Bonjour,
Le capitaine Joseph Marie Layec (Vannes n° 558) a commandé plusieurs grands voiliers de l'armement Bordes.
Adolphe, en 1904, 4ème voyage du quatre-mâts barque chez Bordes, qui se soldera par la perte du navire, pendant son remorquage, à l'entrée de Newcastle d'Australie, le 30 septembre 1904.
Voir aussi le sujet Adolphe dans le forum.
Malgré cet événement de mer, le capitaine Layec gardera son commandement chez Bordes.
Almendral, pour ses premier et deuxième voyages du Chili, (Dublin, 19 juin 1905 au 25 juin 1906 à Ostende, puis d'Ostende et retour à Dunkerque le 2 juillet 1907). Voir le sujet Almendral dans le forum.
Madeleine, pour ses 18 et 19 èmes voyages, en 1907-1910, avec un aller rapide en 1907 en 84 jours.
Rhône pour ses 21, 22, 23 et 24 ème voyages de 1910 à 1914. A bord de ce navire, le capitaine Layec fera trois retours rapides du Chil en 85, 86 et 91 jours, et également un aller rapide en 86 jours.
Marthe pour ses 19 ème et 20 ème voyages en 1914-1916.
"Avec un équipage de 32 hommes commandés par le capitaine Joseph Marie Layec inscrit à Vannes, le quatre-mâts repart de Dunkerque le 29 octobre 1914 (il y était revenu le 17 juillet 1914). Il est à Port Talbot le 3 novembre, y reste en attente 124 jours et arrive à Valparaiso le 30 mai 1915 avec 87 jours de mer. Puis il suit pour Mejillones, charge du nitrate de soude et fait voiles pour les Açores à ordres. Le 7 août, à 200 milles dans le sud-sud-ouest du cap Horn, le hunier fixe arrière ayant été déchiré par la tempête, le matelot Jean-marie Mazeas inscrit à Morlaix envergue un nouveau hunier. Un coup de roulis lui fait lâcher prise, il tombe sur la grande vergue et de là, à la mer. L'état du temps ne permet pas de mettre une embarcation à l'eau et Jean-Marie Mazeas ajoute son nom au mémorial des disparus en mer sur l'implacable route du Horn. Aux Açores, Marthe reçoit l'ordre de se rendre à Bordeaux. Il arrive au Verdon le 19 octobre, y débarque trois marins atteints du béribéri : le charpentier Joseph Marie Le Gras, inscrit à Paimpol et les matelots Jean Cam, inscrit à Brest et Edouard Le Pennec inscrit à Saint-Malo. Ces hommes souffraient de fatigue générale et avaient les jambes enflées. Ils ont été soignés à bord et mis au régime alimentaire : oeufs, lait condensé, oseille. Ils sont hospitalisés à Bordeaux. Parmi les 32 hommes du 20 ème voyage, 4 matelots et un lieutenant proviennent du 7 ème régiment colonial, placés en sursis d'appel et détachés chez Bordes. Le quatre-mâts effectue la traversée de Bordeaux à Taltal (Chili), directement en 85 jours. A Mellijones, le 17 mars 1916, le matelot Edgar Etcheverry déserte. Le navire rentre à Bordeaux le 7 juillet 1916" La suite dans le sujet Marthe, du forum, qui traite de sa perte.
Hélène, pour ses 9 et 10 ème voyages en 1916-1918.
"Le commandement du quatre-mâts passe à Joseph Marie Layec du quartier de Vannes. Blessé, le maître Jean Limpaler débarque à Taltal le 8 février 1917. Au retour, le matelot François Le Flem, inscrit à Tréguier, décède le 7 mai. Le novice François Marie Audran inscrit à Vannes, est hospitalisé à Saint Martin de Ré le 1 er juin, ayant eu trois doigts de la main gauche écrasés dans les engrenages du treuil avant. A l'arrivée à La Pallice le 14 juin, 3 matelots sont égalements hospitalisés : François Henry, du quartier de Paimpol, François Maillard et Constant Choucanier, tous deux inscrits à Cancale, ce dernier souffrant d'une pleurésie. Hélène reçoit un armement défensif et un équipage de 36 hommes. Il quitte la rade de La Pallice le 4 septembre 1917 à 1 h 45; en remorque du Toiras qui le largue à 9 h 10, après avoir passé la bouée de Chauveau. Le capitaine fait établir toute la voilure. A 6 h 35 du soir, le patrouilleur Poitou vient, de la part du commandant de la canonnière d'escorte, donner l'ordre de retour alors que le quatre-mâts se trouve à 150 milles au large. Prenant tribord amure, cap au sud-30-est vrai, Hélène fait route vers le perthuis d'Antioche mais la brise mollit de plus en plus jusqu'au calme plat le 5 septembre à 2 h 30 du matin. Il ne gouverne plus et dérive. Le patrouilleur Lavardin consent à le prendre en remorque jusqu'au mouillage. A 4 h 30, contournant le 3 mâts danois Thoralf de Copenhague, le courant drosse Hélène sur ce voilier dont le bout-dehors et le beaupré s'engagent dans le côté tribord arrière et le gui du quatre-mâts qui mouille enfin à 4 h 50. Hélène arrive au Chili en janvier 1918 par la route du Horn. Le capitaine Layec est remplacé par le capitaine Maisonneuve le 26 janvier."
Source : Claude et Jacqueline Briot, Cap-horniers du nitrate, armement français Bordes, BOD, 2012.
Patrick Ahern, Full sail beyond the three capes, the french bounty ships in Australia 1898-1925, Patrick Ahern, 2008.
Cordialement.
