Bonsoir à tous,
■ Historique partiel.
— Décembre 1916 : Réquisitionné à Alger, bien que chargé de 3.000 fûts de vin et en partance pour Rouen ; reçoit l’ordre de décharger immédiatement son chargement
(Le Journal général de l’Algérie et de la Tunisie, n° 3.994, Dimanche 31 décembre 1916, p. 3).
• Ch. LUTAUD, Gouverneur général de l’Algérie : « Exposé de la situation générale de l’Algérie en 1916. », Imp. adm. Victor Heintz, Alger, 1917, p. 470.
«
... M. le ministre de la Marine avait bien voulu, sur ma demande et sur la proposition du comité des transports maritimes, procéder, au mois d’août dernier, à la déréquisition de 4 navires spécialement aménagés pour le transport des vins. Mais cette mesure n’aura eu qu’une application temporaire, car des ordres récents viennent de prescrire de nouveau la réquisition de 4 navires du même genre : le Saint-Louis, le Saint-Barnabé et le Saint-Vincent, de la Société Navale de l’Ouest, l’Édouard-Shaki de la Compagnie des Affréteurs réunis. Le commerce algérien se trouve ainsi privé, au moment même où les expéditions sont le plus actives, des 4 unités principales, dont il disposait et dont chacune pouvait enlever 7.000 fûts, c’est-à-dire 42.000 hectos par voyage. »
— 28 mai 1917 : Vers une heure du matin, par temps pluvieux restreignant la visibilité, est abordé et gravement endommagé par le travers de Barfleur par le cargo espagnol
Telesfora, qui avait à bord un chargement de marchandises à destination des ports d’Algérie. Abandonné puis repris par son équipage, le
Telesfora coule peu après avec sa cargaison, en tentant de poursuivre sa route par ses propres moyens. L’
Édouard-Shaki est remorqué jusqu’à Cherbourg.
La cause déterminante de l'abordage tint à la circonstance que le second de l’
Édouard-Shaki fut trompé par l’irrégularité des feux du
Telesfora et que l’homme de veille du
Telesfora ne connut la présence de l’
Édouard-Shaki qu’au moment où ce dernier, pressentant le danger, démasqua son feu rouge, mais trop tardivement pour éviter la collision. Pour échapper aux attaques des sous-marins allemands qui avaient été signalés dans les parages, le
Telesfora naviguait en effet avec ses seuls feux de position latéraux, mais sans feu de mât. Alors armé par l’État français, l’
Édouard-Shaki naviguait sans feux de route apparents, d’ordre de la Marine.
Dans un premier temps, la rumeur se répandit que le
Telesfora avait été coulé par un sous-marin allemand.
● Le Temps, n° 20.422, Mardi 5 juin 1917, p. 2, en rubrique « Dernière heure. ».
● Le Sémaphore Algérien, n° 941, Samedi 3 août 1918, p. 1.
● Sur les suites contentieuses de cet abordage, V. :
—
Tribunal de commerce de Cherbourg, 7 juin 1918
(Gaz. Pal., 29 août 1918, p...).
—
Tribunal de commerce de la Seine, 18 juin 1918,
Compagnie française des métaux et
État français,
Compagnie " La Prévoyance " et autres ;
Tribunal de commerce de Bordeaux, 8 août 1918,
Cazeaux c/
Compagnie " La Seine-Maritime" et autres
(Revue de jurisprudence commerciale et maritime du Havre 1918~1919, II., p. 50 à 57).
—
Tribunal de commerce de la Seine, 16 juin 1920, et
Cour d’appel de Paris, 19 janvier 1921,
État français c/
Consorts Bollack (Revue de jurisprudence commerciale et maritime du Havre 1921, II., p. 29 à 34).