Bonjour,
Quant au bréviaire de Monseigneur Jalabert, retrouvé dans un filet de pêcheurs trois semaines après le drame,
"il a été recueilli et exposé au Musée des missions d'Afrique, à l'oeuvre des Orphelins apprentis d'Auteuil. Malheureusement, il a été égaré ensuite. Il en existe cependant une photographie".
"L'évèque Hyacinthe Jalabert est né à Chambéry le 12 novembre 1859. Entré après ses humanités, chez les pères du Saint-Esprit, il fut ordonné prêtre dès 1883. D'une constitution et d'un aspect plutôt frêle, il n'obtint pas immédiatement son envoi dans les missions proprement dites et débuta dans les oeuvres censées moins pénibles que la congrégation possédait en Guyane où il restera près de 11 ans, partageant son temps entre la paroisse ou comme aumonier des bagnes tant que les hasards de l'administration les y souffrirent, lui et ses confrères.
En 1894, il devint directeur de l'une des maisons de son ordre en France (à cellules) mais il n'y passa guère plus d'un an et, sur sa demande, fut, cette fois, envoyé au Sénégal (1895).
D'abord directeur p.i. du séminaire de Ngazobil, il fut vicaire à Dakar (février 1896), vicaire puis curé à Saint-Louis (janvier 1897 à la fin 1906). Il s'y trouvait donc en 1899, pendant la terrible épidémie de fièvre jaune, il y gagna, par sa charitable et courageuse conduite, la croix de la Légion d'honneur.
Curé à Dakar (1907-1909), il fut nommé, le 13 février 1909, évêque de Télepte et vicaire apostolique de la Sénégambie, et sacré le 1er mai suivant dans la chapelle de la Maison Mère par son éminence le cardinal Amette, archevêque de Paris. Il était rentré en France en mai 1919 pour réorganiser la mission du Sénégal très éprouvée par la guerre et récolter des fonds pour la construction de la cathédrale du Souvenir africain.
Au début de son apostolat en Afrique, qui était à l'époque de la grande expansion française vers le Niger, le père Jalbert y avait connu Joffre alors lieutenant-colonel, le capitaine Marchand et Mangin, Gouraud, Largeau, lieutenants. Il était devenu l'ami de tous ses hommes promis à une illustre carrière…
…Ajoutons que la devise du prélat était <<Pinguescent speciosa deserti>> : "le désert refleurira".."
"Antoine Le Dû est né le 27 août 1877 à la ferme de Traou Land en plourivo, petite commune du canton de Paimpol (entre cette ville et Pontrieux). Il était le dernier enfant d'une famille qui en comptait 6 (cinq garçons et une fille)…
Inscrit provisoire n° 2201, syndicat de Paimpol, le 27 septembre 1894, provenant de chez lui, porté comme novice.
Embarque sur le quatre mâts Nord (compagnie Bordes) le 29 septembre 1894, en y faisant plusieurs voyages jusqu'au 21 décembre 1896. Des voyages de huit mois et douze jours, sept mois et vingt-et-un jours, neuf mois et vingt jours.
Antoine Le Dû est alors inscrit aux définitifs le 5 janvier 1897, n° 13484 et va suivre les cours de l'Ecole d'hydrographie de Paimpol.
Il fait son service militaire d'un an à bord de la frégate Melpomène, navire-école des gabiers.
Ensuite, il embarque sur le cinq mâts France I, le 16 avril 1899, et y effectue trois voyages comme lieutenant. Il est alors nommé second de France I le 23 février 1901, capitaine Forgeard. le navire sera abandonné dans l'Atlantique sud, le 19 mai 1901, à la suite du désarrimage de la cargaison et voie d'eau après un coup de pampero. L'équipage est recueilli par le voilier allemand Hebé qui les conduit à Valparaiso.
Il obtient son brevet de capitaine au long cours le 5 mars 1902 et passe à la matricule des capitaines au long cours sous le numéro 154.
Il navigue alors à la vapeur et exclusivement à la Compagnie des chargeurs réunis : lieutenant sur Cordoba, Amiral Gueydon, Entre-Rios, Corrientes, Amiral Baudin, Amiral Jauréguiberry, Amiral Fourichon, Amiral Exelmans, Cholon, Amiral Aube.
Le 24 septembre 1907, il est second sur Amiral Fourichon, puis vient Ouessant.
Il est capitaine le 7 septembre 1913 sur Amiral Exelmans, puis Campinas, Caravellas, Hélène (yacht des propriétaires), puis pendant la guerre de novembre à 1914 à septembre 1917.
Il est décoré de la Légion d'honneur pour faits de guerre le 20 janvier 1919 :"A commandé le Caravellas en 1914 alors que ce navire assurait les transports d'évacués civils du Nord ; comme commandant du Tchad aux Dardanelles, puis à Salonique, s'est fait constamment remarquer par son grand dévouement pour les malades et blessés qu'il a transportés en très grand nombre."
Il commande ensuite Afrique, Aden, Amiral Nielly et enfin Afrique le 5 mars 1919, jusqu'à sa perte.
Source : Roland Mornet, La tragédie du paquebot Afrique, Geste éditions, 2006, encart photographique entre les pages 168-169.
Cordialement.
