PAIMPOLAIS ― Dundee ― Armement Argentin et Cuvilliez, Fécamp.

[Rutilius]

.
Bonsoir à tous,


Paimpolais ― Dundee ― Armement Argentin et Cuvilliez, Fécamp.


Le sauvetage de l’équipage du cargo britannique Gregynog par le dundee Paimpolais

(18 avril 1918)


• Société centrale de sauvetage des naufragés ― Annales du sauvetage maritime, 1er et 2e trim. 1919 : Bâtonnier Busson-Billaut et Commandant de Larosière, « Rapport sur les récompenses attribuées aux sauveteurs de la mer », p. 46 et 47.


« SAUVETAGE DE L'EQUIPAGE DU VAPEUR ANGLAIS "GREGINOG " (18 avril 1918)


Médaille d'or et Prix Dufour (200 francs) au capitaine VALLET, du dundée Paimpolais.

Prix Maurice Théry (250 francs) à répartir entre les matelots ACHER (René-Victor) ; — GUERMEUR (Jean-Marie) ; — THIBURS (Émile); — BOUCHER (Henri-Casimir) ; — VALLET (Paul-Julien).

Le dundee Paimpolais en route pour Swansea se trouvait désemparé de sa grande voile lorsqu'il aperçut la baleinière du vapeur anglais Greginog (*) récemment torpillé. Il se porta à son secours et effectua le sauvetage des dix-neuf hommes qu'elle contenait lorsqu'un sous-marin parut à tribord devant. En raison du mauvais temps et de l'état de la voilure, la route ne pouvait être modifiée sans compromettre le sauvetage. Elle fut donc continuée. Le dundée n'était plus qu'à un mille et demi du sous-marin lorsque celui-ci s'immergea pour reparaître à grande distance sur l'arrière du dundée.

Le sauvetage put être achevé non sans difficultés et les naufragés furent conduits à Padstow. »



• Journal officiel du 24 juillet 1918, p. 6.390.




________________________________________________________________________________________________________________________________________________


(*) Gregynog – Cargo britannique de 1.701 t (81,69 x 11,61 x 5,21 m ; moteur à triple expansion) ; construit en 1899 par le chantier S. P. Austin & Son Ltd, de Sunderland (Royaume-Uni) ; armé lors de sa perte par Lambton & Hetton Collieries Ltd. (Edward T. Nisbet), de Newcastle-Upon-Tyne (Royaume-Uni). Torpillé le 18 avril 1918 par l’UB-86 (Kapitänleutnant Hans Trenk), à 16 milles dans le S.-W. de Hartland Point, par 50° 47’ N. et 4° 44’ W. (wrecksite ; uboat.net)

[olivier 12]

Bonjour à tous,

PAIMPOLAIS

Rencontre avec un sous-marin le 18 Avril 1918

Rapport de l’officier enquêteur

Voilier dundee de 82 tx brut armé d’un canon de 47 mm
Armateur ARGENTIN
Capitaine VALLET Jean-Jacques Joseph Alexandre Fécamp n° 3376 (Matelot de 3e classe sans spécialité)
Traversée Cherbourg – Swansea sur lest

Le 18 Avril 1918 à 09h15, à 7 milles dans le Nord de Tintagel Head, aperçu à deux quarts tribord à 1 mille de distance un sous-marin qui n’a pas attaqué. Faisait route à l’ENE à 15 nœuds tandis que PAIMPOLAIS faisait route au S005E du compas à 3 nœuds. PAIMPOLAIS était occupé à recueillir l’équipage du vapeur anglais GREGYNOG torpillé une heure plus tôt. La mer était forte et il remorquait la baleinière du vapeur et tentait d’embarquer les hommes un à un à chaque embardée. Le sous-marin était probablement celui qui avait torpillé le GREGYNOG.
Laissé porter cap au Sud pendant 30 minutes en décrivant des zigzags tout en remorquant la baleinière où était encore une partie de l’équipage du vapeur torpillé. Il y avait un grand vapeur cap sur la terre au Nord de PAIMPOLAIS. Le sous-marin a mis cap à l’Ouest et a plongé à 09h45.
Quand le sous-marin a plongé, PAIMPOLAIS a achevé de recueillir tout l’équipage et a fait route sur Padstow où il a débarqué 19 hommes, tous ceux qui se trouvaient dans la baleinière. Le capitaine de GREGYNOG a fait connaître à celui de PAIMPOLAIS qu’il y avait eu 4 morts, dont 3 dans la machine au moment de l’explosion de la torpille et un enlevé par la mer sur le radeau où se trouvait le capitaine de GREGYNOG, qui fut recueilli plus tard par la baleinière où se trouvait le restant de l’équipage.

On comprend que le capitaine de PAIMPOLAIS, entièrement occupé à sauver des vies humaines, n’ait pas pu donner d’autres précisions sur le sous-marin allemand et qu’il soit même revenu sur sa déclaration en reconnaissant le type U 53 sur les planches que je lui ai montrées. Pour la même raison, il n’a pas attaqué le sous-marin. On ne peut du reste demander plus à un matelot de 3e classe sans spécialité que les circonstances ont élevé temporairement au commandement d’un voilier caboteur. Il a sauvé 19 hommes et n’a eu que ce but à remplir. Y ayant réussi, j’estime qu’il a droit à tous les éloges et qu’il a rempli parfaitement son devoir.

Ce sous-marin avait 90 à 100 m de longueur et un seul kiosque. D’après les silhouettes présentées, il pouvait ressembler à l’U 53, avec un seul canon sur l’arrière du kiosque et les mâts rabattus. Couleur gris sombre.
Aucun homme n’a été aperçu sur le pont du sous-marin.

Honfleur, 09 Mai 1918

Le sous-marin aperçu

C’était l’UB 86 du Kptlt Hans TRENK qui venait effectivement de couler le GREGYNOG. Ce vapeur de 1701 t avait été torpillé par 50°47 N et 04°44 W à 16 milles au SE de Hartland Point, lors d’une traversée Penarth – Portland avec un chargement de charbon.

Cdlt

[Rutilius]

.
Bonsoir à tous,


■ Historique (complément).


— 14 mai 1920 : Commandé par le capitaine François MAYEU, de Saint-Valéry-en-Caux, coule à 20 milles dans le S. 32 E. de Steart-Point, en face de Cherbourg, par suite d’une violente tempête, alors qu’il allait de Fowey (Cornouaille, Royaume-Uni) au Tréport avec un chargement de kaolin. Équipage sauvé par le shooner britannique Democratie, qui le débarque à Fécamp.


• Le Journal de Rouen, n° 141, Jeudi 20 mai 1920, p. 1.


« SEINE-INFÉRIEURE. — Naufrage d’un Dundee. — Fécamp, 19 mai.

La nouvelle se répandait, ce matin, dans Fécamp, que le dundee Paimpolais (propriétaires, MM. Argentin et Cuvilliez ; capitaine François Mayeu, de Saint-Valéry-en-Caux) avait naufragé à vingt-milles dans le dans le S. 32 E. de Steart-Point, en face de Cherbourg.

L’équipage, fort heureusement, a pu être sauvé par le schooner anglais Democratie ; mais il était grand temps, car une heure après, il eut été trop tard ; la tempête tournant au cyclone aurait paralysé les sauveteurs.

Des renseignements recueillis auprès du capitaine Mayeu, il résulte que le dundee était parti, par beau temps, le 13 mai de Fowey à destination du Tréport, avec un chargement de kaolin. Dans la nuit, la mer devint houleuse, le bateau fut terriblement secoué et fit eau de partout. Le temps de jeter des embarcations à la mer et le dundee piquait de l’avant.

Construit à Paimpol en 1906, ce bateau avait fait un premier voyage avec un même chargement. Il était coté au bureau Veritas et mesurait 20 mètres ; il jaugeait 40 tonneaux.

En fin Décembre 1917 et 1918, le Paimpolais avait eu d’assez sérieuses avaries qui avaient motivé des réparations importantes. »



• L’Ouest Éclair – éd. de Caen –, n° 7.428, Vendredi 21 mai 1920, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».


« NAUFRAGE DU DUNDEE "PAIMPOLAIS". — Fécamp, 19 mai (De notre correspondant particulier). — MM. Argentin et Cuvilliez, armateurs, viennent d'être informés que leur dundee Paimpolais, transportant de Fowey un chargement de kaolin à destination du Tréport, a fait naufrage à 40 milles en face de Cherbourg. L’équipage, réfugié dans les embarcations du bord, a été sauvé en entier par le schooner anglais Democratie, qui rentre à Fécamp.

Le Paimpolais était commandé par le capitaine Tonnerre. Ses caractéristiques étaient : longueur, 30 mètres ; tonnage net, 40 tonneaux. Il fut construit à Paimpol en 1905. »