Couverture médiatique du 16 avril 1917
- vincent le calvez
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Re: Couverture médiatique du 16 avril 1917
Bonjour à tous,
Étant absent ce 16 avril, savez-vous quelle a été la couverture médiatique du 16 avril 1917 dans les médias ?
De plus, a-t-on des chiffres concernant les participants lors des journées sur le Chemin des Dames ?
Bien à vous et merci par avance
Vincent
Étant absent ce 16 avril, savez-vous quelle a été la couverture médiatique du 16 avril 1917 dans les médias ?
De plus, a-t-on des chiffres concernant les participants lors des journées sur le Chemin des Dames ?
Bien à vous et merci par avance
Vincent
Site Internet : Adolphe Orange du 28e RI http://vlecalvez.free.fr
En ce moment : le 28e RI à Sissonne en octobre 1918 http://vlecalvez.free.fr/nouveaute.html
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Re: Couverture médiatique du 16 avril 1917
Bonjour à tous, la presse TV a diffusé quelques reportages à ce sujet sur France 3 et France 2...a voir sur leurs sites.
Laurent
Laurent

Histoire du soldat François Louchart 72ème RI .
Pages du 72e et 272e RI [https://www.facebook.com/laurentsoyer59[/url].
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- vincent le calvez
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Re: Couverture médiatique du 16 avril 1917
Merci Laurent !!
Bien à toi
Vincent
Bien à toi
Vincent
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Re: Couverture médiatique du 16 avril 1917
Le numéro spécial de l'Union est untrès beau document, illustré avec tact, couvrant bien les différents volets de l'épisode Nivelle.
Savez pas que la collection de photos Tardi, cachait le déssinateur, du moins je le suppose
Un petit regrèt quand même, le secteur de Vendresse Chivy Cerny, n'est guère évoqué, et pourtant, les combats pour la conquête de la sucrerie seront une des causes des révoltes des soldats.
Et puis, rien sur les Africains: Zouaves, Tirailleurs Marocains, Sénégalais.....sujet trop scabreux actuellement? Les événéments à Nd Lorette tendraient à le montrer
Cordialement.
Jean-François
PS: on peut semble-t-il demander le N° spécial au journal: 3W.aisne.com ?
Savez pas que la collection de photos Tardi, cachait le déssinateur, du moins je le suppose
Un petit regrèt quand même, le secteur de Vendresse Chivy Cerny, n'est guère évoqué, et pourtant, les combats pour la conquête de la sucrerie seront une des causes des révoltes des soldats.
Et puis, rien sur les Africains: Zouaves, Tirailleurs Marocains, Sénégalais.....sujet trop scabreux actuellement? Les événéments à Nd Lorette tendraient à le montrer
Cordialement.
Jean-François
PS: on peut semble-t-il demander le N° spécial au journal: 3W.aisne.com ?
- henri astoul
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Re: Couverture médiatique du 16 avril 1917
BONJOUR VINCENT J'AVAIS REAGI AVEC CE MSG LE 16.Bonjour à tous,
Étant absent ce 16 avril, savez-vous quelle a été la couverture médiatique du 16 avril 1917 dans les médias ?
De plus, a-t-on des chiffres concernant les participants lors des journées sur le Chemin des Dames ?
Bien à vous et merci par avance
Vincent
AUJOURD'HUI, UN PETIT ENTREFILET DE TROIS MINUTES SUR L'ASSAUT DU 16 AVRIL 1917, A FR3 DE 12 H 30
ET TOUT DE SUITE ON ENCHAINE SUR LES MUTINERIES. LES JOURNALISTES MANQUENT TOTALEMENT D'IMAGINATION.
HENRI
Henri
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Re: Couverture médiatique du 16 avril 1917
Bonjour,
lu dans l'Union du 17 avril ( il faudrait rechercher les numéros précédents ) :
Il y a 90 ans, le front rémois du Chemin des Dames (6) La pression allemande
Harassés de fatigue, les poilus doutent dans la nuit du 16 au 17 avril du succès de l'attaque ordonnée par le général Nivelle. Les pertes sont importantes et il n'y a pas de relève.
«Il ne me reste plus qu'une trentaine d'hommes à la compagnie et plus des trois-quarts de mes gradés sont tombés » note le capitaine Adam. La 9e Cie du 403e RI comme dans les autres unités de fantassins a beaucoup souffert. Une nuit d'insomnie ne les prépare pas à reprendre l'assaut à l'aube. Le commandement n'en démord pas, il faut avancer. Réaliste, l'officier ne pense pas que le plan opérationnel à J + 1 puisse être appliqué.
Le 410e qui a attaqué sur sa gauche et devait se souder au 403 n'y est pas parvenu et il existe peut-être un vide de huit cents mètres. Ereinté, Adam ajoute : « Nous son étendons sur des bas flancs et nous nous enveloppons dans des couvertures laissées par les Allemands dont la propreté est douteuse. Peu importe, nous dormirions n'importe où, sur n'importe quoi, même sur un tas de fumier tellement nous sommes fatigués ».
Méprise dans la nuit
Vers 2 heures, le 17, Brière, s'adresse à son capitaine. Alors qu'il voulait passer d'une tranchée à une autre, des coups de revolver ont été tirés dans sa direction est le poilu qui l'accompagnait a été tué. Une heure plus tard, l'explication est donnée. Il s'agit d'une tragique méprise. Les deux hommes ont été pris pour des soldats ennemis essayant de s'infiltrer et avec la nuit noire le drame s'est produit. Alors que le jour commence à poindre, l'artillerie ennemie reprend du service.
Le guetteur de garde ne tarde pas à signaler des jets de grenades. C'est la contre-attaque tant redoutée qui démarre. Les hommes qui ont passé la nuit à peine abritée alors que la neige fondue n'a cessé de tomber parent au plus pressé.
Adam surgit de son abri, place les hommes disponibles dans le boyau Mackensen. Ainsi les soldats sont prêts à faire face à l'attaque si elle vient de la droite ou à soutenir leurs camarades qui occupent la tranchée Stendhal. La 9e Cie ne dispose plus que de quelques fusées éclairantes mais surtout, le capitaine constate que pendant la nuit, une seule caisse de grenades a été livrée ! Bref, les munitions ne suivent pas.
Maudits 75
Les 75 déclenchent un tir de barrage mais il est trop court et les obus tombent sur les tranchées occupées par les Français ! Adam a beau envoyer la fusée signal pour faire allonger le tir mais rien n'y fait, aucune correction n'est apportée.
Tout à coup, Le commandant de la 9e Cie voit toute une colonne par un refluer dans le boyau Mackensen. Comme la veille, il stoppe le repli revolver au poing et renvoie les hommes en avant. Comme les 75 arrosent toujours la tranchée Stendhal, les Français ne peuvent pas s'y maintenir. Le faire aboutirait à de nouvelles pertes inutiles.
« Faut-il donc que nos artilleurs fassent involontairement le jeu de l'ennemi » enrage Adam. Et d'ajouter : « Il n'y a rien de plus démoralisant pour une troupe de recevoir ses propres projectiles ». La situation est angoissante. Partout l'heure est au repli et même la 2e Cie reflue mais avec le lever du jour, le calme revient provisoirement. Le capitaine fait réoccuper les tranchées évacuées.
Hervé Chabaud
Prochain article : enfin la relève
lu dans l'Union du 17 avril ( il faudrait rechercher les numéros précédents ) :
Il y a 90 ans, le front rémois du Chemin des Dames (6) La pression allemande
Harassés de fatigue, les poilus doutent dans la nuit du 16 au 17 avril du succès de l'attaque ordonnée par le général Nivelle. Les pertes sont importantes et il n'y a pas de relève.
«Il ne me reste plus qu'une trentaine d'hommes à la compagnie et plus des trois-quarts de mes gradés sont tombés » note le capitaine Adam. La 9e Cie du 403e RI comme dans les autres unités de fantassins a beaucoup souffert. Une nuit d'insomnie ne les prépare pas à reprendre l'assaut à l'aube. Le commandement n'en démord pas, il faut avancer. Réaliste, l'officier ne pense pas que le plan opérationnel à J + 1 puisse être appliqué.
Le 410e qui a attaqué sur sa gauche et devait se souder au 403 n'y est pas parvenu et il existe peut-être un vide de huit cents mètres. Ereinté, Adam ajoute : « Nous son étendons sur des bas flancs et nous nous enveloppons dans des couvertures laissées par les Allemands dont la propreté est douteuse. Peu importe, nous dormirions n'importe où, sur n'importe quoi, même sur un tas de fumier tellement nous sommes fatigués ».
Méprise dans la nuit
Vers 2 heures, le 17, Brière, s'adresse à son capitaine. Alors qu'il voulait passer d'une tranchée à une autre, des coups de revolver ont été tirés dans sa direction est le poilu qui l'accompagnait a été tué. Une heure plus tard, l'explication est donnée. Il s'agit d'une tragique méprise. Les deux hommes ont été pris pour des soldats ennemis essayant de s'infiltrer et avec la nuit noire le drame s'est produit. Alors que le jour commence à poindre, l'artillerie ennemie reprend du service.
Le guetteur de garde ne tarde pas à signaler des jets de grenades. C'est la contre-attaque tant redoutée qui démarre. Les hommes qui ont passé la nuit à peine abritée alors que la neige fondue n'a cessé de tomber parent au plus pressé.
Adam surgit de son abri, place les hommes disponibles dans le boyau Mackensen. Ainsi les soldats sont prêts à faire face à l'attaque si elle vient de la droite ou à soutenir leurs camarades qui occupent la tranchée Stendhal. La 9e Cie ne dispose plus que de quelques fusées éclairantes mais surtout, le capitaine constate que pendant la nuit, une seule caisse de grenades a été livrée ! Bref, les munitions ne suivent pas.
Maudits 75
Les 75 déclenchent un tir de barrage mais il est trop court et les obus tombent sur les tranchées occupées par les Français ! Adam a beau envoyer la fusée signal pour faire allonger le tir mais rien n'y fait, aucune correction n'est apportée.
Tout à coup, Le commandant de la 9e Cie voit toute une colonne par un refluer dans le boyau Mackensen. Comme la veille, il stoppe le repli revolver au poing et renvoie les hommes en avant. Comme les 75 arrosent toujours la tranchée Stendhal, les Français ne peuvent pas s'y maintenir. Le faire aboutirait à de nouvelles pertes inutiles.
« Faut-il donc que nos artilleurs fassent involontairement le jeu de l'ennemi » enrage Adam. Et d'ajouter : « Il n'y a rien de plus démoralisant pour une troupe de recevoir ses propres projectiles ». La situation est angoissante. Partout l'heure est au repli et même la 2e Cie reflue mais avec le lever du jour, le calme revient provisoirement. Le capitaine fait réoccuper les tranchées évacuées.
Hervé Chabaud
Prochain article : enfin la relève
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Re: Couverture médiatique du 16 avril 1917
Bonjour,
toujours l'Union du 17 avril :
Du côté de Berry-au-Bac
La situation n'est pas aussi favorable en amont de Berry-au-Bac. La 40e DI composée des 150e, 161e et 251 régiments d'infanterie, qui avance vers le Mt Sapigneul est clouée sur place et ses hommes se font tuer. Les survivants doivent regagner les tranchées de départ et craignent une contre-attaque immédiate qui creuserait une brèche dans le dispositif français. En revanche la 42e DI du général Deville comprenant les 94e, 332e RI et les 8e et 16e bataillons de chasseurs réussit une belle percée. Depuis Berry-au-Bac, elle doit marcher sur Condé-sur-Suippe et Guignicourt.
Vers 10 heures, les poilus se trouvent brutalement sous le feu croisé des mitrailleuses, ce qui stoppe leur progression. Comme l'artillerie ne dispose pas d'assez de munitions pour réduire au silence ces nids de mitrailleuses et réserve ses obus pour d'éventuelles contre-attaques, le 94e est contraint d'opérer un repli d'environ douze cents mètres. C'est d'autant plus regrettable que des poilus ont atteint le camp de César dont les fortifications ennemies sont très endommagées par les tirs de 280. Il semble que quelques hommes soient parvenus jusqu'à l'entrée de Condé-sur-Suippe mais aucun n'est revenu.
A droite entre l'Aisne et le canal latéral, les hommes accèdent au sommet de la côte 108 mais ne peuvent pas basculer de l'autre côté puisque les Allemands disposent d'un réseau de sapes très organisées dont toutes les entrées sont défendues par des mitrailleuses dont certaines crachent la mort par un réseau de meurtrières inaccessibles. Bref, le 16 au soir comme le dit un fantassin : « Les carottes sont cuites ».
toujours l'Union du 17 avril :
Du côté de Berry-au-Bac
La situation n'est pas aussi favorable en amont de Berry-au-Bac. La 40e DI composée des 150e, 161e et 251 régiments d'infanterie, qui avance vers le Mt Sapigneul est clouée sur place et ses hommes se font tuer. Les survivants doivent regagner les tranchées de départ et craignent une contre-attaque immédiate qui creuserait une brèche dans le dispositif français. En revanche la 42e DI du général Deville comprenant les 94e, 332e RI et les 8e et 16e bataillons de chasseurs réussit une belle percée. Depuis Berry-au-Bac, elle doit marcher sur Condé-sur-Suippe et Guignicourt.
Vers 10 heures, les poilus se trouvent brutalement sous le feu croisé des mitrailleuses, ce qui stoppe leur progression. Comme l'artillerie ne dispose pas d'assez de munitions pour réduire au silence ces nids de mitrailleuses et réserve ses obus pour d'éventuelles contre-attaques, le 94e est contraint d'opérer un repli d'environ douze cents mètres. C'est d'autant plus regrettable que des poilus ont atteint le camp de César dont les fortifications ennemies sont très endommagées par les tirs de 280. Il semble que quelques hommes soient parvenus jusqu'à l'entrée de Condé-sur-Suippe mais aucun n'est revenu.
A droite entre l'Aisne et le canal latéral, les hommes accèdent au sommet de la côte 108 mais ne peuvent pas basculer de l'autre côté puisque les Allemands disposent d'un réseau de sapes très organisées dont toutes les entrées sont défendues par des mitrailleuses dont certaines crachent la mort par un réseau de meurtrières inaccessibles. Bref, le 16 au soir comme le dit un fantassin : « Les carottes sont cuites ».
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Re: Couverture médiatique du 16 avril 1917
Bonjour,
suite de l'Union du 17 avril :
50.000 personnes à l'assaut du Chemin des Dames
Les Poilus de 2007 ont rendu hommage à ceux qui ont vécu ce qui devait être la dernière bataille. Des projections d'images sur le Plateau de Californie.; A Cerny-en-Laonnois, au coucher du soleil, la foule a pu assister au lancement des événements
Les organisateurs du conseil général eux-mêmes ont été surpris par la foule : 50.000 personnes ont convergé dans la nuit de dimanche à lundi vers le Chemin des Dames pour voir le plateau s'embraser comme il y a 90 ans.
Un chiffre rarement atteint pour une manifestation dans le département. Qui plus est pour un anniversaire lié à la Grande Guerre. Résultat, de gigantesques embouteillages se sont formés sur toutes les routes alentour, jusque sur la RN2.
Il est vrai que personne ne pouvait prévoir une aussi belle soirée estivale, propice à la promenade. Il est certain aussi que le département n'a pas lésiné sur la promotion de cet événement. Mais une telle affluence est sans doute également le signe d'un intérêt des Axonais pour cet épisode douloureux de l'histoire et le désir de rendre hommage à tous ceux qui sont tombés ici.
Eclairé par. les phares
Toujours est-il que la veillée spectacle « La dernière nuit » a suscité un élan inespéré. A Cerny-en-Laonnois, point de lancement de la soirée, et après un petit flottement dû à la défaillance d'un groupe électrogène, les spectateurs en ont pris plein les yeux.
Projecteurs, feux d'artifice, cerf-volants lumineux. Et là où la route n'était pas illu-minée par la mise en scène, elle était éclairée par une file ininterrompue de phares de voitures.
Au plus fort de la manifestation, il fallait plusieurs heures pour relier Cerny à Craonne.
L'idée du réalisateur Damien Fontaine était d'embraser le Chemin des Dames comme il y a 90 ans, de plonger le public dans la bataille à coups de lumières, de sons, de textes. Il était cependant difficile d'imaginer dans un contexte aussi joyeux ce qu'a pu être le calvaire des soldats le 15 avril 1917.
Ce jour-là, l'hiver était de retour sur le Chemin des Dames. Des bourrasques de neige, et une pluie glacée, rendaient plus cruelle encore cette dernière nuit avant l'offensive. Une nuit qui pour beaucoup fut réellement la dernière.
M.-C.L
suite de l'Union du 17 avril :
50.000 personnes à l'assaut du Chemin des Dames
Les Poilus de 2007 ont rendu hommage à ceux qui ont vécu ce qui devait être la dernière bataille. Des projections d'images sur le Plateau de Californie.; A Cerny-en-Laonnois, au coucher du soleil, la foule a pu assister au lancement des événements
Les organisateurs du conseil général eux-mêmes ont été surpris par la foule : 50.000 personnes ont convergé dans la nuit de dimanche à lundi vers le Chemin des Dames pour voir le plateau s'embraser comme il y a 90 ans.
Un chiffre rarement atteint pour une manifestation dans le département. Qui plus est pour un anniversaire lié à la Grande Guerre. Résultat, de gigantesques embouteillages se sont formés sur toutes les routes alentour, jusque sur la RN2.
Il est vrai que personne ne pouvait prévoir une aussi belle soirée estivale, propice à la promenade. Il est certain aussi que le département n'a pas lésiné sur la promotion de cet événement. Mais une telle affluence est sans doute également le signe d'un intérêt des Axonais pour cet épisode douloureux de l'histoire et le désir de rendre hommage à tous ceux qui sont tombés ici.
Eclairé par. les phares
Toujours est-il que la veillée spectacle « La dernière nuit » a suscité un élan inespéré. A Cerny-en-Laonnois, point de lancement de la soirée, et après un petit flottement dû à la défaillance d'un groupe électrogène, les spectateurs en ont pris plein les yeux.
Projecteurs, feux d'artifice, cerf-volants lumineux. Et là où la route n'était pas illu-minée par la mise en scène, elle était éclairée par une file ininterrompue de phares de voitures.
Au plus fort de la manifestation, il fallait plusieurs heures pour relier Cerny à Craonne.
L'idée du réalisateur Damien Fontaine était d'embraser le Chemin des Dames comme il y a 90 ans, de plonger le public dans la bataille à coups de lumières, de sons, de textes. Il était cependant difficile d'imaginer dans un contexte aussi joyeux ce qu'a pu être le calvaire des soldats le 15 avril 1917.
Ce jour-là, l'hiver était de retour sur le Chemin des Dames. Des bourrasques de neige, et une pluie glacée, rendaient plus cruelle encore cette dernière nuit avant l'offensive. Une nuit qui pour beaucoup fut réellement la dernière.
M.-C.L
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Re: Couverture médiatique du 16 avril 1917
l'Union du 18 avril :
Il y a 90 ans, le front rémois du Chemin des Dames (7) Enfin la relève
Le 17 avril vers 6 heures, la 9e Cie du 403e RI apprend qu'elle va être relevée par la 7e. La section Jarry arrive en éclaireur pour annoncer la bonne nouvelle.
LE capitaine Adam fait alors rassembler ce qui reste de la 9e, soit une quarantaine d'hommes seulement. Il leur donne l'ordre de gagner par petits groupes les anciennes tranchées françaises d'où les poilus avaient surgi la veille à 6 heures. L'officier reste quelque temps pour veiller au regroupement des hommes avec le souci de toujours faire face à une attaque soudaine.
Adam explique au capitaine Heuzé, patron de la 7e Cie que la situation est rétablie mais qu'il n'est pas à l'abri de nouvelles offensives adverses. Vers 8 heures, les deux officiers font le tour du secteur qui est fort calme. La violence des combats de la veille est visible. Les sacs de terre sont bouleversés et les fusils des blessés et des tués sont épars dans la tranchée. Les morts sont encore présents, la plupart étendus sur le dos. Au-dessus des tranchées gisent des cadavres d'Allemands. C'est une maigre consolation.
Les larmes du cœur
Vers 9 heures, Adam est de retour à son ancien PC. Il y rencontre le commandant Alboussières, le capitaine Sandrier et le lieutenant de Villedieu qui le félicitent de l'excellente tenue de sa compagnie et pour la position conquise. Emu, le jeune officier fond en larmes et s'écrie : « mais ma pauvre compagnie est presque anéantie ! »
Il n'a pas tort puisqu'il a perdu ses trois officiers blessés au feu c'est-à-dire, trois chefs de section sur quatre. Il lui manque sept sergents dont quatre sont morts et cela sur un total de neuf. Sur dix-sept caporaux, neuf ont été tués pendant les assauts et cinq sont blessés. Et les hommes du rang. Bref, cela explique que sur cent cinquante hommes au départ, il n'y en a plus qu'une quarantaine !
Le bilan est très lourd pour vingt-sept heures de combat. Si pour arriver en vue de la troisième ligne de tranchée ennemie, elle n'avait pas perdu dix hommes, la 9e a payé le prix fort pour conserver le terrain conquis. La lutte a été âpre et meurtrière.
Comme des lions
Conscient que ses parents ont dû apprendre par le journal l'engagement de la grande offensive, il leur rédige rapidement une carte : « Les nouvelles sont bonnes. Je suis sorti indemne de la fournaise après avoir enlevé trois lignes de tranchées allemandes. Je vous donnerai de plus amples détails plus tard. Le temps est bien mauvais pour nos opérations ».
Le 18, il entreprend un récit détaillé de ce qu'il a vécu. Il y mentionne : « La lutte a été extrêmement dure. Mes poilus se sont battus comme des lions. Huit fois dans l'après-midi, les « boches » ont essayé de nous arracher nos gains. Huit fois, ils ont été repoussés avec de grosses pertes ». Malgré ce bilan, le capitaine Adam conserve un peu d'optimisme. Il est vrai qu'il ne dispose pas des informations en provenance du reste du front et notamment de l'Aisne. Dans son ancien PC, il se sent de trop. C'est une garnison qui s'y déplace si bien que les agents de liaison s'entassent dans l'escalier d'accès. Adam doit partager l'espace avec le commandant Alboussières, le capitaine Beaupuis, les lieutenants de Villedieu et Gallice. L'occasion d'échanger sur la bataille.
Hervé Chabaud
Prochain article : le tunnel du métro.
Il y a 90 ans, le front rémois du Chemin des Dames (7) Enfin la relève
Le 17 avril vers 6 heures, la 9e Cie du 403e RI apprend qu'elle va être relevée par la 7e. La section Jarry arrive en éclaireur pour annoncer la bonne nouvelle.
LE capitaine Adam fait alors rassembler ce qui reste de la 9e, soit une quarantaine d'hommes seulement. Il leur donne l'ordre de gagner par petits groupes les anciennes tranchées françaises d'où les poilus avaient surgi la veille à 6 heures. L'officier reste quelque temps pour veiller au regroupement des hommes avec le souci de toujours faire face à une attaque soudaine.
Adam explique au capitaine Heuzé, patron de la 7e Cie que la situation est rétablie mais qu'il n'est pas à l'abri de nouvelles offensives adverses. Vers 8 heures, les deux officiers font le tour du secteur qui est fort calme. La violence des combats de la veille est visible. Les sacs de terre sont bouleversés et les fusils des blessés et des tués sont épars dans la tranchée. Les morts sont encore présents, la plupart étendus sur le dos. Au-dessus des tranchées gisent des cadavres d'Allemands. C'est une maigre consolation.
Les larmes du cœur
Vers 9 heures, Adam est de retour à son ancien PC. Il y rencontre le commandant Alboussières, le capitaine Sandrier et le lieutenant de Villedieu qui le félicitent de l'excellente tenue de sa compagnie et pour la position conquise. Emu, le jeune officier fond en larmes et s'écrie : « mais ma pauvre compagnie est presque anéantie ! »
Il n'a pas tort puisqu'il a perdu ses trois officiers blessés au feu c'est-à-dire, trois chefs de section sur quatre. Il lui manque sept sergents dont quatre sont morts et cela sur un total de neuf. Sur dix-sept caporaux, neuf ont été tués pendant les assauts et cinq sont blessés. Et les hommes du rang. Bref, cela explique que sur cent cinquante hommes au départ, il n'y en a plus qu'une quarantaine !
Le bilan est très lourd pour vingt-sept heures de combat. Si pour arriver en vue de la troisième ligne de tranchée ennemie, elle n'avait pas perdu dix hommes, la 9e a payé le prix fort pour conserver le terrain conquis. La lutte a été âpre et meurtrière.
Comme des lions
Conscient que ses parents ont dû apprendre par le journal l'engagement de la grande offensive, il leur rédige rapidement une carte : « Les nouvelles sont bonnes. Je suis sorti indemne de la fournaise après avoir enlevé trois lignes de tranchées allemandes. Je vous donnerai de plus amples détails plus tard. Le temps est bien mauvais pour nos opérations ».
Le 18, il entreprend un récit détaillé de ce qu'il a vécu. Il y mentionne : « La lutte a été extrêmement dure. Mes poilus se sont battus comme des lions. Huit fois dans l'après-midi, les « boches » ont essayé de nous arracher nos gains. Huit fois, ils ont été repoussés avec de grosses pertes ». Malgré ce bilan, le capitaine Adam conserve un peu d'optimisme. Il est vrai qu'il ne dispose pas des informations en provenance du reste du front et notamment de l'Aisne. Dans son ancien PC, il se sent de trop. C'est une garnison qui s'y déplace si bien que les agents de liaison s'entassent dans l'escalier d'accès. Adam doit partager l'espace avec le commandant Alboussières, le capitaine Beaupuis, les lieutenants de Villedieu et Gallice. L'occasion d'échanger sur la bataille.
Hervé Chabaud
Prochain article : le tunnel du métro.
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Re: Couverture médiatique du 16 avril 1917
Suite et fin des articles de l'Union :
Il y a 90 ans le front rémois du Chemin des Dames (10) Le retour en ligne
Le 11 mai dans l'après-midi, le capitaine Adam va faire une reconnaissance aux Cavaliers de Courcy. Sa compagnie repart dans les tranchées.
LE COMMANDANT de la 9e ne trouve pas le secteur trop changé. Le coin est agité et subit toujours des bombardements et des lancers de grenades. Comme si les Allemands voulaient fêter son retour, le chemin qu'il emprunte est arrosé d'obus pendant son déplacement.
Le lendemain à 21 heures, le bataillon doit quitter les caves et les compagnies doivent progresser vers Courcy à dix minutes d'intervalles. Soudain le bombardement reprend : « C'est à croire que les Allemands ont été prévenus par des espions. La cour des caves où nous cantonnons reçoit de violentes rafales d'obus dont les premières tombes sur des voiturettes de mitrailleuses, tuent et blessent des mulets et des conducteurs » observe Adam. L'officier note aussi que le parcours est soumis à des tirs précis qui ne peuvent pas être le fait du hasard. Il s'interroge : les « boches » ont-ils des agents infiltrés ? Son ordonnance lui suggère que le gardien des caves est peut-être un traître. L'homme qui porte un tablier blanc a déjà été traité d'espion par plusieurs soldats de la compagnie.
Certains lui ont montré le poing mais cela peut relever simplement d'une difficile cohabitation. D'autres officiers ont remarqué qu'il discutait avec les militaires les moins recommandables du régiment.
Les soldats rejoignent leurs nouvelles positions.
Défendre au mieux
Dans une lettre qu'il adresse aux siens le 14 mai, Adam explique que ses hommes ont beaucoup de travail à accomplir pour remettre le secteur qui leur est dévolu en état : « Tout est bouleversé. Il est impossible de circuler de jour sinon les artilleurs boches très vigilants se chargent de nous rappeler à l'ordre. Aussi sommes-nous debout toute la nuit soit pour travailler, soit pour veiller. Enfin, tout cela va s'améliorer petit à petit et nous aurons encore organisé un secteur de plus. Nous en avions perdu l'habitude depuis Verdun ! »
Les poilus qui sont dans les anciennes lignes allemandes bénéficient d'anciens abris ennemis qui ont résisté à tous les bombardements et sont en bon état. A sa famille le capitaine écrit : « J'occupe un ancien abri de commandant de compagnie qui est immense et comprend un long couloir desservant plusieurs chambres. On trouve partout de nombreuses pancartes boches indiquant les noms des tranchées et des boyaux ». Le ravitaillement laisse un peu à désirer puisque la soupe n'est apportée qu'une fois par jour et toujours de nuit.
De bonnes nouvelles arrivent tout de même puisque des permissions vont être autorisées. Le temps est au beau. Il fait même très chaud et dans la craie c'est encore plus inconfortable. Le même soir vers 19 heures, les Allemands montent un coup de main contre une compagnie du 293e RI qui occupait le secteur conquis par la 9e sur le saillant de Neufchâtel. Ils font prisonniers deux officiers et quarante-sept hommes.
Le 18 mai, l'ennemi tente un deuxième coup de main mais échoue. Il faut encore manier la pelle et la pioche pour colmater et réparer les dégâts provoqués par les obus.
Le 21 mai l'heure est venue de passer en première ligne près de la voie ferrée Reims-Laon.
Hervé Chabaud
Il y a 90 ans le front rémois du Chemin des Dames (10) Le retour en ligne
Le 11 mai dans l'après-midi, le capitaine Adam va faire une reconnaissance aux Cavaliers de Courcy. Sa compagnie repart dans les tranchées.
LE COMMANDANT de la 9e ne trouve pas le secteur trop changé. Le coin est agité et subit toujours des bombardements et des lancers de grenades. Comme si les Allemands voulaient fêter son retour, le chemin qu'il emprunte est arrosé d'obus pendant son déplacement.
Le lendemain à 21 heures, le bataillon doit quitter les caves et les compagnies doivent progresser vers Courcy à dix minutes d'intervalles. Soudain le bombardement reprend : « C'est à croire que les Allemands ont été prévenus par des espions. La cour des caves où nous cantonnons reçoit de violentes rafales d'obus dont les premières tombes sur des voiturettes de mitrailleuses, tuent et blessent des mulets et des conducteurs » observe Adam. L'officier note aussi que le parcours est soumis à des tirs précis qui ne peuvent pas être le fait du hasard. Il s'interroge : les « boches » ont-ils des agents infiltrés ? Son ordonnance lui suggère que le gardien des caves est peut-être un traître. L'homme qui porte un tablier blanc a déjà été traité d'espion par plusieurs soldats de la compagnie.
Certains lui ont montré le poing mais cela peut relever simplement d'une difficile cohabitation. D'autres officiers ont remarqué qu'il discutait avec les militaires les moins recommandables du régiment.
Les soldats rejoignent leurs nouvelles positions.
Défendre au mieux
Dans une lettre qu'il adresse aux siens le 14 mai, Adam explique que ses hommes ont beaucoup de travail à accomplir pour remettre le secteur qui leur est dévolu en état : « Tout est bouleversé. Il est impossible de circuler de jour sinon les artilleurs boches très vigilants se chargent de nous rappeler à l'ordre. Aussi sommes-nous debout toute la nuit soit pour travailler, soit pour veiller. Enfin, tout cela va s'améliorer petit à petit et nous aurons encore organisé un secteur de plus. Nous en avions perdu l'habitude depuis Verdun ! »
Les poilus qui sont dans les anciennes lignes allemandes bénéficient d'anciens abris ennemis qui ont résisté à tous les bombardements et sont en bon état. A sa famille le capitaine écrit : « J'occupe un ancien abri de commandant de compagnie qui est immense et comprend un long couloir desservant plusieurs chambres. On trouve partout de nombreuses pancartes boches indiquant les noms des tranchées et des boyaux ». Le ravitaillement laisse un peu à désirer puisque la soupe n'est apportée qu'une fois par jour et toujours de nuit.
De bonnes nouvelles arrivent tout de même puisque des permissions vont être autorisées. Le temps est au beau. Il fait même très chaud et dans la craie c'est encore plus inconfortable. Le même soir vers 19 heures, les Allemands montent un coup de main contre une compagnie du 293e RI qui occupait le secteur conquis par la 9e sur le saillant de Neufchâtel. Ils font prisonniers deux officiers et quarante-sept hommes.
Le 18 mai, l'ennemi tente un deuxième coup de main mais échoue. Il faut encore manier la pelle et la pioche pour colmater et réparer les dégâts provoqués par les obus.
Le 21 mai l'heure est venue de passer en première ligne près de la voie ferrée Reims-Laon.
Hervé Chabaud