SILENE Goélette de Paimpol

olivier 12
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Re: SILENE Goélette de Paimpol

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

SILENE

Goélette de 270 tpl 130,90 tx JB
Construite au chantier Bonne de Kérity-Paimpol en 1905 pour l’armateur LE HEGARAT.
Armateur – affréteur en 1917 J.F. HUMAREAU

Liste d’équipage

LE HEGARAT Paul Capitaine (CC) Paimpol
DAVID 2e capitaine Belle Ile
PERROT Jean Maître d’équipage Paimpol
POILEVE Eugène Matelot Dinan
QUINTRIC François Matelot Tréguier
FIKLOUX Yves-Marie Novice Tréguier
TROQUER Louis Mousse Paimpol

Rapport du capitaine


Effectue une traversée Swansea – Blaye avec 265 tonnes de charbon.
Le 15 Février 1917 à 22h00 fait route sur Falmouth. SILENE est surpris par un grain très violent et une mer démontée. La draille de trinquette se rompt et il faut laisser porter.

Le 16 Février à 03h00 du matin, c’est la patte d’écoute de grand voile qui casse. Il faut affaler cette voile avec l’aide d’un fil d’acier neuf. Après trois heures d’efforts, on parvient à remettre une nouvelle draille sur l’avant. Mais il est impossible de louvoyer et il faut renoncer à aller sur Falmouth. Pour la sécurité du navire et du chargement, fait route au sud. Toute la nuit et la journée, l’équipage travaille courageusement à remplacer la draille de misaine. Le 16 à 18h00 une nouvelle voile est enverguée et le cap est mis à l’ESE.

Le 17 Février vers 04h00, le vent mollit et SILENE louvoie dans le NNW d’Ouessant.
A 11h45, le navire est à 45 milles dans le N007W d’Ouessant, faisant route au SEqS à 7 nœuds. Beau temps, grosse houle d’WSW. Vent d’ouest. Très bonne visibilité.
Un sous-marin est aperçu venant d’Ouessant et faisant route sur nous. Il tire de 250 m un coup de canon à boulet (sic) et le projectile traverse la voile de fortune et casse deux jambettes. Il s’approche alors à 20 m et le commandant crie d’envoyer un canot. Mis en panne et abandonné le voilier. Le second du sous-marin et 2 hommes se rendent sur la goélette, porteurs de deux bombes. Mais avant d’effectuer leur sinistre besogne, ils pillent tout ce qu’ils peuvent trouver, cordages, toiles, approvisionnements et confisquent les compas d’embarcations. Puis ils disposent les bombes qui explosent et l’équipage voit le voiler s’enfoncer dans les flots.
Le second a seulement demandé la jauge de la goélette.

Nous faisons alors route avec les 2 doris à l’ENE en nous guidant grâce au soleil et, la nuit, à la Polaire. Le 18 Février à 08h00 du matin nous atterrissons à Saint Guénolé, exténués.

Autres dépositions

Tous les hommes d’équipage sont interrogés par l’officier enquêteur et leurs dépositions sont identiques à celle du capitaine.
On note toutefois celle du petit mousse qui avait dû être quelque peu choqué. A toutes les questions il répond : « Je ne sais pas » ou « Je n’ai pas vu ». Le seul renseignement qu’il peut donner est « Le sous-marin était gris ». Il termine sa déposition en disant « Nous sommes arrivés à Saint Guénolé le 18 Février à 08h00. Nous étions tout mouillés et mourants de froid ».

Description du sous-marin

Longueur 45 m
Kiosque sur l’avant et périscope rentré.
Pas de mât ni d’antenne TSF. Pas de canot.
Un canon de 105 mm monté sur pivot
Peinture sale et vieille
Sous-marin manœuvrant bien
Silhouette ancien modèle

Vu 2 officiers et 5 hommes portant l’habillement habituel des marins allemands.
J’ai cependant noté que les hommes étaient très jeunes, d’une maigreur étonnante et semblaient très fatigués.

Le sous-marin attaquant

C’était l’UC 21 de l’OL Rheinhold SALTZWEDEL.

Vu ce rapport et la position, l’UC 21 ne peut bien sûr avoir été le sous-marin aperçu le même jour par LES BALEARES loin dans le sud.

Cdlt
olivier
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