Yvonne — Chalutier de 123 tx — Armement Numa Lurie, Arcachon. Coulé par un sous-marin le 5 février 1917, à 20 milles dans le S. 80 W. de la pointe d’Arcachon.
• L'Ouest-Éclair — éd. de Caen —, n° 6.310, Vendredi 9 février 1917,
p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».
« NOUVELLES MARITIMES. […] — LES TORPILLAGES.
BORDEAUX. — 8 février. — Du chalutier Yvonne, 123 tonneaux, onze hommes d’équipage ont été ramenés à Saint-Jean-de-Luz. Le patron et le mécanicien ont été tués ; trois hommes ont été blessés. »
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J'ai bien un bateau de pêche Yvonne de 123 tx d'Arcachon, coulé le 05.02.1917 au large du Cap Ferret par le sous-marin UB-39 (OL Heinrich Küstner) qui disparaitra le 15 mai suivant.
Ce chalutier ne semble pas avoir été réquisitionné.
Il y a un autre chalutier Yvonne réquisitionné et armé en patrouilleur auxiliaire, mais à Boulogne et Calais (1914-1919)
Amicalement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
En fonction des recoupements auxquels j'ai pu procéder, il s'agit bien du premier, qui était effectivement un navire de pêche et non un bâtiment réquisitionné reconverti en patrouilleur.
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Chalutier à vapeur de 153 tx.
Armateur Numa Lury d’Arcachon
Capitaine Louis Hourdic ou Heurtiz (nota : nom incertain, difficilement lisible.)
Perte de l’YVONNE
Le 5 Février 1917 à 06h00, l’YVONNE relève son chalut à 20 milles dans l’ouest d’Arcachon.
Temps brumeux, brise fraîche de NE, mer très houleuse.
Un coup de canon est soudain entendu et l’atteint à la passerelle. Un 2e coup touche l’avant du chalutier, tuant un matelot, et un 3e coup l’arrière, tuant le capitaine et le chef mécanicien.
Les pêcheurs abandonnent alors le navire à la hâte et le sous-marin tire trois obus dans la coque. YVONNE coule aussitôt.
Les pêcheurs n’ont aperçu le sous-marin qu’après le 1er coup. Pourtant, il n’était qu’à 150 ou 200 m.
Les pêcheurs accostèrent alors à 2 ou 3 mètres du kiosque et constatèrent qu’il était en demi plongée. Le canonnier était à peine à 1 m (de hauteur ?). La peinture grise semblait dater de quelques mois déjà. Kiosque habituel au milieu. Un canon à tir rapide fixé sur le pont sur l'avant du kiosque.
Selon certains, il portait sur le kiosque le numéro U 79 ; d’autres disent U 49.
Les Allemands qui montaient ce sous-marin paraissaient très jeunes. Ils ont demandé aux pêcheurs leur nationalité, le nom du bateau et le port d’attache. Ils parlaient très peu français.
Le sauvetage
Après 26 heures passées dans leur canot, les naufragés ont été rencontrés à 08h00 le 6 février par la chaloupe de pêche ALBA, de Saint Jean de Luz, qui les a déposés dans ce port vers midi.
Ce rapport est transmis par l’Inscription Maritime à l’Etat-Major, en faisant remarquer que les matelots débarqués à saint Jean de Luz ne savent pas très bien s’ils étaient à 20 ou 50 milles au large d’Arcachon au moment du canonnage.
Le sous-marin attaquant
C’était en réalité l’UB 39 de l'OL Heinrich Küstner. Les pêcheurs avaient bien lu la première lettre et le dernier chiffre.
Küstner avait déjà coulé les vapeurs français ROUEN et SAINT PHILIPPE (ce dernier de la SNO) et quelques jours plus tard, il coulera le grand voilier RANCAGUA dont tout l’équipage disparaîtra (voir fiche de ce navire). Mais il fera aussi un véritable carnage dans les flottilles de pêche.
Ses attaques sur le ROUEN (5 victimes) et sur l’YVONNE (3 victimes) montrent qu’il torpillait ou canonnait sans avertissement et sans faire dans la dentelle. Ce n’était pas seulement un coup de semonce.
Cela pourrait expliquer qu’on ait retrouvé un canot du RANCAGUA transpercé par un obus (voir ouvrage de Louis Lacroix) Toutefois, il laissait les survivants s’échapper en canot et, selon l’Amirauté allemande, il fit de même pour l’équipage du RANCAGUA. On peut donc penser que l’équipage du RANCAGUA a par la suite disparu à cause du mauvais temps et de canots endommagés par les premiers tirs.
UB 39 a disparu avec tout son équipage de 29 hommes le 7 Mai 1917 par 51°20 N et 02°09 E, près du banc de Sandettié, en sautant sur une mine (et non à la suite d’un combat avec un Q-ship comme je l’avais écrit à la fiche RANCAGUA).
Son épave a été retrouvée et explorée en 2007.
Bonjour à tous
Etonnant cet U-Boot qui porte son n° sur le kiosque. A ma connaissance c'est un cas à la fois isolé et surprenant, contraire aux usages dans les flottilles en temps de guerre car permettant une identification du sous-marin. Sur aucune photo du temps de guerre en ma possession, on ne voit apparaître sur le kiosque un n° d'identification lisible. Il est clair que ces pêcheurs ne l'ont pas inventé non plus.
Cdlt
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
