Bonjour à tous,
Un petit complément sur L'HERMITTE
L’HERMITTE
Trois-mâts barque du type CA (modifié) construit en 1901 par les Chantiers de la Loire à Nantes pour la Société des Voiliers Dunkerquois. Lancé le 2 Novembre 1901.
Parlant de cette société le capitaine Lacroix fait la remarque suivante :
« La paperasserie était réduite au strict minimum. Les capitaines étaient considérés comme de précieux et véritables collaborateurs et se sentaient considérés et appréciés. En toutes circonstances on leur montrait l’estime dans laquelle on les tenait. Loin de chercher à les rabaisser au rôle de simple conducteurs d’omnibus, comme certaines compagnies ont tendance à le faire de nos jours, on les consultait et la marche de la société n’en allait pas plus mal pour cela. »
Comme quoi rien n’a changé depuis un siècle, car ces deux types de vision existent encore de nos jours…
A noter que chez Lacroix et Randier le voilier est orthographié L’HERMITE avec un seul T. Dans tous les documents officiels il porte deux T.
Même modèle de voilier que le VAN STABEL
3110 tpl 2189 tx JB
Longueur 79,54 m Largeur 12,26 m Creux 6,20 m
Surface de voilure 2631 m2
Pas d’incident notable concernant sa navigation.
L’attaque du L’HERMITTE
Le voilier l’HERMITTE, de la Sociéte Anonyme des Voiliers Dunkerquois faisait route de Falmouth vers l’Australie sur lest, de conserve avec le CORAIL BART, de la même compagnie qui se trouvait à 400 m sous le vent, et escorté par un yacht anglais.
Capitaine Joseph LE BAIL CLC inscrit à Auray
2e cap. Nestor DENON CC inscrit à Dunkerque
Canonniers COUSIN QM fusilier
WADOUX QM fusilier de Gravelines
Equipage français
Le voilier est armé de deux canons de 47 mm modèle 1887 placés à l’avant et à l’arrière.
Le 16 Mai 1917, le navire se trouve par 48°34N et 07°35W route au S45W naviguant sans feux.
Mer belle, léger clapot, légère brise de SE, temps clair à grains passagers
A 21h40, il est attaqué par un sous-marin placé à environ 500 m dans l’Est. Un premier schrapnell fait de nombreux trous dans les voiles hautes. Puis le sous-marin tire 5 obus qui portent tous, dont deux percent la coque à hauteur de la flottaison.
Une minute plus tard, L’HERMITTE riposte. Le capitaine Le Bail, qui dormait tout habillé sur son canapé se précipite sur la dunette et, faisant office de pourvoyeur, passe les cartouches au fusilier Wadoux.
Ne voyant pas le sous-marin, celui-ci tire en direction des lueurs de départ des coups. Il tire 7 obus en quatre minutes.
Le sous-marin cesse alors le feu.
Le capitaine Le Bail, qui craint une attaque par torpille, fait alors renforcer la veille et déborder les embarcations. Mais la nuit se passe sans nouvel incident.
Il fait confectionner des panneaux de bois pour boucher les trous à la flottaison à l’extérieur, installer un batardeau, caisson rempli de ciment et d’escarbilles sur ces trous à l’intérieur, et reporter le lest sur tribord pour mettre le navire à la bande.
Le travail est terminé le lendemain à midi.
Conclusions de la commission d’enquête
Le capitaine a agi avec promptitude et détermination. Il a réussi à repousser l’attaque d’un adversaire puissamment armé. Il a pris des dispositions rapides et efficaces pour boucher deux trous d’obus dans la muraille, à la flottaison, qui pouvaient compromettre gravement la sécurité du navire.
Il mérite une récompense, ainsi que le fusilier Wadoux.
Le sous-marin attaquant
C’était l’UC 17 de l’OL Ralph Wenninger.
Voici sa photo.
Redoutable sous-marinier, Ralph Wenninger a coulé 97 navires et en a endommagé 6. Croix « Pour le Mérite » le 30 Mars 1918.
En 1935 il est entré dans la Luftwaffe. Général en Novembre 1940 il trouvera la mort en Italie en Mars 1945.
Cdlt