QUEVILLY - Quatre-mâts barque

[dominique7604]

la maquette est finie

[dominique7604]

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[Memgam]

Bonjour,

Bravo pour votre travail et merci de ces photos, sans oublier une amicale pensée à la "poupée" de Quevilly.

Cordialement

[yanbi56]

Bonjour,

La carrière et la vie personnelle du CLC Jean-Marie François Rault n'ont pas été aussi lisses que l'on pourrait le supposer.
.....
C'est à bord d'Oliver de Clisson que sa première femme est morte en couches, au large du Cap Horn en 1905, dans ce même voyage.
Il est passé une seconde fois devant une juridiction pour l'échouement du Biessard à Nouméa en novembre 1906. Là aussi, il est blanchi.
L'armateur Prentout lui fait toujours confiance, puisqu'il reçoit le commandement de Dieppedale, en 1908, puis celui de Quevilly en 1911.
C'est alors que les ennuis finissent. Il a trois enfants avec sa nouvelle femme, dont deux jumelles. Celle-ci embarquera d'ailleurs à bord de Quevilly. il reçoit en 1920 une lettre de félicitations du ministre de la Marine pour la qualité de l'entretien de Quevilly.
Il a passé la guerre sans encombre à bord de Quevilly et meurt d'un cancer en 1927.

Bonjour,
Pour l'association CHLC, j'exploite les rôles d'équipages du 3 mâts Biessard construit en 1900 et ayant navigué principalement vers la Nouvelle Calédonie pour y charger du nickel.
Je peux ajouter une ligne aux ennuis en mer de notre cher CLC Jean-Marie François Rault inscrit n°647-CLC à Saint-Malo !
Il a perdu une 2ème épouse en mer en 1907 sur le Biessard et encore non loin du Cap Horn !

Cordialement

Résumé de l'acte de décès : "Mme Marguerite Rault née de Latour xx/09/1879 épouse du Capitaine Rault dcd en mer le 26 juillet 1907 à 6H acte rédigé le 27/07/1907 par 84°W - 39°S" au Sud de l'île Juan Fernandez Chili
Source : Rôle de désarmement - Rouen-1908, Registre-1, Page-536, Voyage-n°8-1907-1908 N°112

[Memgam]

Bonjour,

Biessard, lancé le 26 juin 1900 aux chantiers de Normandie, Wilkinson pour la Compagnie rouennaise de navigation.
2701 tjb, 2254 tjn, 3500 tpl, 89,81 x 12,54 x 6,07 m.

Disparu corps et biens lors d'un voyage sur lest du Havre (départ le 3 février) à Thio (Nouvelle-Calédonie) en mars 1914. Capitaine Fernand Le Maréchal, 25 hommes à bord, à l'issue de 30 voyages en 13 ans sur cet itinéraire du nickel

Source : Registre n° 84, Bureau Veritas 1912.
Jean Randier, Hommes et navires au cap Horn, Hachette, 1966, photo Augé page 161.
Jean Randier, Grands voiliers français, Editions des quatre seigneurs, 1974.
Louis Lacroix, Les derniers grands voiliers, Peyronnet, 1937.
Henri Picard, la fin des cap-horniers, Edito-Vila, 1975.

Photo DR, à quai à son neuvage, devant les chantiers de construction.
Photo Augé, en cale sèche vers 1900au Havre.

Cordialement.

[Rutilius]

Bonjour à tous,

Jean Marie François RAULT,
capitaine du quatre-mâts barque Quevilly du 3 juin 1911 au 5 octobre 1921

Né le 12 janvier 1879 à la Basse Motte, commune de Saint-Servan (Ille-et-Vilaine) (Registre des actes de naissance de la commune de Saint-Servan, Année 1879, f° 4, acte n° 10) et décédé le 24 avril 1927 à Dunkerque (Nord) (Registre des actes de décès de la ville de Dunkerque, Année 1927, f° 22, acte n° 117).

Capitaine au long-cours, inscrit à Saint-Malo, n° 647 ; enseigne de vaisseau auxiliaire (17 nov. 1914) ; lieutenant de vaisseau auxiliaire (8 janv. 1917) ; inspecteur de la navigation à Dunkerque (1er mai 1926).

• Fils de Jean Marie RAULT, né le 11 octobre 1853 à Saint-Joseph en Paramé (Ille-et-Vilaine) (Registre des actes de naissance de la commune de Paramé, Année 1853, f° 18, acte n° 73), marin puis cultivateur, et de Marie Françoise LE BONNIEC, née le 31 janvier 1856 à Louargat (Côtes-du-Nord ― aujourd’hui Côtes-d’Armor) (Registre des actes de naissance de la commune de Louargat, Année 1856, f° 9, acte n° 16), cordière puis cultivatrice ; époux ayant contracté mariage à Saint-Servan, le 21 février 1878 (Registre des actes de mariage de la commune de Saint-Servan, Année 1878, f° 22, acte n° 22).

• Petit-fils de :

— Mathurin Jean Marie RAULT, né le 11 novembre 1821 à Paramé et décédé le 13 août 1867 à Saint-Servan (Registre des actes de décès de la commune de Saint-Servan, Année 1867, f° 63, acte n° 229), laboureur puis journalier, et de Céleste Jeanne Françoise CHARON, née vers 1826, fermière, son épouse ;

— Toussaint LE BONNIEC, né vers 1830, laboureur, et de Marguerite JÉZÉQUEL, née vers 1827, filandière, son épouse.

• Époux en premières noces de Marie Marguerite de LATOUR, née le 14 septembre 1879 à Vitry-sur-Seine (Seine ― aujourd’hui Val-de-Marne) (Registre des actes de naissance de la commune de Vitry-sur-Seine, Année 1879, f° 27, acte n° 95), décédée en mer le 26 juillet 1907 à bord du trois-mâts barque Biessard, au Sud de l’île Juan Fernandez (Chili), par 84° W. et 39° S., avec laquelle il avait contracté mariage à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), le 6 avril 1907 (Registre des actes de mariage de la commune de Saint-Malo, Année 1907, f° 14, acte n° 25).

Fille d’Eugène Amédée de LATOUR, né le 24 février 1847 à Saint-Malo et y décédé, le 9 décembre 1906 (Registre des actes de décès de la commune de Saint-Malo, Année 1906, f° 79, acte n° 321), agent de la Société des auteurs compositeurs et éditeurs de musique, et de Marguerite SCHANGHNESSY, née vers 1847 à Londres (Royaume-Uni) et décédée le 23 novembre 1897 à Saint-Malo (Registre des actes de décès de la commune de Saint-Malo, Année 1897, f° 72, acte n° 282) ; époux ayant contracté mariage à Londres, le 25 novembre 1875.

• Époux en secondes noces de Virginie Marie Louise Constance HUS, née le 11 octobre 1883 à Saint-Servan, avec laquelle il avait contracté mariage à Saint-Servan, le 14 octobre 1908 (Registre des actes de naissance de la commune de Saint-Servan, Année 1883, f° 63, acte n° 247. – Registre des actes de mariage de la commune de Saint-Servan, Année 1908, acte n° 82.). Fille de Louis Marie HUS, né le 13 juillet 1857 à Saint-Servan, boucher, et de Virginie Jeanne Marie MÉNARD, née le 21 mai 1857 à Dinan (Côtes-du-Nord ― aujourd’hui Côtes-d’Armor), bouchère ; époux ayant contracté mariage à Dinan, le 10 janvier 1883 (Registre des actes de mariage de la commune de Dinan, Année 1883, f° 4, acte n° 3).

Distinction honorifique

□ Par décret du 1er février 1927 (J.O. 23 févr. 1927, p. 2.282), nommé chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur au titre du Ministère des Travaux publics dans les termes suivants :

Extrait de la note jointe par le Ministre des Travaux publics à l’appui du projet de décret de nomination (Base Léonore, dossier LH/2270/79) :

« Marin consommé, qui compte 17 ans de commandement. Spécialiste de la navigation à la voile. A commandé le même navire, le quatre-mâts Quevilly, du 3 juin 1911 au 5 octobre 1921.
Mobilisé sur ce navire en qualité d’enseigne de vaisseau auxiliaire, puis de lieutenant de vaisseau, a effectué pendant toute la guerre le ravitaillement en mazout et en essence de diverses bases navales.
Homme énergique et courageux qui a surmonté, par ses brillantes qualités professionnelles, toutes les difficultés que présente la navigation à la voile en temps de guerre. »

Décoré le 10 mars 1927 à Dunkerque (Nord) par M. Jean Gabriel Léon GROGEARD, administrateur princi-pal de l’Inscription maritime, ancien chef du Quartier de Dunkerque. Alors domicilié en cette ville, au 26, rue Léon Gambetta.

[Memgam]

Bonjour,

Après le message de yanbi56, signalant le décès de l'épouse du capitaine Rault, sur la base du registre de désarmement de Biessard, lors de son 8ème voyage, en 1907-1908,
et celui de Rutilius, le confirmant, sur la base des registres d'état-civil, une remise en cause d'information parait patente.

Jusqu'à présent, il était indiqué que deux femmes de capitaines français, pendant la période des grands voiliers long-courriers, étaient décédées en mer.

L'une a disparue avec le navire, madame Guerpin, à bord d'Hautot en 1906, l'autre est décédée en couches à bord d'Olivier Clisson, en 1905.
On pourrait d'alleurs ajouter Marie Olivaux, femme du second du Hoche, également disparue avec ce navire en 1915.

L'interrogation concerne Marie Marguerite de Latour, épouse du capitaine Jean-Marie Rault, décédé à bord de Biessard le 26 juillet 1907.
En effet, son décès est signalé de façon assez laconique et peu précise dans le premier ouvrage du capitaine Lacroix, (1937), en page 456, rubrique Olivier de Clisson :
-"Le capitaine Rault perdit en cours de voyage sa femme et un bébé né à bord." (voyage d'Amérique au Japon en 1903).
Lorsque que le capitaine Lacroix consacre un chapitre de son second livre (1940) aux femmes de marins à bord et à terre (Chapitre XXIII), pages 349 à 364, il écrit :
-"En dehors des morts tragiques de Mme Guerpin à son voyage de noces sur "Hautot" et de celle de Mme Rault morte en couches à bord, je n'ai pas eu connaissances de faits remarquables où des femmes aient joué un rôle sur nos grands voiliers." (page 358).
Un autre chroniqueur des grands voiliers, Henri Picard (1972) écrira de même, toujours pour Olivier de Clisson :
-" The master's wife and baby died at sea during the voyage" (page 206).
Cependant, il ne renouvellera pas son information en 1976, dans l'édition française de son ouvrage.

Pour autant, dans leurs ouvrages respectifs, ni Lacroix, ni Picard, n'indiquent de décès d'épouse de capitaine à bord de Biessard.
L'information, toujours identique, est redonnée en 1996 par Frédéric David.

Dans un ouvrage spécifique (2008), Etienne Bernet est laconique sur le sort de Madame Rault :
-"La première femme du capitaine Jean-Marie Rault embarque à bord du trois-mâts barque Oliver de Clisson, de la Société bretonne de navigation, en 1905. Embarquée en qualité de passagère, elle meurt en couches, à bord, un jour de tempête."

Pourtant le lièvre (dont le cousin est cet animal maudit à bord des navires) avait été soulevé par Marc Métayer en 2003, peut-être sans le savoir car il écrit (page 103) :
-"Biessard…peu après le passage du cap Horn, Madame Rault décède."
Sans le savoir, car pour Olivier de Clisson, il écrit (page115) :
-"Puis le nouveau capitaine Jean Rault perd sa femme et l'enfant né à bord".

Il parait donc qu'il y ait eu une confusion, lié au fait que le capitaine Rault a commandé Olivier de Clisson, et qu'il l'a abandonné en mer, et qu'il a également commandé Biessard, avec lequel il s'est échoué et que Biessard ait disparu plus tard avec un autre commandant.
Cependant, il reste à vérifier si le capitaine Rault a bien embarqué ou non avec une femme, présentée comme son épouse, à bord d'Olivier de Clisson, puisque l'état-civil n'établit son premier mariage que le 6 avril 1907, alors qu'Olivier de Clisson est perdu en 1905.
Une dernière possibilité est l'existence de deux capitaines Rault.

Sources : Louis Lacroix, Les derniers grands voilier, Peyronnet, 1937.
Louis Lacroix, Les derniers cap-horniers, Imprimerie S. Pacteau, 1940.
Alan Villers & Henri Picard, the bounty ship of France, PSL, 1972.
Henri Picard, La fin des cap-horniers, Edita-Vilo, 1976. Photo page 138
Fréderic David, Le Quevilly, Alan Sutton, 1996.
Marc Métayer, Les voiliers du nickel, Alan Sutton, 2003.
Etienne Bernet, les cap-hornières, MDV, 2008.

Cordialement.

[Rutilius]

Bonjour Memgam,
Bonjour à tous,

La mention suivante, relevée dans l’acte du mariage contracté à Saint-Servan, le 14 octobre 1908, entre Jean Marie François RAULT et Virginie Marie Louise Constance HUS (Registre des actes de mariage de la commune de Saint-Servan, Année 1908, acte n° 82), confirme, s'il en était besoin, le décès en mer de Marguerite Marie de LATOUR à la date du 26 juillet 1907 :

« ..., a comparu Jean Marie François RAULT, capitaine au long-cours, né le douze janvier mil huit cent soixante-dix-neuf, y domicilié, veuf de Marguerite Marie de LATOUR, décédée en mer le vingt-six juillet mil neuf cent sept, ... »

Il y a tout lieu de supposer que le procès verbal constatant le décès de cette personne, établi le 27 juillet 1907 à bord du Biessard par son infortuné époux, et inscrit à la suite du rôle d’équipage comme il était de règle, fut transcrit sur le Registre des actes de décès de la ville de Rouen, port où fut désarmé le bâtiment. Mais, malheureusement, le registre de l’année 1908 ne peut, pour l'heure, être consulté en ligne...

[Memgam]

Bonjour,

Le capitaine Jean Marie François Rault, a été capitaine sur Olivier de Clisson, trois-mâts barque immatriculé à Rouen, 1740 tjb, armé par MM. Prentout, Leblond et Leroux, pour le voyage de retour de Thio (Nouvelle Calédonie) au Havre avec un chargement de 3050 t de minerai de nickel. Parti de Thio le 18 juin 1905, il a rencontré du mauvais temps qui a ébranlé la coque et la mâture du navire. Une voie d'eau s'est déclarée le 19 juillet et a pu être franchie par les pompes. La situation s'est cependant aggravée au fil du temps, à tel point qu'il a fallu abandonner le navire, le 25 septembre 1905 à environ 330 milles dans l'O.N.O. de Saint Vincent (Iles du Cap Vert), l'équipage ayant embarqué sur deux baleinières, l'une conduite par le capitaine Rault, l'autre par le lieutenant Dequidt. Le navire a coulé le lendemain à 8 heures. Les deux baleinières ont été séparées dans la nuit du 1er au 2 octobre 1905. Celle du capitaine a fait côte le 3 octobre dans la baie de Torafal et les hommes ont été conduits à Saint Vincent où avait abordé la baleinière du lieutenant.
Pour la perte de son navire, le capitaine Rault est passé devant le tribunal maritime de Saint Servan, présidé par le capitaine de frégate Fournier, le 6 juin 1906 et le capitaine d'Olivier de Clisson a été acquitté. (Ouest-Eclair, édition de Rennes du 7 juin 1906).

Le capitaine Jean Rault commande ensuite le trois-mâts Biessard (sujet dans le forum), embarquant à Brest le 12 juin 1906. Il arrive à Nouméa le 12 septembre. Quittant Plum début novembre, il heurte une roche inconnue et s'échoue. Après une vaine tentative de remorquage, il se dégage seul à la faveur de la marée montante. La coque est inspectée à Nouméa. Il est de retour à Glasgow le 6 mars 1907.
Il se marie le 6 avril 1907 (cf le message de Rutilius ci-dessus) et embarque avec sa femme, comme capitaine pour un second voyage sur Biessard, à Glasgow, le 11 avril 1907.
Sa femme décède à bord le 26 juillet 1907, dans le Pacifique sud. Il fait escale à Valparaiso du 8 au 9 août et à Gatico et il arrive à Gomen (Nouvelle-Calédonie) le 30 décembre 1907. Il est de retour à Glasgow le 10 juin 1908.
Il se remarie le 14 octobre 1908 (cf, idem) et fait deux voyages du Dieppedale, le premier de janvier à août 1909, retour au Havre le 19 ; puis le second du 10 septembre 1909 au 15 juin 1910 à Glasgow
Il embarquera ensuite sur Quevilly où il fera dix ans de commandement.

Il semble que la mort d'une épouse du capitaine Rault à bord d'Olivier de Clisson, navire considéré comme malchanceux, soit une légende, ou tout au moins une confusion, avec Biessard.

Source : Ouest-Eclair, Editions de Rennes, années 1902 à 1910.

Cordialement.

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

Le naufrage du trois-mâts barque Olivier-de-Clisson


• L’Ouest-Éclair – éd. de Rennes –, n° 3.160, Samedi 4 novembre 1905, p. 4 et 5.




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• L’Ouest-Éclair – éd. de Rennes –, n° 3.375, Jeudi 7 juin 1906, p. 4.