Bonsoir Sophie, Bonsoir Albin
Je pensais bien qu'Albin donnerait les références de son tableau des affectations.
Merci encore pour ce travail.
Quoique je n'ai aucune certitude, je vous ai transcrit ce que je possède, il est hautement probable que ces instructions concernent l'offensive de septembre 1915.
L'original de ce document est au SHD.
En complément des rôles de "l'aéronautique" et concernant une des escadrilles citées, je copie ci-dessous, extrait de mon livre en préparation, le rapport de la F 60 concernant le "jalonnement" de l'infanterie, c'est à dire la transmission au PC des positions avancées.
Ce n'est plus exactement la même période mais le principe reste le même.
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35° C.A.
Escadrille F60
Rapport sur la liaison d’infanterie
L’escadrille F.60 : a exécuté la liaison d’Infanterie du 1er au 4 juillet avec la 61° DIVISION.
Du 4 au 10, avec la 53° DIVISION qui a relevé la précédente.
Avant les attaques, les 61° et 53° Divisions avaient exécuté avec l’Escadrille C. 10 quelques exercices de liaison.
L’escadrille F. 60 chargée de ce travail pour les opérations, a pû pendant les deux jours qui ont précédé l’Attaque entrer en liaison complète avec ces unités.
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Une Division seulement était engagée. L’avion d’infanterie a assuré la permanence pendant les jours d’attaque.
Les jours suivants il faisait plusieurs vols de surveillance, spécialement destinés à prévenir les contre-attaques, et à signaler les batteries gênantes. De plus un avion était toujours prêt à partir, soit sur la demande téléphonique de la Division, soit sur la demande de la relève que l’avion de surveillance envoyait par T.S.F.
INFANTERIE
1° LIGNE AVANCEE. N’a pu être déterminée par le signaux règlementaires, ceux-ci n’étant en général allumés ni à l’heure fixe, ni sur points fixés d’avance, ni sur demande de l’avion.
Cependant les fusées du nouveau modèle RUGGIERI, (fusées de 25) allumées spontanément ont toujours été vues, et leur demande transmises par T.S :F.
Ces fusées que les fantassins emploient plus volontiers que les Bengales, ont donné aux observateurs des renseignements précis sur les lignes avancées.
Cependant les renseignements les plus utiles et le dessin de la ligne ont dû être recherchés directement – sans aide des signaux – obligeant les avions à descendre quelquefois très bas.
2° P.C. – Les panneaux de P,C, ont été généralement bien placés. Mais les P.C. de Brigade et de Régiment, n’ont pas eu de communication à faire à l’avion.
AVION D’INFANTERIE
L’avion d’Infanterie portait comme signe caractéristique, une flamme à l’aile droite. Cette flamme était constituée par une manche en toile d’avion de 1m 50 de long, ouverte aux deux extrémités par deux cercles en corde à piano.
L’avion se tenait d’ailleurs entre 400 et 1000 mètres (conditions atmosphériques et difficultés d’observations) et a toujours été reconnu.
Au cours de l’emploi des fusées de 35, la fusée à 6 feux (où êtes-vous ?) n’a généralement pas reçu de réponse.
Cependant l’emplacement des troupes et des P.C. a toujours été bien déterminé.
TRANSMISSION DES RENSEIGNEMENTS DE L’AVION
1° PAR T.S.F. – Aux P.C. de Division et de C.A., -très bon fonctionnement- toutes communications prises.
2° PAR PROJECTEUR, Pas employé
3° PAR MESSAGES LESTES. – Il en a été fait un très large usage (P.C. de Division et de C.A
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Le message comportait un morceau de plan directeur sur lequel l’observateur portait les fluctuations de la ligne, l’emplacement des P.C., et notait tous renseignements sur le tir de l’artillerie, les défenses ennemies et la liaison entre les diverses unités.
REMARQUES
Avant les diverses attaques, de la période du 1er au 10 juillet, l’état des destructions a été étudié. Par observations et croquis, et mieux par photographies (appareils de 50 et de 120) dont les épreuves étaient portées par messages lestés aux P.C. de C.A. et de D.I., 3 heures après avoir été prises.
Emploi de l’Aviation comme liaison entre deux unités engagées côte à côte.
N’était pas prévue par le règlement du 17 avril.
Il en a été fait des essais lors de l’attaque d’Estrées par la 53° division, alors que deux régiments voisins avaient entre eux un intervalle de plus de 500 mètres.
L’observateur a envoyé par message lesté aux P.C. des Régiments voisins le croquis de leur situation respective.
Le tir de l’artillerie sur colonne en marche et tentative de contre-attaque, ainsi que sur des ouvrages non suffisamnment détruits a pu être obtenu, mais pas toujours contrôlé.
DESIDERATA
Les unités d’Infanterie qui ont eu à travailler avec le concours de l’avion, paraissent déterminées à faire un plus large emploi des signaux mis à leur disposition (Bengales, fusées).
Cependant la fusée à 1 feu serait à supprimmer car l’ennemei en possède d’analogues qui rendent la distinction très difficile. Il en a été distribué le 1er juillet dans le boyau du Chancelier que la 53 éme division attaquait et n’a jamais atteint. Des fusées à 1 feu, blanches et de couleur, parties de ce boyau, ont déclenché un tir de barrage allemand.
Les panneaux à éclipse remplaceront avantageusement les projecteurs des divers P.C. à condition de s’en tenir aux quatre communications règlementaires.
Le projecteur se lit toujours mal.
OBSERVATEURS. – La liaison d’Infanterie exige des observateurs très entrainés, au courant de la situation tactique, prudents dans leurs appréciations et d’une grande maturité de jugement pour pouvoir renseigner le Commandement.
EN RESUME
L’emploi de l’aviation d’Infanterie a donné au Commandement des renseignements très appréciés.
Cependant le manque de signaux d’Infanterie a du être compensé par une observation à très faible altitude (quelquefois 100 mètres)
Le tir de l’Infanterie n’a heureusementt atteint que le matériel et a causé de ce fait l’indisponibilité de plusieurs avions.
Une Infanterie envoyant plus de signaux permettrait à l’avion de se tenir à l’altitude fixée par l’instruction et de procurer des résultats au moins égaux.
Le 13 juillet 1916
Le Capitaine MARC, Commandant l’Escadrille.
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Bien cordialement
Claude Thollon-Pommerol