LA VICTOIRE (ou VICTOIRE)
Trois-mâts goélette de 290 tx JB (figure avec l'article "LA" dans le dossier de Vincennes. Il est toutefois difficile d'affirmer que c'est le nom réel, car dans le récit il apparaît tantôt comme LA VICTOIRE et tantôt comme VICTOIRE

Armateur Mr. Paul DUTASTA, de Granville
Affréteur Mr. DUBOST, de Bordeaux
Effectue une traversée Bordeaux – Swansea avec 262 t de poteaux de mine.
Capitaine Joseph HEREL, inscrit à Saint Brieuc
Equipage de neuf hommes
YVONNE
Dundee de 100 tx JB 76 tx JN
Immatriculé à Paimpol
Capitaine/armateur Pierre HERVE inscrit à Paimpol n° 487
Affréteur Mr. PENY de Bordeaux
Effectue une traversée Mortagne sur Gironde – Swansea avec 100 t de poteaux de mine
Equipage de six hommes
RUSSIE
Goélette de 127 tx JB
Capitaine / armateur Mr. Louis GUENAUTEL, de Vannes
Affréteur Mr. VINCENT de Mortagne sur Gironde
Effectue une traversée Mortagne – Swansea avec 145 t de poteaux de mine
Equipage de six hommes
CANCALAIS
Trois-mâts goélette de 231 tx JB 127 tx JN
Armateur Mr. Louis GIRARD de Cancale
Affréteur Mr. PENY, de Bordeaux
Effectue une traversée Pauillac – Cardiff avec 220 t de poteaux de mine
Capitaine Joseph SAMSON inscrit à Vannes n° 639
Equipage de neuf hommes
La perte des navires
Les navires quittent Le Verdon en convoi le 27 Avril pour La Pallice. Ils repartent vers le Nord escortés par le chalutier patrouilleur KERYADO de la 5e escadrille de Gascogne.
Le 1er Mai à minuit trente (nota : il semble y avoir une erreur de date qui va entraîner une certaine confusion, car il s’agit à l’évidence du 2 Mai à 00h30) ils sont à 12 milles au NW de l’île d’Yeu en deux lignes de file, route au N40W à 6 nœuds, sans feux.
Beau temps, petite brise de NE, mer belle et très bonne visibilité grâce au clair de lune.
KERYADO est à bâbord par le travers du convoi. A 00h30, une violente explosion se produit et KERYADO disparaît dans les flammes et la fumée. Croyant à une mine, les quatre bateaux virent sur tribord bout au vent ou masqués.
La fumée se dissipant, ils aperçoivent sur l’arrière la silhouette d’un sous-marin qui fait le tour du convoi à grande vitesse, 14 ou 15 nœuds. Il vient se placer sur l’avant, au Sud des deux bateaux de tête et tire deux ou trois obus dont les éclats déchirent les voiles de LA VICTOIRE.
Sans plus manœuvrer, les embarcations sont mises à l’eau et les hommes y descendent. Le sous-marin fait signe au canot de l’YVONNE de l’accoster. Il prend à son bord le capitaine et deux matelots qu’il remplace par deux marins allemands munis de bombes. Conduits par les trois Français restés dans le canot, ils vont successivement sur chacun des navires, les pillent (un voyage par navire) et déposent leurs bombes.
Le commandant demande au capitaine Hervé si KERYADO était armé et, malheureusement, sous l’effet de la surprise, celui-ci répond : « Oui, avec 1 canon ».
LA VICTOIRE saute à 00h45
YVONNE à 01h00
RUSSIE à 02h30
CANCALAIS à 03h45
Les canots des trois autres navires s’éloignent vers l’île d’Yeu. Quand tout est terminé, les Allemands rendent leur canot à l’équipage d’YVONNE. Pendant tout ce temps, le capitaine et ses deux hommes sont toujours restés sur le blockhaus du sous-marin, avec interdiction d’en bouger. Le commandant, qui parlait un excellent français, sans accent, a demandé au capitaine Hervé pourquoi tous ces voiliers étaient convoyés. Il lui a dit que le gouvernement allemand considérait tous les navires convoyés comme des navires de guerre et qu’ils seraient impitoyablement coulés.
Après avoir pris les noms des bateaux, et demandé les noms des équipages (qui ne lui ont pas été donnés) il a averti que si les naufragés étaient repris une seconde fois, ils seraient mis à mort.
Description du sous-marin
80 m de long
Blockhaus de type U 46
TSF à cerceau central (type U 46)
Coque type U 46, mais avec pont un peu plus élevé.
Avant et arrière arrondis, comme sur UB 47
Peint en gris clair
Se manœuvre très facilement. Tout ordre est aussitôt suivi d’effet.
Commandant rasé, cheveux gris, vêtu de cuir comme tous les hommes aperçus.
Le sous-marin attaquant
C’était l’ UC 72 de l’OL Ernst VOIGT
Voir aussi ce lien avec KERYADO
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas
Commentaire
Je me demande si les trois navires de pêche non identifiés, et signalés sur uboat.net comme ayant été coulés le 1er Mai par UC 72 à l’ouvert du Pertuis d’Antioche, ne sont pas en réalité trois de ces navires, en réalité coulés un peu plus au Nord, dans la nuit du 1er au 2, mais très tôt le 2.
Les heures correspondent et il serait étonnant que ce sous-marin ait coulé trois navires pratiquement aux mêmes heures, dans les mêmes parages, deux nuits de suite…. (L'erreur pourrait venir d'une confusion entre 1er Mai minuit 30 et 2 Mai 00h30...)
Cdlt