Mohican, remorqueur-patrouilleur ex américain, 1918-1919
1912, chantier Staten Island Shipbuilding Co, Port Richmond, USA.
379 t, 249 tjb, 36,02 x 8,23 x 3,66 m, 1 machine compound, 600 cv
armateur : Long island & Nav. Co, New York.
acheté en 1918 par la France
5/4/1918, quitte New London avec 18 chasseurs US.
avarié aux Bermudes, répare.
du 15 au 27/4/1918, remplace le Seminole pour escorter entre les Bermudes et les Açores, 10 chasseurs US.
Perdu par incendie à Alexandrette, le 8 juin 1919.
Le 5 août 1918, Mohican quitte Saint Jean de Luz avec un convoi de huit navires pour Brest, mené par la canonnière Impétueuse en route à 7 noeuds. La vitesse est réduite à 4 noeuds, en raison de difficultés de combustion de charbon du cargo n° 2 dans le convoi, le britannique Swansea Vale (1909, 1312 tx, 77,5 x 12 m, Clyde Shipbuilding and Enginering Co Ltd, n° 284, Port Glasgow), chargé de bois. Le 6 août, le convoi fait sa jonction avec un groupe de cargos allant de La Pallice à Brest. Ils repartent à 7 noeuds, laissant le Swansea Vale à la garde du Mohican. Les deux navires entrent dans la brume en fin de soirée et mouillent un moment en baie d'Audierne entre 22 h 30 et 23 heures, attendant une amélioration de la visibilité pour franchir le raz de Sein. A 2 h 00 du matin, le cargo s'échoue sur les roches du Trépied, à l'entrée sud du goulet de Brest. Le Mohican s'approche, et le pilote Bellec, à bord du cargo, lui demande une remorque. Le patrouilleur envoie un message à la station radio de Roscanvel et regagne Brest tranquillement, ce qui vaudra à son commandant d'être relevé de ses fonctions le lendemain et remplacé. L'équipage du cargo se réfugie dans les canots et les amarrent à la bouée du Trépied. Avec le flot, le Swansea Vale se déséchoue et dérive vers l'est. Les canots le poursuivent pendant deux heures, mais il coule à 6 h 30, à proximité de Camaret. Le chalutier armé Isabelle qui sortait de Brest avec un convoi, remorque les canots au port de Brest.
La commission d'enquête reprochera au pilote de n'avoir pas confirmé son estime par un sondage qui l'aurait averti de la remontée des fonds, mais se bornera à un blâme en raison de son état de fatigue et de l'apathie de l'état-major du cargo. Cette dernière raison sera utilisée pour débouter l'armateur de sa demande d'indemnisation.
Une bouée de danger isolé balise toujours l'épave et porte son nom.
Sources :
Jacques Vichot, Répertoire des navires de guerre français, AAMM, 1967.
Jean Labayle Couhat, French warships of world war I, Ian Allan, 1974.
Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, tome II, 1870-2006, Rezotel Maury 2005.
Bruno Jonin, Paul Marec, Mémoires englouties, plongées-histoire sur les épaves du Finistère, Aseb édition, tome 1, 1994, Swansea Vale, pages 247 à 272. photo page 249.
Charles Hocking, Dictionary of disasters at sea during the age of steam, vol II M to Z, 1824-1962, Lloyd's register, 1969.
Cordialement.
