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L’origine du nom du bâtiment
• Le Temps, n° 20.266, Mercredi 20 décembre 1917, p. 2, en rubrique « Nouvelles du jour ».
« La mort du capitaine de Beauchamp
Une douloureuse nouvelle est arrivée hier à Paris. Le capitaine aviateur Louis-Robert de Beauchamp (1), commandant de l’escadrille 23, a trouvé la mort sur le front de Verdun, au cours d’un combat qu’il avait engagé avec des avions ennemis. Frappé d’une balle au front, il eut la force de revenir dans nos lignes, où son appareil, désemparé, s’abattit près de Douaumont.
Né à Senlis le 4 octobre 1887, fils d’un capitaine de cuirassiers, de Beauchamp était entré à Saint-Cyr, d’où il ressortit comme officier de cavalerie. En octobre 1912, il passait son brevet de pilote aviateur militaire et se fit rapidement remarquer par son sang-froid, son adresse, sa véritable maîtrise de l’air. Au début des hostilités, il reçut le commandement d’une escadrille sur le front de l’Est, et eut successive-ment sous ses ordres Garros, Lenoir, Gilbert, prisonnier depuis ; Brindejonc des Moulinais, Bobba, Marc Pourpe, Ingold, qui tour à tour tombèrent au champ d’honneur. Cité trois fois à l’ordre de l’armée, en janvier et septembre 1915, en juillet 1916, il avait à son actif trois avions et un drachen abattus.
Mais ses deux raids de bombardement sur Essen et Munich l’avaient, malgré sa modestie légendaire, rendu célèbre et lui avait valu les honneurs du communiqué. C’est en compagnie du lieutenant Daucourt (2), qui pilotait un autre avion, que, le 22 septembre dernier, il allait bombarder les usines Krupp à Essen et revenait dans nos lignes, après avoir accompli un raid de 800 kilomètres. Moins de deux mois après, il reprenait les airs, se dirigeant vers la Bavière, survolait Munich qu’il bombardait, et, obliquant vers le Sud, dans la direction d’Innsbruck, il franchissait le massif montagneux autrichien et venait atterrir en Italie, dans la plaine de Vénétie, à 20 kilomètres de Venise.
Nommé officier de la Légion d’honneur à la suite de son raid sur Munich, Robert de Beauchamp avait été cité à l’ordre de l’armée. »

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(1) Louis Marie Maurice GEORGES de BEAUCHAMP, né le 4 octobre 1887 à Senlis (Oise), mort le 17 décembre 1916 « au cours d’un combat aérien devant Damloup » [Bois de Vaux-Chapitre, commune de Vaux-devant-Damloup (Meuse)]. Capitaine pilote, classe 1907, n° ... au recrutement de la Seine, 2e Bureau [Acte de décès transcrit le 19 juin 1917 au XVIe arrondissement de la ville de Paris : Registre des actes de décès — Transcriptions —, f° 83, acte n° 254].
Élève de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, 95e promotion, dite « de la Moscowa » (1910~1913). Brevet de pilote n° 1.083 obtenu le 22 octobre 1912 sur avion Robert Savary.
Distinctions honorifiques
□ Par arrêté du Ministre de la Guerre en date du 22 février 1915 (J.O. 24 févr. 1915, p. 968 et 969), inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur dans les termes suivants :
« M. de Beauchamp (Robert), lieutenant d'infanterie, détaché au service de l'aviation d'une armée comme pilote aviateur : pilote aviateur, a, le 4 février 1915, par l'habileté et la précision de ses manœuvres, exécutées sous un feu extrêmement violent de l'artillerie ennemie, permis à l'officier observateur qu'il conduisait, de provoquer par son tir (au mousqueton), la chute d'un biplan ennemi, après une courte lutte. »
□ Par arrêté du Ministre de la Guerre en date du 24 décembre 1916 (J.O. 5 janv. 1917, p. 162), inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade d’officier dans les termes suivants :
« ROBERT DE BEAUCHAMP (Louis-Marie-Maurice-Georges), capitaine commandant l'escadrille n° 23 : officier de la plus grande bravoure. Placé à a tête d'une escadrille d'armée, y a montré, pendant la bataille de Verdun, des qualités exceptionnelles d'allant, d'initiative et d'entrain. Dans les missions de reconnaissances comme dans celles de chasse, a donné sans cesse à ses pilotes les plus beaux exemples de courage réfléchi et de sentiment du devoir. A. réussi à organiser et à exécuter des bombardements à grande distance, montrant dans l'accomplissement de ces missions, une énergie, une ténacité et une audace hors pair. »
(2) Pierre Henri DAUCOURT, né le 9 avril 1879 à Troyes (Aube), décédé le ... à ... (...). Brevet de pilote n° 520 obtenu le 15 juin 1911 sur avion Blériot.
□ Par arrêté du Ministre de la Guerre en date du 22 février 1915 (J.O. 24 févr. 1915, p. 968 et 969), inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier dans les termes suivants :
« Daucourt (Pierre-Henri), sous-lieutenant pilote à l’escadrille N. 23 d’une armée : remarquable pilote. N’a cessé de donner le plus bel exemple de courage et de ténacité dans l’accomplissement des missions qui lui ont été confiées. Le 26 février 1916, au cours d’une reconnaissance à longue portée, a réussi, bien que désarmé par l’enrayage de sa mitrailleuse, à écarter deux avions ennemis par l’audace de ses manœuvres. Le 18 mars 1916, au cours d’une mission de protection, a attaqué quatre avions allemands et les a mis en fuite. »