SAINT BARTHÉLÉMY - Vapeur

Rutilius
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Re: SAINT BARTHÉLÉMY - Vapeur

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


■ Le commandant du cargo Saint-Barthélemy lors du torpillage du 10 juin 1918.


— PÉNEAU Louis Joseph, né le 29 juillet 1884 à Rezé (Loire-Inférieure – aujourd’hui Loire-Atlantique) et décédé le ... à ... (...).

Fils de Joseph PÉNEAU, ..., et de Marguerite AGAISSE, cuisinière, son épouse (Registre des acte de naissance de la commune de Rezé, Année 1884, Acte n° 79). Marié le 3 mars 1921 au Havre (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime) avec Jeanne Juliette Adèle HAZARD, née au Havre, le 16 décembre 1896 (Registre des acte de mariage de la ville du Havre, Année 1921, Folio 67, Acte n° 399).

Capitaine au long-cours (Brevet supérieur délivré le 17 novembre 1909), inscrit à Nantes, n° 487.

A commandé le Saint-Barthélemy du 27 juin 1914 au 14 juillet 1920.

Cité à l’ordre de la Division dans les termes suivants : « Lors du torpillage de son bâtiment (Vapeur Saint-Barthélemy), a fait preuve de belle qualités d’énergie ; après l’avoir évacué de nuit, est remonté à bord avec son équipage et, aidé de ses remorqueurs, a pu le ramener au port. »

(Archives départementales de Loire-Atlantique, Registres de matricules des gens de mer, Quartier de Nantes, Capitaines, Matricules de 1883 (1893 ~ 1928), Cote 7 R 4 / 1113*, p. num. 52)

Par décret en date du 13 mars 1931 (J.O. 14 mars 1931, p. 2.953), nommé au grade d’enseigne de vaisseau de 1re classe dans la réserve de l’armée de mer étant attaché au port de Cherbourg.

Croix de guerre.

Officier du Mérite maritime (D. des 27 et 31 juill. 1934, J.O. 8 août 1934, p. 8.272). Alors inscrit à Nantes, n° 761.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: SAINT BARTHÉLÉMY - Vapeur

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,

Journal officiel du 12 décembre 1918, p. 10.703.

« Un témoignage officiel de satisfaction est accordé au vapeur Saint-Barthélemy (Société navale de l'Ouest) : pour la discipline et le sang-froid dont l’état-major et l’équipage ont fait preuve lors du torpillage de ce bâtiment, qu’ils ont grandement contribué à maintenir à flot (10 juin 1918). »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: SAINT BARTHÉLÉMY - Vapeur

Message par Memgam »

Bonjour,

Le cargo Saint Barthélémy de la Société navale de l'ouest était désarmé à Rouen depuis le 19 novembre 1933.
Vendu à un armement grec, il appareille de Rouen le jeudi 10 janvier 1935 avec une cargaison de blé à destination de Naples.
Rencontrant du mauvais temps en Manche, sa cargaison se désarrime et le navire prend de la gîte sur bâbord.
Samedi 12, à 9 h 15 du matin, il avise par radio ses armateurs qu'il va faire escale à Brest;
A 9 h 45, l'Abeille XXII, en station d'assistance à Brest et qui a intercepté le message, appareille.
Le remorqueur arrive aux Pierres noires à 11 h 10, propose ses services, qui ne sont pas acceptés et rentre à Brest à 13 40.
L'Aghios Spyridon gagne la baie de Bertheaume où il mouille à midi. Son intention est de rétablir sa cargaison par les moyens du bord, la relâche dans le port de Brest ne semblant pas nécessaire, en absence d'avarie.
Mardi 15, l'équipage constate une voie d'eau et le commandant décide d'échouer le navire en baie de Roscanvel, ce qui fut fait à 10 heures, par l'avant, le navire perpendiculaire au rivage avec une forte gîte sur bâbord.
A 12 heures 30, l'Abeille XXII est sur place et ses services sont acceptés pour du pompage. Le remorqueur Roscanvel de l'Union française maritime, remorqueur portuaire de Brest était également venu, au cas où l'Abeille XXII, n'aurait pu accoster le navire grec, en raison de son tirant d'eau plus élevé. Le Roscanvel rentre au port. L'Abeille XXII accoste à bâbord, déroule ses tuyaux et commence le pompage dans les cales qui ont trois mètres d'eau.
A 15 h 30, le capitaine Angelis de l'Aghios Spyridon accepte de signer un Lloyd's open form sous conditions. Le capitaine Loussot de l'Abeille XXII, va à terre télégraphier à son armateur qui n'accepte pas. Le pompage est arrêté, les 94 mètres de tuyaux sont ramassés et l'Abeille XXII quitte les lieux à 23 h 45.
Le cargo grec se déséchoue seul, vers une heure du matin, à la pleine mer, le mercredi refusant aussi l'assistance du Roscanvel.
Le jeudi, le cargo entrait seul dans la forme de radoub de Brest. La visite des scaphandriers de l'entreprise Gourio montra qu'il ne s'agissait que de la rupture de quelques rivets, et l'entreprise Le Bras se chargea de remettre la cargaison en place. Le navire sortit du bassin le samedi à 2 heures du matin et il reprit la mer le lendemain.

N.B. En janvier 1935, le remorqueur Iroise est en cours de vente à la société Zagamé et il ne sera de nouveau opérationnel qu'en juin.

Source : La Dépêche de Brest et de l'Ouest des 13, 16, 18, 19 janvier 1935. Photo.
Théodore Gazengel, Jean-Luc Déan, Les Abeilles, des navires, des hommes, une histoire, Marines Editions, 2005.

Cordialement.

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Memgam
olivier 12
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Re: SAINT BARTHÉLÉMY - Vapeur

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

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Rencontre avec un sous-marin le 21 Avril 1918

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Rapport du capitaine

Parti de Swansea le 19 Avril à 15h00. Sorti du sas et mouillé en rade. Appareillé le 20 Avril à 01h30 et mouillé en rade de Falmouth à 19h45. Appareillé le même jour à 22h00.

LE 21 à 04h30 du matin, attaqué par un sous-marin. Aperçu le sillage de la torpille par tribord arrière à 4 quarts et mis à gauche toute. La torpille passe à 2 ou 3 m sur l’avant tribord. Fait route en zigzags pour éviter une 2e torpille et donné entre Start et le banc Skerries pour être abrité. Zigzaguer entre la terre et le banc jusqu’au jour.
A 05h30, continué le voyage. Arrivé à Portland le 21 à 15h00. Appareillé le 22 à 06h00 et mouillé en rade du Havre à 23h10. Appareillé le 23 à 07h00 et amarré sur les bouées de Rouen à 15h30.

Dépositions de l’équipage

Les dépositions des 18 hommes interrogés par le LV Ceillier à Southampton le 18 Octobre concordent toutes parfaitement entre elles et confirment en tous points le rapport du capitaine. Elles permettent d’établir les faits avec précision :

Traversée Swansea – Rouen en navigation isolée. 7 nœuds. Le 21 Avril à 04h30, à 2 milles au Sud de Start Point, par nuit noire et mer calme, aperçu un feu sur tribord avant. Le second est de quart et le capitaine sur la passerelle, mais aucun ne pense à un sous-marin. Ils croient qu’il s’agit d’une barque de pêche et viennent de 2 quarts sur bâbord pour l’éviter. Ils s’étonnent cependant que ce feu ait été démasqué à leur approche ce qui semble indiquer qu’ils ont été vus. Le capitaine envoie le second faire une ronde pour s’assurer que les feux sont bien masqués et qu’aucune lumière ne paraît. La première réaction du capitaine avait été d’allumer ses feux de côté, mais à la réflexion, il s’estimait certain d’éviter l’abordage et préféra les garder masqués conformément aux ordres.
Le feu blanc s’éteint au bout d’une minute et deux ou trois minutes après, le capitaine entend un bruit et en même temps voit un bouillonnement sur tribord arrière. Il commande « A gauche toute » et l’homme de veille voit alors une torpille passer à quelques mètres de l’étrave, suivant le croquis suivant :

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Le bâtiment n’a pas eu le temps d’obéir au commandement « A gauche toute » mais se trouvait par hasard être lancé à ce moment-là sur bâbord, et c’est ce qui l’a sauvé.
Après le torpillage le navire a louvoyé jusqu’au jour entre le banc des Skerries et la terre. Vers 06h00, il a croisé des vedettes anglaises sortant de Torquay. Appel TSF lancé en clair au moment du torpillage.
Le capitaine pense que le sous-marin l’a entendu avant de le voir.

Rapport de l’officier enquêteur (LV CEILLIER) 22 Octobre 1918

Il n’y a rien à dire de l’affaire du 21 Avril. Le bâtiment a dû son salut pour une bonne part au hasard, mais les ordres ont bien été donnés et le capitaine a fait preuve de jugement après l’attaque, en restant à l’abri du banc des Skerries et en acceptant les risques d’une navigation délicate par nuit noire pour éviter une seconde attaque.

Rapport de la commission d’enquête

Conformément aux ordres du CA Attaché Naval à Londres, le LV Raymond CEILLIER s’est rendu à Southampton le 18 Octobre pour procéder à l’enquête réglementaire sur le torpillage du SAINT BARTHELEMY.
A son arrivée, il a été reçu par le capitaine du navire qui lui a montré un certificat du CF CHARDIN, indiquant que l’enquête relative à ce torpillage avait été faite au Havre le 11 Octobre.

Etant sur place, le LV Ceillier a cependant considéré qu’il devait interroger l’équipage. Tous les hommes présents lors du torpillage du 21 Avril ont pu être interrogés séparément, à l’exception du lieutenant Poriel, de Levey et Dubos, tués lors du torpillage de Juin, et de 7 hommes débarqués depuis.

Nous proposons que le PV d’enquête du LV Ceillier soit envoyé au Havre comme complément.

(On notera que cette commission d’enquête n’a vraiment pas grand-chose à dire. Il est vrai que l’officier enquêteur conclut lui-même qu’il n’y a rien à dire sur cette attaque.)

Le sous-marin attaquant

N’est pas identifié, mais à cette position ce pourrait être l’UB 80 du Kptlt Max VIEBEG.

Cdlt
olivier
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