.
Bonsoir à tous,
Margaux – Cargo – Compagnie de navigation Worms & Cie, Le Havre.
• L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 5.732, 4 avril 1918, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».
« LA GUERRE SOUS-MARINE. ― [...] ― Équipage récompensé. ―
PARIS, 3 avril. - La vigilance de deux matelots du vapeur Margaux, puis l'esprit de décision du 1er maître pilote et de l'officier de quart, ont permis à ce bâtiment d'éviter la torpille que lui lança un sous-marin le 16 février 1918. Le ministre de la Marine a accordé à ces marins, ainsi qu'au vapeur, des témoignages officiels de satisfaction. »
MARGAUX ― Cargo ― Compagnie de navigation Worms & Cie, Le Havre.
Re: MARGAUX ― Cargo ― Compagnie de navigation Worms & Cie, Le Havre.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
- Terraillon Marc
- Messages : 3875
- Inscription : mer. oct. 20, 2004 2:00 am
Re: MARGAUX ― Cargo ― Compagnie de navigation Worms & Cie, Le Havre.
Bonsoir
La fiche Miramar du MARGAUX
Single Ship Report for "1166049"IDNo: 1166049 Year: 1912
Name: MARGAUX Keel:
Type: Cargo ship Launch Date:
Flag: FRA Date of completion: 11.12
--------------------------------------------------------------------------------
Tons: 1463 Link: 1726
DWT: Yard No: 89
Length overall: Ship Design:
LPP: 73.5 Country of build: FRA
Beam: 10.6 Builder: France
Material of build: Location of yard: Dunkirk
Number of
screws/Mchy/
Speed(kn): 1T-12
--------------------------------------------------------------------------------
Naval or paramilitary marking :
A: *
End: 1951
--------------------------------------------------------------------------------
Subsequent History:
50 REGULUS
Disposal Data:
wrecked Trident Reef, 2nm N Apawan Bay 13.6.51
A bientot
La fiche Miramar du MARGAUX
Single Ship Report for "1166049"IDNo: 1166049 Year: 1912
Name: MARGAUX Keel:
Type: Cargo ship Launch Date:
Flag: FRA Date of completion: 11.12
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Tons: 1463 Link: 1726
DWT: Yard No: 89
Length overall: Ship Design:
LPP: 73.5 Country of build: FRA
Beam: 10.6 Builder: France
Material of build: Location of yard: Dunkirk
Number of
screws/Mchy/
Speed(kn): 1T-12
--------------------------------------------------------------------------------
Naval or paramilitary marking :
A: *
End: 1951
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Subsequent History:
50 REGULUS
Disposal Data:
wrecked Trident Reef, 2nm N Apawan Bay 13.6.51
A bientot

Cordialement
Marc TERRAILLON
A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
Marc TERRAILLON
A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
Re: MARGAUX ― Cargo ― Compagnie de navigation Worms & Cie, Le Havre.
.
Bonjour à tous,
● Navigazette Hebdomadaire, n° 1;228, Jeudi 7 novembre 1912, p. 8, en rubrique « Chonique maritime » :
« Lancements. [...]
Margaux. ― Vapeur en acier, à hélice ; mètres, 73 x 10,60 x 6,60 ; tirant d’eau en charge, 5 mètres ; port en lourd, 1.800 tonnes ; vitesse, 11 nœuds. Ateliers et Chantiers de France, à Dunkerque, pour le compte de MM. Worms et Cie, armateurs au Havre. »
Bonjour à tous,
● Navigazette Hebdomadaire, n° 1;228, Jeudi 7 novembre 1912, p. 8, en rubrique « Chonique maritime » :
« Lancements. [...]
Margaux. ― Vapeur en acier, à hélice ; mètres, 73 x 10,60 x 6,60 ; tirant d’eau en charge, 5 mètres ; port en lourd, 1.800 tonnes ; vitesse, 11 nœuds. Ateliers et Chantiers de France, à Dunkerque, pour le compte de MM. Worms et Cie, armateurs au Havre. »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: MARGAUX ― Cargo ― Compagnie de navigation Worms & Cie, Le Havre.
bonjour a tous margaux petit vapeur affectes au cabotage compagnie worms commander part monsieur BEGUE second capitaine JEAN JOURDAN CAPITAINE AU long cour cap hornier le margaux etait affecte a la ligne bordeaux hambourg avec escale au havre au cour dune traverser dunkerque le havre margaux s echoua dans la brume pres d etretat et se fit de graves avaries le second capitaine jourdan fut debarque et repris du service sur le JUMIEGES
hector 33
Re: MARGAUX ― Cargo ― Compagnie de navigation Worms & Cie, Le Havre.
Bonjour à tous
Extrait du JO du 16 avril 1918 :

Bien amicalement
Marpie
Extrait du JO du 16 avril 1918 :

Bien amicalement
Marpie
-
- Messages : 4029
- Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am
Re: MARGAUX ― Cargo ― Compagnie de navigation Worms & Cie, Le Havre.
Bonjour à tous,
Lancement du MARGAUX à Dunkerque en Novembre 1912.

Vapeur de 675 tx JN, de la Compagnie Worms affrété par l’Etat
Effectue une traversée Bordeaux – Dunkerque avec
- 1100 t de macadam
- 350 t de vin
- 50 t de divers


Attaque par un sous-marin le 16 Février 1918. Rapport du capitaine.
Quitté Bordeaux pour Dunkerque le 10 Février 1918 à 16h00. Navigué en convoi jusqu’à la rade de Brest où nous avons mouillé le 15 Février à 16h30. Le 16 à 11h00, parti en convoi pour Cherbourg. N° 1 du convoi, avec à bord le 1er maître pilote de la flotte Jean Le Gall faisant partie des patrouilles de Normandie. Tout va bien jusqu’à 16h00. Notre vitesse est de 8 nœuds, jolie brise de SE, mer houleuse d’Ouest.
Nous sommes à 6 milles au N60W de l’île Vierge, par 48°41 N et 04°43 W quand les matelots Herlidou Pierre et Caïn François crient ensemble, le premier « Un périscope à bâbord arrière », et le second « une torpille à bâbord arrière ». « A droite toute » commande immédiatement le 1er maître pilote, pendant que l’officier de quart, Monsieur Bénard Gaspard, officier de la Marine Marchande inscrit à Dunkerque, lance la machine à toute allure. Sous le coup de fouet, le navire évolue rapidement et nous avons la joie de voir passer la torpille à 15 m de l’arrière environ. Parée, elle navigue ensuite en zigzag. Notre route était N56E quand périscope et torpille ont été aperçus à 200 m, à 120° sur bâbord. La direction de la torpille était perpendiculaire à notre route initiale. Après avoir lancé sa torpille, le sous-marin est passé en plongée entre nous et le n° 2 du convoi, cap au S40W.
L’alerte avait été donnée à bord et on essaya de tirer avec la pièce arrière mais sans résultat, le ressort du percuteur étant trop faible. Plusieurs étoupilles ratent. Hissé pavillon B sur la boule, sifflé plusieurs coups pour attirer l’attention du convoyeur et des autres bâtiments du convoi, lancé « Allo » par TSF et signalons à bras notre rencontre au convoyeur de tête.
Continué à naviguer en zigzag à toute allure jusqu’à 17h30, puis diminuons progressivement pour attendre le convoi. Traversée sur Cherbourg sans incident et mouillons sur rade de Cherbourg le 17 à 11h00. Adressé un rapport succinct concernant cette alerte à Monsieur le Chef d’Etat Major de la Préfecture Maritime. Je fus aussi interrogé pat l’officier de la police de la navigation.
Pendant cette alerte, la discipline et l’entrain de l’équipage ont été parfaits. Je tiens à signaler particulièrement le 1er maître pilote Le Gall et le lieutenant Bénard pour l’esprit de décision dont ils ont fait preuve et les matelots Herlidou et Caïn pour leur perspicacité et leur bonne compréhension des ordres reçus.
Déposition du lieutenant Gaspard BENARD
Le 16 Février à 16h00 j’étais de quart sur la passerelle. C’était l’heure de la relève et, au moment de prendre l’échelle pour descendre, le matelot Caïn signale « Un périscope sur bâbord ». Ce périscope est aperçu en même temps par le matelot Herlidou et je fais mette aussitôt la barre à droite toute et la machine à allure maximum. Le 1er maître Le Gall et le SD maitre canonnier Urvoas étaient aussi sur la passerelle. Le Sd maître Urvoas m’indique la direction du sous-marin à 120° sur bâbord. Je ne vois pas le périscope, mais je vois le sillage de la torpille à 600 m sur tribord. Elle avait dû passer à 15 m de l’arrière.
Le 1er maître Le Gall avait commencé une évolution sur tribord au moment où la torpille a été aperçue, et elle était déjà nettement commencée. La machine est bien partie à toute vitesse. Aussitôt l’alerte donnée, le capitaine est monté sur la passerelle. Il a redressé le navire au bout de trois minutes environ.
Déposition du matelot Aimé RUCHAUD
J’étais à la barre quand j’ai aperçu un sillage sur tribord. Au même instant, le matelot Caïn signalait un périscope que j’ai vu également. Il était à 30 ° sur bâbord, à 300 m. Le 1er maître pilote était en train de venir sur tribord. Au bout de 3 minutes, il est revenu sur bâbord et nous avons continué à naviguer en zigzag.
Déposition du QM fusilier Louis LE CORRE
Je montais prendre le quart à la pièce arrière quand l’alerte a été donnée de la passerelle. J’ai aperçu le périscope sur bâbord arrière à 300 m. Je n’ai pas vu le sillage de la torpille. J’ai essayé de faire feu, mais il s’est produit successivement plusieurs ratés. Le sous-marin avait disparu avant que la pièce puisse être remise en état.
Déposition du Chef Mécanicien Jean VERDERY
J’étais dans la machine quand j’ai reçu l’ordre de mettre en avant à toute vitesse. L’accélération s’est faite instantanément. Tout le personnel mécaniciens et chauffeurs s’est rendu à son poste avec le plus grand calme et sang froid.
Rapport du 1er maître pilote Jean LE GALL
Embarqué le 16 Février à 10h20 sur le vapeur français MARGAUX allant de Bordeaux à Dunkerque, armé de 2 canons de 90 mm avec en outre une équipe spéciale ayant 4 canons de 75 mm.
Appareillé de Brest à 11h00 et pris la tête du convoi composé de 6 navires convoyés par BERNICLE et UTILE.
(Nota : BERNICLE était un ancien yacht anglais et UTILE un remorqueur construit à Lyon en 1894 et réquisitionné à Bougie)
A 16h00, à 6 milles au N60W de l’île Vierge, aperçu un périscope à 200 m. Venu sur la droite et mis à toute vitesse en sifflant. Equipage au poste de combat, effectué tous les signaux réglementaires. Aperçu le sillage de la torpille qui passe à 15 m de l’arrière. Signalé au chef d’escorte la présence du sous-marin. Fait des lacets jusqu’à la nuit.
19h30, N/S Ile de Batz
02h50 le 17, 2 milles SE de Barnouic
06h00 Franchi le Grand Russel
Passé à l’Ouest du banc de la Schôle et par le raz Blanchard.
Mouillé en petite rade de Cherbourg à 11h20 et débarqué à 12h30.
Rapport de l’officier AMBC
L’attaque du MARGAUX le 16 Février n’a donné lieu à aucun engagement au canon. Le sous-marin a lancé en plongée une torpille qui est passée à 15 m de l’arrière. Le périscope était visible et seule la pièce arrière aurait pu tirer s’i n’y avait eu des ratés.
La veille était assurée par un homme en vigie dans la mâture, deux sur la passerelle supérieure, deux de l’équipe spéciale sur la passerelle inférieure, un au canon avant et un au canon arrière. L’équipage a rallié rapidement son poste de combat.
Le QM fusilier Le Corre, chef de la pièce arrière, a aperçu le périscope, amorcé et fait feu. Mais il y a eu un raté. Ayant réarmé, il y a eu un nouveau raté. Le second capitaine, officier de tir, qui venait de rallier la pièce arrière a alors fait changer l’étoupille et, quoique le périscope eût disparu a fait tirer. Nouveau raté. Il y a eu encore 4 ratés car les étoupilles étaient percutées, mais de façon insuffisante. Voyant cela, le second a fait rapidement mettre en place le ressort et le percuteur de rechange avec lequel il a fait partir successivement trois étoupilles.
Le sous-marin ayant disparu et les armements de la pièce arrière et des 4 75 mm de l’équipe spéciale étant à leur poste, le second a fait décharger la pièce de son obus d’exercice pendant le changement du percuteur. Puis la pièce a été rechargée après que l’on se fut assuré du bon fonctionnement du nouveau percuteur.
Les pièces de 75 ont été démasquées et les dispositions prises pour tirer par tribord car on pouvait supposer que le sous-marin allait couper la ligne du convoi. Mais il n’en fut rien et le périscope disparut à 200 m du bâtiment.
Une visite a été faite à Cherbourg. Cette visite a permis de constater l’avachissement du ressort du percuteur, qui percute les étoupilles d’une façon insuffisante. L’emmanchement en T du percuteur sur le manchon moleté est usé et le ressort est de 15 mm plus court que celui de rechange quoique ayant le même nombre de spires. Il en résulte une tension insuffisante.
La mise de feu est celle qui avait servi à l’école à feu exécutée le 10 Janvier au Verdon. Elle n’avait donné lieu à aucun mécompte, mais il est vrai que depuis, de nombreux exercices ont été effectués qui ont avachi le ressort. Recommandation est faite aux hommes de ne jamais laisser armé de façon constante le percuteur, ce qui provoque plus rapidement l’avachissement du ressort.
Quoi qu’il en soit, il n’y a pas lieu d’incriminer le chef de pièce au sujet de cet incident, qui aurait certes été fâcheux si le sous-marin avait été en surface. La pièce a été remise en état de tirer en moins de deux minutes par l’armement qui est bien au courant de son rôle. Il y a aussi lieu de remarquer que d’après le capitaine et le second, c’est avec entrain et discipline que les armements des pièces se sont rendus à leur poste dès l’alerte donnée.
Récompenses
Témoignage Officiel de Satisfaction
Vapeur MARGAUX
Pour l’attitude disciplinée et le sang froid dont chacun a fait preuve lors d’une attaque de ce vapeur à la torpille le 16 Février 1918.
Le sous-marin attaquant
N’est pas identifié.
On pourrait penser (mais sans aucune certitude) à l’U 82 du Kptlt Hans ADAM. (Correction : selon Yves ce ne peut être l'U 82 qui est rentré à sa base en passant par le Nord de l'Ecosse. Ce serait plutôt un UB ou un UC)
Cdlt
Lancement du MARGAUX à Dunkerque en Novembre 1912.

Vapeur de 675 tx JN, de la Compagnie Worms affrété par l’Etat
Effectue une traversée Bordeaux – Dunkerque avec
- 1100 t de macadam
- 350 t de vin
- 50 t de divers


Attaque par un sous-marin le 16 Février 1918. Rapport du capitaine.
Quitté Bordeaux pour Dunkerque le 10 Février 1918 à 16h00. Navigué en convoi jusqu’à la rade de Brest où nous avons mouillé le 15 Février à 16h30. Le 16 à 11h00, parti en convoi pour Cherbourg. N° 1 du convoi, avec à bord le 1er maître pilote de la flotte Jean Le Gall faisant partie des patrouilles de Normandie. Tout va bien jusqu’à 16h00. Notre vitesse est de 8 nœuds, jolie brise de SE, mer houleuse d’Ouest.
Nous sommes à 6 milles au N60W de l’île Vierge, par 48°41 N et 04°43 W quand les matelots Herlidou Pierre et Caïn François crient ensemble, le premier « Un périscope à bâbord arrière », et le second « une torpille à bâbord arrière ». « A droite toute » commande immédiatement le 1er maître pilote, pendant que l’officier de quart, Monsieur Bénard Gaspard, officier de la Marine Marchande inscrit à Dunkerque, lance la machine à toute allure. Sous le coup de fouet, le navire évolue rapidement et nous avons la joie de voir passer la torpille à 15 m de l’arrière environ. Parée, elle navigue ensuite en zigzag. Notre route était N56E quand périscope et torpille ont été aperçus à 200 m, à 120° sur bâbord. La direction de la torpille était perpendiculaire à notre route initiale. Après avoir lancé sa torpille, le sous-marin est passé en plongée entre nous et le n° 2 du convoi, cap au S40W.
L’alerte avait été donnée à bord et on essaya de tirer avec la pièce arrière mais sans résultat, le ressort du percuteur étant trop faible. Plusieurs étoupilles ratent. Hissé pavillon B sur la boule, sifflé plusieurs coups pour attirer l’attention du convoyeur et des autres bâtiments du convoi, lancé « Allo » par TSF et signalons à bras notre rencontre au convoyeur de tête.
Continué à naviguer en zigzag à toute allure jusqu’à 17h30, puis diminuons progressivement pour attendre le convoi. Traversée sur Cherbourg sans incident et mouillons sur rade de Cherbourg le 17 à 11h00. Adressé un rapport succinct concernant cette alerte à Monsieur le Chef d’Etat Major de la Préfecture Maritime. Je fus aussi interrogé pat l’officier de la police de la navigation.
Pendant cette alerte, la discipline et l’entrain de l’équipage ont été parfaits. Je tiens à signaler particulièrement le 1er maître pilote Le Gall et le lieutenant Bénard pour l’esprit de décision dont ils ont fait preuve et les matelots Herlidou et Caïn pour leur perspicacité et leur bonne compréhension des ordres reçus.
Déposition du lieutenant Gaspard BENARD
Le 16 Février à 16h00 j’étais de quart sur la passerelle. C’était l’heure de la relève et, au moment de prendre l’échelle pour descendre, le matelot Caïn signale « Un périscope sur bâbord ». Ce périscope est aperçu en même temps par le matelot Herlidou et je fais mette aussitôt la barre à droite toute et la machine à allure maximum. Le 1er maître Le Gall et le SD maitre canonnier Urvoas étaient aussi sur la passerelle. Le Sd maître Urvoas m’indique la direction du sous-marin à 120° sur bâbord. Je ne vois pas le périscope, mais je vois le sillage de la torpille à 600 m sur tribord. Elle avait dû passer à 15 m de l’arrière.
Le 1er maître Le Gall avait commencé une évolution sur tribord au moment où la torpille a été aperçue, et elle était déjà nettement commencée. La machine est bien partie à toute vitesse. Aussitôt l’alerte donnée, le capitaine est monté sur la passerelle. Il a redressé le navire au bout de trois minutes environ.
Déposition du matelot Aimé RUCHAUD
J’étais à la barre quand j’ai aperçu un sillage sur tribord. Au même instant, le matelot Caïn signalait un périscope que j’ai vu également. Il était à 30 ° sur bâbord, à 300 m. Le 1er maître pilote était en train de venir sur tribord. Au bout de 3 minutes, il est revenu sur bâbord et nous avons continué à naviguer en zigzag.
Déposition du QM fusilier Louis LE CORRE
Je montais prendre le quart à la pièce arrière quand l’alerte a été donnée de la passerelle. J’ai aperçu le périscope sur bâbord arrière à 300 m. Je n’ai pas vu le sillage de la torpille. J’ai essayé de faire feu, mais il s’est produit successivement plusieurs ratés. Le sous-marin avait disparu avant que la pièce puisse être remise en état.
Déposition du Chef Mécanicien Jean VERDERY
J’étais dans la machine quand j’ai reçu l’ordre de mettre en avant à toute vitesse. L’accélération s’est faite instantanément. Tout le personnel mécaniciens et chauffeurs s’est rendu à son poste avec le plus grand calme et sang froid.
Rapport du 1er maître pilote Jean LE GALL
Embarqué le 16 Février à 10h20 sur le vapeur français MARGAUX allant de Bordeaux à Dunkerque, armé de 2 canons de 90 mm avec en outre une équipe spéciale ayant 4 canons de 75 mm.
Appareillé de Brest à 11h00 et pris la tête du convoi composé de 6 navires convoyés par BERNICLE et UTILE.
(Nota : BERNICLE était un ancien yacht anglais et UTILE un remorqueur construit à Lyon en 1894 et réquisitionné à Bougie)
A 16h00, à 6 milles au N60W de l’île Vierge, aperçu un périscope à 200 m. Venu sur la droite et mis à toute vitesse en sifflant. Equipage au poste de combat, effectué tous les signaux réglementaires. Aperçu le sillage de la torpille qui passe à 15 m de l’arrière. Signalé au chef d’escorte la présence du sous-marin. Fait des lacets jusqu’à la nuit.
19h30, N/S Ile de Batz
02h50 le 17, 2 milles SE de Barnouic
06h00 Franchi le Grand Russel
Passé à l’Ouest du banc de la Schôle et par le raz Blanchard.
Mouillé en petite rade de Cherbourg à 11h20 et débarqué à 12h30.
Rapport de l’officier AMBC
L’attaque du MARGAUX le 16 Février n’a donné lieu à aucun engagement au canon. Le sous-marin a lancé en plongée une torpille qui est passée à 15 m de l’arrière. Le périscope était visible et seule la pièce arrière aurait pu tirer s’i n’y avait eu des ratés.
La veille était assurée par un homme en vigie dans la mâture, deux sur la passerelle supérieure, deux de l’équipe spéciale sur la passerelle inférieure, un au canon avant et un au canon arrière. L’équipage a rallié rapidement son poste de combat.
Le QM fusilier Le Corre, chef de la pièce arrière, a aperçu le périscope, amorcé et fait feu. Mais il y a eu un raté. Ayant réarmé, il y a eu un nouveau raté. Le second capitaine, officier de tir, qui venait de rallier la pièce arrière a alors fait changer l’étoupille et, quoique le périscope eût disparu a fait tirer. Nouveau raté. Il y a eu encore 4 ratés car les étoupilles étaient percutées, mais de façon insuffisante. Voyant cela, le second a fait rapidement mettre en place le ressort et le percuteur de rechange avec lequel il a fait partir successivement trois étoupilles.
Le sous-marin ayant disparu et les armements de la pièce arrière et des 4 75 mm de l’équipe spéciale étant à leur poste, le second a fait décharger la pièce de son obus d’exercice pendant le changement du percuteur. Puis la pièce a été rechargée après que l’on se fut assuré du bon fonctionnement du nouveau percuteur.
Les pièces de 75 ont été démasquées et les dispositions prises pour tirer par tribord car on pouvait supposer que le sous-marin allait couper la ligne du convoi. Mais il n’en fut rien et le périscope disparut à 200 m du bâtiment.
Une visite a été faite à Cherbourg. Cette visite a permis de constater l’avachissement du ressort du percuteur, qui percute les étoupilles d’une façon insuffisante. L’emmanchement en T du percuteur sur le manchon moleté est usé et le ressort est de 15 mm plus court que celui de rechange quoique ayant le même nombre de spires. Il en résulte une tension insuffisante.
La mise de feu est celle qui avait servi à l’école à feu exécutée le 10 Janvier au Verdon. Elle n’avait donné lieu à aucun mécompte, mais il est vrai que depuis, de nombreux exercices ont été effectués qui ont avachi le ressort. Recommandation est faite aux hommes de ne jamais laisser armé de façon constante le percuteur, ce qui provoque plus rapidement l’avachissement du ressort.
Quoi qu’il en soit, il n’y a pas lieu d’incriminer le chef de pièce au sujet de cet incident, qui aurait certes été fâcheux si le sous-marin avait été en surface. La pièce a été remise en état de tirer en moins de deux minutes par l’armement qui est bien au courant de son rôle. Il y a aussi lieu de remarquer que d’après le capitaine et le second, c’est avec entrain et discipline que les armements des pièces se sont rendus à leur poste dès l’alerte donnée.
Récompenses
Témoignage Officiel de Satisfaction
Vapeur MARGAUX
Pour l’attitude disciplinée et le sang froid dont chacun a fait preuve lors d’une attaque de ce vapeur à la torpille le 16 Février 1918.
Le sous-marin attaquant
N’est pas identifié.
On pourrait penser (mais sans aucune certitude) à l’U 82 du Kptlt Hans ADAM. (Correction : selon Yves ce ne peut être l'U 82 qui est rentré à sa base en passant par le Nord de l'Ecosse. Ce serait plutôt un UB ou un UC)
Cdlt
olivier
Re: MARGAUX ― Cargo ― Compagnie de navigation Worms & Cie, Le Havre.
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Bonsoir à tous,
Lorsqu’il fut attaqué, le 16 février 1918, le cargo Margaux faisait partie d’un convoi composé, outre lui, des cinq autres navires suivants :
– Apollon, français ;
– Navigator, norvégien ;
– Viking, norvégien ;
– Saphir, norvégien ;
– Catherina, grec.
Ce convoi avait appareillé de Roscanvel le même jour à 10 h. 50. Il était escorté par le patrouilleur Bernicle, commandé par le lieutenant de vaisseau Gaston Hippolyte Émile FOURÉ, chef de convoi, et par l’aviso Utile, commandé par l’officier de 1re classe des équipages de la flotte Jean-Marie MACHEFAUX.
• Aviso Utile, Journal de navigation n° 3 / 1918 – 15 févr. ~ 23 mars 1918 – : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 610, p. num. 124. [Pour partie seulement]
Bonsoir à tous,
Lorsqu’il fut attaqué, le 16 février 1918, le cargo Margaux faisait partie d’un convoi composé, outre lui, des cinq autres navires suivants :
– Apollon, français ;
– Navigator, norvégien ;
– Viking, norvégien ;
– Saphir, norvégien ;
– Catherina, grec.
Ce convoi avait appareillé de Roscanvel le même jour à 10 h. 50. Il était escorté par le patrouilleur Bernicle, commandé par le lieutenant de vaisseau Gaston Hippolyte Émile FOURÉ, chef de convoi, et par l’aviso Utile, commandé par l’officier de 1re classe des équipages de la flotte Jean-Marie MACHEFAUX.
• Aviso Utile, Journal de navigation n° 3 / 1918 – 15 févr. ~ 23 mars 1918 – : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 610, p. num. 124. [Pour partie seulement]
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.