SAINT HUBERT Trois-mâts - goélette de Saint Malo

olivier 12
Messages : 4029
Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am

Re: SAINT HUBERT Trois-mâts - goélette de Saint Malo

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

SAINT HUBERT

Trois-mâts goélette de 187,95 tx JN

Armateur Louis Hubert de Saint-Servan

Appareillage de Lisbonne pour Saint-Servan avec un chargement de vin et de sel.

Capitaine Pierre ZION
Equipage : 1 second, 5 Matelots, 1 novice, 1 mousse, tous d’Erquy ou de Binic

Le 30 Mars 1916, le SAINT HUBERT se trouve par 47°35 n et 07°20 W. Route au NEqN à 4 nœuds.
Beau temps, petite brise de NW.

Aperçu un sous-marin venant de l’ESE faisant route sur le voilier dont les voiles, tannées en rouge, indiquent la nationalité. Il porte le pavillon allemand et le signal AB « Abandonnez le navire ».
Mis en panne, et le capitaine se rend le long du sous-marin dans un doris. Il reçoit l’ordre, donné en français par le plus jeune des deux officiers du sous-marin, d’abandonner immédiatement le navire.

L’équipage embarque dans les deux doris et le sous-marin tire une douzaine de coups de canon sur le voilier. Mais le tir est très mauvais et les coups portent dans les hauts. Une partie de la voilure tombe et le roof est démoli.

Soudain, une fumée apparaît à l’horizon. Le sous-marin abandonne la goélette et se dirige vers elle. Ce navire fut reconnu plus tard comme étant un pétrolier américain.

Les deux doris font route vers l’ENE, mais en raison du temps perdu pour gréer les canots, ils ne se trouvent qu’à deux milles deux heures plus tard. Ils rencontrent alors le vapeur danois LIVONIA, capitaine Hansen, qui fait route de Newcastle vers Nice avec du charbon. Le vapeur embarque tous les naufragés ainsi que les deux doris.
Le sous-marin revient alors vers le LIVONIA et le croise lentement, à ½ mille, sans lui faire aucun signal.
Le SAINT HUBERT était encore visible et n’avait pas coulé.

Ce sous-marin était long d’environ 60 m, ne portait aucun numéro et avait un blockhaus sans passerelle ni rambarde. Canon de 47 mm sur l’avant du kiosque. Gouvernail horizontal de chaque bord à l’avant, forte ceinture de 20 cm de large faisant le tour du submersible, ancre dans les écubiers, périscope sur lequel était hissé le pavillon allemand.
Installation TSF ? Les témoignages ne concordent pas sur ce sujet. Des fils allaient du sommet du périscope à l’arrière.

Les officiers : le commandant était « un gros gaillard blond » et le second était très jeune. 5 ou 6 hommes se tenaient sur le kiosque. Les officiers portaient de longs imperméables noirs et les marins des cirés noirs. Seul le chef de pièce était en gris. Le jeune officier tenait un porte-voix à la main.

Voici la silhouette de ce sous-marin

Image

L’officier enquêteur écrit :

« Le capitaine Zion ne pouvait faire aucune manœuvre pour échapper à la capture qui était inévitable.
Le LIVONIA est arrivé à Nice le Dimanche 9 Avril à 10h00 du matin. Il n’a pas été arraisonné par le sous-marin! Je partage l’avis de l’équipage que cela a étonné.
Je sais qu’il a à bord 800 litres de pétrole, peut-être plus. Je le visiterai sérieusement Lundi, n’ayant aucune confiance dans le capitaine ».

Autrement dit, cet officier, chef du bureau régional de renseignement maritime de Nice, ainsi que son inspecteur de la navigation, pensent que le LIVONIA pourrait être un ravitailleur de sous-marin. (Ils respectent quand même la trêve du week-end et n'iront le visiter qu'aux jours ouvrables…)
Et l’inspection ne dut rien donner puisqu’on n’en trouve aucune mention dans les archives.


Le sous-marin attaquant

C’était l’U 28 du KL Georg-Günther von FORSTNER.
Le même jour, il allait couler le vapeur anglais TREWYN. Ce cargo de 3084t, construit en 1903 et qui faisait route vers Tees, fut porté manquant après avoir franchi le détroit de Gibraltar le 25 Mars.

Cdlt
olivier
kgvm
Messages : 1126
Inscription : ven. janv. 18, 2008 1:00 am

Re: SAINT HUBERT Trois-mâts - goélette de Saint Malo

Message par kgvm »

According to Lloyd's Register 1913: built 1897, 232 GRT and 188 NRT.
Louis Lacroix has the ship listed as a morutier, but with only 155 GRT.
Avatar de l’utilisateur
Yves D
Messages : 1984
Inscription : ven. mai 18, 2007 2:00 am
Localisation : Toulon
Contact :

Re: SAINT HUBERT Trois-mâts - goélette de Saint Malo

Message par Yves D »

Pour que le patronyme soit complet, on peut ajouter son titre nobiliaire "Freiherr".
KL Georg-Günther Freiherr von Forstner. Né le 21.11.1882, rejoint la Marine Impériale en avril 1900. Il commandait déjà l'U 28 avant le début de la guerre. Il le gardera jusqu'à la mi-juin 1916 puis sera instructeur à l'Ecole de Nav. sous-marine avant de prendre brièvement le commandement de SMS Panther et de finir la guerre comme officier de quart sur le cuirassé SMS Königsberg. Il quitte le service le 9.7.1919.
Cdlt
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
Michael Lowrey
Messages : 114
Inscription : sam. déc. 13, 2008 1:00 am

Re: SAINT HUBERT Trois-mâts - goélette de Saint Malo

Message par Michael Lowrey »

Selon "Lloyd's Register 1898", L. Hubert de Saint-Servan était aussi le armateur en 1897. Le navire a été construit par L. Tranehemer (je pense, il est difficile de faire de l'entreprise) de La Richardais.

Best wishes,
Michael
Avatar de l’utilisateur
Ar Brav
Messages : 6122
Inscription : mar. avr. 25, 2006 2:00 am

Re: SAINT HUBERT Trois-mâts - goélette de Saint Malo

Message par Ar Brav »

Bonjour Michael,
Bonjour à tous,

Merci pour les informations. Il doit s'agir en effet du Chantier Tranchemer. La Richardais, près de Saint Malo a connu un développement important, depuis le début du 19e siècle, avec les chantiers de construction navale en activité jusqu'à la fin des années 1930. Les premiers chantiers attestés en 1809 étaient installés dans l'anse de la Rivière depuis la rue du Port jusqu'au passage de Piqueriotte (chantiers Leborgne et Legobien). Profitant de l'essor du commerce maritime et de l'activité halieutique des ports de la région malouine, ils furent bientôt à l'étroit. Dès 1846, ils s'implantèrent plus au nord, dans l'anse des Grandes Rivières dit également les Millières.
Le chantier Tranchemer y fonctionna entre 1856 et 1917.

http://www4.culture.fr/patrimoines/patr ... IA35004706

http://fr.topic-topos.com/chantier-tran ... richardais

Bien cordialement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
olivier 12
Messages : 4029
Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am

Re: SAINT HUBERT Trois-mâts - goélette de Saint Malo

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Voici la première page du rôle de la goélette SAINT HUBERT au 1er Janvier 1915, donnant ses caractéristiques et le chantier de construction. Cette goélette était bien armée pour la pêche à la morue à Terre-Neuve.

Image

Image

Cdlt
olivier
BLABLA
Messages : 1
Inscription : jeu. nov. 29, 2018 5:25 pm

Re: SAINT HUBERT Trois-mâts - goélette de Saint Malo

Message par BLABLA »

Bonjours à tous,
Je suis à la recherche d'autres renseignements concernant cette goélette ST HUBERT dont l'armateur était M. Louis HUBERT de ST Servan (St Malo).
Il me serait agréable d'obtenir même des photos (on peut rêver)...
En tout cas, le moindre renseignement sur cette goélette et son armateur m'intéresse.
J'ai l'impression de jeter une bouteille à la mer, mais sait-on jamais !!
L'endroit où je pourrais faire les recherches me conviendrait aussi.
Un grand MERCI à tous,
Jacqueline
Rutilius
Messages : 15402
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

SAINT-HUBERT ― Trois-mâts goélette terre-neuvier — Armement Louis Hubert fils, Saint-Servan (1897~1916).

Message par Rutilius »

Bonjour, et bienvenue,
Bonjour à tous,

Armement Louis HUBERT fils

Saint-Servan (Ille-et-Vilaine)


— HUBERT Louis Joseph, né le 5 octobre 1868 à l’Île Saint-Pierre (Îles Saint-Pierre-et-Miquelon) (Registre des actes de naissance de l’Île Saint-Pierre, Année 1868, f° 50, acte n° 98), décédé le 15 jan-vier 1940 à Bordeaux (Gironde).

Capitaine au cabotage, inscrit au quartier de Saint-Malo, n° 472.

• Fils de :

— Louis Jean HUBERT, né le 20 septembre 1832 à Pleurtuit (Ille-et-Vilaine) (Registre des actes de nais-sance de la commune de Pleurtuit, Année 1832, f° 22, acte n° 108), décédé le 17 janvier 1910 à Saint-Servan (– d° –), villa Saint-Pierraise, sise rue Laurent (Registre des actes de décès de la commune de Saint-Servan, Année 1910, f° 5, acte n° 20), armateur.

Et de :

— Marie BUSNOT, née le 11 septembre 1843 à l’Île Saint-Pierre (Registre des actes de naissance de l’Île Saint-Pierre, Année 1843, f° 9, acte n° 31), décédée le 10 juin 1919 à Saint-Servan, villa Saint-Pierraise, sise rue Laurent (Registre des actes de décès de la commune de Saint-Servan, Année 1919, f° 45, acte n° 235), sans profession. Époux ayant contracté mariage à l’Île Saint-Pierre, le 15 mai 1866 (Registre des actes de mariage de l’Île Saint-Pierre, Année 1866, f° 10, acte n° 9).

• Petit-fils de :

— Pierre François HUBERT, né le 23 février 1893 à La Landec (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor) (Registre des actes de naissance de la commune de La Landec, Année 1893, f° 3, acte n° 4), charpentier de marine, et Marie RABOT, née le 25 floréal an IX [15 mai 1801] à Pleurtuit, sans profes-sion. Époux ayant contracté mariage à Pleurtuit, le 22 janvier 1822 (Registre des actes de mariage de la commune de Pleurtuit, Année 1822, f° 2, acte n° 2).

— Guillaume BUSNOT, né le 17 mai 1807 à Montsecret (Orne) (Registre des actes de naissance de la commune de Montsecret, Année 1807, f° 10, acte n° 23), décédé le 20 mars 1847 à l’Île Saint-Pierre (Îles Saint-Pierre-et-Miquelon) (Registre des actes de décès de l’Île Saint-Pierre, Année 1847, acte n° 13), boucher, et de Françoise Julie HÉLOUIS, son épouse.

• Époux de Joséphine LÉGASSE, née le 19 mars 1877 à Buenos-Aires (Argentine), avec laquelle il avait contracté mariage à Anglet (Basses-Pyrénées — aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques), le 3 janvier 1898 (Registre des actes de mariage de la commune d’Anglet, Année 1898, f° 2, acte n° 3).

[Témoins : Louis TRANCHEMER, ami des époux, « constructeur de navires » à la Richardais (Ille-et-Vilaine) ; Christophe LÉGASSE, frère de l’épouse, « commis négociant » à Saint-Pierre-et-Miquelon ; Saint-Martin LÉ-GASSE, cousin de l’épouse, négociant à Bayonne (Basses-Pyrénées — aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques) ; Jean LÉGASSE, cousin de l’épouse, négociant à Saint-Pierre-et-Miquelon.]

Fille de Jean-Baptiste LÉGASSE, né le 30 novembre 1842 à Bassussarry (Basses-Pyrénées — aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques) (Registre des actes de naissance de la commune de Bassussarry, Année 1842, acte n° 8), armateur, et de Estefania SENZ, née vers 1844, sans profession, son épouse.

Distinctions honorifiques

□ Prix Émile Robin 1908, décerné par la Société centrale de sauvetage des naufragés (Annales du sauve-tage maritime, 2e trim. 1909, p. 186 et 187).

A.S.M. II-1909 - Capture.JPG
A.S.M. II-1909 - Capture.JPG (86.79 Kio) Consulté 2754 fois

□ Par décision du Sous-secrétaire d’État chargé de la Marine marchande, des Ports et des Pêches en date du 2 janvier 1925 (J.O. 8 janv. 1925, p. 361), lui fut décernée la Médaille d’honneur des marins du commerce — créée par la loi du 14 décembre 1901 instituant des médailles d’honneur à décerner par le Ministre de la Marine aux marins français après 300 mois de navigation (J.O. 16 déc. 1901, p. 7.777).
.
Dernière modification par Rutilius le sam. janv. 25, 2025 7:54 pm, modifié 3 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
Messages : 3648
Inscription : lun. nov. 23, 2009 1:00 am

Re: SAINT HUBERT Trois-mâts - goélette de Saint Malo

Message par Memgam »

Bonjour,

Saint-Hubert, trois-mâts brick-goélette, construit en 1898 par L. Tranchemer à La Richardais,
232 tjb, 188 tjn, 320 tpl, 35,87 x 8,11 x 3,74 m.

En 1912, indicatif KVWC, immatriculé à Saint-Malo, armateur L. Hubert à Saint-Servan, capitaine Jagou.

Source : Registre n° 84, Bureau Veritas 1912.

Cordialement.
Memgam
Memgam
Messages : 3648
Inscription : lun. nov. 23, 2009 1:00 am

Re: SAINT HUBERT Trois-mâts - goélette de Saint Malo

Message par Memgam »

Bonjour,

"Saint-Pierre et Miquelon - 18 juin. La goélette Saint-Hubert est arrivée à Saint-Pierre et Miquelon aujourd'hui venant des Bancs. Elle avait à son bord l'équipage de la goélette Ville de Bordeaux de Saint-Servan, coulée sur les lieux de pêche par suite d'une voie d'eau. La Ville de Bordeaux, capitaine Labourdonnaye, armateur MM. Lagasse et Cie, jaugeant 64 tx."

Source : Ouest-Eclair du 19 juin 1911.

Ville de Bordeaux, ex-Masconomo, goélette construite en 1888 à Essex (Massachusetts)
92 tjb, 64 tjn, 150 tpl, 26,58 x 6,84 x 2,93 m.

En 1911, indicatif LJRK, immatriculé à Saint-Pierre et Miquelon, armateur J. Legasse, Bayonne

Source : Registre n° 84, Bureau Veritas 1912.

Cordialement.
Memgam
Répondre

Revenir à « Navires et équipages »