Goélette de 111 tx
Armateur : A. CHARGEAS de La Rochelle
Affréteur : CORBINEAU de Bordeaux
Capitaine : Pierre HERRAN capitaine au cabotage inscrit à Arcachon n° 26
5 hommes d’équipage en plus du capitaine
Rapport de l’officier enquêteur (Administrateur LEMARCHAND d’Audierne)
Parti de La Rochelle le 14 Janvier, chargé de poteaux de mines pour Cardiff.
Le 17 Janvier 1917 à 13h00, à 25 milles dans le N25W d’Ouessant, le navire fait route au nord avec juste assez de vent pour gouverner, ce qui interdit tout zigzag.
Temps clair, mer belle, vent d’WNW faible.
Un sous-marin est aperçu à 1,5 mille de JEUNE FRANCE et fait route sur la goélette à 10 nœuds. Il porte un pavillon allemand hissé sur une hampe de faible hauteur derrière le kiosque, ainsi que deux pavillons sur une drisse amarrée derrière le kiosque. Le signal n’est pas compris, mais le capitaine de JEUNE FRANCE hisse à tout hasard le signal aperçu. Le sous-marin rentre alors son signal et s’arrête à portée de voix. Son commandant intime l’ordre de débarquer et JEUNE FRANCE met en panne.
L’embarcation accoste le sous-marin et trois marins allemands prennent la place des Français. Ils montent à bord de la goélette et s’emparent de vivres et des cartes. Puis ils déposent une bombe dans la chambre arrière, une dans le poste avant et une au milieu, pendue à l’extérieur. Elles explosent un quart d’heure plus tard et la goélette donne de la bande, puis se couche et se retourne quille en l’air. L’équipage ne la verra pas couler.
Les Allemands font rembarquer dans le canot les hommes qu’ils avaient gardés, puis s’éloignent dans le NE. L’équipage de JEUNE FRANCE gagne la terre à l’aviron et à la voile mais, en raison des courants contraires, n’arrive que le lendemain midi dans la baie des Trépassés.
Description du sous-marin
Etait en demi-plongée. Longueur 60 m environ
Deux tubes lance-torpilles sur l’avant
Sur l’avant du milieu, plate-forme surmontée d’un kiosque et d’un périscope.
Périscope de 2,5 m
Un canon d’environ 95 mm
Vieille peinture gris de fer
Vu deux officiers et 5 hommes. Le commandant parlait français mais difficilement et n’a prononcé que quelques mots. Officiers portant bottes, pantalons et vestes de drap bleu marine. Equipage en tenue kaki avec bonnets. Sur l’un d’eux on pouvait lire U 6. Sur les autres des mots en allemand.
Tous les hommes paraissaient fatigués, maigres et pâles.
Le capitaine a remarqué que l’ancre placée à l’avant des tubes lance-torpille était recouverte de boue. Le sous-marin avait du mouiller très peu de temps auparavant.
Il a aussi remarqué que l’étrave était faussée.
Silhouette du sous-marin
Le sous-marin attaquant
C’était l’UC 18 de l’OL Wilhelm Kiel.
UC 18 sera coulé quelques semaines plus tard, le 19 Février 1917, par le Q-ship LADY OLIVE par 49°15 N et 02°34 W. Les 28 hommes d’équipage trouveront la mort dans le naufrage.
LADY OLIVE coulera aussi à la suite de l’engagement. Mais son équipage sera récupéré par le DUNOIS.
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