CHANCHARDON
Chalutier à vapeur de La Rochelle immatriculé 2152.
Patron Jean ROHELLEC
Rapport d’enquête
Le patron Jean ROHELLEC, commandant du chalutier à vapeur CHANCHARDON a fait la déposition suivante :
Le 18 Février 1917 à 21h00 il se trouvait à 90 milles dans l’WqNW de Chassiron, pêche terminée, et faisait toute à 8 nœuds à l’EqNE.
Beau temps calme, nuit claire, mer belle.
Il aperçoit tout à coup sur bâbord avant, presque à la toucher, une masse noire qui s’avère être un sous-marin cap à l’ouest, navigant à petite vitesse. Le sous-marin stoppe aussitôt et une voix crie à deux reprises en français : « Stoppez…Stoppez ! ».
Sans hésiter, le patron Rohellec vient toute à droite cap au SE et force la machine, montant à 10 nœuds. Une sorte de détonation sourde se fait entendre sur le sous-marin, sur l’arrière du chalutier, et on voit un remous d’eau, comme celui provoqué par un marsouin.
Il suppose que comme il naviguait sans feux, le sous-marin l’a pris pour un grand navire et lui a lancé une torpille.
Au bout de 15 minutes, il a fait route au NE. Plus rien vu ni entendu.
Avis du commandant de la Marine
Le patron Rohellec a fait preuve de décision et de sang froid et a évité l’attaque du sous-marin. Il a sauvé son bâtiment grâce à cette manœuvre hardie et judicieuse. Je propose qu’on lui accorde un témoignage de satisfaction. Il a déjà signalé un sous-marin et des mines en dérive ce qui témoigne de sa vigilance.
Le sous-marin attaquant
N’est pas identifié. A cette position ce pourrait toutefois fort bien être l’U 50 du KL Gerhard BERGER qui patrouillait à environ 80 milles dans l'ouest de La Coubre et de Chassiron. Peut être est-il possible de savoir s’il a réellement lancé une torpille cette nuit là

Le patron Rohellec fera à nouveau parler de lui en 1918. Il était en pêche de conserve avec le chalutier LES ILLATES lorsque ce dernier sauta sur une mine.
Voir ce lien : pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... 2254_1.htm
Quant aux mines dérivantes qu’il avait déjà signalées auparavant, il doit s’agir de celles mouillées sur cette zone par le corsaire MOEWE en 1916.
Cdlt