LOUISE
Dundee de Bordeaux 79 tx JN 101 tx JB
Armateur AMELINEAU de Bordeaux
Affréteur Gabriel BEAUMARTIN de Bordeaux
Chargement 65 t de poteaux de mines pour Swansea
Capitaine Albert GOSSIN immatriculé à Paimpol n° 466
5 hommes d’équipage dont capitaine et mousse
La perte de LOUISE
Quitte Bordeaux le 3 Janvier 1917 et Le Verdon le 16 Janvier.
Le 18 Janvier, LOUISE se trouve à 14 milles dans le S25W de Penfret, naviguant au plus près au NW à 3 nœuds. Temps clair, petite brise NNE, mer plate, bonne visibilité.
Un sous-marin est aperçu en surface à 1 mille au SW, cap dur le dundee. Pavillon de guerre allemand sur l’arrière. Trois pavillons sur le périscope dont la lettre « T », peut-être la lettre « G » et le 3e non reconnue. Le sous-marin passe à 20 m sur l’arrière et le commandant demande « Envoyez les papiers ».
Mis en panne et mis le canot à l’eau. Accosté le sous-marin. Le commandant ordonne « Trois hommes sur le pont ». Deux allemands descendent dans le canot et vont accoster le dundee. Le commandant, debout sur le kiosque, aperçoit à ce moment le torpilleur FANION qui approche à grande vitesse. Il crie à ses hommes de se hâter. L’un des marins suspend un pétard cylindrique à la muraille bâbord du dundee, tandis que l’autre frappe avec son couteau sur l’extrémité de la mèche. Le sous-marin met en avant pour se rapprocher et le canot le rejoint à force de rames. Après avoir poussé les trois Français dans le canot, les Allemands disparaissent par le panneau du kiosque, puis le sous-marin s’éloigne d’abord doucement, puis dès que le dundee a sombré, à grande vitesse et plonge.
Les naufragés s’éloignent à force de rame, puis hissent la voile et sont finalement recueillis par le FANION.
Description du sous-marin
Longueur 35 m. Largeur 4 à 5 m. Hauteur du kiosque 2m
Etrave droite. Pont en dos d’âne jusqu’au kiosque, recouvert d’un caillebotis. A l’étrave tribord, la coque était enfoncée comme si le sous-marin avait subi un abordage.
De chaque bord, caisses ajourées en fer, contenant un cylindre jaune, sans doute une torpille.
Passerelle sur la partie supérieure du kiosque, entourée par un brise-lame en tôle. Echelle sur l’arrière du kiosque et capot au sommet.
Gros et court canon, boulonné à poste fixe sur l’avant du kiosque. Calibre d’environ 100 mm, culasse carrée recouverte d’un protège culasse en cuir.
Antennes sur l’avant et l’arrière, passant au dessus du kiosque.
Peinture grise vieille.
Silhouette du sous-marin

Equipage du sous-marin
Vu 5 hommes.
Commandant, jeune, debout sur la passerelle, inspectant en permanence l’horizon avec ses jumelles. Parlait français mais n’a prononcé que les deux phrases rapportées plus haut.
Un officier vraiment très jeune, peut-être 18 ans, assis sur le rebord du capot et qui transmettait les ordres à l’intérieur.
Commandant et officier portaient des vestes et pantalon de toile bleu marine et des casquettes avec écussons.
Trois marins, dont deux sont allés sur le dundee. Le premier portait un bonnet sur lequel on pouvait lire MACKENSEN suivi d’un 2e mot qui ressemblait à GROUPE… ? Le 2e avait un bonnet portant deux mots dont le second semblait être « UNTERSEE ». Le 3e avait un passe-montagne sans inscription.
Le sous-marin attaquant
C‘était l’UC 18 de l’OL Wilhelm KIEL (voir la fiche JEUNE FRANCE)
On remarque que, comme l’équipage de JEUNE FRANCE, celui de LOUISE a remarqué l’enfoncement de la coque sur l’avant.
UC 18 a été dessiné à plusieurs reprises par ses diverses victimes. On peut voir sa silhouette aux fiches de JEUNE FRANCE, BERNADETTE, PROSPER LEON, LILLOISE et SAINT MICHEL.
L’inscription lue sur l’un des bonnets nous renvoie à un chalutier de la Kriegsmarine, de 224 tonnes, le MACKENSEN qui opéra pendant la Grande Guerre et disparut corps et biens en 1919. Sans doute le marin de l’UC 18 provenait-il de ce petit navire…
Cdlt