JULES - Patrouilleur auxiliaire

Rutilius
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Re: JULES - Patrouilleur auxiliaire

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


Jules – Patrouilleur auxiliaire. Arrondissement algéro-tunisien.

Administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre du 28 octobre 1915 au 23 juin 1917, jour de sa perte [Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922/14, p. 720 et 749 – Errata Bull. off. Marine 1922/21, p. 41.].
Rutilius
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Re: JULES - Patrouilleur auxiliaire

Message par Rutilius »




■ Distinctions posthumes.


Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 11 juillet 1919 (J.O. 14 juill. 1919, p. 7.316), les marins disparus avec le patrouilleur auxiliaire Jules furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants :


Image


Henri Raphaël SAGNES avait été, par ailleurs, cité à l’ordre du corps d’armée dans les termes suivants (La Croix, n° 10.564, Dimanche 12, Lundi 13 août 1917, p. 4) :

« Au cours d’une opération de dragage extrêmement délicate, a montré les plus belles qualités d’entrain, d’énergie et de mépris du danger. A été englouti avec son bâtiment. Croix de guerre avec étoile de vermeil. »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: JULES - Patrouilleur auxiliaire

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


Marins mort ou disparus le 23 juin 1917 à la suite de la perte du patrouilleur auxiliaire Jules

[8]


— BERCHAUD Paul Émile, né le 27 mars 1893 au hameau du Moulin, commune de Romeyer (Drôme) et domicilié à Aix-en-Diois (– d° –), Matelot de 2e classe chauffeur, immatriculé au 5e Dépôt, n° 54.239 – 5.

Fils de Pierre BERCHAUD, fermier, et d’Adeline TEYSSIER, « ménagère », son épouse (Registre des actes de naissance de la commune de Romeyer, Année 1893, f° 2, acte n° 2).


— CORNALI Louis Marie, né le 17 octobre 1892 à Saint-Quay-Portrieux (Côtes-du-Nord – aujourd’hui Côtes-d’Armor –) et y domicilié, Quartier-maître de manœuvre, inscrit à Binic, n° 5.091 [Corps retrouvé. Acte établi le 25 juin 1917 à l’Hôpital militaire de Gabès (Tunisie)].

Fils de François Marie CORNALI, marin, et de Victoire Marie Françoise JAN, « ménagère », son épouse (Registre des actes de naissance de la commune de Saint-Quay-Portrieux, Année 1892, f° 24, acte n° 45).


— COUGOULAT Michel Marie, né le 2 août 1891 au Guervec, commune de Brech (Morbihan), Quartier-maître fusilier, inscrit à Auray, f° 2.370, n° 4.739 [Corps retrouvé le 26 juin 1917 et déposé à l’Hôpital militaire de Gabès (Tunisie). Acte établi le même jour à Gabès.].

Fils de Mathurin COUGOULAT, cultivateur, et de Marie Anne RIO, cultivatrice, son épouse (Registre des actes de naissance de la commune de Brech, Année 1891, f° 10, acte n° 36).


— GERVAIS Charles, né le 21 mai 1888 à Arles (Bouches-du-Rhône) et y domicilié, Quartier-maître de manœuvre, inscrit à Martigues, n° 596 [ou à Agde, n° 516] (Acte transcrit à Arles, le 28 juin 1917).


— GOURONC Joseph Marie, né le 5 juillet 1879 à Groix (Morbihan) et y domicilié, Matelot de 3e classe fusilier auxiliaire, inscrit à Groix, n° 1.473 [Corps retrouvé et inhumé à Gabès (Tunisie). Acte établi le 25 juin 1917 à Gabès.].

Fils de Marie Mauricette GOURONC, cultivatrice (Registre des actes de naissance de la commune de Groix, Année 1879, f° 20, acte n° 75).


— GRANDRIÉ Raoul Louis Camille, né le 28 février 1894 à Cambremer (Calvados) et domicilié à Saint-Crespin (– d° –), Matelot de 3e classe sans spécialité, inscrit à Caen, n° 6.373.


— GRUÉNAIS Joseph Marie, né le 4 septembre 1887 à Saint-Suliac (Ille-et-Vilaine) et y domicilié, Matelot de 1re classe gabier, inscrit à Saint-Malo, n° 4.343.

Fils de Joseph GRUÉNAIS, marin, et de Marie BOURDELAIS, sans profession, son épouse (Registre des actes de naissance de la commune de Saint-Suliac, Année 1887, f° 3, acte n° 6).


— SAGNES Henri Raphaël, né le 10 janvier 1888 à La Rochelle (Charente-Inférieure – aujourd’hui Charente-Maritime –) et y domicilié, Matelot de 1re classe mécanicien, inscrit à La Rochelle, n° 1.153.

Fils de Régis SAGNES, marchand fruitier, et d’Anne Suzanne BOUTET, sans profession, son épouse. Époux de Marie Thérèse Lésia MÉTAYER avec laquelle il avait contracté mariage le 14 avril 1913 à Taugon (Charente-Inférieure – aujourd’hui Charente-Maritime –) (Registre des actes de naissance de la ville de La Rochelle, Année 1888, f° 4, acte n° 12).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: JULES - Patrouilleur auxiliaire

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Télégramme de Marine Bizerte à Marine Paris 23 Juin 1917 18h45

Les disparus du chalutier JULES sont :

COUGOULAT Michel QM fusilier Auray 4739
CORNALI Louis QM manœuvre Binic 5091
GERVAIS Charles QM manœuvre Arles 596
GRUENAIS Joseph Gabier breveté Saint Malo 4343
GOURONC Joseph Fusilier auxiliaire Groix
SAGNES Henri Mécanicien La Rochelle 1153
BERCHAUD Paul Matelot chauffeur 54239/5
GRANDRIER Raoul Matelot chauffeur Caen 6373

Rapport du LV CHAUMIE commandant les chalutiers du Sud au CF de SAINT SEINE, commandant la flottille des torpilleurs de Bizerte


J’avais mis JULES aux ordres de BELETTE pour la convoyer pendant les dragages. JULES n’a pas de patron titulaire car il manque un patron à la flottille depuis le rappel du patron Alain Guillaume le 8 Juin. (Situation déjà signalée). Pour cette sortie, c’est Cougoulat, plus ancien des QM pont qui faisait office de patron.

JULES et BELETTE appareillent de Sfax le 22 à 12h00sur l’avis d’un sous-marin en vue près de Tina. BELETTE drague vers la bouée 7, E/W de Tina, sent une grosse résistance, casse son prisme et deux cisailles. La drague a rencontré entre deux eaux un objet très résistant en fer, que l’on ne retrouve pas. L’équipage pense à un sous-marin, mais je pense plutôt qu’il s’agit de l’épave d’une des deux mahonnes dont la drague aura ragué la chaîne ou l’ancre. Les deux bateaux mouillent à Ras el Bech et le patron de BELETTE fait venir Cougoulat et lui rappelle les instructions : se tenir juste derrière la drague à quelques centaines de mètres.
BELETTE arrive devant Gabès le 23 à 07h15 et fait une passe sans drague pour reconnaître l’alignement phare-bouée, emplacement de la mine que l’on a fait exploser précédemment. Il élonge sa drague vers 08h00 pour draguer sur l’alignement indiqué vers le large. JULES, en retard, rallie, et contourne par bâbord pour se placer derrière. Comme il arrive près du flotteur tribord, une violente explosion se fait entendre. Les débris de l’avant sont projetés à l’horizontale et l’on voit dans la fumée le mât arrière s’incliner de 30°. Quand la gerbe disparaît, plus rien. La marrée commençait à baisser et il y a un léger clapotis qui ne fait pas tanguer JULES.
Le canot de BELETTE envoyé sur place recueille le QM mécanicien Vastel, qui se trouvait sur le pont, et le QM chauffeur Penhoet qui a pu s’échapper en soulevant le panneau de la machine. Le gabier Gruenais remonte à la surface où il se débat quelques secondes avant de disparaître. Aucun autre marin n’a été vu. Une demi-heure plus tard, BELETTE remet les rescapés à l’embarcation du maître de port pour les conduire à l’hôpital car ils étaient légèrement blessés à la tête et, comme la mer se creuse, rentre à Sfax.

Arrivé à Gabès à 13h00 avec une auto de l’aviation, j’ai vu les rescapés qui ont demandé à être ramenés à Sfax. Je les ai déposés à l’hôpital de Sfax à 19h00 et leur état n’inspire pas d’inquiétude.

L’épave de JULES git droite, par 10 m de fond. L’avant et le milieu ont disparu. Les grenades situées à l’arrière n’ont pas explosé. En admettant que l’explosion les ait débranchées, elles sont à 7 m d’immersion. Mais l’état de la mer hier après midi ne permettait pas d’exploration. J’estime qu’il n’est pas prudent de continuer les dragages avec BELETTE. Il faut, à marées basse et par mer calme, repérer méthodiquement les mines restantes au miroir.

Récompenses


Citation à l’Ordre du Vie arrondissement maritime Croix de Guerre avec étoile de vermeil


COUGOULAT
GERVAIS
CORNALI
GRUENAIS
GOURONC
SAGNES
BERCHAUD
GRANDRIE


Au cours d’une opération de dragage extrêmement délicate ont montré les plus belles qualités d’entrain, d’énergie et de mépris du danger. Ont été engloutis glorieusement avec leur bâtiment.

PENHOET Joseph QM chauffeur Lorient 4670
VASTEL François QM mécanicien 104242- 2

Ont montré les plus belles qualités d’entrain, d’énergie et de mépris du danger dans une opération de dragage au cours de laquelle leur bâtiment a glorieusement disparu.

Signé : Emile Guépratte, Préfet Maritime de l’Arrondissement Algérie-Tunisie

Cdlt
olivier
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