ANGERS — Cargo — Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans.

Rutilius
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Re: ANGERS — Cargo — Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans.

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


Angers. — Cargo charbonnier. — Caractéristiques : 2.600 t. jb ; 2.045 t. jn ; 76,66 x 13,28 x .. m ; machine verticale à triple expansion. — Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans. — Géré par la Société maritime nationale. — Port de Nantes. (1917 ~ 1918).


■ Historique.


— 17 mars 1917 : Lancé par la société de construction navale Detroit Shipbuilding C°, de Detroit (États-Unis), pour le compte de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans. Numéro de chantier : 205.


— 16 juin 1917 : Étant convoyé par un équipage de l’Oriental Navigation C° chargé de le livrer en France (Capitaine Walter O’BRIEN), échappe dans les atterrages de la Bretagne à une torpille lancée par un sous-marin qui venait de couler un autre bâtiment. Riposte au canon et oblige son agresseur à plonger.

Le bâtiment précédemment coulé pourrait bien être le pétrolier John D. Archbold, de la Standard Oil C° (New Jersey), coulé le même jour à 85 milles dans le S.-O. de Penmarc’h par le sous-marin UC-48 (Oberleutnant zur See Kurt RAMIEN), alors qu’il allait de Rouen à New-York.


uboat.net —> http://uboat.net/wwi/ships_hit/3172.html


L’Ouest-Éclair – éd. de Nantes –, n° 6.513, Vendredi 7 septembre 1917,
p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes. ».



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Journal officiel du 12 septembre 1917, p. 7.187.


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— 4 novembre 1918 : Par suite d’une erreur de navigation, et alors qu’il allait de Brest à Bordeaux avec un chargement de charbon, coule au large de Quiberon (Morbihan) après avoir touché une roche dans le passage de la Teignouse, près de la tourelle des Esclassiers. Naviguait dans un convoi avec le Stilbé.

Avait alors pour commandant Joseph J. B. AOUSTIN, capitaine au long-cours, inscrit à Saint-Nazaire, n° 291, et pour chef mécanicien Jean Charles DECLERCK, inscrit à Dunkerque, n° 3.822.

L’équipage, qui avait abandonné le bâtiment dans deux embarcations, fut recueilli le 5 à 1 heure du matin par le patrouilleur Sapajou qui le débarqua à Port-Haliguen (Morbihan). Ce patrouilleur était alors commandé par le lieutenant de vaisseau Pierre Théodore Joseph BARNAUD.


▪ Épaves du Ponant —> http://www.archeosousmarine.net/bdd/fic ... php?id=333

▪ The Wreck Site —> http://www.wrecksite.eu/wreck.aspx?13695

▪ Patrouilleur Sapajou, Journal de navigation n° 4/1918 – 8 oct. 1918 ~ 23 janvier 1919 –, Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 456, p. num. 189.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: ANGERS — Cargo — Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans.

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

ANGERS

Vapeur de 1220 tx
Capitaine Walter O’BRIEN
34 hommes d’équipage
Cargaison de divers pour Bordeaux.

Rapport de la rencontre avec un sous-marin fait par l’EV enquêteur, d’après le compte rendu du capitaine O’BRIEN

Ce vapeur est sorti des chantiers de Detroit (Etats-Unis) où il a été construit pour le compte de la Compagnie des Chemins de Fer d’Orléans. Il bat pavillon français, mais c’est un équipage américain qui l’amène en France. A bord se trouvent trois canonniers de la Marine Française, soit un quartier maître, un breveté et un matelot envoyés en Amérique au moment de l’achèvement, pour servir une pièce de 90 mm placée sur l’arrière. Ce sont :

- Pierre KIRHOAS
- Jean PIODS
- Léon BROHAN

Ce navire a quitté New York le 1er Juin après avoir reçu des instructions écrites du consulat anglais. Il a suivi le parallèle 40° Nord jusqu’à la longitude 50° W, puis fait route sur Ouessant.
Le 16 Juin à 04h15, il a reçu un signal très faible du navire américain JOHN ARCHIBALD (vapeur pétrolier de grand tonnage) lui annonçant qu’il était attaqué par un sous-marin. On voyait à l’horizon, droit devant la fumée d’un navire dont mâts et superstructures apparurent, indiquant que l’on se rapprochait. A 04h30, le navire était en vue et l’on aperçut soudainement une immense gerbe d’eau par son travers. C’était le JOHN ARCHIBALD qu’un sous-marin torpillait.
ANGERS fit demi-tour pour s’éloigner, mais s’aperçut que le navire ne coulait pas et que le sous-marin, près de lui, le canonnait. On voyait très bien les éclats d’obus sur la coque. ANGERS mit alors le cap dessus à toute vitesse, tant pour sauver le JOHN ARCHIBALD que pour engager la lutte avec le pirate. Il était alors à 8 ou 10 milles.
A 05h00, arrivé à 4 ou 5 milles, il vit le vapeur couler par l’arrière et le sous-marin s’immerger et disparaître. La position était 47°54 N et 15° W. Beau temps, mer belle, petite brise d’Ouest. ANGERS continua sa route pour recueillir les naufragés.

A 05h15, un périscope apparut soudainement à moins de 400 m sur tribord avant, et une torpille fut lancée dont le sillage fut immédiatement aperçu. Mis la barre à gauche toute et la torpille passe en longeant tout le côté tribord du vapeur à moins de 50 centimètres. Fait feu sur le périscope (coup long) qui disparaît au premier coup de canon. Commencé à zigzaguer.
Dix minutes plus tard, le sous-marin reparaît à 3 milles au Nord. On voit nettement son capot jaunâtre émergeant de l’eau. Ouvert le feu :
- 1er coup hausse 5000 m Beaucoup trop court mais bonne direction
- 2e coup hausse 6000 m coup à droite
- 3e coup hausse 6000 m 12/1000e à gauche et l’obus explose en plein sur le capot. Une fumée noire et épaisse se dégage et le sous-marin disparaît immédiatement. A son emplacement on observe un bouillonnement provoqué par de grosses bulles d’air.
Le capitaine et tous ceux du bord sont d’avis que le sous-marin a été coulé. D’ailleurs, il ne reparaît plus.

A 07h00, rencontré trois baleinières contenant chacune une vingtaine d’hommes, équipage du vapeur américain JOHN ARCHIBALD. Le capitaine offre de les accueillir à son bord, mais ils refusent par crainte d’être à nouveau torpillés. Comme ils étaient près de terre, ils préférèrent rallier seuls.
ANGERS a continué sa route sur Belle Ile. Arrivé à 01h07 du matin le 17. Un patrouilleur l’a conduit au cotre pilote.

Par suite d’une fausse manœuvre, il est alors abordé par un gros vapeur anglais dont il n’a pu savoir le nom. Il portait toutefois le signal GKFP. Celui-ci venait de 4 milles de distance et n’a pas changé de route. L’officier de quart, voyant l’abordage inévitable à fait arrière toute et à gauche toute, évitant que l’abordeur, qui n’avait pas diminué sa vitesse, ne le coupe en deux par le milieu. Mais il lui a démoli avec son étrave tout le pavois bâbord avant et le pont sur une longueur de 7 m. Les avaries sont très importantes.
Embarqué le pilote et mouillé dans la baie de Quiberon, d’où il a ensuite fait directement route sur la rade de La Pallice, où il a mouillé par 30 brasses le 18. Puis il a fait route sur Pauillac et est arrivé le 19 à 21h15 à Bordeaux.

Le capitaine d’ANGERS a signalé le calme et le sang froid de nos marins qui ont donné un bel exemple aux hommes de son équipage qui étaient Espagnols, Chiliens et Grecs et étaient devenus un peu « nerveux » à la vue du sous-marin. Trois chauffeurs avaient voulu quitter leur poste et monter sur le pont. Le chef mécanicien les a menacés de son revolver pour les faire redescendre dans la chaufferie.
Il serait donc désirable qu’ils fussent proposés pour une citation.
Le capitaine et son second qui ont aussi participé à la manœuvre de la pièce méritent également une récompense pour leur entrain à marcher sur le sous-marin dès qu’ils le virent émergé.

Récompenses

Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur

O’BRIEN Walter Captain Oriental Navigation Cie Brook Manik USA

Témoignage Officiel de Satisfaction


HOPE A.O. Officier en second
JUKES Dan Chef Mécanicien 55 Whitehall New York
KIRHOAS Pierre Canonnier 2e dépôt n° 98076

Description du sous-marin

Environ 60 m
Un blockhaus
Un périscope
Couleur gris jaune
Paraissait très bien manœuvrer

Le sous-marin attaquant

C’était donc l’UC 48 du Kptlt Kurt RAMIEN. En fait, il n’avait pas été coulé.

Le pétrolier américain était le JOHN D. ARCHBOLD, dont le capitaine O’Brien avait probablement mal compris le nom.
Voici sa photo

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Cdlt
olivier
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