Bonjour à tous,
Un complément sur GAULOIS
Dundee de 78 tx
Armateur LE GOASTER de Tréguier
Capitaine PARENTHOËN (ayant des parts dans l’affaire)
5 hommes d’équipage, tous Français
Chargement de poteaux de mines.
Traversée Camaret – Angleterre
Le 22 Janvier 1917, le dundee se trouve par 49°05 N 05°14 W, en panne, attendant le reste du convoi qui est en retard.
Beau temps. Vent faible d’ENE. Mer belle.
Nota : le journaliste du Morbihannais qui parle d’un armateur nommé Joubert et d’un capitaine nommé Pantonne (post de Daniel du 30/08/2010) avait du lire en diagonale les informations sur ce voilier. Toujours la rigueur journalistique...
Rapport du Premier maître pilote LE GUEN, commandant le groupe PANTHERE-ETOILE DE L’EST, au CF Commandant la 1ère escadrille des Patrouilles de l’Océan
Sortie en Iroise pour escorte de :
- INSKI Dundee à moteur
- WALKYRIE Goélette
- CARNOT Goélette
- CURIEUSE Goélette
- GAULOIS Dundee
- GUILLAUME TELL Brick goélette
- SAINTE CROIX Goélette
- SAINT CHARLES Goélette
- MADELEINE Goélette
- GWENOLE Goélette
- ADELE Goélette
- ANGEVINE Goélette
Voyant le groupe se disperser, ETOILE DE L’EST le prévient de rester groupé pour permettre une surveillance efficace. Le 22 au jour, le convoi est dispersé dans la position du croquis ci-joint.
ETOILE DE L’EST reconnaît la tête du convoi, puis vient vers nous et signale qu’il va chercher GUILLAUME TELL resté en arrière. Je fais route vers la tête du convoi pour faire rallier ces voiliers vers le groupe de queue. J’attends d’être à portée de GAULOIS et SAINTE CROIX, qui sont en tête, pour hisser le signal de rallier et leur faire faire demi-tour. En approchant, je remarque qu’ils ont tous le hunier contre-brassé.
O9h25
Comme j’allais hissé le signal, je vois la goélette de tête virer de bord, cap au sud, et je pense qu’elle a compris qu’il fallait rallier.
09h27
Je vois, sur la droite de GAULOIS un sous-marin en surface présentant son travers bâbord. Fait le branle-bas de combat et donné l’ordre d’ouvrir le feu à 4000 m avec dérive de 50 millièmes. Mis en avant toute, cap sur le sous-marin.
09h28
Le sous-marin tire trois coups successifs sur tribord de GAULOIS que son embarcation vient de quitter. Il fait ensuite arrière, car il a du me reconnaître comme un patrouilleur. Il passe sur l’arrière du dundee et tire un 4e coup sur son bâbord.
09h29
PANTHERE tire un coup de canon qui tombe 100 m trop long (d’après l’équipage de GAULOIS). Le sous-marin tire un 5e coup sur PANTHERE qui tombe à 400 m sur l’arrière, puis plonge rapidement en tournant sur la droite.
09h30
PANTHERE tire un 2e coup de 90 qui semble tomber sur le kiosque au moment où il disparaît. Il éclate en laissant apparaître un fort panache de fumée. Le sous-marin a sans doute été touché, selon l’équipage de GAULOIS.
09h32
GAULOIS chavire et flotte entre deux eaux par 49°05 N et 05°14 W.
09h44
Arrivé à l’endroit où le sous-marin a plongé. Croisé jusqu’à 10h08, puis recueilli l’équipage de GAULOIS et retourné auprès des voiliers qui étaient alors seuls à 3 milles dans le sud.
10h21
Recueilli équipage de GAULOIS
10h44
De retour près des voiliers où arrive GUILLAUME TELL remorqué par ETOILE DE L’EST. Repris la route vers le nord à vitesse très faible. Demandé à tous de régler la vitesse sur GUILLAUME TELL qui a la plus faible et le plus de dérive.
13h00
Arrivé sur le lieu de naufrage de GAULOIS. Deux voiliers signalent un périscope droit devant. Fait route sur ce point et vu une large nappe d’huile et un sillage huileux bien défini.
13h08
Lancé une grenade Guiraud qui explose à une longueur sur notre arrière et à 17 m de profondeur. Rien vu par la suite, mais ETOILE DE L’EST ressent un violent choc sur l’arrière tribord de sa misaine. Evoluant autour du point où il a ressenti le choc, il voit apparaître une large nappe d’huile ce qui lui fait penser qu’il a talonné sur la coque du sous-marin. Mais rien d’autre n’apparaît.
A la nuit, fait allumer le feu de poupe du GUILLAUME TELL qui sert de guide aux autres voiliers qui ne gardent que leurs feux de côté.
Reste du voyage d’escorte sans incident.
Selon le GAULOIS, il y avait un 2e sous-marin dans l’ouest. Le 1er sous-marin avait tiré un petit coup de semonce, sans doute au fusil. Il a ouvert le feu à 100m une fois que l’embarcation eut quitté le bord. Les Allemands n’ont posé aucune question.
Je signale le quartier maître canonnier Antoine MARTIN, matricule 1597 Pauillac, qui malgré une très forte fièvre paludéenne, et pas encore rétabli, n’a pas hésité à se rendre à sa pièce et a réalisé un tir très précis.
Description du sous-marin
Ce sous-marin, très bien vu par nous et par équipage de GAULOIS pourrait être du type UB 18-47.
Longueur environ 40 m
Canon sur l’avant du kiosque (47 mm dit l’équipage de GAULOIS … !!!)
Deux tubes lance-torpilles sur l’avant
Peinture grise bleutée
Kiosque noir, sans numéro
Trois hommes sur le pont, armant la pièce
Pas de pavillon.
Le sous-marin attaquant
C’était donc l’UC 17 de l’OL Ralph WENNINGER
Cdlt