PELLERIN Dundee Armateur Vincent Largouet

olivier 12
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Re: PELLERIN Dundee Armateur Vincent Largouet

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous, bonjour Yves,

PELLERIN

Dundee de 31 tx appartenant à l'armateur Vincent LARGOUET.

Dans tout le dossier le nom est orthographié PELLERIN sans LE et avec 2 L. Il peut s'agir bien sûr d'une faute d'orthographe, mais aussi du nom de la commune du bord de Loire qui s'écrit bien avec 2 L.

Capitaine LARGOUET
Equipage 4 hommes + le capitaine + 1 mousse
Chargement nul (quelques poissons seulement)
Faisait route du banc de la Sole sur le Morbihan


Le récit du naufrage de PELLERIN viendra ultérieurement. Il est intéressant car ce dundee a été spectateur de toutes les attaques de la journée avant d'être coulé lui-même.

Mais pour revenir sur le sous-marin, voici la description qui en est faite.
L'embarcation de PELLERIN étant venu l'accoster, on peut penser que les hommes ont réellement vu ce qu'ils décrivent.

Sous-marin d'environ 50 m de longueur. Le capitaine de PELLERIN avait tout d'abord dit 70 m, puis s'était ravisé. Conduit devant ROLAND MORILLOT et ASTREE, il a dit que le sous-marin allemand avait les mêmes proportions.
L'officier enquêteur dit qu'il s'agit à l'évidence, selon les silhouettes dessinées, d'un type UB tout à fait semblable au ROLAND MORILLOT.

Peinture gris bleu horizon toute fraîche. Le capitaine de BLAVET dit même que le sous-marin était tout neuf. Il confirme qu'il avait des croix de fer sur la coque.
Mais le capitaine de BLAVET dit qu'il ne possédait qu'un seul canon, de 47 mm, posé sur une plate-forme sur l'avant du kiosque.
Les hommes de PELLERIN ont mal vu le sous-marin, tant en raison de leur manque de perspicacité (sic) qu'en raison de la nuit qui se faisait très noire (nota : on peut penser que cette dernière raison était quand même la principale)
Ils disent que l'étrave était arrondie et non droite. Ils ont vu le sous-marin peint en gris et n'ont pas vu les croix de fer. Et surtout, à ce qu'ils disent :
« La grande particularité de ce sous-marin était d'être armé de deux canons de 47 mm courts. Ces deux pièces étaient distantes de trois mètres environ, séparées par un panneau de descente. Elles se trouvaient de chaque bord de l'axe du bateau, l'une à bâbord et l'autre à tribord."

Voici les dessins assez précis qu'ils ont faits.

Image

Image

Image

Difficile de se faire une opinion, mais il y a deux hypothèses plausibles.
Le sous-marin disposait d'un ou deux canons amovibles et entre les attaques, il a modifié son armement.
Ou bien les Allemands ont fait monter une mitrailleuse sur le pont, que les hommes de PELLERIN ont confondu avec un canon de petit calibre... La nuit peut expliquer la confusion.

A noter que le capitaine de PELLERIN est le seul de tous les capitaines à dire que le commandant allemand ne parlait pas français. Comme il ne lui a pas adressé la parole, sauf pour demander « Papiers! », cela peut se comprendre. Manque de perspicacité sans doute... :)

Cdlt
olivier
olivier 12
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Re: PELLERIN Dundee Armateur Vincent Largouet

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Voici le récit du naufrage de PELLERIN


Le navire, petit bateau de pêche de 31 tx fait route du banc de la Sole sur Vannes où il doit être désarmé pour la saison d'hiver.
Le 1er Octobre1916 à 11h40, il se trouve à 30 milles au S15E de Longships, forcé de louvoyer par les vents de SSE. Beau temps, faible brise de SE. Visibilité maximum 2 milles.

Le mousse est à la barre lorsqu'il entend un coup de canon et lorsqu'un obus siffle au dessus de la mâture. Un deuxième obus traverse la grand voile. Les hommes montent sur le pont et le patron fait aussitôt masquer. Les 6 hommes embarquent dans le canot et évacuent le navire.

Le sous-marin s'approche et tire quatre obus à la flottaison, mais tous courts. Le bateau ne coule pas et reste à flot.

On peut rapprocher ce fait de la déclaration du commandant du sous-marin au capitaine du BLAVET, lui recommandant de gagner un dundee dans le sud, sur lequel devait déjà se trouver l'équipage d'un cargo norvégien qu'il avait coulé.

Le canot fait route à l'aviron vers le nord et tombe alors sur le cargo norvégien PALLIN. Celui-ci, qui ne peut voir le sous-marin qui se dissimule derrière PELLERIN, amène son échelle pour embarquer les naufragés. Ceux-ci voient alors très nettement le périscope se diriger vers eux. Puis le sous-marin émerge et envoie au PALLIN un signal qu'ils interprètent comme « Venez à bord avec les papiers ».

Le capitaine du PALLIN se rend à bord du sous-marin, tandis que les hommes attendent dans leur canot. A son retour, il fait déborder deux embarcations et l'équipage norvégien évacue le PALLIN. Le cargo est alors coulé de deux coups de canon sur la coque. Il apique de l'avant et coule très rapidement.

Le canot de PELLERIN reprend alors sa route vers le nord, tandis que ceux du PALLIN font route au sud.

Vers 13h30, les hommes de PELLERIN croisent un paquebot et croient discerner un torpilleur qui l'escorte. Puis, ils aperçoivent presque aussitôt un vapeur à trois mâts qui fait route au nord, et abat soudain en grand vers l'ouest. C'est le BLAVET que le sous-marin attaque à coups de canon.

Vers 16h00, les naufragés sont enfin recueillis par le dundee VILLEBOIS MAREUIL. Au même moment, ils voient à nouveau le sous-marin qui attaque un vapeur qu'ils ne distinguent pas bien dans la brume. Ce devait être le CAP MAZAGAN. Le patron de PELLERIN conseille à celui de VILLEBOIS MAREUIL de faire route plein ouest le plus rapidement possible, pour tenter d'échapper au sous-marin.

Mais à 18h45, ayant parcouru 10 milles à l'ouest, ils voient soudain le sous-marin émerger sur leur arrière.
Au premier abord, le sous-marin semble différent du précédent. Il paraît plus long, mais surtout, il est équipé de deux canons sur l'avant, au lieu d'un seul précédemment. (Nota : il s'agissait de l'UC 26 du KL Von Schmettow) Les hommes redescendent dans les canots.

Le sous-marin s'approche et le commandant demande « Papiers! » Il ne semble pas parler français. Le patron de PELLERIN tente d'expliquer qu'il les a laissés sur son bateau le matin.
Il est alors 19h15 et la nuit est tombée. Le commandant leur fait signe de s'éloigner. Puis il recherche VILLEBOIS MAREUIL avec son projecteur, le retrouve et le coule d'un coup de canon.

Le canot fait alors route, toujours à l'aviron, vers l'Est. A 03h00 du matin le 2 Octobre, les naufragés sont recueillis par un dundee anglais qui les dépose sains et saufs à Plymouth.

Commentaire

On note que le témoignage du capitaine de PELLERIN recoupe assez précisément ceux des capitaines des autres navires, sauf toutefois en ce qui concerne le VILLEBOIS MAREUIL.
Le rapport du capitaine de ce dernier navire est très succinct. Il ne mentionne même pas le sauvetage des hommes de PELLERIN, et déclare que son bateau a été coulé par 12 à 15 coups de canon, ce qui ne correspond pas au témoignage du patron de PELLERIN.
Il ne donne aucun renseignement sur le nombre de canons du sous-marin, ce qui aurait pourtant été intéressant...

Cdlt
olivier
Michael Lowrey
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Re: PELLERIN Dundee Armateur Vincent Largouet

Message par Michael Lowrey »

Bonjour à tous,

Il ya une discussion détaillée (en anglais) qui sous-marin a coulé PELLERIN ici: http://www.uboat.net/forums/read.php?23 ... #msg-72621:

Best wishes,
Michael
Michael Lowrey
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Re: PELLERIN Dundee Armateur Vincent Largouet

Message par Michael Lowrey »

Bonjour à tous,

We ultimately determined later, based upon statement held at Kew, that UB 38 did indeed sink PELLERIN.

Best wishes,
Michael
olivier 12
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Re: PELLERIN Dundee Armateur Vincent Largouet

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous, bonjour Michael et Yves,

En relisant les récits, je viens de comprendre l'erreur faite par l'officier enquêteur qui pense qu'il s'agit d'un seul et même sous-marin de type UB.

L'équipage de PELLERIN a en réalité été coulé deux fois dans la même journée :

1) par l'UB 38 le matin
2) par l'UC 26 le soir, alors qu'il avait été recueilli par VILLEBOIS MAREUIL.

C'est donc UC 26 qui portait deux canons sur l'avant. D'où la discordance avec les témoignages du BLAVET et des autres navires.
Enfin, il est exact que l'un des commandants était francophone (Wassner) et l'autre non (Von Schmettow).

Cdlt
olivier
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Yves D
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Re: PELLERIN Dundee Armateur Vincent Largouet

Message par Yves D »

Bonjour Olivier et à tous
La remarque au sujet des canons "doubles" faite à propos de l'UB 38 est pareillement valable pour UC 26. De surcroît, la forme même de la coque d'un UC de par la présence des puits à mines aurait rendu cette installation encore plus malaisée sans parler du service de la pièce.
Petit clin d'oeil en passant à propos de von Schmettow, qui vraisemblablement n'était pas francophone mais j'ai fait la connaissance d'une personne de sa parentèle et je peux affirmer que celui-là par contre s'exprime admirablement bien en français.
Une page est consacrée à ce jeune Commandant de l'UC 26 sur le site histomar :
http://www.histomar.net/GSM/htm/vonschmettow.htm
Cdlt
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
Rutilius
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PÉLERIN ― Dundée — Armement Vincent Largouet, La Rochelle.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Pélerin ― Dundée — Armement Vincent Largouet, 9, rue de la Ferté, La Rochelle.


Contentieux de l’indemnisation des dommages de guerre

Journal officiel du 3 février 1922, p. 1.489 et 1.440..

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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