Voici une représentation du voilier HOCHE
http://www.navires-14-18.com/photos/H/HOCHE_XX_1w.jpg
A bientot

Bonsoir Olivier,
Bonsoir à tous,
Deux autres grands voiliers figurant sur la liste des « Grands voiliers nantais torpillés, coulés ou supposés perdus par faits de guerre », établie par Louis Lacroix (« Les derniers grands voiliers », J. Peyronnet & Cie, éd., Paris, 1937, Annexe, p. 486 à 488) :
- Hoche, trois-mâts carré lancé le 4 mai 1901 par les Chantiers de la Loire, coulé par un sous-marin, le 28 octobre 1915, aux environs de la Tyne, en allant de Ipswich à Leith (Armateur : Société générale d'armement ; Capitaine Durand) ;
- Léon-Blum, voilier construit à Rouen par les Chantiers du Grand-Quevilly, perdu en 1918 aux environs de Dakar (Armateur : Société générale d'armement ; Capitaine Catron).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Bonsoir Olivier, bonsoir à tous
Je confirme, aucun des grands U-Boot de la Flotte de Haute Mer n'était en patrouille dans le secteur traversé par le Hoche entre le 28 et le 30. Et puis si l'un d'eux avait envoyé par le fond un navire de cette taille, on le saurait. Par contre, les premiers petits UC mouilleurs de mines basés à Zeebrugge, avaient déjà commencé depuis l'été leur activité sur la côte orientale de la GB et cela m'a donné l'idée de regarder de plus près la question.
Dans la dernière dizaine d'aout 1915, UC 6 a procédé à deux mouillages de mines, l'un devant Yarmouth à proximité du bateau-feu de Cockle et l'autre au large d'Aldborough
UC 7 à la même période a procédé à un mouillage au SE d'Orfordness.
Ces trois secteurs pouvaient être traversés par le Hoche qui remontait vers Edimboug et une mine peut rester active pendant plusieurs mois, voire années... Aussi l'hypothèse de la perte sur une mine n'est-elle pas à exclure. D'autre part, même si je suis peu documenté sur cet autre point, il y a eu aussi des mouillages de mines par des unités de surface le long de cette côte dans les débuts de la guerre. Il faut également compter avec les mouillages effectués par la Royal Navy pour contrarier les U-Boot.
Alors à tout prendre, je dirais que le gros temps qui est indéniable et les mines peuvent avoir concouru à possibilité égale à cette perte, voire les deux réunis. Faute de savoir où est l'épave du Hoche, on ne saura sans doute jamais la véritable raison de sa perte.
Amts
Yves
Bonjour à tous, bonjour Yves,
En ce qui concerne le HOCHE, on pourrait effectivement attribuer sa perte à l'explosion d'une mine d'autant plus que des mines avaient été larguées par UC6 et UC7, sans parler des mines anglaises...
Mais l'explosion d'une mine aurait sûrement provoqué de gros dégâts au bâtiment comme la chute d'une partie de la mâture, ou l'arrachement des baleinières. Bref on peut penser que la mer se serait couverte de débris divers et qu'une partie des ces épaves, avec les vents de SW à SE serait venue s'échouer sur les côtes d'Ecosse, voire celles de Norvège. Or il semble bien que l'on ait absolument rien retrouvé.
On peut aussi supposer qu'étant aux allures portantes par mer très forte, le voilier roulait violemment et que ce roulis aura entrainé un ripage du lest. C'est un incident que l'on rencontre à plusieurs reprises sur ces grands voiliers. Le navire se couchant, l'eau embarque; si l'on ne parvient pas à le redresser, il finit par partir au fond comme un plomb de sonde. Dans ce cas, peu d'épaves témoignent du naufrage...
Mais tout cela n'est que supposition et je pense effectivement qu'il sera très difficile de connaître la vérité sur sa fin.
Voici un superbe exemple de navire engagé (ayant une forte gite) suite au ripage de sa cargaison. Il s'agit du MARECHAL DE CASTRIES, mais dans ce cas la mer était peu agitée et le navire put être redressé.
http://img8.imageshack.us/img8/3296/mar ... iesqh5.jpg
Cdlt
Bonjour Olivier, bonjour à tous
En effet, vu sous cet angle, l'absence d'épaves significatives indiquerait plutôt la fortune de mer car il est peu probable que d'éventuelles épaves n'aient pas été retrouvées le long d'une côte densément peuplée et dans une mer très fréquentée. En fait, rien n'est évident, ni dans un sens ni dans l'autre.
Amts
Yves
En confrontant d'autres sources, il n'y a pas eu de minage des parages d'Orfordness. Les mouillages effectués par UC 5 et UC 6 sont si près de la côte qu'il n'est pas pensable que le Hoche ait pu se perdre sur l'un d'eux sans que personne n'en aie connaissance. Reste donc comme seul plausible le barrage 41 de l'UC 11, composé de 12 mines disposées au NE du bateau feu de Newarp au large de Gt Yarmouth, à peu près à la latitude de Winterton on Sea.
L'hypothèse fortune de mer reste semble-t-il celle qui doive être privilégiée.
Bonsoir Olivier,
Bonsoir Yves,
Bonsoir à tous,
Selon toute vraisemblance, le Hoche a bien été victime du déchaînement des éléments et non d'une mine qu'il aurait rencontrée sur sa route :
– Le Figaro, n° 303, 30 octobre 1915, p. 2 :
« Dépêches et nouvelles.
Inquiétudes. - La goélette Hoche, de Nantes, a été vue à la dérive, au large des côtes d'Écosse, puis a disparu. On craint qu'elle n'ait péri, corps et biens. »
– Le Figaro, n° 304, 31 octobre 1915, p. 1 :
« SUR MER. - Une goélette française en perdition. -
LONDRES, 29 octobre. - La goélette française Hoche, de Nantes, a été aperçue hier soir allant à la dérive au milieu de la tempête, à environ huit milles de la côte Est d'Écosse, entre Arbroath et Carnoustie. Les feux du bâtiment ont disparu à la nuit tombante, et, ce matin, de nombreux débris ont été aperçus sur le rivage ; quatre canots appartenant au Hoche, ainsi que des ceintures de sauvetage, ont été trouvés également sur la grève.
On craint que le bâtiment n'ait été perdu corps et biens. »
– Ouest-Éclair – éd. de Nantes – , n° 5984, 31 octobre 1915, p. 4 :
« UN NAVIRE FRANÇAIS PERDU.
LONDRES, 30 octobre. - La goélette française Hoche, de Nantes (il s'agit, sans doute, du long-courrier nantais), a été aperçu [sic] jeudi soir allant à la dérive au milieu de la tempête, à environ huit milles de la côte Est d'Écosse, entre Arbroath et Carnoustie. Les feux du bâtiment ont disparu à la nuit tombante, et, ce matin, de nombreux débris ont été aperçu [sic] sur le rivage. Quatre canots appartenant au Hoche, ainsi que des ceintures de sauvetage, ont été trouvées [sic] également sur la grève. On craint que le bâtiment n'ait été perdu corps et biens.
Le Hoche avait quitté Ipswich il y a quelques jours. L'équipage comprenait 23 hommes. »
Et une interrogation en raison de cette autre brève : le Hoche aurait-il été remorqué, avant ou après avoir été désemparé par la tempête, situation qui semble néanmoins fort peu probable ?
– Ouest-Éclair – éd. de Nantes – , n° 5988, 4 novembre 1915, p. 4 :
« NOUVELLES MARITIMES. – LA PERTE DU HOCHE. -
Le remorqueur Homer, qui conduisait le navire Hoche, est arrivé à Broughty-Ferry. Son capitaine signale que la remorque s'est rompue. Pendant le coup de vent, de nombreux débris ont été aperçus sur le rivage. Quatre canots appartenant au Hoche, ainsi que des ceintures de sauvetage, ont été trouvés également sur la grève. »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
P. S. : Le jugement déclarant constante la disparition des 23 membres de l'équipage du Hoche et en énonçant les circonstances a très certainement été prononcé par le Tribunal de Nantes, lieu du siège social de la société armateur de ce voilier.
Bonsoir Daniel et tous
Eh bien voila qui met un terme aux diverses supputations. Bonne pioche Daniel !
Le remorquage des grands voiliers n'était pas rare pour les déplacements de courte distance ainsi que pour les remontées et descentes de la Manche. Olivier en dira sans doute davantge sur ce point particulier.
Amts
Yves
Bonsoir Daniel, Bonsoir à tous,
Voilà les informations qui manquaient. C'est vraiment l'intérêt de ce forum qui permet de tirer au clair des "énigmes" grâce à la collaboration de chacun.
Ainsi le HOCHE était en remorque et la remorque a cassé dans le mauvais temps. Il est parti en dérive dans la tempête et s'est perdu. On a retrouvé quelques épaves sur la côte. Il y a fort a parier que ce fut une question de ripage de lest...
De toute évidence c'est bien une fortune de mer et Louis Lacroix s'est fourvoyé en impliquant un sous-marin.
Les voiliers étaient effectivement souvent remorqués pour de petites traversées. On le verra d'ailleurs avec le prochain que je vais mettre sur le forum...
Cdlt