dragueur auxiliaire.

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


Emmanuella — Dragueur auxiliaire — Flottille des chalutiers de la Manche (1914 ~ 1919). Successivement basé à Calais puis à Dieppe.


Chalutier à vapeur construit en 1907 par le chantier De La Brosse & Fouché, de Nantes (Loire-Inférieure – aujourd’hui Loire-Atlantique –), pour le compte de la Société française des pêcheries à vapeur, constituée à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) le 25 mars 1905. Initialement immatriculé à Boulogne-sur-Mer, B. 3059. Sister ships : Gabriella, B. 3057, et Marie-Stella, B. 3058, bâtiments lancés par le même chantier à la même époque.


■ Caractéristiques.

Longueur : 43,32 m.

Largeur : 6,70 m.

Creux : 3,06 m.

Jauge brute : 285 tx.

Jauge nette : ... tx.

Propulsion : Machine à vapeur De La Brosse & Fouché de 425 cv.

Équipage : 31 hommes à la pêche aux filets dérivants.


■ Historique.


— 1908 ~ 1912 : Armé par la Société française des pêcheries à vapeur à la pêche du poisson frais en Manche et en mer du Nord, ainsi qu’à la grande pêche à la morue en Islande.

— 1913 : Mis en armement auprès de la Société Vve Christiaens et A. Bourgain.

— 4 août 1914 : Réquisitionné et transformé en dragueur auxiliaire.

— 11 mars 1919 : Déréquisitionné.

— 1913 : Mis en armement auprès de la Société Victor Fourny, la Société Vve Christiaens et A. Bourgain ayant fait faillite en 1914. Armé au chalut et vraisemblablement aux filets dérivants pour la pêche du hareng et du maquereau.

— 1920 et 1921 : Armé à la grande pêche à la morue à Terre-Neuve.

Le 1er septembre 1921, le chauffeur Émile LELAN, inscrit à Paimpol, n° 14.240, tombe à la mer et se noie dans le Barrachois. Son corps y fut retrouvé le 11 (L’Ouest Éclair – éd. de Caen –, n° 7.514, Samedi 1er octobre 1921, p. 6, en rubrique « Nouvelles maritimes ~ Marine de commerce ~ Grande pêche »).

— 1924 : Cédé à l’armement Delpierre Frères, aux droits duquel viendront par la suite les sociétés E. et J. Delpierre Fils, puis J. Delpierre et Cie. Armé au chalut et vraisemblablement aux filets dérivants pour la pêche du hareng et du maquereau.

— 19 juillet 1940 : Saisi à Lorient par la Kriegsmarine.

— 1er mai 1942 : Affecté à la 14e Flottille de chasseurs de sous-marins sous le nom d’UJ-1423.

— 23 juillet 1943 : Coule dans l’arsenal de Lorient à la suite d’un abordage.

— Après guerre : Renfloué et envoyé à Nantes aux fins de réparations.

— 19 février 1946 : Réarmé à Nantes, rejoint le port de Boulogne-sur-Mer pour y reprendre la pêche.

— Début 1949 : Cédé aux Établissements André Ledun, de Fécamp (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –), et ré-immatriculé F. 1085.

— 11 mars 1949 : Premier armement à Fécamp. Armé aux filets dérivants pour la pêche du hareng et du maquereau.

— 28 décembre 1957 : Définitivement désarmé à Fécamp.

— 29 mai 1959 : Cédé aux fins de démolition aux Établissements de récupération métallurgique de Paris. Démoli à Fécamp au bassin Bérigny.


Source : Jack DAUSSY : « Les drifters harenguiers fécampois », Imp. L. Durand & Fils, Fécamp, 1999, p. 213 à 216.


■ Commandants durant la Grande guerre.


— MONTADOR Paul Gabriel, inscrit à Boulogne, n° 500.

Promu au grade de second maître pilote à compter du 1er janvier 1913 par une décision ministérielle du 28 décembre 1912 (J.O. 30 déc. 1912, p. 11.023 et 11.024).

Promu au grade de maître pilote à compter du 1er janvier 1918 par une décision ministérielle du 3 janvier 1918 (J.O. 5 janv. 1918, p. 236).

Inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants par un arrêté du 1er septembre 1920 (J.O. 2 sept. 1920, p. 12.860 et 12.863) :

« Montador (Paul-Gabriel), Boulogne 500, premier maître pilote instructeur, excellent gradé. Embarqué pendant toute la durée des hostilités sur des bâtiments de dragage et de patrouille affectés à une zone particulièrement active, y a constamment fait preuve de courage, d’énergie et de sang-froid. Deux citations. »

Promu au grade de maître principal pilote à compter du 1er avril 1926 par une décision ministérielle du 26 mars 1926 (J.O. 27 mars 1926, p. 3.744).

Par une décision ministérielle du 11 août 1926 (J.O. 12 août 1926, p. 9.200), nommé au commandement de l’Estafette, garde-pêche annexe de l’aviso Quentin-Roosevelt, de la Station de la mer du Nord.


— KERBOUL Louis François, Brest, n° 6.672. En 1922, domicilié à Douarnenez (Finistère), au 3, rue Jean Bart.

Promu d’office au grade de second maître de manœuvre à compter du 1er avril 1913 par suite de l’obtention du brevet supérieur. Matricule n° 82.344 – 2 (J.O. 1er avr. 1913, p. 2.902).

Promu au grade de maître de manœuvre à compter du 1er octobre 1915 par une décision ministérielle du 29 septembre 1915. Matricule Brest – 6.672 (J.O. 1er octobre 1915, p. 7.011 et 7.012).

Promu au grade de premier maître de manœuvre à compter du 1er juillet 1917 par une décision ministérielle du 3 juillet 1917 (J.O. 5 juill. 1917, p. 5.141).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: EMMANUELLA — Dragueur auxiliaire.

Message par Rutilius »


Re,


■ Un officier marinier du dragueur auxiliaire Emmanuella.


— LEFORT Bertrand, second-maître, inscrit à Dinan, n° 9.097.


Le Journal de Rouen, n° 183, Lundi 2 juillet 1917, p. 1.

« FÉCAMP. — [...] Marin brûlé. — Le second-maître Bertrand Lefort, inscrit maritime n° 9.097, à Dinan, de l’équipage du dragueur de mines Emmanuella, a été grièvement brûlé au visage et aux mains par l’explosion d’un bidon de carbure de calcium, jeudi matin, au moment où son navire allait entrer au port de Fécamp. Il a été transporté aussitôt à l’hôpital de la Place, l’hôpital n° 34 à la Bénédictine, où il a reçu les soins d M. le major Bernay et du personnel.
Les yeux n’ont pas été atteints et quelques jours de soins et de repos assureront sa guérison.
»
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: EMMANUELLA — Dragueur auxiliaire.

Message par Memgam »

Bonjour,

Lors de la canonnade du sous-marin français Volta par le chalutier Aubépine et le chalutier André Louis, le 6 mars 1916, Emmanuellla se montre plus circonspect et averti les patrouilleurs par sifflet, car il a reconnu un sous-marin français type Pluviose. Le premier-maître pilote de l'Emmanuella avait un oeil plus aguerri que celui de l'enseigne de vaisseau auxiliaire commandant l'Aubépine.
Le premier était de la Marine nationale, le second de la Marine marchande.

Voir les sujets Volta, Aubépine, André Louis.

Nota Bene : L'identification des sous-marins par les patrouilleurs rest un problème récurrent, non résolu de façon satisfaisante pendant la Grande guerre, avec la hantise des méprises, qui a souvent bridé les uns et les autres.

Cordialement.
Memgam
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